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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L’aide au développement est-elle une thérapie pour l’Afrique ? (2006)
Ingtroduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jean-Macaire MUNZELE Munzimi, L’aide au développement est-elle une thérapie pour l’Afrique ?”. Un article publié dans la revue MUNGAZI n°13, 2004, pp. 11-16. [M Jean-Macaire MUNZELE Munzimi, nous a accordé le 7 décembre 2006 son autorisation de diffuser électroniquement cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]
Introduction

L’Afrique souffre d’une maladie incurable : le seuil de pauvreté a atteint des proportions plus qu’inquiétantes et ce, malgré d’importants investissements financiers consentis par les bailleurs de fonds. Ce continent s’enfonce irrémédiablement dans la décadence économique. Des politiques et des programmes de développement comme le nouveau partenariat pour le renouveau de l’Afrique (NEPAD), le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le programme millenium (PRAM) y sont appliqués sans qu’il y ait des résultats escomptés. 

Aborder la question relative aux échecs de ces programmes de développement revient à exhumer la prédiction faite par René Dumont en octobre 1962 : « L’Afrique noire est mal partie ». Respecter le Tiers-Monde, disait-il, c’est lui dire la dure vérité, afin qu’il trouve en lui-même l’énergie sans laquelle il ne pourra conjurer la catastrophe. C’est à une révolution profonde et austère, éloignée aussi bien des facilités de l’assistance que des séductions d’un radicalisme aventureux, qu’il convie l’Afrique. Cet agronome était-il prophète ? Au-delà des questions d’approche, un constat se dégage : les ressources dont dispose l'humanité pourraient nourrir et couvrir les besoins de toutes les populations. Ces dernières décennies, les statistiques [1] indiquent un relèvement du niveau de vie. Mais, "l'amélioration des conditions de vie n'a pas touché l'ensemble des hommes et des femmes de façon équitable, au Nord comme au Sud" [2]. C’est surtout au Sud qu'il faut stigmatiser l'ampleur du désastre. 

Les bases qui servent de fil conducteur à notre démarche postulent premièrement que les différents programmes de développement con­çus pour l’Afrique ne sont pas adaptés aux besoins spécifiques de ses populations. Deuxièmement, le contrôle des ressources de l’humanité par une minorité d’Etats crée une inégalité qui est à la base d’un développement inégal à partir duquel se développe une spirale infernale de dépendance et de misère généralisée. Ce développement inégal résulte du système économique que le Nord a imposé au reste du monde. Un système qui privilégie la productivité, la compétitivité et l'accumulation des richesses, principale cause de chômage, de précarité et d’exclusion sociale. 

Dès lors, comment faut-il appréhender l’évolution en cours qui s’accompagne d’un cortège de malheurs pour les uns et est source de prospérité pour les autres ? 

Pour saisir les effets multiformes et dévastateurs qui contribuent à la stagnation économique de l’Afrique, les approches diachronique et systémique semblent indiquées pour aborder une telle problématique pour autant qu’elles considèrent les acteurs qui composent le système économique mondial comme interdépendants et faisant partie d’un ensemble comme qui obéit à une logique monopolaire. Ces approches optimalisent les connaissances en les restituant dans leur contexte historique et vont au-delà d’une simple mécanisation de la pensée. Ainsi, relever les causes de ces échecs répétitifs et montrer le caractère pernicieux et la nature des relations difficiles entre les différents acteurs du développement, l’arrogance des Etats du Nord et les faiblesses institutionnelles des pays du Sud qui perpétuent la spirale de la dépendance et de l’instabilité est un exercice auquel il faut, plus que jamais, se livrer dans cette perspective. C’est dans une conjonction de facteurs qu’il faut rechercher les causes du désastre économique africain, une Afrique dont la survie repose aujourd’hui, pourrait-on dire, entre les mains des organisations humanitaires.


[1] Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde, 2000.

[2] Plan de politique pour la coopération internationale de la Belgique, Bruxelles, 2001.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 15 décembre 2006 15:50
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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