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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les tendances de la criminalité au Québec: 1962-2001 (2003)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Marc Ouimet, Les tendances de la criminalité au Québec: 1962-2001”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Marc Leblanc, Marc Ouimet et Denis Szabo, Traité de criminologie empirique, chapitre 1, pp. 15-37. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 3e édition, 2003, 779 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 11 septembre 2006]

Introduction

L'étape première de toute investigation criminologique est un questionnement sur les quantités impliquées. Combien y en a-t-il ? Quelles sont les tendances ? Pour comprendre la situation criminelle actuelle et pour prévoir les tendances futures, on doit d'abord s'intéresser à l'évolution de la criminalité au cours des dernières décennies. Pour approfondir la démarche, il faut être en mesure de connaître les facteurs associés à l'évolution de la criminalité, à savoir les variables qui ont influencé le taux de criminalité à la hausse et à la baisse à travers le temps. Ce chapitre sur les tendances de la criminalité au Québec fait suite à ceux publiés dans les éditions antérieures du traité (Normandeau et Rico, 1985 ; Ouimet, 1994). L'objectif de ce chapitre est de décrire et d'expliquer les variations du volume et de la structure de la criminalité au fil des années. Une attention toute particulière dans l'interprétation sera toutefois portée à la dernière décennie. Nous mentionnerons aussi les travaux de recherche publiés au Québec contenant des explications ou des informations sur les tendances de la criminalité. Les données utilisées dans ce chapitre sont de deux ordres, à savoir celles issues des sondages de victimisation et celles fournies par les statistiques officielles de la criminalité. 

En conclusion du chapitre « Les tendances de la criminalité apparente et de la réaction judiciaire au Québec de 1962 à 1991 » (Ouimet, 1994), nous avions observé que la criminalité avait augmenté entre 1962 et le début des années 1980, pour ensuite rester relativement stable dans l'ensemble durant les années 1980. Or, la baisse attendue durant les années 1980 en raison d'un effet démographique ne s'était pas matérialisée, mettant en doute l'impact d'un tel facteur. Nous avions en quelque sorte prédit que le plateau atteint demeurerait le même pendant plusieurs années, autrement dit que la criminalité dans son ensemble n'augmenterait ni ne diminuerait durant les années 1990. Cette prédiction était assortie d'une condition : qu’il n’y ait pas de transformation majeure dans les rapports sociaux. Dès lors, si la stabilité ne caractérise pas la période des années 1990, c'est parce que des forces sociales importantes ont joué, forces qu’il faudra identifier.

 

Le crime est un fait social important. Une bonne connaissance du volume de la criminalité, de ses formes et de son évolution est nécessaire à une variété de fins. D'abord, les données sur la criminalité sont utiles au législateur, qui pourra y voir l'occasion de créer de nouvelles infractions ou d'en modifier d'autres pour tenter de faire diminuer un type de comportement criminel qui poserait de plus en plus problème. Les données sur la criminalité permettent d'ailleurs d'évaluer l'efficacité de certaines lois, comme par exemple de vérifier si l'introduction d'une réglementation sur les armes à feu a contribué à faire diminuer le nombre de vols qualifiés. Les données sur la criminalité permettent aussi d'évaluer l'efficacité des programmes de prévention ou des nouvelles approches policières. Elles permettent aussi d'évaluer l'efficacité des corps policiers, soit en analysant l'évolution du volume des crimes, soit en analysant l'évolution du pourcentage d'incidents qui sont résolus. D'une manière plus générale, les données sur la criminalité intéressent les élus des villes, les décideurs politiques, les journalistes ainsi que l'ensemble des citoyens. 

La criminologie jouit d'une relative abondance de données empiriques. Depuis fort longtemps, les gestionnaires de différentes organisations liées à la justice ont senti le besoin de produire des statistiques. Les services de police comptent les infractions sur leur territoire, les tribunaux comptent les condamnations et les directeurs de prison comptent le nombre de détenus qu'ils accueillent. Depuis quelques années, plusieurs informations peuvent être prélevées directement sur des bases de données informatiques servant à des fins administratives. Les données empiriques disponibles permettent la comparaison dans le temps et l'espace puisque certains paramètres des données sont relativement universels (par exemple, le taux d'homicide ou le taux d'incarcération).


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 19 décembre 2006 20:38
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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