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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L'idéologie altermondialiste ou le renouveau libéral de la critique sociale. (2011)
Résumé


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Ian Parenteau, L'idéologie altermondialiste ou le renouveau libéral de la critique sociale. Thèse de doctorat en science politique, UQÀM, décembre 2011, 398 pp. [Thèse diffusée en libre accès dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation de l'auteur accordée le 15 février 2017.]

L’IDÉOLOGIE ALTERMONDIALISTE
ou le renouveau libéral de la critique sociale

Résumé

L’altermondialisme émerge subitement sur la scène de l’action collective vers la fin des années 1990. Porteurs d'une nouvelle critique sociale, ses militants dénoncent la mondialisation économique pour les conséquences négatives qu’elle entraîne. Les sciences sociales se sont rapidement intéressées à l’étude de l’altermondialisme et il existe aujourd’hui une vaste littérature qui retrace sa courte histoire et analyse ses modes de mobilisation. Cette littérature laisse toutefois dans l’ombre une facette centrale à l’altermondialisme : sa dimension idéologique. En effet, peu de chercheurs se sont aventurés à dégager l’unité doctrinale de l’altermondialisme, préférant de manière générale regrouper sommairement ses idées par thèmes. Ce problème entraîne des conséquences importantes sur notre connaissance de l’altermondialisme et pour ses militants. La présente thèse de doctorat vise donc à fournir un éclairage idéologique sur l’altermondialisme.

Plus précisément, je soutiens la thèse suivante : l’altermondialisme n’est pas strictement une action collective, mais constitue avant tout une idéologie ; cette idéologie défend une conception du monde cohérente qui débouche sur un programme politique autonome fondé sur le libéralisme. Cette conception du monde repose sur deux idées maîtresses. D’abord, l’altermondialisme suppose que le monde, soit l’ensemble des habitants de la planète forme désormais une seule et même communauté. Puisque ces militants sont animés d’un fort idéal cosmopolite, ils sont persuadés que les autres sujets collectifs, les nations et les classes sociales sont dépassés. Ensuite, l’altermondialisme déclare obsolète la politique traditionnelle des partis. La mondialisation économique réduirait le champ d’action de la politique à tel point que celle-ci ne pourrait plus agir comme mécanisme de médiation, encore moins tenir le rôle d’artisan de la lutte pour une justice globale.

Le programme politique altermondialiste, que je désigne citoyenniste, appelle à construire une « autre mondialisation ». Dans une perspective refusant toute ambition politique, le citoyennisme milite pour la réaffirmation de la démocratie et des droits humains. Il utilise comme principales stratégies de lutte l’éducation populaire et le réseautage. Le citoyennisme repose essentiellement sur un engagement volontaire et individuel des citoyens. Bien que critique de l’économie capitaliste, il ne cherche pas non plus à rompre avec celui-ci, mais milite plutôt pour humaniser la mondialisation économique. Ainsi, l’altermondialisme ne peut se réclamer de la gauche : il n’appartient ni à l’anarchisme libertaire, ni au communisme ni même au socialisme, car il poursuit des objectifs fondamentalement différents de ces derniers. À l’inverse, l’altermondialisme se montre idéologiquement proche du libéralisme, car comme celui-ci, il défend des valeurs individualistes. En outre, malgré le ton acerbe avec lequel ses militants critiquent le pouvoir établi, le programme politique qu'ils adoptent est teinté d'une grande modération puisqu'ils participent au maintien de l’ordre idéologique libéral.

L’altermondialisme tire ses origines de deux conditions principales que seule réunissait l’époque des années 1990. Premièrement, la fin de la guerre froide constitue la condition idéologique de son émergence. C’est dans le vide idéologique de cette époque que l’altermondialisme apparaîtra moins d'une décennie plus tard. Deuxièmement, l’idéal cosmopolite qu’il porte en lui trouvera dans Internet l’occasion de se confondre avec la réalité. Ce moyen de communication représente la condition structurelle d’émergence de l’altermondialisme.

Enfin, la naissance de l’idéologie altermondialiste s’inscrit dans le processus récent par lequel le libéralisme a réussi à disqualifier les idéologies rivales et à étendre son influence. Pour arriver à cette double fin, il a utilisé une principale stratégie : imposer l’idée selon laquelle la mondialisation était un phénomène inéluctable. C’est bien cette croyance qui se trouve au cœur même du projet altermondialiste, soit celui d’une « autre mondialisation ». Si l’émergence de l’altermondialisme marque le renouveau de la critique sociale, cette idéologie conserve toutefois largement l’empreinte du libéralisme.

Mots clés : Altermondialisme ; association pour la taxation des transactions financières pour l’action citoyenne (Attac) ; forum social mondial (FSM) ; mondialisation ; idéologies ; idées politiques ; gauche (science politique).



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 16 février 2017 13:09
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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