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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LE CITOYEN CANADIEN-FRANÇAIS
Notes pour servir à l’enseignement du civisme.
TOME I. (1946)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir de texte d'Esdras Minville, LE CITOYEN CANADIEN-FRANÇAIS. Notes pour servir à l’enseignement du civisme. TOME I. Montréal: Les Éditions Fides, 1946, 277 pp. Une édition numérique réalisée par mon épouse, Diane Brunet, bénévole, guide de musée retraitée du Musée de La Pulperie de Chicoutimi.

[11]

LE CITOYEN CANADIEN-FRANÇAIS.
Notes pour servir à l’enseignement du civisme
.
TOME I.

Avant-propos


L'homme en soi n'existe pas : le seul homme connu est celui d'une société et d'une nation. Malheureusement, l'époque contemporaine tend à opposer affinité politique et affinité nationale. C'est le drame des minorités, aujourd'hui universel — le nôtre depuis près de deux siècles et qui réapparaît à tous les tournants de notre existence individuelle, sociale, politique.

Dans les collèges de la province où nous sommes passé — et nous les avons visités tous, les uns une, les autres deux, trois et même quatre fois — une question nous a été posée, toujours la même, et en termes autant dire toujours identiques : « Que faudrait-il enseigner à nos jeunes gens pour les mettre en état de prendre rapidement leur place et d'exercer pleinement leur action dans notre vie sociale et nationale, en regard des circonstances actuelles » ? Or prendre sa place dans la vie sociale et nationale, y exercer une action, c'est faire œuvre civique et nationale. La pensée de nos éducateurs s'accroche donc à une préoccupation commune : former un bon citoyen canadien-français, c'est-à-dire un homme apte à servir simultanément et efficacement et la société canadienne et la nation canadienne-française. Mais pareille préoccupation leur est-elle réservée, et personne en dehors des écoles et collèges ne doit-il la porter en son esprit ? Avec bonne volonté, voire avec audace, nous l'avons fait nôtre.

[12]

Ceci n'est pas un ouvrage de doctrine — il recourt aux définitions et exposés de principe dans la mesure seulement où l'exige l'intelligence des sujets en discussion. À ceux qui désirent, pour leur propre compte ou pour le besoin de l'enseignement, approfondir les notions de société et d'État, de nation et de patrie, de nationalisme et de patriotisme, toutes impliquées dans celle de citoyen, d'une part, de canadien-français, d'autre part, nous recommandons les grands ouvrages du révérend Père J.-T. Delos, O.P. [1] et tout particulièrement le récent volume du révérend Père Richard Ares, S.J., sur notre question nationale [2] — synthèse extrêmement pleine et lucide des principes que tout Canadien français instruit doit connaître pour orienter avec intelligence sa vie et son action de citoyen.

Nous nous en tenons ici à l'aspect pratique du problème civique comme il se pose pour chacun d'entre nous, dans notre milieu et à notre époque. En premier lieu, les grandes données de la vie collective devant laquelle le citoyen est appelé chaque jour à prendre attitude ; en second lieu, la personnalité de notre citoyen avec ses dominantes, les idées directrices de son existence ; enfin, l'interprétation des faits et institutions de la vie sociale et politique en regard de la pensée nationale — elle-même replacée dans son cadre traditionnel : la pensée chrétienne.

On sera peut-être surpris de l'importance accordée à l'économique et au social dans un ouvrage de civisme — l'habitude de ces sortes d'ouvrages étant de s'en tenir aux relations de l'homme avec les institutions politiques ou émanant de la politique.  Il n'y a pourtant pas lieu de s'en [13] étonner. La révolution économique du dernier siècle a eu, entre autres conséquences, celle de jeter l'homme, pour la satisfaction de ses besoins matériels, sous la dépendance du tout collectif, de l'y intégrer, modifiant ainsi par extension ses relations avec lui. L'économique et le social occupent aujourd'hui dans la vie collective une telle place, pèsent d'un tel poids sur la politique elle-même qu'un citoyen ne saurait juger sainement celle-ci s'il n'est en état de juger sainement ceux-là.

Ce livre n'apporte rien de neuf. Un seul mérite : grouper, selon un certain ordre, des idées qui, depuis les origines même de notre histoire, hantent les esprits — à l'état épars, et sans cette incidence directe aux faits qui leur conférerait valeur de directive — et dont personne à notre connaissance n'avait encore tenté la synthèse. Un seul espoir : qu'ainsi réunies en faisceau, ces idées s'éclairent, se précisent, se vivifient les unes les autres, servent d'amorce à une véritable pensée nationale.

[14]



[1] J.-T. Delos, o.p., La Société internationale et les principes de Droit public, de Gigord, Paris,  1928.

Le Problème de Civilisation — La Nation, Editions de l'Arbre,  1944.

[2] Richard Arès, S.J., Notre Question nationale, vol. II, Editions de l'Action Nationale,  1946.



Retour au texte des auteurs. Dernière mise à jour de cette page le samedi 27 juin 2015 11:34
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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