RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Alice Parizeau, “Le dédommagement des victimes” (1980)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Alice Parizeau, “Le dédommagement des victimes”. Un article publié dans la revue Criminologie, vol. 13, no 1, 1980, pp. 37-59. Numéro intitulé: “Regards sur la victime”. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal. [Autorisation formelle accordée par M. Jacques Parizeau, économiste, ancien premier ministre du Québec, le 18 septembre 2006 de diffuser la totalité des publications de sa première épouse décédée.]

Introduction

Le principe du dédommagement des victimes n'est pas nouveau en droit. En effet, en Grande-Bretagne avant l'avènement de la common law, un individu qui a lésé un autre, pouvait essayer de compenser le dommage causé, et s'entendre avec la victime, au lieu d'avoir à répondre de ses actes devant une cour de justice. Il est vrai également, qu'il s'agit là d'une pratique qui a toujours existé, dans le milieu rural, par exemple, où il est relativement fréquent que les voisins s'entendent sur un dédommagement à l'amiable en vue de compensation pour les actes de vandalisme, d'incendie, ou de vol, commis par des jeunes, entre autres. Toutefois, cette manière de procéder se limite forcément à des collectivités spécifiques, où les relations entre les habitants sont très étroites. Elle présuppose, en outre, que les responsables des actes délinquants disposent de biens, ou sont en mesure de rembourser par le truchement de jours-travail des pertes qu'ils ont occasionnées. Il est évident, à l'opposé, qu'on ne saurait appliquer les mêmes modes de compensation dans le cadre des sociétés fortement industrialisées et dont le développement urbain impose l'anonymat ainsi que l'absence des relations qui prévalaient dans les contextes ruraux d'autrefois. La philosophie même qui est à la base des systèmes actuels de dédommagement des victimes a également changé. Autrefois, il s'agissait surtout de préserver une forme de bonne entente entre voisins, actuellement deux objectifs sont mis de l'avant. 

En premier lieu les modalités de dédommagement, singulièrement quand il s'agit pour le coupable de travailler pour la victime, humanisent en quelque sorte le délinquant aux yeux de la personne lésée. Parallèlement c'est un moyen de resocialiser l'individu coupable que de lui donner l'occasion de réaliser pleinement l'étendue de son acte, en fréquentant la victime. Il serait utopique, cependant, de considérer que cette forme de réparation, aussi moraliste puisse-t-elle paraître à certains, est applicable dans les cas de délits criminels impliquant des assauts physiques très graves. On imagine aisément à quel point il peut être difficile d'imposer aux victimes des viols, comme à celles qui sont devenues invalides à la suite d'une agression, sans parier du meurtre d'une personne proche, soit le père d'une famille ou, plus encore, un enfant, l'obligation pénible de fréquenter le responsable. Certes des exceptions existent, mais quand on conçoit un système de dédommagement on est bien obligé de bâtir des modèles acceptables pour la majorité des concernés. 

Le deuxième objectif du dédommagement des victimes repose sur l'idée d'atténuer l'impact de la criminalité et des réactions de vengeance éprouvées par l'opinion publique. C'est aussi -exercer une action au niveau de la vindicte populaire à l'égard des délinquants trouvés coupables d'agressions physiques. C'est finalement accroître tant soit peu le sentiment que la société offre une protection à ceux qui ont été victimisés. Certes, il est impossible au stade actuel des recherches de savoir dans quelle mesure les divers systèmes de dédommagements, tous relativement récents, atteignent leur but, nous allons donc nous contenter ici de les décrire dans leurs grandes lignes, puis de mentionner les modèles d'enquêtes entreprises au Canada.


Retour au texte de l'auteure: Colette Parent, criminologue, Université d'Ottawa Dernière mise à jour de cette page le mercredi 20 décembre 2006 13:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue,
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref