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Avant-propos
« L’homme n’est point né pour résoudre les problèmes du monde, mais pour chercher où le problème commence, afin de se tenir dans les limites de l’intelligibilité. » (Johann Wolfgang von Gœthe)
Cher lecteur,
Le 7 novembre 2013, le Gouvernement du Québec déposait le projet de loi 60, intitulé : « Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement ». [1]
Dans le projet de loi 60, à l’article 5, il est écrit que : « Un membre du personnel d’un organisme public ne doit pas porter, dans l’exercice de ses fonctions, un objet, tel un couvre-chef, un vêtement, un bijou ou une autre parure, marquant ostensiblement, par son caractère démonstratif, une appartenance religieuse ».
Or, dans ses Maximes et réflexions, Johann Wolfgang von Gœthe écrit : « On doit de temps en temps répéter sa confession de foi, déclarer ce qu’on approuve, ce que l’on condamne ; nos adversaires ne s’en font pas faute. » « De temps en temps », est-il précisé.
Au Québec, en 1945, Georges-Henri Lévesque, dominicain de son état, fondateur de l’École des Sciences sociales de l’Université Laval (1938) et du Conseil supérieur de la coopération (1940), publia un article dans la revue Ensemble ! où il déclarait que la foi, qui ne peut exister que dans le for interne, n’a pas à être confessée dans le for externe en toutes circonstances.
Il m’a semblé opportun de rappeler ce moment de notre histoire où la non-confessionnalité était distinguée à juste titre de la neutralité.
Gilles Plante
15 novembre 2013
[1] Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l'État ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d'accommodement. URL (Scribd.com)
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