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Hommage
Antoine Laville est décédé le 28 Novembre 2002, à l’âge de 68 ans.
Médecin de formation, il a été un des pionniers de l’Ergonomie. Entré en 1961 au Laboratoire de Physiologie du Travail du CNAM dirigé par le Professeur J. Scherrer, il participe en 1966 avec Alain Wisner à la transformation du Laboratoire en Laboratoire de Physiologie du Travail et d’Ergonomie ; il en sera nommé SousDirecteur en 1979. En 1989, il est nommé Directeur du Laboratoire d’Ergonomie Physiologique et Cognitive de l’EPHE. L’influence de ses recherches et de ses enseignements s’est étendue bien au-delà des frontières ; l’Ergonomie brésilienne et l’Ergonomie québécoise lui doivent beaucoup.
« Comprendre le travail pour le transformer », la « Santé au travail », ont toujours été au coeur de ses recherches et interventions effectuées en laboratoire puis en entreprises avec la volonté de participer, en tant que militant, à « l’amélioration des conditions de travail ». Ses principaux thèmes de recherches en témoignent : travail répétitif sous contraintes de temps et santé, horaires postés, horaires de nuit et santé, modalités de régulation des postures de travail, écrans de visualisation et vision, vieillissement et travail.
Pour développer ce dernier thème et lui donner un statut en entreprise, il a fondé avec Serge Volkoff, le Centre de Recherches et d’Études sur l’Age des Populations au Travail (CREAPT). Le vieillissement au cours de la vie active y est considéré sous un double aspect : le vieillissement par le travail, c’est-à-dire le rôle du travail dans les processus de déclin et de construction (par l’accroissement de l’expérience et des compétences) et le vieillissement par rapport au travail c’est à dire l’évolution de l’état fonctionnel des opérateurs confrontés au contenu et aux exigences du travail.
Ses recherches et son ouverture d’esprit ont conduit Antoine Laville à tisser des liens entre différentes « Sciences du Travail », ergonomie, physiologie, épidémiologie, psychologie, plaidant pour une multidisciplinarité effective.
Cette rapide évocation explique sa participation à deux chapitres de ce Traité de Psychologie du Travail, l’un en collaboration avec Anne Lancry sur les conditions de travail, l’autre sur Vieillissement et Travail avec Corinne Gaudart et Valérie Pueyo dont il a dirigé les thèses.
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