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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article du Dr Lazare Marcellin Poamé [Directeur du département de philosophie, Université de Bouaké, Côte d’Ivoire], “Guerre et paix en Côte d’ivoire: les lumières du Projet de paix perpétuelle de Kant”. Goethe Institut, 27 février 2004. [L'auteur nous a accordé, le 25 août 2005, son autorisation de diffuser ce texte. Avec toute notre gratitude. JMT.] Introduction En septembre 2002, la Côte d’Ivoire fut réveillée de son sommeil dogmatique par un conflit armé atypique avec des combattants aux identités multiples et diverses dont certains habillés en treillis, d’autres en tenues bigarrées souvent ornées de gris-gris. Avec ce conflit qui a transformé la Côte d’Ivoire en un véritable champ de bataille (Kampfplatz) et levé la semence de la barbarie, les aspirations à la paix se sont faites profondes et profuses au point de nous persuader que tous les Ivoiriens aujourd’hui pensent à la paix. Ces aspirations étaient si profondes que les hommes politiques ivoiriens ont dû parcourir toutes les contrées du monde à la recherche d’une paix durable, voire perpétuelle. L’espace (socio-politique ivoirien) et le temps choisis pour donner une conférence sur Kant (Philosophe de l’Aufklärung et célèbre auteur du Projet de paix perpétuelle) recommandent donc de polariser nos réflexions sur ce qu’il convient d’appeler le pacifisme kantien. Point nodal de sa pensée politique, ce pacifisme se révèle avec plus de perspicacité dans son ouvrage intitulé Projet de paix perpétuelle. L’iconographie répandue au sujet de Kant en fait un auteur dont la technicité spéculative de l’œuvre effraie souvent les apprentis philosophes. Ainsi que le soulignait Odile Marcel dans « L’inégalable Kant », le décorticage catégoriel qu’imposait l’œuvre de Kant est un jeu difficile. Ce jeu appelé « dékantage » nous rappelle le séquençage du génome humain, cette opération par laquelle l’on s’attèle à décrypter ce mot croisé de la nature qu’est l’ADN. La difficulté est certes réelle, mais ce jeu qui consiste à « dékanter » Kant reste « jouable » selon le mot d’Odile Marcel[1]. Pour le rendre jouable, nous devons pouvoir répondre à cette double interrogation : Qu’est-ce que Kant a voulu nous dire et comment comprendre le plan exposé dans son essai sur la paix perpétuelle ? Pour penser l’effectivité de la paix chez Kant, il convient, avant toute démarche, d’éviter les mythes de la paix conçue comme don, c’est-à-dire la paix octroyée. La paix en sa vérité doit être pensée plutôt sur le mode de la « con-quête » de l’engagement personnel, libre et rationnel. Ici, apparaît en filigrane l’esprit de l’Aufklärung (les Lumières). [1] Marcel (O.).- « L’inégalable Kant », in Philosophie politique, Revue internationale de philosophie politique, 2, KANT, Paris, PUF, Juin 1992, p. 201.
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