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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Simon LANGLOIS, “Deux sociétés globales en conflit” (1992)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Simon LANGLOIS, “Deux sociétés globales en conflit”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Jacques Hamel et Joseph-Yvon Thériault, Les identités. Actes du colloque de l'ACSALF, 1992, pp. 17-36. Montréal: Les Éditions du Méridien, 1994, 585 pp. [Autorisation de l'auteur accordée le 10 août 2004 de publier cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

L'opposition entre le Québec et le Canada est avant tout une opposition entre deux sociétés globales. Cette opposition est différente de celle qui divise « les deux nations en conflit au sein d'un même État », diagnostiquée par Lord Durham au XIXe siècle. Elle met en présence d'un côté un Canada anglais transformé par l'immigration et par l'émergence de fortes identités régionales - le Outer Canada - particulièrement dans l'Ouest du pays. Le Canada anglais n'est plus concentré dans le Haut-Canada et sa population est plus diversifiée. De l'autre côté, le Canada français a éclaté en entités régionales et le Québec a émergé comme société globale, avec un État relativement fort et disposant de pouvoirs propres tant sur les plans économiques que symboliques (Loi 101, par exemple), Le Québec gère à sa façon les rapports entre anglophones et francophones et il entend intégrer les immigrants à la majorité de langue française. Plus largement, le Québec entend imposer le français comme langue commune de la société civile -fonction que remplit l'anglais dans le reste du Canada - tout en offrant à la minorité anglophone les services en anglais et tout en garantissant le maintien des institutions anglophones québécoises. Le Québec a même commencé à établir de nouveaux rapports avec les autochtones en signant l'Accord de la Baie-James. 

Le conflit entre « les deux nations fondatrices » du Canada s'est muté en conflit entre deux sociétés, conflit rendu encore plus complexe par l'émergence des revendications des autochtones - acteurs oubliés ou absents qui sont devenus maintenant incontournables -mais aussi par l'émergence de tensions régionales fortes dans le Canada lui-même. En d'autres termes, le Canada anglais es lui-même traversé de conflits et de tensions, ce qui rend encore plus difficile l'analyse de l'opposition séculaire entre le Québec, soit d'abord en tant que foyer principal du Canada français puis inscrit en tant que société globale - et le reste du Canada qui est beaucoup moins homogène qu'il y parait au premier abord. 

Nous nous limiterons ici à l'analyse de quatre aspects qui sont autant de manifestations qui révèlent l'existence d'un conflit entre les deux sociétés : le bilinguisme, le multiculturalisme, la question des droits de la personne et l'égalité entre les provinces. De cet examen, on dégagera un important effet pervers : en cherchant à faire une place au fait français, le gouvernement fédéral a mis en place des politiques inadaptées aux nouveaux objectifs nationaux du Québec qui on eu comme conséquence de passer à côté des véritables besoins et objectifs des Québécois tout en rendant plus difficile leur intégration dans la société canadienne. 

Il paraît par ailleurs difficile de comprendre les tensions actuelles entre le Canada et le Québec sans examiner les mutations que connaît le nationalisme un peu partout dans le monde. Aussi, tenterons-nous d'abord de dégager les grandes lignes de cette mutation qui servira en quelque sorte de toile de fond à l'analyse des manifestations du conflit entre les sociétés canadienne et québécoise. Toute l'attention a longtemps été centrée sur l'opposition entre le Québec et le Canada. Or, un nouvel acteur s'est imposé avec force après l'échec de l'Accord du Lac Meech et pendant les négociations qui ont conduit à la signature de l'Accord de Charlottetown : les communautés amérindiennes, qui apparaîtront, pour leur part, prises entre deux types de contradictions ou de conflits.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 30 décembre 2007 21:26
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cegep de Chicoutimi.
 



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