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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les intellectuels et le prolétariat rural. Le cas de Temax au Yucatan, Mexique (1982)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Marie-France Labrecque, Les intellectuels et le prolétariat rural. Le cas de Temax au Yucatan, Mexique”. Un article publié dans la revue Anthropologie et sociétés, vol. 6, no 1, 1982, pp. 99-129. Numéro intitulé: “Idéologies et politiques”. Québec: département d'anthropologie de l'Université Laval. [Autorisation formelle accordée par l’auteure le 14 septembre 2007 de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

Bien que cet article porte sur le prolétariat rural, il se situe dans le domaine des études anthropologiques des paysanneries. C'est en effet de ce domaine qu'ont émergé les études du prolétariat rural. Cette genèse entretient une certaine confusion chez ceux qui s'intéressent au développement du capitalisme dans le secteur agraire et surtout au sort des travailleurs impliqués dans ce processus. C'est bien sûr en termes d'appartenance et de lutte des classes que ce problème se pose, que j'ai identifié plus précisément comme celui de la reproduction idéologique du prolétariat rural comme paysannerie. 

Dans la première partie, je m'en tiens à la dimension théorique de la question, en montrant comment la tradition anthropologique nord-américaine, d'où sont issues les études des paysanneries, se traduit actuellement par un certain flottement dans l'identification des classes sociales représentées à la campagne. Pour des raisons pratiques, parmi les auteurs américains intéressés aux paysanneries, je limite mon traitement principalement à ceux qui sont concernes par l'Amérique latine. 

Malgré son caractère théorique, la préoccupation qui sous-tend cette première partie relève également de la méthodologie. Il me semble en effet que plusieurs outils qui paraissaient révolutionnaires à l'anthropologie des années '50 ont vieilli : la notion de paysannerie ne revêtant après tout qu'un caractère descriptif, fait partie à mon avis de ces outils désuets. Vidée de tout contenu conceptuel, la notion de paysannerie est devenue un symbole. Si « transformer un concept en symbole, c'est ouvrir l'esprit des hommes à des possibilités illimitées » (Béteille 1978 : 50), il n'en demeure pas moins que l'on doive tenir compte de la classe qui opère cette transformation. Les anthropologues et les intellectuels du milieu académique me semblent passablement impliqués dans cette transformation. Cependant, ils ne sont pas les seuls. Je veux en fait montrer que le procédé par lequel cette transformation s'effectue dans la théorie n'est guère différent de celui par lequel elle s'opère sur le terrain. Tous deux relèvent du domaine de l'idéologie. L'intellectuel à l'université et le leader politique sur lequel nous nous attarderons dans la deuxième partie contribuent tous deux à la reproduction de l'idéologie dominante selon les modalités propres à leur milieu d'hégémonie. En cela je m'inspire bien sûr de la remarque de Gramsci : « les intellectuels sont les « commis » du groupe dominant pour l'exercice des fonctions subalternes de l'hégémonie sociale et du gouvernement politique (...) » (Gramsci dans Ricci 1975 : 607). 

L'étude de cas à laquelle je me livre dans la deuxième partie de cet article a pour but d'illustrer certaines modalités de la reproduction du prolétariat rural comme paysannerie dans la région henequenera au Yucatan. J'examine les facteurs historiques qui ont présidé à la mise en place des conditions actuelles de la production et j'explore une des formes qui, de façon assez explicite, me semble favoriser la reproduction de ces conditions. Plus spécifiquement, je me penche sur un cas d'hégémonie exercée par un type bien particulier d'intellectuels. Par rapport à la première partie, j'espère montrer que la démarche que j'emprunte alors ne repose pas sur un simple procédé analogique mais bien sur la conviction que,. quel que soit leur milieu d'intervention, les intellectuels sont partie prenante de la lutte des classes.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 3 mars 2008 11:24
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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