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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Denise JODELET, “Formes et figures de l’altérité (2005)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Denise JODELET, “Formes et figures de l’altérité”. Un article publié dans l’ouvrage sous la direction de Margarita Sanchez-Mazas et Laurent Licata, L'Autre : Regards psychosociaux, chapitre 1, pp. 23-47. Grenoble : Les Presses de l’Université de Grenoble, 2005, 416 pp. Collection : Vies sociales. [Autorisation de l'auteure de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales le 4 juin 2007.]

Introduction

Incarnation de la diversité humaine, l’autre est pluriel. Il paraît ou est désigné tel, à divers titres, sous des conditions, dans des circonstances et à partir de points de vue multiples. Les questions que l’on peut poser à son propos sont aussi variées : De qui s’agit-il, individu ou groupe ? Comment et pourquoi s’opèrent sa perception, sa définition, sa construction, sa représentation ? Quelles relations sont-elles établies avec l’autre, sous quelles formes pratiques et symboliques, en fonction de quelles motivations ou fins, sur la base de quelles positions sociales relatives, etc. ? Viser dès lors l’obtention d’un savoir de et sur l’autre qui intègre de manière cohérente et synthétique les aperçus empiriques donnés sur la pluralité des autres semble une gageure. C’est pourquoi, reprenant et prolongeant d’autre s réflexions (Jodelet, 1989a, 1998), j’aborderai le thème de cet ouvrage sous l’espèce de l’altérité dont je dégagerai les formes et les figures. Avec, en arrière-fond, l’interrogation sur les façons dont l’autre peut être traité comme le produit d’un processus psychosocial de mise en altérité qui supporte des gradations allant de la reconnaissance d’une proximité et d’une similitude au positionnement dans une extériorité radicale, de l’interdépendance ou l’intersubjectivité à l’étrangeté absolue. Étayée sur les nombreuses perspectives ouvertes, dans les sciences humaines, pour l’approche des processus par lesquels l’autre est constitué comme tel, cette posture espère trouver dans la confrontation et l’échange des points de vue entre disciplines un apport pour une contribution psychosociologique. 

En effet, la question de l’altérité s’inscrit dans un espace intellectuel de large empan, qui va de la philosophie, de la morale et du juridique, jusqu’aux sciences de l’homme et de la société. Cette question a particulièrement interrogé, de longue date, plusieurs sciences sociales, retenant leur réflexion, souvent depuis leur fondation, comme en anthropologie, ou depuis leur période classique, comme en sociologie. Elle y a fait retour, de façon massive quoique différenciée selon les disciplines, en raison des transformations contemporaines de leurs champs d’étude, de la diversification de leurs objets théoriques ou des renversements de perspective suscités par la réflexion épistémologique, en particulier par les critiques de la modernité et à travers elles la mise en cause d’un universalisme abstrait au nom de la reconnaissance de la différence. Elle n’est pas non plus étrangère au champ esthétique qui avec les oeuvres littéraires, plastiques, musicales, fournit une ample matière pour étudier le rapport à l’autre et ses représentations, particulièrement sous leurs formes imaginaires – comme le fait, par exemple, Saïd (1980-1997) pour l’Orient–, ou sous leurs formes doctrinales – comme le fait, en particulier, Todorov (1989) à propos de la réflexion française. L’espace imparti à ce chapitre ne permet pas de donner à voir la richesse d’un tel domaine où la psychologie sociale pourrait trouver de quoi faire son miel. 

Car la problématique de l’altérité, en tant que telle, a peu concerné, jusqu’à une période récente, la psychologie sociale qui s’est montrée plus sensible aux processus liés à des cas concrets où celle-ci peut se repérer, comme c’est le cas, par exemple dans les relations raciales. De ce fait, les chercheurs ont eu tendance à aborder cette thématique à partir de systèmes d’interprétation qui lui sont extérieurs (relations intergroupes, préjugés, catégorisation, stéréotypie, identité sociale, etc.). L’autre, qu’il s’agisse d’un individu ou d’un groupe défini par l’appartenance à une catégorie socialement ou culturellement pertinente, est posé comme une entité abstraite, faisant l’objet d’un traitement sociocognitif, discursif ou comportemental sur lequel se centre l’attention, sans que l’on s’attache à la diversité de critères qui le font autre. Il en résulte une pluralité de présentations du rapport à l’autre qui ne s’intègrent pas dans une vue synthétique.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 31 mai 2008 7:25
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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