Il a déjà été amplement démontré que divers usages de la notion de handicap sont liés à des enjeux politiques, économiques, corporatistes. Dans cet article fondé sur une analyse historique des usages de cette notion, nous montrons que leur évolution ne s’inscrit pas dans une démarche de connaissance mais dans une démarche normative orientée vers la recherche d’un consensus politique entre divers groupes de pression et diverses branches professionnelles.

Il en résulte que l’usage de cette notion dans une pratique scientifique ne peut être que déconseillé, sauf à en produire une définition opératoire fondée sur des distinctions non ambigües entre altérations organiques, dysfonctionnements et handicaps.

L’élaboration d’une structure conceptuelle opératoire et l’abandon de la quête compulsive d’un terme générique constituent aujourd’hui une tâche prioritaire et urgente. Elle conditionne la possibilité d’une analyse précise des relations entre les divers ordres de phénomènes concernés.