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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Suzanne Lemerise, “L’art et le public scolaire (1991)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Suzanne Lemerise, “L’art et le public scolaire”. Un article publié dans la revue Possibles, Montréal, vol. 15, no 4, automne 1991, pp. 97-105. [Autorisation accordée par Mme Suzanne Lemerise le 16 mai 2005.]

Introduction

Discuter des publics de l'art, plus précisément ceux des arts plastiques, c'est d'abord établir les limites du territoire de l'art avec ses institutions et ses experts, c'est aborder la question de la fréquentation des musées et des galeries ; c'est considérer le phénomène de la reproduction, qui rend accessible à un large public ce qui traditionnellement était confiné a des lieux bien spécifiques ; c'est aussi accepter la diversité des formes de visibilité selon les époques ou les milieux sociaux ; c'est le moment de constater les étroites relations entre les goûts et les coûts des oeuvres d'art ; c'est aussi une manière de réfléchir aux conditions qui peuvent favoriser la capacité d'apprécier l'art. Les publics de l'art peuvent ainsi se différencier entre ceux qui peuvent acheter des oeuvres d'art, ceux qui peuvent les apprécier en fréquentant les lieux d'exposition et en consultant la presse spécialisée et ceux qui pour des raisons diverses, n'ont pas le moindre intérêt pour l'art. 

Comme je souhaite discuter du jeune public, celui des enfants et des adolescents, dans ses rapports avec le monde de l'art, je m'attarderai essentiellement aux phénomènes de la connaissance et de la fréquentation de l'art ou pour être plus précise, je discuterai d'apprentissage à la fréquentation et à l'appréciation de l'art. Je me permettrai de présenter, sous une forme plutôt descriptive et personnalisée, les éléments qui convergent vers une valorisation de cette pratique dans le milieu scolaire surtout. Il ne s'agit pas ici de nier le rôle de la famille dans cette discussion : tout le monde connaît l'importance du milieu familial dans l'acquisition d'habitudes culturelles ; d'ailleurs, d'aucuns prétendent encore aujourd'hui que l'initiation aux choses de la culture devrait être l'apanage exclusif de la famille, l'école devant se consacrer aux choses dites sérieuses, soit l'apprentissage de la langue et la formation professionnelle, technique ou scientifique. D'autres croient que l'école a un rôle plus large à jouer dans la démocratisation des différentes valeurs qui définissent une société, les arts étant considérés par les experts et par l'histoire comme un lieu privilégié d'expression de valeurs symboliques qui permettent à l'homme de signifier le monde grâce a un registre insoupçonné et toujours en devenir de codes sonores, visuels et littéraires. 

Le Québec francophone a généralement eu peur de ce qu'on appel la grande culture, particulièrement quand il s'agissait de déterminer le contenu des programmes scolaires de l'école publique. Ce n'est que depuis la Révolution tranquille que les enfants peuvent se familiariser avec les modes d'expression de l'art contemporain dans le cadre des programmes d'arts plastiques ; les cours étaient cependant centrés sur la pratique en atelier et l'image de l'enfant et de l'adolescent constituait une polarisation telle que peu de place était accordée à l'art du passé et du présent. Au début des années quatre-vingt l'incitation à la fréquentation des lieux culturels et à la connaissance de l'art et des artistes fait partie intégrante des programmes officiels. En fait, le Québec s'ajuste d'une certaine façon aux tendances qui se profilent soit aux États-Unis, soit en Europe. 

Les musées d'art ancien et contemporain ont connu un développement incroyable depuis ces vingt dernières années et les systèmes scolaires se sont ajustés à ces nouvelles conjonctures culturelles ; aux États-Unis, les programmes d'art tendent à lier le travail d'atelier à la connaissance générale de l'art, bousculant ainsi la valorisation exclusive de l'image enfantine ; en France, on mise davantage sur a connaissance de l'art contemporain, ce qui permet une extraordinaire dynamisation de la pratique de l'atelier. Au Québec, les spécialistes de l'enseignement des arts plastiques s'alimentent aux deux traditions et si les élites politiques étaient plus « cultivées », moins arabes, on pourrait développer et affirmer dans un milieu international une vision singulière et originale car les initiatives individuelles sont actuellement d'une incroyable vitalité. Je vais donc tenter de présenter quelques-unes de ces manières de lier l'art et l'école.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 3 mars 2006 17:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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