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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Vincent Lemieux, “Les élections provinciales dans le comté de Lévis, de 1912 à 1960”. Un article publié dans la revue Recherches sociographiques, vol. 2, no 3-4, juillet-décembre 1961 pp. 367-399. Québec: Les Presses de l’Université Laval. [Autorisation de l'auteur accordée le 13 août 2004 de diffuser toutes ses publications.] Pour les fins de la présente étude, le comté de Lévis - situé sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, en face de la ville de Québec - est divisé en quinze localités (voir Carte 1). Je n'ai pas cru qu'il était opportun d'ajouter la municipalité de Notre-Dame-de-la-Victoire, annexée à Lévis en 1916, ni celle de Bienville, annexée à Lauzon en 1924. Je les ai annexées toutes deux avant terme. J'ai fait subir le même sort à Rivière-Boyer que les Rapports sur les élections ont distinguée de Saint-Henri, de 1923 à 1948 seulement. Par contre, j'ai retenu Saint-Rédempteur, détachée de Saint-Étienne en 1919, et dont les Rapports font mention depuis. J'ai enfin ramené à l'unité : 1) sous le nom de Saint-Nicolas, la municipalité de Saint-Nicolas et celle de Saint-Nicolas-Sud ; 2) sous le nom de Saint-Henri, la municipalité de Saint-Henri et celle de Saint-Henri-de-Lauzon. Encore là, depuis quelques élections, les Rapports ne font plus eux-mêmes la distinction. On voudra bien lire en tenant compte des remarques précédentes le tableau 1, indiquant l'évolution de la population de chacune des localités du comté de 1911 à 1956.
Le comté est plutôt urbain que rural ; les municipalités de Lauzon, Lévis, Saint-David, Saint-Télesphore, Saint-Romuald, Charny et Saint-Nicolas font d'ailleurs partie de la "zone métropolitaine de Québec", telle que définie, pour les fins du recensement, par le Bureau Fédéral de la Statistique. Lévis, Lauzon, Saint-Romuald et Charny, toutes urbaines avant le début du siècle, font à elles seules les deux tiers de la population. En 1911, la proportion était à peu près la même. Voici d'ailleurs, en quelques mots, comment se caractérisent les quinze localités du comté :
Les autres localités du comté furent toujours et demeurent encore aujourd'hui surtout rurales. Toutefois, à Saint-Nicolas-Nord, les manœuvres sont maintenant plus nombreux que les cultivateurs. Ceux-ci, à Saint-Nicolas-Sud, forment encore la quasi-totalité de la main-d’œuvre. À Saint-Henri, si le village s'urbanise, Saint-Henri-de-Lauzon et Rivière-Boyer sont encore nettement rurales. Pintendre et Saint-Jean-Chrysostome ont maintenant quelques industries, mais comme à Saint-Lambert, Saint-Étienne et Saint-Joseph le mode de vie rural est encore dominant bien que l'influence de Québec et de sa banlieue soit de plus en plus marquée. Ces quelques notes fournissent des indices, bien insuffisants, sur les structures socio-économiques des localités du comté. Ce que j'entends ici par "structures socio-économiques" correspond à peu près au premier et au quatrième des facteurs dont François Goguel [1] a montré l'importance pour l'explication des comportements électoraux en France. Les facteurs proposés par cet auteur sont les suivants : (1) le régime foncier, (2) la pratique religieuse, (3) l'action concertée et systématique des partis, (4) la transformation de la structure professionnelle et sociale. Du moins en ce qui concerne les élections tenues jusqu'à maintenant dans la province de Québec, il n'y a pas lieu de retenir le deuxième facteur. Reste le troisième : comme c'est principalement à l'aide des journaux que je pouvais effectuer mes recherches, c'était encore ce facteur qui apparaissait le mieux. C'est pourquoi j'ai centré l'analyse sur ce facteur, du moins au point de départ ; à propos de chacune des élections provinciales dans le comté, j'essaierai surtout de signaler quelles furent la position et l'action des partis et de leurs candidats. Ensuite, je comparerai ces positions et actions avec les résultats électoraux. Cette brève présentation de chaque campagne électorale et cette étude sommaire des résultats feront l'objet de la première partie de l'article. Je proposerai ensuite quelques observations générales sur les résultats, puis une "analyse hiérarchique" du vote dans les localités. Dans les deux dernières parties, je soumettrai un cadre théorique d'interprétation et j'indiquerai certaines voies de recherche. [1] François GOGUEL, "Esquisse d'un bilan de sociologie électorale française". Revue française de science politique, vol. 1, no 3. juill.-sept. 1951, pp. 277-297.
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