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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Marguerite Hurtubise, Les Antoniennes de Marie, 1954-2004. (2011)
Préface


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Marguerite Hurtubise, Les Antoniennes de Marie, 1954-2004. Québec: Les Éditions GID, 2011, 271 pp. [Livre diffusé avec l'autorisation conjointe de la Supérieure générale de la communauté des Soeurs Antoniennes de Marie, Soeur France Croussette et de l'éditeur, Les Éditions GID, le 13 juin 2015.]

[13]

Préface

France Croussette,
a.m. Supérieure générale

Si l'existence et le style de vie des Sœurs Antoniennes de Marie paraissent modestes et sans grand apparat à ceux et celles qui les regardent vivre, qui les rencontrent au hasard de visites ou encore qui bénéficient de leurs services, ils ont raison. Le concours qu'elles apportent à l'Église et au monde tient toute sa grandeur dans la simplicité et la joie du service accompli, dans la trame du quotidien.

À la suite de la Vierge Marie, elles n'ont pas la prétention d'atteindre la perfection que celle-ci donnait à toutes ses actions. Mais le désir de s'en écarter le moins possible donne une saveur spontanée au soutien qu'elles apportent aux prêtres, dans la collaboration au ministère sacerdotal.

Soutenues par les deux piliers de la vie spirituelle et fraternelle, qui en assurent la solidité et le dynamisme, elles consacrent ainsi leur existence à l'évangélisation dans le don d'elles-mêmes par l'Offrande et le Service.

Pour découvrir le secret qui les fait vivre, et l'esprit qui anime leur aventure avec aisance et simplicité, il faut un œil habitué à discerner l'intention qui alimente et entretient le service humble et caché. Risquer l'amour dans les petites choses, à l'exemple de Thérèse de Lisieux, c'est accomplir ce que nous croyons : répondre à l'Amour. Ainsi, les Sœurs Antoniennes de Marie, depuis plus de 100 ans, de génération en génération, marchent sur les traces de leurs cofondatrices, ces modèles de don de soi fait avec amour.

[14]

L'abbé Elzéar DeLamarre, notre fondateur, qui les avait formées, aimait leur dire : « Vous serez vraiment, si vous le voulez, par votre dévouement, les Mères Spirituelles de ces générations de prêtres... » Il les a préparées solides et prêtes à accomplir cette mission qui demandait de l'abnégation et de l'humilité. Il voulait en faire de véritables témoins à une époque où la générosité habillée de pauvreté était de mise. En me souvenant de chacune d'elles, il me vient tout à coup les paroles d'une chanson de Lynda Lemay :« Une mère ça travaille à temps plein, ça dort un œil ouvert, ça s'lève au petit jour, ça fait des petites nuits, ça ne devrait pas partir... ».

Ainsi les Antoniennes, sur le plan spirituel et dans leur service quotidien, de l'aube à la nuit, leur prière et leur donation, se font ferventes et attentives pour les personnes confiées à leurs soins. Elles le font dans l'esprit du charisme de leur fondateur.

Pour les Antoniennes de Marie, là ne se limite pas leur sollicitude. Solidement ancrées dans le présent, ouvertes et partageant les réalités des frères et sœurs du monde, elles portent dans leurs intentions de prière toutes les demandes qui leur sont adressées. Habituées à accueillir, toute personne qui se présente prend place à la table. S'il y en a pour chacune d'elles, il y en a pour celui ou celle qui arrive à leur table, pour rompre le pain et aussi à la table eucharistique pour partager le Pain de Vie.

L'engagement d'un grand nombre de sœurs dans les séminaires et les presbytères fut, pour la plupart, leur lieu de don de soi. D'autres ont répondu aux appels pour des services différents, soit à l'interne, dans tout ce qui fait fonctionner une communauté, soit encore en animation pastorale diocésaine, scolaire ou paroissiale.

Une trentaine de religieuses ont répondu à l'appel aux missions lointaines en Chine, au Cameroun en Afrique ou au Pérou en Amérique latine. Avec courage et bravoure, elles ont apporté leur collaboration dans différentes activités collégiales, paroissiales ou autres, selon les demandes et les besoins qui se présentaient. Les Antoniennes de Marie n'étant pas une communauté [15] dite missionnaire, il leur a fallu de la hardiesse et de la constance, puisqu'elles ne jouissaient pas de la préparation spéciale que demande l'insertion dans un autre pays et une autre culture.

Dès les premières années de ma vie religieuse, j'ai eu le bonheur de connaître six des sept cofondatrices de la Congrégation. Déjà âgées et vacillantes de santé, telles des chandelles qui se consument mais qui éclairent autant, elles ont été pour la plupart des sœurs, des témoins du risque de l'amour jusqu'à la fin. Elles se sont laissées transformer par l'Amour, éclairées par lui au point de devenir des références pour nous. Leur souvenir habite notre maison et surtout nos cœurs, elles qui ont reçu directement du fondateur le charisme qui loge et alimente l'essentiel de notre vécu antonien.

En marchant sur leurs traces, en reconnaissant leurs empreintes, en se sachant en continuité avec elles, tout en adaptant la mission à la société et aux besoins qui changent, nous portons avec amour et nous prolongeons avec fierté cet héritage né dans la pauvreté et l'humilité.

Les forces ont beau diminuer, les énergies affaiblir, le cœur est tout entier à l'Offrande, et le Service tout aussi généreux. Nous avons dû effectuer les ajustements et les adaptations nécessaires à la manière de vivre la Mission, au fil des ans.

L'exemple de leur fondateur a marqué ses filles. Celui-ci avait une préférence marquée pour les pauvres et l'a communiquée à ses filles qui en ont revêtu les vêtements et la façon de vivre. Il aimait les prêtres et les a confiés à l'assistance d'une communauté ; il se préoccupait des vocations, il a confié l'École apostolique à ses petites sœurs ; il a fondé l'Ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette, il l'a proposé à la communauté des Frères Capucins.

Ainsi en est-il des Antoniennes de Marie qui ont le désir de confier cet héritage d'Offrande et de Service à des milliers de gens qui sont dans le besoin et à la recherche du bonheur. Ce bonheur, qui est fait de mille petites [16] choses accomplies avec amour, de mille gestes posés avec tendresse et de mille riens qui ont saveur d'éternité, parce qu'accomplit avec tout son cœur !

Sur les traces du fondateur et étroitement unis dans la collaboration, une centaine d'associés à la Congrégation vivent le charisme antonien dans leur milieu. Ainsi l'esprit antonien veille et se perpétue au cœur du monde.

L'adhésion de toute une vie au Christ Jésus suppose un pas gratuit suivi de bien d'autres, du don de la personne et de la sincérité de l'intelligence, pour entrer librement dans un chemin fait tout entier de confiance.

Avec vénération aux devancières pour leur témoignage de vie et fierté à toutes mes compagnes qui, au jour le jour, cheminent dans la voie tracée du don de soi avec amour, j'ouvre cette deuxième partie de notre histoire !

France Croussette,
a.m. Supérieure générale


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 25 juillet 2015 6:37
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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