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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LE TRAVAIL DES FEMMES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRTIQUE DU CONGO:
EXPLOITATION OU PROMESSE D’AUTONOMIE ?
(2006)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'ouvrage de Rosalie MALU MUSWAMBA, LE TRAVAIL DES FEMMES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO: EXPLOITATION OU PROMESSE D’AUTONOMIE ?. Paris: UNESCO, mars 2006, 117 pp. [Autorisation accordée par l'auteure le 21 mai 2006.]

Introduction

Présentation du cadre général de la recherche
Problématique
Méthodologie, sources et documentation

Présentation du cadre général de la recherche

Aujourd’hui, dans les différents pays de la région des Grands Lacs en Afrique centrale, de plus en plus de femmes luttent pour gagner leur autonomie, et cela au niveau politique, économique, social et culturel. À cet égard, la question des rapports de genre, des relations entre hommes et femmes devient un élément fondamental dans les choix qui devront être faits pour le développement durable de cette partie du monde. Cette autonomisation des femmes paraît d’autant plus importante à la lumière du rôle qu’on leur reconnaît volontiers dans la résolution des conflits, et cela à un moment où pratiquement tous les pays de la région ont été ou sont encore en proie aux guerres les plus violentes, guerres dont les premières victimes demeurent les civils, notamment les femmes et les enfants [1]. 

Mais au-delà de leur rôle de promotrices de la paix, rôle qui s’exerce somme toute dans le cadre d’une société en crise – conflit ou guerre ouverte –, comment intégrer une éventuelle émancipation féminine dans la longue durée ? Comment promouvoir une réelle égalité des sexes ? Même si elle a une portée universelle, en ce sens que toute société humaine est composée d’hommes et de femmes, la question des rapports de genre s’inscrit toujours dans un contexte culturel donné. Parce qu’elle l’explique – la théorise ? –, la consacre et la justifie, la culture est bien souvent mise en cause dans l’inégalité sexuelle dont on observe encore de trop nombreuses manifestations à travers le monde. Mais les choses sont-elles aussi simples ? En fait, il apparaît de plus en plus à tous ceux qui s’attachent à la promotion des droits des femmes – individus, associations, administrations nationales ou organisations internationales – que ce combat doit être mené dans le cadre des références culturelles des communautés considérées. Si certains éléments d’une culture contribuent à inférioriser la femme, c’est au sein de cette même culture qu’il faut chercher d’autres éléments pouvant contrer, voire même inverser ce processus. 

Problématique 

Située dans le cadre général résumé plus haut, la présente étude est cependant circonscrite à la République démocratique du Congo et, comme l’indique son intitulé, elle porte principalement sur le rôle économique des femmes dans ce pays. À la campagne comme à la ville, que ce soit dans le cadre de l’économie formelle ou informelle, de nombreuses femmes congolaises sont au travail. Elles sont fonctionnaires, travaillent dans l’administration, l’enseignement, la médecine, le commerce ; elles sont paysannes, coiffeuses, font de la couture, oeuvrent au sein des ONG, etc. Au travers de toutes ces activités, les Congolaises contribuent de plus en plus aux revenus des ménages. Or, dans un contexte de paupérisation globale tel que le connaît la RDC aujourd’hui, ce dynamisme féminin se révèle indispensable au bien-être ou tout simplement à la survie de la plupart des familles. Les Congolaises peuvent-elles tirer avantage de cette situation pour parvenir à une réelle égalité avec les hommes et dans quelles conditions ? 

En effet, face à l’enjeu que constitue l’autonomisation des femmes, à savoir la conquête par ces dernières de la maîtrise de leur destin, il s’agit ici de déterminer comment, dans le cadre de la culture congolaise, l’accès ainsi que les conditions de l’exercice d’une activité économique peuvent s’insérer dans cette dynamique. Par l’importance qui lui est accordée aujourd’hui, par la part qu’il tient dans la vie des individus, au niveau matériel d’abord mais aussi au niveau personnel, le travail semble porter en lui la promesse d’une indépendance possible pour les femmes du Congo. Pourtant, dans une société frappée par la pauvreté, voire même la misère de la plus grande partie de ses membres, le travail peut se combiner avec d’anciennes et/ou de nouvelles contraintes sociales pour générer l’exploitation des femmes la plus féroce, au moins en ce qui concerne les plus vulnérables d’entre elles. 

La problématique de cette étude se situe ainsi sur deux niveaux. D’abord, elle s’articule autour des notions d’autonomisation et d’exploitation – deux éléments antinomique – des femmes congolaises, et ensuite, elle permet de voir comment cette dynamique autonomie/exploitation peut fonctionner dans la vie professionnelle de ces mêmes Congolaises. 

Ce travail se divise en trois parties. La première précisera les enjeux de l’autonomisation des femmes au Congo, notamment à travers le rôle économique de ces dernières. Elle permettra aussi de définir les notions d’autonomie et d’exploitation ainsi que celle de travail tout en soulignant l’importance de celui-ci, non seulement dans la dynamique d’une société, mais aussi dans la réalisation personnelle des individus, en particulier les femmes. 

Dans la seconde partie, on pourra voir comment la confrontation des valeurs auxquelles se référaient les sociétés traditionnelles congolaises, et celles introduites par la colonisation, se sont combinées pour changer la perspective dans laquelle s’inscrivait le travail féminin. Il sera ainsi possible d’appréhender les racines culturelles de la condition féminine au Congo, à savoir l’image de la femme et son rôle dans la société traditionnelle avant de voir comment les transformations politiques, économiques, sociales et culturelles ont affecté ces derniers depuis plus d’un siècle, notamment à travers la colonisation. 

La troisième partie offrira un regard plus actuel sur la situation de la Congolaise, entre la réalité d’une émancipation qui s’impose peu à peu mais aussi celle d’une exploitation qui puise à la fois dans les traditions et les contraintes modernes, spécialement dans le monde du travail. 

Enfin, la conclusion de l’article permettra de faire la part de ce qui, dans l’activité économique des femmes congolaises, renforce l’autonomisation de celles-ci, et de ce qui tient de l’exploitation. 

Méthodologie, sources et documentation

Cette étude sera abordée selon une double perspective. Une première approche diachronique permettra de voir le contexte historique dans lequel s’est formée la condition de la travailleuse congolaise, et par là d’en appréhender les ressorts culturels. Une seconde approche plus ancrée dans le présent et son contexte de paupérisation et de guerre montrera comment ces mêmes ressorts culturels jouent aujourd’hui, comment ils se combinent avec les exigences de la modernité, et surtout les nouvelles espérances des femmes. 

Le témoignage de femmes congolaises sur leurs conditions de travail, sur les bienfaits ou au contraire sur les inconvénients de ce dernier, fourniront un corpus de sources important pour la réalisation de cette recherche. Les travaux de différents chercheurs, spécialement ceux qui se concentrent sur la situation des femmes au Congo permettront d’avoir une image de l’évolution de la condition féminine dans ce pays. Sinon, les rapports disponibles d’associations, d’ONG, d’organisations nationales ou internationales, les déclarations, résolutions et conventions internationales relatives aux droits de la femme seront également utilisés.


[1] Résolution 1325 (2000)


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 22 mai 2006 13:26
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



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