« On parle de ce ils de l'ignorance... de ce pauvre ils qui n'a plus dans la tête, enfoncée à coups de pioche et de par coeur, la belle culture classique de la jeunesse de ses parents, qui ne connaît plus les grands vers de Racine, qui ne flirte plus avec Cicéron, qui a perdu son latin depuis longtemps, au profit de la déchéance d'un humour Ding-Dong, le jouai satanique de notre anti-culture. (...) Il semblerait que je fasse partie de la génération des bouffeurs de walkmans, en mal de ponchos et de fleurs bleues, des avaleurs sans discernement d'informations médiatiques, de la masse conditionnée en public-cible par le prisme du marketing à l'ère de la nouvelle aire du village global. » Julie Breton [1]

Nous vivons dans un univers hypermédiatique. Les médias dominent dorénavant tout l'espace culturel, social et économique contemporain. L'expansion du télévisuel et l'intrusion du magnétoscope, du film vidéo et de la console de jeux vidéo dans les foyers, du micro-ordinateur, du lecteur de CD-ROM ; l'explosion du publicitaire et la généralisation des matériels mobiles (baladeur, casque radio, CD portable...) ; la multiplication des systèmes interactifs de communication et d'information à distance (Internet) avec tout ce que nous ignorons encore de l'avenir plus ou moins immédiat que nous réserve le développement des nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC), entraînent une rupture radicale avec l'espace physique, mental, intellectuel et culturel des générations précédentes. Cela est particulièrement vrai pour les élèves de nos écoles et les jeunes générations qui évoluent dorénavant dans ce monde avec d'autres repères que ceux de leurs aînés. Cela concerne aussi, différemment mais de façon tout aussi importante, les adultes (parents, professionnels, consommateurs et citoyens). Tout de cette réalité interpelle désormais l'école « traditionnelle », la famille et le monde de l'éducation communautaire, populaire dans leurs missions, dans leurs objectifs, leurs pédagogies et leurs stratégies de communication ; dans leur capacité de concevoir des modes nouveaux de gestion de la formation des jeunes et des adultes. Cela oblige aussi à reconsidérer la formation dispensée au personnel enseignant lui-même et à l'ensemble des éducatrices ou éducateurs.