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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Filles de Solitude. Essai sur l'identité antillaise
dans les [auto-]biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart
. (1993)
Glossaire


Une édition électronique réalisée à partir du texte Kathleen Gyssels, Filles de Solitude. Essai sur l'identité antillaise dans les [auto-]biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart. Paris: Les Éditions L'Harmattan, 1996, 464 pp. [Livre dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation accordée conjointement par l'auteure et son éditeur, Les Éditions L'Harmattan, le 21 février 2018.]

[397]

Filles de Solitude

Glossaire

amarrer : attacher ; amarre : corde pour attacher le bateau

amarreuse : ouvrière agricole qui ramasse les paquets de canne et les ligote

anolis : petit saurien sédentaire. Proverbe : Si Tandis était une bonne viande, il ne traînerait pas sur les barrières. (Si zandoli té bon vyann, i pa té ké ka drivé anlè bayé.)

bain démarré : pratique magique qui consiste à prendre un bain dans lequel le séancier laisse tremper des herbes afin de lever le quimbois. (démarrer : de désamarrer, délier)

baume commandeur : onguent préparé avec des herbes à valeur médicinale, utilisé par le quimboiseur

béké : Blanc installé aux Antilles, probablement d'après le nom d'une des premières familles françaises résidant à la Martinique, "Blanc-pays"

biguine : danse antillaise, polka accompagnée de clarinette, trombone et banjo. Quant à l'étymologie, le terme serait emprunté au verbe ta begin "rentré" aux Antilles via la Nouvelle Orléans

bossai : esclave récalcitrant, fugitif. De l'espagnol bozal : sauvage, inculte, Noir récemment arrivé aux îles, ne parlant pas encore l'espagnol. Souvent il s'agit d'un esclave d'eau salée, qui ne s'accoutume pas à la plantation

boucan : à l'origine, grill sur lequel les Caraïbes fumaient la viande ; par extension la viande même ; aujourd'hui : feu d'herbes, de broussailles ou de détritus mis en tas

boucanier : aventurier de mauvais aloi, voleur de bœufs et de gibier dont la viande est boucanée


[398]

caladja : chant de travail et/ou chant d'amour hérité de la tradition africaine où le travail agricole s'accompagne de chants à forme responsoriale

canari : ustensile de cuisine, par extension son contenu. Proverbe : les vieux canaris font de bons bouillons (Vyé kannari fè bon bouyon)

candomblé : cérémonie religieuse brésilienne, d'origine yorouba, où la crise de possession occupe une place centrale. Système harmonieux et cohérent de représentations collectives et de gestes rituels qui trouve sa forme la plus traditionnelle, la plus pure à Bahia. On distingue encore le candomblé de cabocles où les adeptes vénèrent des dieux amérindiens plutôt qu'africains et qui survit aux Antilles anglophones (Trinidad, Tobago). (cf. macumbé)

câpre(sse) : du latin capra, chèvre, le terme désigne une catégorie de gens de couleur, ceux qu'on appelle ensemble avec les chabins, "les mulâtres blancs" cf. Michel Leiris) Le terme est synonyme d'un octavon, c.-à-d. ayant un huitième de sang noir, enfant d'un quarteron (fils, fille d'un mulâtre et d'une blanche, ou d'une mulâtresse et d'un blanc) et d'un blanc. Dans PDP, le terme désigne au contraire un phénotype noir, l'enfant né(e) de l'union d'un nègre et d'une mulâtresse.

carapate : ou ricin, arbuste spontané, sert à frotter les reins en cas d'accouchement difficile, à frictionner le corps en cas de grippe

carême : période sèche aux Antilles, de janvier à avril, pendant laquelle on coupe la canne, opposée à l'hivernage

cassia-lata : arbuste dont les feuilles s'utilisent en tisane et facilitent le fonctionnement du foie. Si la peau se dépigmente par endroits, on pile des feuilles de "cassia alata" que l'on pose en cataplasme

chacha : onomatopée : bruit des grains contre le paroi de l'instrument de musique ; calebasse ou récipient en métal rempli de grains ("graines l'église" ou toloman). À la différence du Maracas cubain, le chacha guadeloupéen ou "kalbass" ne possède pas de manche et se joue à bout de bras. On le retrouve dans les musiques traditionnelles de Guadeloupe et de Martinique

cochon-planche, petit cochon mince opposé au cochon-bourrique

cocotte : femme ou fillette de couleur attachée à une Blanche

[399]

colonage : contrat par lequel le colon propriétaire fournit un lopin de terre de qualité inférieure à un Noir qui la laboure. Le produit brut se partage par tiers : un tiers pour le travailleur, deux pour le colon

commandeur : contremaître dirigeant les ateliers sur l'Habitation, tâche confiée à un Blanc, ou à un esclave promu pour sa servitude exemplaire et son sens d'organisation ; figure centrale dans la hiérarchie de la plantation, médiateur entre le maître et la masse servile

compère : compagnon, frère (cf. Compère Lapin et Brer (Brother) Rabbit). En Haïti, le terme désigne le Noir de même rang social ("commère" pour les femmes). On dit aussi congre, congresse (TM, 139)

congo : terme de mépris désignant les nègres bossales. Nègres très noirs réputés sauvages et rebelles. L'adjectif désigne aussi des plats d'origine africaine. Télumée prépare une soupe-congo.

couli : originaire de l'Inde, travailleur engagé aux Antilles après l'abolition de l'esclavage ; appelé malabar aux Antilles ; ethnie absente dans le corpus schwarz-bartien, ainsi que les Syro-libanais

coumbite : travail collectif en Haïti (construction d'une ti-case, préparation des terres) en échange des repas de la journée

créole : terme polysémique. Désignait au départ le Blanc né aux îles par opposition avec le Blanc originaire de France. Ensuite, il désignait tout habitant né aux îles (qu'il soit noir ou blanc) et par extension, tout ce qui est relatif à la réalité "caribéenne" : maison, musique, cuisine créole). Désigne enfin la/les langue(s) née(s) du mélange des langues européennes et des langues africaines.

da : la nourrice des enfants créoles, souvent mulâtresse. En Afrique, "da" désigne également la nourrice, la sœur aînée ou la mère qui vous a porté dans son ventre

dièze : à la Martinique l'expression "faire dièze signifie "faire l'important". L'expression met en valeur la modestie de la protagoniste. Ti Jean retrouve Egée "sans fard ni mode" (TM), "telle quelle, négresse sans fard ni pose, ni do ni dièze, une nature pure, qui ne masque ni la laideur ni la gloire de la paume de sa main" (77, 285). Chez Confiant (Ravines du devant-jour, 23, 145, 158), l'expression "être plein de gamme et de dièse" signifie "être prétentieux")


[400]

dorliss : esprit de nuit qui vient visiter les femmes dans leur sommeil, homme sans tête qui passe à travers la serrure et satisfait les désirs sexuels de ses victimes, mythe inexistant à la Guadeloupe

dormeuse : sorcière, jeteuse de sorts, voyante, qui travaille en transe, prophétise dans une sorte d'hypnose

drill : vêtement modeste des paysans, s'oppose aux madras de vives couleurs, portés par les domestiques de la case

driver : traverser l'île de part et d'autre en toute vitesse ; errer, vagabonder, être drivailleur

doudou : terme affectueux "ma chère" ; doudouiste, c'est une certaine manière de regarder et de parler des îles

eau salée : opposée à eau douce. Les esclaves nés en Afrique et transportés aux Antilles sont dits d'eau salée, ayant traversé l'Océan. Ceux nés sur les Habitations sont dits d'eau douce, réputés plus dociles que les premiers

fanal : torche plantée en terre pour illuminer le conteur

flibustier : par corruption du terme hollandais vry buiter, (angl. freeboter) écumeur de mer dont les plus célèbres furent les corsaires malouins (J.B. du Casse e.a.)

fromager : arbre reposoir des gens-gagés, hanté d'esprits nocturnes et malfaiteurs

fruit à pain : Proverbe : l'homme est un fruit à pain, quand il tombe il est foutu (Nonn se fouyapen ; lè yo tonbé yo fin chyé), très apprécié dans la cuisine créole

gadédzafé : créole pour celle ou celui qui "regarde les affaires" des gens, sait en démêler le sens, voyant ou voyante (voir séancier)

géreur : celui qui, en absence du planteur, dirige l'Habitation, ou qui exerce l'autorité et contrôle le travail des champs ; sa présence prouve l'absentéisme des colons français, contrairement aux planteurs américains durement établis dans le Deep South

[401]

griot(te) : troubadour africain, conteur entouré de respect et de prestige en raison de son talent verbal et de sa connaissance du passé de la tribu, on lui prête souvent des pouvoirs curatifs et visionnaires

Gros'Ka : musique traditionnelle conservée dans l'arrière-pays guadeloupéen, rythme hérité de "Guinée" et composé de trois tambours : les boula pour l'accompagnement et un marqueur qui improvise. L'authentique rythme du N'goka guadeloupéen se retrouve en Haïti, (cf. note dans PDP sur l'origine africaine)

guiablesse : diablesse logeant dans les rivières ou dans la mer, succube sirène, cousine de la "Maman d'lo". "Dame Kéléman" chez Lafcadio Hearn

guildive : rhum agricole de mauvaise qualité (cf. L'eau de mort guildive de Vincent Placoly)

habitant : le "fait-pays", colon propriétaire d'une Habitation opposé au "petit Blanc"

habitation : l'ensemble d'une propriété : maison du maître et bâtisses dépendantes (cases-nègres ; sucrerie, purgerie, distillerie, chapelle, hôpital etc..)

herbe de fer : herbacée spontanée, sert à traiter les ecchymoses en les massant avec de l'herbe de fer pilée, qui est ensuite mise à roussir dans une poêle contenant de l'huile

herbe de satan : utilisée dans le "bain démarré"

hivernage : saison humide et chaude, de pluies torrentielles mais passagères qui s'écoule environ de juillet à novembre par opposition au carême

hounfor : temple vaudou avec, au milieu, le poteau-mitan

houngan : prêtre vaudou, aussi "bocor" ; la prêtresse étant la mambo

icaque : fruit de l'icaquier, arbrisseau d'Amérique tropicale dont les fruits sont comestibles

igname : plante tropicale vivace et grimpante, à gros tubercules farineux utilisés dans l'alimentation


[402]

karukéra : nom caraïbe de la Guadeloupe. Quant à "La Guadeloupe", Colomb l'aurait donné d'après le couvent de Sainte Marie de Guadeloupe, située dans les montagnes de Notre-Dame-de-Guadeloupe. D'autres noms sont l'"île d'Émeraude" à cause de sa végétation luxuriante, l'"île aux mille eaux" à cause de ses multiples rivières

kilibibi : sucre créole

laghia : danse d'origine africaine qui mime le combat, appelée aussi damier, cf. Laghia de la mort de Zobel

lambi : gros mollusque comestible, le conque (coquille rosée à spirales coniques) fut utilisé par les marrons pour appeler les esclaves à la révolte. Pensons à la statue de l'esclave révolté devant le palais présidentiel de Port-au-Prince

larguer : lâcher : "Dieu passera sa corde aux quatre coins de Fond-Zombi, pour le larguer du plus haut des cieux jusqu'au fin fond de l'océan..." (TM, 162)

léroz : en Haïti, le "léroz-congo" fut dansé par les "sociétés secrètes" qui invoquaient les dieux ; il arriva vers 1720 en Guadeloupe par un culte dit "Don Pedro" et s'amalgama au quadrille, d'où "le léroz au commandant", personnage qui indique les figures (le salut ; le moulinet des dames). Le léroz est intimement lié au rythme des cérémonies (fêtes patronales, Carnaval) et s'oppose à la catégorie des chants/danses de travail

loa : esprit vaudou, possédant des connaissances supérieures et étant renseignés sur le monde surnaturel ; il peut être protecteur (et avertir ses serviteurs des sorts) ou persécuteur. Le houngan et la mambo, à force de prières et d'invocations, les questionnent et conjurent le sort.

lolo : petite boutique offrant les produits les plus courants en les détaillant au maximum

macoumé : déformation de "ma commère" : homme efféminé (cf. ababa)

macumbé : religion syncrétique née à Rio de Janeiro d'une fusion entre différentes 'nations' africaines, à influences amérindienne, catholique, spirituelle (cf. candomblé)

[403]

madras : coiffe formée à l'aide de l'étoffe appelée madras : à gros carreaux et dont le nombre et la disposition des nœuds signifie tantôt "mariée, libre, fiancée..." ; bel exemple de discours identitaire vestimentaire !

mal des mâchoires : tétanos ombilical souvent donné par la sage-femme pour tuer le nouveau-né

maman dlo : sirène de grands fonds, le lamantin africain ou caraïbe qui pullulait dans les marécages, les estuaires des rivières et les eaux calmes du littoral des îles

mancenillier : de l'esp. manzana, diminutif de "pomme" à cause des fruits que porte "l'arbre-poison" ou "arbre de mort" dont le suc est vénéneux

manchot : esclave mutilé du bras ; amputation tellement fréquente que le mot désigne cette catégorie d'esclaves infirmes

mangouste : petit mammifère Carnivore, introduit pour détruire les serpents qui sévissaient en Martinique

manicou : rongeur, rat des champs chassé pour sa chair tendre, base de la fameuse "fricassée de manicou" manmaille : terme générique désignant plusieurs individus ;

manioc : la farine de manioc constitua la base de nourriture des esclaves ; son jus était un poison mortel

marron : de l'esp. cimarron : singe sauvage vivant dans les bois, l'esclave fugitif ou coureur de bois (angl. runaway)

matador : la négresse autoritaire, despotique (synonyme de matrone), forte et vaillante

mazurka : polka créolisée très en vogue au XVIIIème siècle

milan : le cancan, les commérages

mitan : littéralement au mi-temps, au sein de (la confrérie des Déplacés)

morne : petite colline au milieu d'une plaine d'érosion ; par extension : cases regroupées, formant un village


[404]

morphrasé : ou morfoisé, homme changé sous l'effet d'un esprit de mort, et qui délaisse la forme humaine cf. dorliss, zoucougnan ; personne ayant obtenu le pouvoir de se transformer, de se dépouiller de leur enveloppe charnelle

moudongue : les Moudingues ou Mandingues étaient craints pour leur caractère insoumis ; le terme désigne l'Africain sauvage, le chef marron

négrier : le marchand des esclaves ; adj. quai, pour tout ce qui touche au commerce des esclaves : navire/port/ville/comptoir négriers

ñañiguismo : religion populaire cubaine, panthéiste et abstraite, sorte de franc-maçonnerie, née au début du XIXième siècle à La Havane

nèg'épave : qui ne s'accoutume pas à l'univers des plantations, cf. bossale

octavon : né d'un Blanc et d'une quarteronne (ayant un huitième de sang noir) ou d'une Blanche et d'un quarteron, selon la typologie délirante de Moreau de Saint-Méry (108 combinaisons possibles selon le dosage de sang noir ou blanc). On distingue ainsi e.a le "sacatra", le "marabout", le "griffe" et le "mamelouque"

paoca : "feuille magique" qu'on laisse macérer dans les bains démarrés, a des propriétés vermifuges

peau chapée : peau plus claire que les parents de la personne, du verbe "échapper" à la couleur, "éclaircir l'épiderme" (cf. limpar o sangue)

pitt : l'arène du combat du coq

placage : mode d'union courant parmi les paysans, mariage coutumier qui n'exclut pas, en Haïti, la polygamie : l'homme peut placer plusieurs femmes, la plus importante étant la femme-case, les co-épouses occupant des cases parfois éloignées

poteau mitan : pilier central au pied duquel l'on pose les offrandes aux loa, l'on dessine des vévé dans le sanctuaire vaudou

quatre piquets : supplice qui consiste à attacher les membres aux piquets placés dans le sol pour fouetter le corps

quimbois : sorcellerie, désigne l'ensemble de manipulations magiques, d'empoisonnements et d'envoûtements (voir séancier, guiablesse, gadédzafé) ; [405] le fait d'avoir un "esprit sur soi", et de souffrir une maladie qui est l'effet d'un sortilège

quimboiseur : le sorcier qui peut à la fois jeter le sort (magie noire) et le lever (magie blanche). Dans ce cas, il est alors le guérisseur qui sait révéler l'esprit du mort qui hante le malade, connaît les sacrifices, filtres et rituels à accomplir pour que cesse l'envoûtement

roucou : matière rouge avec laquelle les Caraïbes s'enduisaient la peau, une des cultures secondaires à la Guadeloupe du XlXè siècle

santerìa : religion populaire cubaine d'origine yorouba, résultat d'un processus acculturatif, religion inter-ethnique qui survit comme résistance contre l'oppression

sapotille : petit fruit à la peau brunâtre

séancier : le médecin traditionnel qui guérit en pratiquant la magie blanche (opposé au quimboiseur qui pratiquerait la magie noire, visant à nuire à autrui). À Cuba : la bruíeria (la sorcellerie destinée à semer le mal) doit être combattue par la sentería

semen-contra : herbe cultivée près des maisons, connue pour ses propriétés vermifuges ; on l'utilise en tisane légèrement salée

sene : arbrisseau spontané. Contre les inflammations internes

serbi : sorte de torche, jeu de serbi : jeu de dés

sillac : idiophone confectionné à partir de trois nœuds de bambou, le nœud du centre est strié de rainures en vis-à-vis à l'aide de deux ustensiles qui se rapprochent de la fourchette de table ou le peigne afro. Le musicien raclera les parties rainurées après avoir placé une extrémité contre un mur par exemple et l'autre extrémité reposera sur son ventre

son : genre musical cubain, d'origine africaine, combinant son largo (récitatif initial) et son montuno (forme responsoriale), très en vogue à partir des années 1920

soucougnan : sorcier qui aurait la faculté de se dépouiller de sa peau, vampire volant (aussi loup-garous) ; subst. soucougnantise : sorcellerie


[406]

sous-le-vent : opposé "au vent". La côte au vent est battue par les vents constants alors que la côte "sous-le-vent" en est abritée. Capesterre p.e. se trouve sur la Côte au vent, pluvieuse ; Basse-Terre sur la Côte sous-le-vent. En anglais : "Leeward" vs "Windwards Islands". En fait, il s'agit d'un critère climatologique inopérant : toutes les îles de l'arc caraïbe étant exposées à l'alizé. Le relief par contre permet d'opposer dans l'archipel caraïbe les îles calcaires et basses aux îles montagneuses et volcaniques. Les Antilles françaises sont dites les Isles du Vent

tafia : eau-de-vie-guildive, rhum de mauvaise qualité obtenue après un premier filtrage

ti-bande : enfants employés aux menus travaux des champs, par extension : groupe de négrillons

ti-bois : d'origine probablement éwé : musique paysanne qui accompagne les figures du bel-air et de la biguine, de la mazurka et du quadrille

tonneau clous : réfère au fait qu'aux débuts de la colonisation, les victuailles furent gardées et transportées dans d'énormes barriques fermées au moyen de clous

tray : plateau de marchande porté sur la tête (cf. Lafcadio Hearn, "Les Marchandes")

vaillante négresse : au temps des ateliers, on distinguait les "nègres de hache" des "nègres à talent". Les premiers, "hommes de Guinée" habitués aux gros travaux de déboisement et de défrichement ; les seconds, "nègres vaillants" destinés à des tâches moins pénibles (tonneliers, cabrouetiers, forgerons, charpentiers). Le terme a valeur morale ici

vésou : jus de la canne à sucre mis à fermenter

vaudou : religion syncrétique en Haïti, d'origine africaine. Le panthéon amalgame saints catholiques et divinités bantou, fon et yoruba. Voir Shango (Trinidad) et Kumuna (Jamaïque), Macoumba (Brésil) et Santería

vonvon : sorte de bourdon, onomatopée

voum-tac : flûte de bambou ; instrument très important aux Antilles ; il existe de nombreux types : flûte à bec, flûte de pan ; flûte nasale, flûte à encoche, [407] flûte traversière, et 'la flûte antillaise' qui tire certainement son origine de la flûte traversière

Zambo : désigne un homme de couleur entre le Câpre et le Nègre (PDP, 127) ; Zamba est aussi un personnage-animal dans L'enfant des passages d'Ina Césaire, notamment l'hyène, correspondant au lion et au tigre dans les autres Antilles et à Bouqui en Haïti

zombi : mort-vivant, esprit maléfique ayant le pouvoir de prendre l'apparence de n'importe quel être vivant. Le zombi haïtien est le mort ressuscité qui se venge de sa mort

zoreille : étymologie contestée : les Noirs désigneraient les Blancs par ce terme parce que, afin de mieux comprendre les esclaves, ils auraient mis la main à l'oreille. Selon d'autres, les oreilles rougies par le soleil seraient à l'origine de ce mot

[408]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 28 mai 2018 8:46
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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