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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Henry Milner, La réforme scolaire au Québec (1984)
Prologue


Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Henry Milner, La réforme scolaire au Québec. Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Fournier. Montréal, Les Éditions Québec/Amérique, Collection: Dossiers/Documents. 1984, 212 pp. [Autorisation accordée par l'auteur le 28 mai 2006.] Une édition numérique réalisée par Marcelle Bergeron, bénévole, professeure retraitée de l'École polyvalente Dominique-Racine de Chicoutimi.

Prologue

Henry MILNER,
Montréal, novembre 1983. 

Ayant suivi de près les événements politiques au Québec depuis vingt ans, je n'étais pas sans savoir que la question de la confessionnalité des écoles y soulevait des débats passionnés. Il suffisait de lire Le Devoir régulièrement pour voir de combien de comptes rendus, de commentaires, de lettres et de déclarations elle était l'objet. Néanmoins, pour moi comme pour la plupart des Québécois, la question restait lointaine et plutôt nébuleuse. 

Ce n'est que lorsque vint le temps d'envoyer mes fils à l'école qu'elle m'apparut dans toute sa réalité. Je vivais de nouveau dans Snowdon/Côte-des-Neiges, le quartier centre-ouest de Montréal où j'avais fréquenté les écoles de langue anglaise dans les années 50. Le problème ne s'était pas posé à mes parents. Dans les années 50, peu de familles immigrantes ou anglophones songeaient à envoyer leurs enfants à l'école française où ils auraient du reste été plutôt mal accueillis. Mais le Québec avait changé. Vers la fin des années 70, il me semblait tout à fait dans l'ordre des choses que mes enfants fréquentent l'école française publique du quartier et y développent leur cercle d'amis. 

Mais sur le plan scolaire, Québec n'avait pas beaucoup changé. À cause de la structure confessionnelle de son système d'éducation, il était toujours de règle que l'école française publique soit une école catholique administrée par une commission scolaire catholique. Heureusement, le quartier Côte-des-Neiges faisait exception à la règle. Les parents et éducateurs de l'école Notre-Dame-des-Neiges s'étaient engagés dans une entreprise sans précédent en vue de transformer l'école élémentaire du quartier. Ils avaient résolu d'en faire une école « pluraliste » dans laquelle les enfants de toutes origines qui vivaient dans le quartier se sentiraient à l'aise. 

Parmi les principaux artisans du projet de Notre-Dame-des-Neiges se trouvaient la présidente du comité des parents, Mme Lucie Plante Proulx, et son mari, M. Jean-Pierre Proulx, aujourd'hui chroniqueur de l'éducation et de la religion au journal Le Devoir. Bien que je n'y aie jamais pris une part active, j'ai assisté de près à toutes les péripéties de la longue querelle entre les parents de l'école Notre-Dame-des-Neiges et la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM). Les nombreuses discussions que j'ai eues avec Lucie et Jean-Pierre m'ont fourni un éclairage particulier sur les questions plus vastes que soulevait le différend et m'ont poussé à explorer les multiples facettes de ce problème aussi compliqué que fondamental. Jean-Pierre eut la patience et la gentillesse de lire et de commenter la première version de mon ouvrage et ses suggestions m'ont permis de l'améliorer considérablement. 

Ma première tentative de traiter le sujet par écrit remonte à décembre 1980. M. Bryan Campbell, qui était à la fois mon ami et l'éditeur du Montreal Review (aujourd'hui disparu, hélas !) me persuada de tenter d'expliquer l'affaire Notre- Dame-des-Neiges aux lecteurs de son magazine. Dès lors, Bryan fut associé intimement au projet. Il n'y a guère de page de ce livre qui n'ait profité de ses bons conseils et de ses commentaires avisés. 

Les nombreuses discussions que j'ai eues avec Mme Hélène Pelletier-Baillargeon sur le projet Laurin m'ont été d'un secours inestimable pour clarifier mes idées. Je la remercie pour ses suggestions et sa lecture du texte final. Quantité d'autres m'ont fait profiter de leurs lumières et se sont souvent révélés de précieuses sources d'information, notamment Jean Proulx, Lisette Speight, Andrew Sancton, Marthe Henripin, Vincent Ross, Jules-Pascal Venne, Andrée Bastien, William Bedwell, David Payne, Abe Limonchik, Alan Wright et Katherine Anderson. Au cours des derniers mois, j'ai bénéficié de la compétence et de la collaboration du traducteur Jean-Pierre Fournier et de l'éditeur Jacques Fortin. Je leur dois à tous deux un grand merci. 

Les membres de ma famille ont tous contribué à cet ouvrage, chacun à sa façon : Danny Milner en persévérant à l'école Notre-Dame-des-Neiges au cours des premières années du primaire alors que l'apprentissage du français lui était assez pénible, et Gregor Winslow qui, en programmant ma machine à traitement de textes, en la maintenant en bon ordre et en m'apprenant comment l'utiliser efficacement, a rendu le livre possible. (Sans cet appareil, je soupçonne que le livre n'aurait jamais progressé au-delà d'une série d'articles et de chapitres décousus, tellement ma vie était mouvementée au cours des mois où j'ai travaillé à sa rédaction). Je dois surtout de la reconnaissance à Frances Boylston qui, de multiples façons qu'il n'est pas possible d'apprécier à leur juste valeur, m'a aidé à passer à travers les étapes les plus difficiles de la préparation du manuscrit. 

Il ne manque pas de documentation sur la réforme de l'éducation au Québec. Les rayons de ma bibliothèque sont remplis d'articles, d'essais, de coupures de journaux, de comptes rendus, de rapports d'enquêtes, de jugements de cour, de résultats de sondages, de tableaux statistiques, etc. Mais l'abondance même de la matière embrouille la question bien plus qu'elle ne l'éclaire. Ce qui manque, c'est un exposé et un jugement directs et concis des faits pertinents et de leurs développements, un guide qui permette de se retrouver sur ce terrain incertain mais combien vital. 

C'est au printemps 1982 que l'occasion m'a été fournie de tenter de corriger la situation, lorsque le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada m'a accordé un octroi généreux. J'ai ainsi été à même de consacrer le temps nécessaire à l'étude du problème pendant une année (1982-1983) qui s'est révélée cruciale dans l'histoire du mouvement de réforme de l'éducation au Québec. L'ouvrage qui suit en est le résultat et, nonobstant l'aide inestimable que j'ai reçue en cours de route, il va de soi que j'en assume l'entière responsabilité.

 

Henry MILNER,
Montréal, novembre 1983.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 1 octobre 2006 12:54
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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