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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LA BATAILLE DES FEMMES. Analyse anthropologique de la mortalité maternelle
dans quelques services d'obstétrique d'Afrique de l'Ouest
(2009)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du live de Yannick Jaffré, avec la collaboration de Yveline Diallo, Patricia Vasseur et Chrystelle Grenier-Torrès, LA BATAILLE DES FEMMES. Analyse anthropologique de la mortalité maternelle dans quelques services d'obstétrique d'Afrique de l'Ouest. Descartes, Les Éditions Faustroll, 2009, 288 pp. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 19 novembre 2008 de diffuser tous ses écrits dans Les Classiques des sciences sociales. Autorisation de diffuser ce livre confirmée le 5 mais 2009 par l'auteur.]

Avant-propos

Par Christiane Welfenns-Ekra [1]

Ce livre est issu du « volet anthropologique » du programme d’amélioration de la qualité des soins obstétricaux d’urgence (AQUASOU) réalisé sous l’autorité de la Société Africaine de Gynéco-Obstétrique (SAGO) et financé par le Ministère français des Affaires Étrangères.

L’une des originalités de ce programme de « recherche-action » fut d’avoir été réellement pluridisciplinaire. Pas uniquement « sur le papier » comme cela est trop souvent le cas. Mais « en acte », en articulant

des améliorations techniques, le recueil de données quantitatives et des approches qualitatives. Comment d’ailleurs parler de « qualité des soins » sans lier la clinique, l’éthique et le social ?

Cet ouvrage, concernant un des volets de ce vaste programme, témoigne de l’importance des sciences sociales à la fois pour décrire le réel des accouchements et la manière dont, diverses pratiques sociales et professionnelles construisent le risque obstétrical et partant néo-natal. En cela il voudrait être un utile instrument de travail pour ceux qui souhaitent analyser leur propre service ou former des personnels de santé.

Cet ouvrage, ne condamne pas. Il respecte aussi l’anonymat de ceux qui ont courageusement accueilli ces étranges fureteurs que sont les anthropologues. Ce livre renvoie simplement à nous tous qui travaillons dans le domaine de la santé maternelle et néo-natale, une image précise des lieux où nous évoluons.

Il ouvre ainsi les yeux et cette réflexivité est essentielle. En « surlignant » ce que sont nos routines l’enquête anthropologique nous incite à transformer nos pratiques.

Certes, rien n’est simple. De vastes englobements politiques, une gestion des carrières, des salaires souvent insuffisants expliquent une certaine lassitude et un découragement des personnels. Par ailleurs, ce qui s’observe dans le domaine de la santé se retrouve dans bien d’autres secteurs. Mais à l’hôpital, et c’est ce que montre cruellement cet ouvrage, on meurt de ce qui, ailleurs, ne représente qu’un tracas supplémentaire.

Cet ouvrage souligne que l’on peut mourir de peu : l’absence d’un agent d’entretien, la défaillance d’une machine, un geste médical oublié ou négligé. Il souligne ainsi la complexité et la diversité des enchaînements causals construisant le risque.

Cependant, si les variables sont multiples elles ne relèvent pas du domaine du hasard ou de l’imprévisible.

Cette diversité des causes renvoie à divers ensembles comme l’organisation des soins, la coordination entre les services hospitaliers, le respect d’une éthique professionnelle.

Ces domaines sont connus. Mais la description anthropologique leur donne un sens et une réalité concrète. Elle donne un contenu précis à nos études statistiques. Ceci permet, non seulement de mieux comprendre, mais aussi de définir des actions « en prise directe » avec le réel des situations que nous souhaitons améliorer.

Et c’est pour cela, que la collaboration entre les disciplines médicales, l’épidémiologie et l’anthropologie est essentielle.

Enfin, ce livre donne, « au-delà des nombres » un visage aux morts maternelles. Comment lire cet ouvrage sans imaginer des situations, ressentir l’inquiétude, entendre des cris, imaginer des douleurs ?

Cet ouvrage est accessible à tous. En phrases simples, il évoque les actes mais aussi les difficultés et les contradictions des personnels de santé, leur difficile rencontre avec les parturientes et leurs familles.

Et parfois on se dit qu’il suffirait de peu pour que des vies soient sauvées…



[1] Présidente de la Société Africaine de Gynéco-Obstétrique.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 11 mai 2009 12:39
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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