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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Traitement de l'islam et du monde musulman à l'école :
perceptions des jeunes musulmans(es) du cégep au Québec
. (2008)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du rapport de recherche de Amina Triki-Yamani, Marie Mc Andrew et Denise Helly, Traitement de l'islam et du monde musulman à l'école: perceptions des jeunes musulmans(es) du cégep au Québec. Montréal: Centre Métropolis du Québec, Immigration et métropoles, publication CMQ-IM, no 33, décembre 2008, 96 pp. [Autorisation formelle accordée le 16 juin 2016 par l’auteure de diffuser ce texte en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales.]

[1]

Traitement de l'islam et du monde musulman à l'école :
perceptions des jeunes musulmans(es) du cégep au Québec.


Introduction

Les représentations du monde et de l'altérité diffusées par l'institution scolaire sont le plus souvent admises par le plus grand nombre. Ainsi, l'empreinte de l'école prend très tôt naissance dans le processus de socialisation des futurs citoyens. Nous nous proposons, à travers notre enquête, portant sur des collégiens québécois de confession musulmane, d'étudier les savoirs que diffuse l'école québécoise au sujet de cette altérité. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux savoirs socio-historiques sur l'islam et la civilisation musulmane officialisés et légitimés par l'instance éducative québécoise. Ces savoirs sont-ils des savoirs rigoureux, acceptables et acceptés par tous ?

Plusieurs études sur l'ethnocentrisme ou des analyses de manuels scolaires dont celles de Mc Andrew (1986), Blondin (1990) et du Near East Cultural and Educational Foundation (1988) au Canada et de Nasr (2001) en France ont montré que le traitement de l'islam et de la civilisation arabo-musulmane faisait l'objet d'erreurs, voire d'omissions factuelles et de représentations stéréotypées souvent négatives. Si l'on prend l'exemple de la France, où la religion musulmane est la seconde religion la plus représentée après le catholicisme, l'on peut remarquer qu'il persiste une ambiguïté du savoir sur l'Orient et sur l'islam dans l'enseignement de l'histoire depuis la IIIe République. En histoire, discipline scolaire à travers laquelle l'enseignement des religions est le plus proposé et diffusé, les manuels scolaires français de cinquième entretiennent encore de nos jours, d'un côté les oublis, de l'autre, les lieux communs peu démontrés, comme l'inévitable guerre sainte présentée sans nuances, tendant à faire croire que les musulmans sont perpétuellement en guerre contre l'ennemi impérialiste et mécréant ou la polygamie, qui reste une notion inexpliquée et pas même débattue dans les manuels. Ce type d'omissions et de contre-vérités ne manquent pas d'avoir des conséquences négatives dans la perception de ce pan de l'histoire qui les concerne, par les jeunes français de confession musulmane issus de l'immigration (Bouayed, 2003) Qu'en est-il de l'école québécoise ?

Notre travail s'insère dans une recherche menée au sein de la Chaire de recherche du Canada sur l'éducation et les rapports ethniques dont l'un des objectifs est de formuler aux autorités scolaires, aux éditeurs et aux auteurs de matériels didactiques un ensemble de recommandations susceptibles d'assurer un traitement complexe et balancé de ces enjeux. Dans cette étude menée sur une période de trois années (2005-2008), les chercheurs analysent le matériel didactique employé au primaire et au secondaire, rencontrent des auteurs et éditeurs et discutent avec les enseignants de leurs besoins de formation sur cette question. L'objectif de notre étude complémentaire est d'interroger une partie des acteurs [2] directement concernés par la réforme scolaire et souvent laissés pour compte, les élèves d'origine étrangère et de confession musulmane.

La seule étude comprenant une enquête menée auprès d'élèves d'origine arabe remonte à 1988 (Near East Cultural and Educational Foundation) et depuis lors, aucune autre, à notre connaissance, ne tient compte de leurs opinions et de la manière dont ils intègrent les situations scolaires d'apprentissage liées à leur religion ou au monde musulman. Oueslati et Mc Andrew (2004) rapportent, dans leur étude exploratoire sur le traitement de l'islam et des musulmans dans les manuels scolaires de langue française du secondaire québécois, un résultat intéressant de l'analyse des entrevues réalisées par le NECEF auprès des élèves canadiens d'origine arabe : « L'image très négative des Arabes dans les manuels scolaires affecte négativement l'image que les élèves ont d'eux-mêmes. » (2004, p. 20) Dans notre propre enquête, nous explorerons les effets du traitement aussi bien négatif que positif de l'islam sur le jeune musulman en pleine construction identitaire en tenant compte de son rapport à la fois à l'institution scolaire québécoise et à l'institution familiale. Pour le jeune musulman, ces deux institutions sont source de savoirs de nature différente, savants et traditionnels.

Pour ce faire, nous présenterons dans la première partie la problématique du rapport aux savoirs des étudiants québécois de confession musulmane interagissant avec celle de leur construction identitaire. Par ailleurs, la démarche empirique adoptée et les différents outils utilisés seront décrits dans une deuxième partie. Enfin, la troisième partie, qui consiste en la présentation et l'analyse des résultats de l'enquête, traite, d'une part, les perceptions que vingt cégépiens montréalais de confession musulmane ont du traitement de l'islam, du monde musulman et des musulmans du Québec à l'école secondaire, et, d'autre part, de leur construction identitaire.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 21 novembre 2019 6:43
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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