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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les agresseurs sexuels d'enfants. Scénarios délictuels et troubles de la personnalité (1999)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jean Proulx, Christine Perreault, Marc OUIMET et Jean-Pierre Guay, “Les agresseurs sexuels d'enfants. Scénarios délictuels et troubles de la personnalité”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Jean Proulx, Maurice Cusson et Marc Ouimet, Les violences criminelles, chapitre 9, pp. 187-216. Québec: Les Presses de l'Université Laval, 1999, 353 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 11 septembre 2006]

Introduction

Par-delà les problèmes méthodologiques, l'estimation de la prévalence des agressions sexuelles d'enfants est difficile à évaluer, et ce, à cause de problèmes de définition. En effet, comme le souligne Salter (1992), d'un sondage de victimisation à l'autre, la définition de l'agression sexuelle d'un enfant varie en fonction de plusieurs dimensions : 1) l'âge de la victime ; 2) la présence ou non de contact physique entre l'agresseur et la victime (ex. : exhibitionnisme) ; 3) la différence d'âge entre l'agresseur et la victime ; 4) la présence ou non de coercition (contraintes verbales ou physiques). Ainsi, les données d'un échantillon américain (Russell, 1984) indiquent que 28% des filles de moins de 14 ans ont eu des contacts sexuels non désirés avec une personne ayant au moins cinq ans de plus qu'elles. Quant à Badgley (1984), sur la base d'un échantillon canadien, il évalue que 15% des filles et 6% des garçons de moins de 16 ans ont eu des contacts sexuels non désirés. Malgré les divergences dans les taux de victimisation rapportés, les résultats des sondages effectués auprès d'échantillons provenant de l'ensemble de la population démontrent que l'agression sexuelle des enfants est un problème d'une ampleur considérable. 

Lorsqu'il est question de l'agression sexuelle d'un enfant, il se pose également un problème de définition relatif à l'agresseur. Ainsi, si l'on se réfère au DSM-III-R (American Psychiatric Association, 1987), un pédophile est défini comme une personne qui a des fantaisies sexuelles et des désirs récurrents impliquant un enfant prépubère (13 ans ou moins). Cette définition n'inclut pas nécessairement une actualisation des désirs et des fantaisies sexuelles. Donc, une personne pourrait recevoir un diagnostic de pédophilie et n'avoir jamais eu de contacts sexuels avec un enfant. De plus, comme le souligne Marshall (1997), il n'y a que 40% des agresseurs sexuels d'enfants extra-familiaux et 25% des agresseurs intra-familiaux qui répondent aux critères de pédophilie du DSM-III-R. Une telle définition de la pédophilie pose problème dans la mesure où bon nombre d'agresseurs sexuels d'enfants nient leurs fantaisies sexuelles déviantes. 

En réponse à ces critiques, les critères diagnostiques du DSM-IV (American Psychiatric Association, 1994) concernant la pédophilie ajoutent à ceux du DSM-Ill-R une dimension comportementale, soit des activités sexuelles avec un enfant prépubère. Toutefois, afin que le diagnostic de pédophilie puisse être posé, la personne évaluée doit indiquer que les désirs, les fantaisies ou les comportements sexuels lui causent une détresse significative ou une détérioration de son fonctionnement social et occupationnel. Ainsi, un agresseur sexuel d'enfant dont les fantaisies et les comportements sont égosyntones et dont le fonctionnement social et occupationnel est satisfaisant ne recevrait pas le diagnostic de pédophilie. En raison de ces aberrations de définitions au sujet de la pédophilie, à l'instar de Marshall (1997), nous considérons qu'il est préférable d'ignorer le diagnostic de pédophilie et d'utiliser un terme descriptif, soit « agresseur sexuel d'enfant » (extra-familial, intra-familial). 

L'objet du présent chapitre est l'étude des causes des divers types d'agressions sexuelles d'enfants. En introduction, les points suivants seront abordés : 1) théories générales de l'agression sexuelle d'un enfant ; 2) types de séquences délictuelles chez les agresseurs sexuels d'enfants ; 3) types d'attachement et types de séquences délictuelles ; 4) types de personnalité et types de séquences délictuelles.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 19 décembre 2006 8:51
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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