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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Marc OUIMET, “L’évolution des crimes violents au Québec entre 1962 et 1996”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Jean Proulx, Maurice Cusson et Marc Ouimet, Les violences criminelles, chapitre 2, pp. 41-59. Québec: Les Presses de l'Université Laval, 1999, 353 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 11 septembre 2006] Introduction La criminalité de violence n'est pas rare. Au Québec, plus de 47 000 crimes de violence ont été dénombrés par les forces policières en 1996. Puisque la majorité des crimes contre la personne ne sont pas rapportés à la police, le total réel des agressions sexuelles, vols qualifiés et voies de fait dépasse certainement le cap des 100 000. Au fil des ans, les probabilités cumulatives font que la majorité d'entre nous deviendrons un jour victimes d'un crime de violence. Toutefois, puisque les risques de victimisation sont fonction du sexe, de l'âge et des habitudes de vie de chacun (Sacco et Johnson, 1990), la probabilité annuelle de victimisation violente varie énormément d'une personne à l'autre. La variation des risques individuels de victimisation contraste avec la relative stabilité des risques collectifs représentés par les taux de criminalité. Déjà Quételet (1835) avait remarqué que le nombre de crimes dans une année ressemblait généralement au nombre de l'année précédente. Si la stabilité est le principe de base des séries chronologiques de la criminalité sur de très courtes périodes, l'étude des taux de criminalité sur plusieurs années permet d'en dégager les tendances. Le présent chapitre est consacré à la présentation, à l'analyse et à l'interprétation des mouvements de la criminalité de violence au Québec de 1962 à 1996. D'abord, nous discuterons des connaissances acquises sur les facteurs qui influencent le taux de criminalité en moyenne période. Ensuite, nous présenterons les courbes de l'évolution des différents types de criminalité de violence. Finalement, nous ferons le bilan sur l'évolution récente de la criminalité au Québec. Notre analyse porte sur l'évolution des infractions rapportées à la police ou connues d'elle. Certains crimes de violence sont pratiquement tous connus de la police (par exemple, l'homicide) alors que d'autres lui sont rarement rapportés (par exemple, les voies de fait en contexte conjugal). Une analyse qui vise à cerner l'évolution de la criminalité est peu affectée par le problème du chiffre noir de la criminalité. En effet, si la proportion des crimes rapportés à la police est stable, une hausse du nombre d'infractions enregistrées veut nécessairement dire que le crime est devenu plus fréquent. Toutefois, il semble que le taux de dénonciation de certains crimes (par exemple, agression sexuelle ou voie de fait) ait varié au cours des dernières décennies. Nous tiendrons compte de cette difficulté dans l'interprétation des tendances pour les différents types d'infractions.
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