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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La « prostitution » ou le commerce des service sexuels ” (1994)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Mme Colette Parent, [criminologue, Université d'Ottawa], “ La « prostitution » ou le commerce des service sexuels ”. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Troisième partie: Déviance. Chapitre 19, pp. 393-410. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), 1994, 1164 pp. [Autorisation formelle accordée par Mme Parent le 1er octobre 2004 de diffuser cet article]

Introduction

D'entrée de jeu, aborder la problématique de la «prostitution» dans une perspective féministe pose des défis. D'abord, parce que le terme lui-même, sur-usé, suggère un phénomène «ahistorique», «naturel». Ne répète-t-on pas ad nauseam que c'est «le plus vieux métier du monde»? Ensuite, parce que parmi les féministes elles-mêmes, c'est une question fort controversée, porteuse d'écueils et de contradictions. Elle illustre bien la tension entre la diversité de pensée qui caractérise le féminisme et les besoins d'alliance politique des femmes dans leur lutte contre l'oppression. Finalement, parce que c'est un problème qui interpelle toutes les femmes et nous confronte à nos conceptions de la sexualité et de la moralité.

Mais c'est aussi une question fort importante tant pour les féministes que pour la criminologie. Depuis la fin du XIXe siècle, cette problématique qui déchire les mouvements des femmes appelle à des réflexions et à des échanges entre toutes les femmes, quelles que soient leur origine ethnique, leur classe, etc. Dans le champ de la criminologie, la «prostitution» est conçue comme l'image même, erronée bien sûr, de la «criminalité» des femmes (1). Trop souvent, d'ailleurs, le silence de la criminologie traditionnelle sur la question des femmes n'a été rompu que pour nous livrer des tentatives d'explications biologiques, psychologiques ou sociales de cette déviance «ultime» des femmes.

Nous avons donc décidé d'explorer la complexité de la problématique en discutant d'abord du terme «prostitution» lui-même et de sa signification. Ensuite, nous présenterons et évaluerons les analyses traditionnelles, féministes et des «prostituées» elles-mêmes sur la question. Nous chercherons alors une façon de concevoir la problématique qui permette de dépasser certaines limites rencontrées jusqu'ici et d'assurer une réflexion non pas sur mais pour les femmes elles-mêmes qui vendent des services sexuels. Finalement, un regard sur les travaux déjà accomplis au Québec nous permettra de dégager quelques pistes de recherche pour le futur.


Note:

(1) Danielle Laberge et Shirley Roy, «Femmes et criminalité: le contrôle social est-il sexué? Une analyse des données statistiques québécoises», Revue juridique «La femme et le droit», 3, 2, 1989/1990, pp. 457-465. Laberge et Roy nous offrent une description statistique de la situation des femmes dans le système pénal au Québec et soulèvent d'intéressantes questions sur les formes spécifiques de déviance chez les femmes et la place qu'y occupe la «criminalité». Les statistiques québécoises indiquent sans équivoque que les femmes sont prises en charge par le système pénal surtout pour des infractions relatives à la propriété.



Retour au texte de l'auteure: Colette Parent, criminologue, Université d'Ottawa Dernière mise à jour de cette page le Dimanche 31 octobre 2004 07:11
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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