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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Alice Parizeau, MAIS COMMENT TUER LE DOGME ? (1989)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre d'Alice Parizeau, MAIS COMMENT TUER LE DOGME ? Montréal: Leméac, Éditeur, 1989, 93 pp. Collection “Théâtre”. Une édition numérique réalisée par Pierre Patenaude, bénévole, professeur de français à la retraite et écrivain, Chambord, Lac—St-Jean. [Autorisation formelle accordée par M. Jacques Parizeau, économiste, ancien premier ministre du Québec, le 18 septembre 2006 de diffuser la totalité des publications de sa première épouse décédée.]

[7]

Mais comment tuer le dogme ?

Avant-propos

par Alain Pontaut


C'est, je crois bien, la première pièce d'Alice Parizeau, romancière à l'œuvre large et fraternelle, et qui, cette fois, fait fleurir ses lilas symboliques à Varsovie aussi, sans doute, mais sur la scène. Autre problématique. Mais même vivacité et même ampleur.

On installe une table. Pour la négociation ou pour l'écoute policière ? Le peuple gronde. Le pouvoir se maquille parce que tout se lézarde. Pierre, contremaître d'abord passif, va se muer en porte-parole des contestataires. L'ouvrier Boleslaw médite sombrement sur son arrivisme passe, qui lui a fait prendre des crimes pour des nécessités révolutionnaires. Il découvre dans la femme de ménage, Sophie Orlowa, une maîtresse que, naguère, il a aussi sacrifiée à sa carrière, et dans la fille de Sophie sa propre fille. Et ils pensent que le monde peut recommencer. Et Julia, d'abord avide de plaisirs, se détourne de Koski, le journaliste vendu au pouvoir, pour rechercher dans le destin et dans l'amour de Pierre la forme de son avenir.

Sans oublier Tatowski, ministre de l'Intérieur et néanmoins sous-chef de Petia, « du ministère de l'Intérieur d'un pays étranger ». Fiction que ce personnage-là ? En [8] novembre 1949, dans la vraie histoire, le maréchal soviétique Rokossowski a été nommé au poste de ministre polonais de la Défense. Cette pièce n'invente rien. Elle intègre la vérité historique sans compromettre la vérité théâtrale. Remarquable par la galerie de ses personnages, le crescendo de son action, la vérité de ses échanges, elle a aussi pour elle de nous installer d'entrée de jeu dans le plus brûlant de l'actualité mondiale.

Comme en Allemagne, en Hongrie, en Pologne bien sûr mais aussi en Chine et en URSS, ces personnages, dirigés et dirigeants, se trouvent à la charnière du dogmatisme et de la réforme, du despotisme du Parti et de la libéralisation de ses méthodes, de l'inquisition stalinienne et des lendemains qui vont peut-être se mettre à chanter enfin, à condition, s'il est encore possible de restaurer l'économie, que les privilégiés du conservatisme ne décident pas, par peur d'être jugés, de se prolonger dans le sang, à condition que ces aubes nouvelles ne se lèvent pas sur les affrontements de la guerre civile.

C'est cela qui est enjeu, dans le monde et dans cette action théâtrale, avec la mise en question d'un Dogme statufié tellement caduc et odieux que même les mannequins qui chantaient ses louanges s’insurgent et vont crier avec les manifestants : « À bas la censure ! Augmentez les salaires ! Vive la liberté ! », mais aussi : « Pierre (l’espoir de la nouvelle “solidarité”), nous avons confiance en toi ! »

Est-ce que, pour vivre, il faut tuer le Dogme ? Toute une partie du monde (socialiste) se pose aujourd'hui cette question, dans un climat de misère et de révolte, de doute et d'espérance, de tension et d'angoisse, que cette pièce a le rare mérite de résumer intensément.

Alain Pontaut



Retour au texte de l'auteure: Colette Parent, criminologue, Université d'Ottawa Dernière mise à jour de cette page le dimanche 31 mars 2013 14:50
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue,
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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