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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les sciences humaines et la pensée occidentale.
Tome VIII: La conscience révolutionnaire. Les idéologies. (1978)
Table des matières


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Georges GUSDORF, Les sciences humaines et la pensée occidentale. Tome VIII: La conscience révolutionnaire. Les idéologies. Paris: Les Éditions Payot, 1978, 551 pp. Collection: bibliothèque scientifique. Une édition numérique réalisée par Loyola Leroux, bénévole, professeur de philosophie retraité du Cégep de Saint-Jérôme, près de Montréal. [Autorisation des ayant-droit le 2 février 2013 de diffuser l'oeuvre de l'auteur dans Les Classiques des sciences sociales.]

[7]

Table des matières

INTRODUCTION :
LE MYSTÈRE DE LA GÉNÉRATION PERDUE
[21]

Les Idéologues aux poubelles de l'histoire. Le XVIIIe siècle des dix-huitiémistes français s'arrête à 1778. Vaincus de l'histoire, les Idéologues sont méconnus par les réactionnaires et par les révolutionnaires du siècle suivant. La Révolution et l'Empire, traversée d'un désert culturel. Sainte-Beuve : on n'écrit pas l'Esprit des Lois sous le Directoire. Le sous-lieutenant Werther ne se serait pas suicidé. La levée en masse ; Alexandre Dumas : l'épée ou la plume ; requiem pour les poètes [21]

Les Idéologues seraient une quantité négligeable parce qu'ils n'ont pas le droit d'exister. Conspiration du silence. Victor Cousin, arbitre des élégances philosophiques. Picavet : Les Idéologues (1891), œuvre de justice. Les Idéologues victimes de présupposés politique et religieux. Mais ils ont été les inspirateurs du libéralisme et du radicalisme [24]

Mal aimés et méconnus, les Idéologues sont illisibles parce qu'introuvables ou inédits ; un scandale bibliographique, ni éditions de textes, ni études critiques, sauf exception. Proscription après décès. Penseurs engagés, maîtres d'une nouvelle conscience scientifique, les Idéologues ont été occultés par le romantisme triomphant. La reconnaissance de dette de Sainte-Beuve [27]

L'idéologie, philosophie appliquée à la connaissance, s'inscrit mal dans les cadres de la division du travail universitaire. La bibliographie des Idéologues dispersée aux quatre vents de la connaissance. Cette envergure interdisciplinaire défie les habitudes mentales des artisans actuels du savoir en miettes. Cabanis : l'avenir de la science [30]

Histoire de la pensée et histoire des institutions. L'Idéologie dans les structures constitutionnelles de la Révolution française. Théorie et pratique : l'Institut national et le dirigisme culturel. Les Idéologues sont souvent du mauvais côté, mais pour la bonne cause ; c'est l'histoire qui tourne mal. L'échec des Idéologues, c'est l'échec de la république dont ils étaient les conseillers culturels [33]

Les Idéologues ont voulu mener à son accomplissement l'exigence encyclopédique. L'hommage de Taine ; « l'idéologie est notre philosophie classique ». Actualité persistante de l'entreprise idéologique [36]

PREMIÈRE PARTIE [41]

SECTION I :
LA RECHERCHE DU SENS
[41]

Introduction [41]

Les Idéologues, penseurs de la Révolution, avant et pendant. Réforme de l'entendement et réforme sociale. La confrérie de la bonne dame d'Auteuil et la tâche de mettre le monde à la raison [41]

Historiographie de la révolution : lecture événementielle et lecture intelligible. Les événements ne sont qu'un brouillon. La Révolution selon l'ordre des raisons. Les interprétations de l'économisme marxiste : l'or du Brésil, les salaires et les prix comme « causes » de la Révolution, ou Christophe Colomb. Consécutions illusoires. Portalis : politique et éthique. Et pourquoi pas l'interprétation mystique ? Saint Martin, la Révolution comme Révélation [44]

La Révolution comme code de l'existence humaine et système de pensée. [49]

CHAPITRE I.
RÉVOLUTION : LE MOT ET L'IDÉE [51]

La Révolution française comme message axiologique original. Histoire du mot : des révolutions circulaires de l'astronomie prégaliléenne à la flèche du progrès indéfini. Contradiction interne du sens moderne par rapport à l'étymologie. Hésitations du sens au XVIIIe siècle : Voltaire, Rousseau. Mais s'annonce aussi l'imminence de grands changements vers le meilleur : Physiocrates, illuminés, philanthropes. Les rêves éclairés de régénération politique et sociale. Cercle de la répétition et tangente du progrès [51]

La Révolution de 1789 impose le thème d'une intelligibilité de rupture. Révolution, période, coup d'Etat. L'intention révolutionnaire vise à changer le monde et à changer l'homme. L'espace mental de 1789. La guerre d'indépendance américaine n'est pas une révolution, mais la rupture d'un lien de dépendance coloniale. L'intervention française n'a pas de caractère idéologique ; les Américains ne se sont pas ralliés à la Révolution de France. La catégorie « révolution » a été appliquée après coup à des événements antérieurs [58]

Fr. Schlegel : la Révolution française prototype (Urbild) des révolutions. La Révolution déborde de l'ordre politique dans le domaine social et culturel. La Révolution comme coupure : en 1789, le pays réel s'impose comme pays légal. Le nouvel ordre mental a précédé le nouvel ordre politique. Tocqueville : le progrès inéluctable de la démocratie ; l'Ancien Régime a préparé la Révolution ; centralisation, rationalisation de l'administration. Turgot dernière chance de la monarchie. Les idées de Sieyès en 1788 et les baïonnettes de 1789 [63]

Renan : l'année sainte de 1789. Le messianisme révolutionnaire de Michelet. La Révolution, catégorie anthropologique, période axiale de l'histoire selon les docteurs du XIXe siècle ; 1830 réhabilite 1789. Volney et la Révolution prométhéenne. La doctrine de la perfectibilité et le contenu idéologique de l'ère nouvelle. Condorcet : révolutionnaire et contre-révolutionnaire. La Révolution est un acte de foi [68]

CHAPITRE II.
POURQUOI LA RÉVOLUTION EN FRANCE ? [74]

Révolution française ou révolution atlantique ? L'insurrection américaine, tempête dans un baril de mélasse, n'a pas de prétention transatlantique. La Révolution de France est universelle, exemplaire et irréversible ; une expérience de pensée décisive réalisée en quelques semaines. L'opinion européenne ne s'y est pas trompée [74]

La Révolution éclate dans un pays où les abus sont moins criants qu'ailleurs. L'Angleterre libérale fait l'économie de la Révolution. L'absolutisme, en France, rend la Révolution nécessaire. L'opposition parlementaire n'est pas progressiste. Le refus des réformes précipite la Révolution [79]

La monarchie française est l'une des rares, en Europe, à n'être pas éclairée ; les philosophes travaillent pour l'exportation. La plupart des souverains européens ont pris énergiquement le parti des réformes. Louis XVI n'est ni assez éclairé ni assez despote. L'expérience Turgot (1774-1776) ; la Vie de M. Turgot par Condorcet (1786) énonce les principes de 1789 ; un programme de monarchie constitutionnelle. L'article Fondations de l’Encyclopédie, volonté privée et intérêt public. Droits féodaux, privilèges. Un programme de réformes sans révolution. La Révolution sanctionne l'échec du caméralisme à la française [84]

CHAPITRE III.
L'ANCIEN RÉGIME ET LE NOUVEAU [95]

Pascal théoricien de l'Ancien Régime : raison et autorité ; l'antiquité des lois fait leur vérité. 1789, de l'usurpation à la raison [95]

L'apparition de l'expression « ancien régime » consacre sa disqualification. « Un magma de choses séculaires. » Le nouveau régime définit une mutation irréversible. Le conflit des deux légitimités. La Révolution n'est pas une utopie ; le nouveau régime procède à une axiomatisation rationnelle du domaine humain. L'ancien régime, mode d'être et rapport au monde. Changer la vie [97]

Guizot : il faut toujours combattre l'Ancien Régime. L'Ancien Régime devient le bon vieux temps. La doctrine de l'Ancien Régime est postérieure à sa disparition. Joseph de Maistre et 1'« ancienne constitution française », fiction réactionnelle et réactionnaire. Burke : réhabilitation de la tradition et autorité de la prescription ; les illusions de la raison et la sagesse des préjugés [102]

Le procès des lumières : droit historique contre droit naturel, instinct contre raison. Vers le débat romantique. Ancien Régime ou Contre-révolution. Le nouveau régime de 1789 d'abord perçu comme une « splendide aurore », un « fait de la raison » [106]

CHAPITRE IV.
LE NOUVEL ORDRE JURIDIQUE [110]

Le nouveau régime est la copie conforme du modèle du droit naturel, adopté par l'âge des lumières. Le cosmopolitisme stoïcien, la théocratie pontificale. L'élargissement renaissant des horizons du monde entraîne la récurrence du droit naturel. La chrétienté n'est pas l'humanité ; de la respublica christiana à la respublica humana. L'école de Salamanque. La Réformation et la formation du droit de la nature et des gens, dictamen rationis désacralisé [110]

Les Constituants font de la loi naturelle une loi positive. Théorie et pratique en Angleterre et en France. La Révolution française, c'est l'autre monde devenant celui-ci grâce à une délibération rationnelle. Le rôle des philosophes du XVIIIe siècle. Droit naturel et physico-théologie. Ordre naturel et ordre humain. Souveraineté rationnelle, contrat social et jus publicum europaeum. Le rôle des légistes dans la Révolution [114]

Le testament de Condorcet, esquisse de l'espace juridique révolutionnaire. Totalitarisme rationnel. Le possible et le réel. « Notre histoire n'est pas notre code. » [120]

CHAPITRE V.
L'ESPACE, LE TEMPS [123]

La cité géométrique du XVIIIe siècle, révolution architecturale et architecture de la Révolution. Une constitution est une ville idéale. L'urbanisme de Descartes, entre la réforme et la Révolution [123]

La Constitution de 1791 fait table rase de l'Ancien Régime et des acquisitions de l'histoire. L'antihistoricisme de Volney ; l'Alsace et les princes allemands. Négation du passé. Le temps révolutionnaire est un temps éclaté, libéré à tout événement. Chateaubriand, flâneur de la Révolution, jeunesse du monde. Accélérations des rythmes temporels. Le cours du monde change de lit. Surabondance du sens [125]

Le Grand Temps révolutionnaire : suppression du temps et renouvelle ment du temps. Le calendrier révolutionnaire consacre la République comme nouvelle origine. La Révolution, nouveau messie : Proudhon. Chronologie de la perfectibilité indéfinie [131]

CHAPITRE VI. L'HOMME [134]

La Révolution réalise une relève des élites. Anthropologie révolutionnaire. Exaltation, sensibilité, de nouveaux rituels et protocoles pour la vie sociale. Le baiser Lamourette. La personnalité du révolutionnaire : décompression et compensation. Vers une nouvelle aristocratie, la revanche des humiliés et des offensés. Marat. Les Conventionnels et la défense des avantages acquis [134]

La Révolution, seconde chance, mais il faut la saisir. Primat de la volonté. Le serment révolutionnaire ; la liberté ou la mort. Camille Des moulins et Mme Roland. Baisse du prix de la vie. La mort révolutionnaire : échafauds et suicides [138]

La Révolution comme système éducatif et style de vie. Les formulaires : langage, vêtements, mœurs, géographie, toponymie, mythes et images. Le « vandalisme » révolutionnaire. Les nouveaux emblèmes, armes parlantes de la Révolution. Mais le conformisme peut servir de masque aux contre-révolutionnaires [142]

Le révolutionnaire authentique ou l'exception, voué à l'échec [146]

CHAPITRE VI.
LA FÊTE RÉVOLUTIONNAIRE [148]

Le rapport de Robespierre sur les fêtes nationales et la fête de l'Être suprême (8 juin 1794). Fêtes à Lyon [148]

La fête traditionnelle comme transfiguration du monde, retour à l'origine. Grand Temps et Grand Espace. Fête et civilisation. La technologie révolutionnaire de la fête comme moyen de gouvernement, mobilisation de l'unanimité et mise en scène de mythologie républicaine. Masse, communauté, communion [150]

La Révolution comme fête spontanée : les journées révolutionnaires, La fête de la Fédération. Diderot et la fête civique. Rousseau, théoricien de la fête démocratique dans les cantons suisses. La religion civile selon le Contrat social et les conceptions de Robespierre et de Saint-Just. La fête, expression de la théocratie révolutionnaire, présence réelle du consensus social [154]

Nationalisation des fêtes dans le cadre de l'instruction publique. Condorcet : la fête, spectacle politique total. La fête théocratique de Robespierre, sacralisation de l'existence collective. Le système des fêtes proposé par Sieyès, le programme de Robespierre. Programme maximum et programme minimum ; fêtes régulières et fêtes exceptionnelles [160]

Dégradation de l'énergie festivale sous la Convention thermidorienne, au moment où s'élabore une doctrine des fêtes nationales. Le dimanche reprend le pas sur le décadi. La religion civile sous forme de la Théophilanthropie et son échec sous le Directoire. Raisons de l'échec de la fête révolutionnaire [166]

SECTION II :
PRINCIPES DE LA RÉVOLUTION
[173]

Les révolutionnaires français font passer à l'acte les idées des lumières. Incarnation de l'utopie dans l'expérience [173]

CHAPITRE I.
UNIFICATION, « ADUNATION » [175]

Exigence unificatrice contre multiplicité irrationnelle ; l'œuvre de Joseph II. Unification et absolutisme ; le despotisme de la raison. Unification politique, géographie et géométrie. Le niveau à bulle et le faisceau du licteur. L'homogénéisation administrative de la Constituante à Napoléon. La pensée de Sieyès [175]

La France en carrés, ivresse géométrique. Le crime contre-révolutionnaire de différence, dans la république une et indivisible. Normalisation des mesures. Échec de la chronométrie républicaine. Rationalisation de la langue, jacobinisme linguistique. La croisade de Grégoire pour « l'anéantissement des patois » [179]

Le rationnel n'est pas toujours raisonnable. Burke contre le despotisme mathématique des tyrans de Paris. Un vandalisme de la raison [186]

CHAPITRE II. CONSTITUTION [189]

La constitution, tâche première des assemblées révolutionnaires. L'exemple américain. L'ancienne France, dépourvue de constitution explicite, n'était pas un désert juridique. Le cas de l'Empire comme espace juridique. La constitution, norme de rationalité opposée à l'empirisme traditionnel. Souveraineté nationale et contrat collectif. Formalisation de l'ordre politique [189]

Lois fondamentales du royaume ou norme du droit naturel. La Révolution ou l'avènement de la loi. Sieyès : la nation constituante ou la passation des pouvoirs du roi à la nation. L'ordre politique devient un univers du discours rationnel. Mutation de la condition humaine [193]

Limites du droit constitutionnel. Nulle constitution n'est immuable ; la menace du juridisme et la réforme de la constitution. Incompatibilité entre révolution et constitution. Le problème de localiser l'autorité, entre la monarchie, le régime d'assemblée, la dictature des conseils... La Révolution ou l'absence de sécurité juridique. Perplexité de Robespierre le 9 thermidor [198]

Burke et l'aliénation juridique des Français opposée à l'empirisme traditionnel du régime britannique. La logique contre le bon sens. Joseph de Maistre : l'homme n'a pas le pouvoir de faire une constitution. Les droits des peuples ne sont jamais écrits. Le gouvernement des hommes n'est pas un problème technique, mais un mystère providentiel [203]

CHAPITRE III.
DROITS DE L'HOMME [207]

Premiers principes métaphysiques de la science sociale, les droits de l'homme ont une portée cosmopolitique. Frontispice religieux du nouveau contrat social [207]

Les précédents. Le Mayflower Compact (1620). La Déclaration d'Indépendance (1776). Condorcet : l'Amérique, avenir de l'Europe. Mythes et réalités américaines. Le texte de Jefferson est une plaidoirie contre la couronne d'Angleterre [208]

La Déclaration française a un caractère intemporel ; elle est le sommaire de la nouvelle loi pour l'humanité entière. Influences américaines sur la Déclaration française ; le rôle de Jefferson. Les révolutionnaires français instituent le Nouveau Monde au sein de l'ancien [212]

CHAPITRE IV. ÉGALITÉ [215]

Priorité de l'égalité des droits, principe du droit naturel. Le point de vue de Voltaire et le socialisme égalitaire de Morelly. L'idée d'égalité aux États Généraux : Volney, Sieyès et les revendications du Tiers État. La question des privilèges et la relève des élites de Sieyès à Saint-Simon [215]

Égalité n'est pas égalitarisme. Citoyens actifs et citoyens passifs selon les constitutions révolutionnaires. La logique de l'égalité commande le suffrage universel : Condorcet. La démocratie politique n'est pas encore l'égalité véritable. Psychanalyse de l'égalitarisme girondin. Les montagnards n'osent pas aller jusqu'au bout de la démocratie sociale. Le mythe de l'égalité de plein exercice ; la conspiration des Égaux. Laharpe : l'égalitarisme est la négation de l'égalité [220]

Égalité civile : le cas des protestants et des juifs ; les initiatives de l'abbé Grégoire. Les problèmes de la traite des noirs et de l'esclavage. La condition féminine ; Olympe de Gouges. La Révolution n'a pas modifié le statut de la femme [225]

CHAPITRE V. LIBERTÉ [230]

La Déclaration des droits de l'homme est une charte des libertés civiles. La pratique révolutionnaire dément la théorie. La liberté ou la mort. La prise de la Bastille, symbole abusif [230]

Des libertés concrètes de l'Ancien Régime à la liberté abstraite de la Révolution ; l'analyse de Condorcet et celle de Tocqueville. La « liberté chérie » des révolutionnaires est renvoyée à plus tard. Priestley et Lavoisier. Burke : la liberté du fou ou du brigand. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ; Saint Just [233]

Les ambiguïtés des libertés ; liberté formelle et droits de l'homme. Le libéralisme économique met en œuvre une pseudo-liberté. Bonnes intentions et mauvaises réalisations. Démocratie ou démagogie. Les révolutionnaires votent la liberté du monde. Les Français se rallieront à Bonaparte. Le libéralisme de Benjamin Constant [238]

CHAPITRE VI. PROPRIÉTÉ [51]

La propriété inviolable et sacrée, même pour les Montagnards. Dialogue de Condorcet et de Robespierre. Réminiscences de Rousseau. L'idéologie communiste au XVIIIe siècle : Mably, Morelly. La Convention ne veut pas alarmer les possédants, ce pourquoi elle est blâmée par les marxistes [242]

La redistribution des biens des contre-révolutionnaires et les décrets de ventôse ne mettent pas en cause le droit de propriété. Protestation de Babeuf. Les propriétaires sont plus citoyens que les autres. La Révolution n'est pas prolétarienne. Volney : seul le propriétaire terrien est un homme complet. Daunou, Roederer. Justification de l'héritage, produit du travail [247]

Propriété foncière et propriété industrielle selon Benjamin Constant. Tradition du libéralisme. La critique de Sismondi [251]

CHAPITRE VII. BONHEUR [252]

Le bonheur n'est pas une idée neuve. Il ne s'agit pas d'un eudémonisme libertin. Saint Just puritain de la Révolution ; non pas le bonheur de Persépolis. Supprimer la misère. Frugalité révolutionnaire à la mode de Sparte [252]

Volney : le bonheur et les droits de la sensibilité. Saint-Lambert : une logique du bonheur bien tempéré. La politique comme sociologie du bonheur. Le plus grand bonheur du plus grand nombre et les origines de l'utilitarisme : John Gay, Hutcheson. L'économie politique est la science du bonheur général. Compensation générale des plaisirs et des peines [256]

CHAPITRE VIII. TERREUR [261]

Le gouvernement révolutionnaire ne pratique pas la philanthropie qu'il professe. Injustice artisanale de l'ancien régime, injustice industrielle de la Révolution. La Révolution pouvait-elle être sans la Terreur ? La Terreur date du 14 juillet. Le pouvoir dans la rue. Le Grande Peur et la Libération de 1944 [261]

La Révolution entre l'ordre ancien et le nouveau. Quinet : contradiction entre les buts et les moyens de la Révolution. La Terreur est l'échec de la raison. Les Idéologues n'ont pas été des terroristes. Julie Talma, Garât, les âmes pures. Cercle vicieux de la violence nue [264]

La Terreur médiatrice entre lumières et romantisme. Débordement de l'irrationnel. Les meneurs sont menés. Les possédés de la Révolution. L'anéantissement de Lyon. Triomphe de la mort. Le manichéisme révolutionnaire des nouveaux Inquisiteurs. Condorcet : la peine de mort [270]

Le gouvernement révolutionnaire et la Grande Terreur. Robespierre et le despotisme de la liberté. Danton : le canon de la vérité. Démagogie de la mort, la saison en enfer. Psychologie du terroriste, l'ère du soupçon. Révolution dans la Révolution [276]

Comment arrêter la Révolution ? La peur de Robespierre a été le commencement de Bonaparte [280]

DEUXIÈME PARTIE :
L'ÉCOLE IDÉOLOGIQUE FRANÇAISE
[51]

SECTION I :
LES IDÉOLOGUES DANS LA RÉVOLUTION
[285]

CHAPITRE I.
DU 14 JUILLET AU 9 THERMIDOR [285]

Les Idéologues, dernière génération des Lumières dans le contexte de la Révolution, où la pensée repart de zéro. Penseurs responsables, au péril de l'histoire, dans l'espace mental de 1789. Des Encyclopédistes au groupe d'Auteuil. Changer la vie [285]

De la Révolution triomphante de 1789-1792 au Consulat et à l'Empire. Essai de statistique de l'enthousiasme révolutionnaire. Les Idéologues, jansénistes de la Révolution démocratique, hostiles à la démagogie passionnelle. L'homme de 89 selon Sainte-Beuve : Volney, Sieyès, Mirabeau. Vers le radicalisme de la Troisième République. Il faut changer de parti pour rester de son opinion [287]

Un complexe d'échec ? Les intellectuels et le pouvoir. Les Idéologues ne sont ni orateurs ni guère écrivains, ni mondains. Avènement de la province pédagogique. La république des professeurs. Les survivants des « philosophes » ont refusé la Révolution : Raynal, Morellet. Les Idéologues antijacobins, émigrés à l'intérieur [292]

Robespierre dénonce les Idéologues, exalte Rousseau contre les encyclopédistes. Les Idéologues condamnent le fanatisme, l'enthousiasme sectaire. Les hommes du refus et du silence, Condorcet, Garât, Daunou, juges de Robespierre. Thermidor ouvre le temps des basses eaux révolutionnaires [298]

CHAPITRE II.
LES IDÉOLOGUES ET LA RÉVOLUTION CULTURELLE [305]

L'âge d'or de l'Idéologie ; elle sauve l'honneur de la République. Création d'une infrastructure culturelle sur les ruines de l'Ancien Régime. La Décade philosophique organe officieux de l'école et institution culturelle. L'Institut national et la classe des sciences morales et politiques, haut lieu de l'Idéologie [305]

L'organisation de l'instruction publique. Les Écoles centrales, l'École normale de l'an III et leur échec. Les écoles spéciales. Le Conservatoire des Arts et Métiers. Le Muséum. Nationalisation de l'éducation et de la culture [310]

CHAPITRE III.
LES IDÉOLOGUES FACE À NAPOLÉON BONAPARTE [315]

Du Directoire au Consulat. Les coups d'État remplacent la Terreur. La hantise de l'ordre. Les Idéologues soutiennent le pronunciamento du 18 brumaire. Le général Bonaparte, Idéologue in partibus, nouveau Washington ou despote éclairé [315]

Le désenchantement : le Concordat (1801). La rupture. Bonaparte confère au mot « Idéologue » un sens péjoratif. L'épuration du Tribunat et la réforme de l'Institut ; suppression de la classe des sciences morales. La traversée du désert. La police de Fouché. Ralliés ou morts vivants, le temps du mépris [319]

Ambiguïté de l'attitude napoléonienne. Les avantages en nature. Le cas de Volney. L'empereur rêvait d'une politique culturelle. Napoléon et Goethe. L'Empire ne devient pas libéral et les Idéologues se rallient à Louis XVIII, roi constitutionnel. Tracy, Volney. Les anciens combattants de la Révolution se fondent dans la gauche libérale de la Restauration. Guizot rétablit l'Académie des sciences morales et politiques (1833) [325]

SECTION II :
L'ËPISTÉMOLOGIE DES IDÉOLOGUES
[331]

CHAPITRE I.
COHÉRENCE DE L'IDÉOLOGIE :
MATÉRIALISME,
ATHÉISME ?
[331]

Solidarité des Idéologues : Tracy et Cabanis, Lavoisier. Une entreprise collective. Divergences et contradictions internes. Réfutation de certaines critiques. Les Idéologues, Condillac et Cousin. L'Idéologie, conscience de la révolution démocratique, se regroupe dans l'unité d'un projet politique et épistémologique [331]

Le reproche de matérialisme et d'athéisme. Cabanis : le cerveau et la pensée. L'agnosticisme de Cabanis n'est pas un dogmatisme. Positivisme scientifique et refus des hypothèses. Le vitalisme newtonien de Barthez et l'école de Montpellier. L'interdépendance du physique et du moral, un phénoménisme de la réalité humaine. Spécificité de la vie. La science de l'homme est une science humaine. Monisme vitaliste [333]

Causes secondes et causes premières. Refus de la spéculation métaphysique. La Lettre à Fauriel sur les causes finales. Une analyse conjecturale de l'affirmation religieuse. La religion de Cabanis. L'École idéologique comprend des athées et des spiritualistes. L'anticléricalisme des Idéologues ne se confond pas avec l'athéisme. Cabanis, Tracy, Volney ont des appréciations divergentes en matière de mythologie [344]

CHAPITRE II.
DE LA MÉTAPHYSIQUE À L'IDÉOLOGIE [351]

Le centre de gravité de l'idéologie est une épistémologie sensationniste dans la tradition de Locke et de Condillac. Lacretelle aîné : la métaphysique dans l'Encyclopédie méthodique (1786). De l'ontologie à la théorie de la connaissance [351]

Tracy critique de Kant. Turgot : la loi des trois états ; le positivisme expérimental : Locke et d'Alembert. Une épistémologie génétique ; Condorcet : de la métaphysique à la philosophie générale comme méthodologie générale. Cabanis : la science des méthodes. Les perplexités de Condillac [354]

Métaphysique, analyse de l'entendement (Garât), analyse des sensations et des idées, idéologie (Tracy), idéologue (Bonaparte ?), idéologiste, anthropologie (Cabanis). Idéologie physiologique et rationnelle : Cabanis et Tracy. L'idéologie rationnelle de Tracy englobe grammaire générale et logique [358]

L'idéologie, science de synthèse, théorie des théories. Un intellectualisme panlogique fondé sur l'analyse des fonctions intellectuelles. Vers l'axiomatisation de l'univers du discours. Le programme de Tracy [362]

CHAPITRE III. ANALYSE [369]

Le champ d'application de l'idéologie s'étend à la culture dans son ensemble. L'analyse, méthode universelle et commun dénominateur de l'école. La chimie de Lavoisier, une langue bien faite ; l'analyse chimique [369]

De la perception rationnelle à la construction du savoir. L'analyse définie par Pinel, et appliquée à la médecine. Cabanis : analyse de description, analyse de décomposition et recomposition, analyse historique, analyse de déduction. L'analyse, voie royale de la pédagogie et panacée intellectuelle de toute une époque. Lamarck, Daunou, Volney, de la biologie aux sciences historiques et sociales [373]

L'École normale de l'an III, université analytique, temple de l'analyse. Échec du monisme analytique, totalitarisme interdisciplinaire [380]

CHAPITRE IV.
SCIENCE DE L'HOMME [384]

A. ANTHROPOLOGIE [384]

D'une théorie unitaire de la connaissance à l'unité du savoir. La science de l'homme, nouveau contenu de la philosophie à partir de David Hume. Mais Hume est victime de la fascination newtonienne. « Anthropologie » en Allemagne, « science de l'homme » en France. Barthez, Diderot ; le simplisme géométrique d'Helvétius [384]

La relation du physique et du moral dans l'école idéologique. La science de l'homme selon Marat, Pierre Roussel. Apparition du mot Anthropologie dans le vocabulaire français : Chavannes (1788), Cabanis (1805), François Péron (1800), Moreau de la Sarthe (1801) : anthropologie physique et anthropologie morale, un programme extensif [388]

B. SCIENCES MORALES ET POLITIQUES, SCIENCE SOCIALE [392]

Arriération épistémologique du domaine humain. Condorcet : pour l'avancement des sciences politiques. La science humaine selon l’Encyclopédie méthodique. Du Trivium des arts libéraux à la science de l'homme des Idéologues. La science économique de Quesnay et la politique selon Dupont de Nemours [392]

L'économie politique en Angleterre, la science politique en Allemagne. Technologie et sciences économiques à l'université de Strasbourg en 1792. Condorcet : « sciences morales », « sciences sociales » ; projet épistémologique et intention révolutionnaire [396]

Conversion sociale de la réflexion métaphysique. La science de l'homme comme programme interdisciplinaire, clef de voûte de la civilisation. Morale, science de l'homme ou science des mœurs. Pour une pédagogie du genre humain. Les sciences morales et politiques à l'Institut national [401]

C. MATHÉMATIQUE SOCIALE [406]

Condorcet veut remédier à la précarité épistémologique des sciences humaines et leur assurer la solidité des sciences physiques. Turgot : l'objectivité en économie politique. De la Langue des calculs (Condillac) à la mathématique sociale de Condorcet. Intervention du calcul des probabilités [406]

Tracy à la recherche d'une théorie générale des signes, d'une algèbre du discours. La langue universelle selon Condorcet et l'écriture universelle. Les réserves de Garât. Tracy : la logique a autorité sur les mathématiques et non l'inverse. L'empirisme expérimental se refuse aux a priori mathématiques [411]

Le rêve subsiste d'une synthèse unitaire de toute intelligibilité. D'Alembert, Laplace ; passage de l'analyse idéologique à l'analyse mathématique. Condorcet : d'Alembert a méconnu le calcul des probabilités qui fournit leur intelligibilité spécifique aux sciences sociales. Tradition de la connaissance probabilitaire, de Petty à Buffon et à Kant [414]

La mathématique sociale de Condorcet ou la logique de l'incertain, et ses multiples applications à l'existence individuelle et collective. Problèmes de la population, psychologie des motifs de crédibilité, théorie des valeurs et des prix. La mathématique sociale dans l'histoire du futur [418]

Les réserves de Cabanis : mathématique et médecine. La protestation de Laharpe. Tracy : la description mathématique demeure approximative. La méthode statistique selon Laplace, continuateur de Condorcet, mais prudent. Auguste Comté interdit aux mathématiques le domaine de la vie et le domaine humain. Il est contredit par Quételet. La statistique, moyen de gouvernement, aide l'humanité à progresser du passé au futur [422]

SECTION III.
DOMAINES
[429]

CHAPITRE 1.
L'HOMME DANS LA NATURE : LAMARCK [429]

Lamarck le méconnu. Le Muséum d'histoire naturelle et l'histoire naturelle sous la Révolution. De l'histoire naturelle à la science naturelle. Le néologisme « Biologie », une nouvelle intelligence de la vie. Lamarck au Muséum : les Insectes et les Vers [429]

Lamarck et l'épistémologie des Idéologues. Une philosophie de la zoologie. De la Collection à l'explication des faits. Une pensée cosmologique. L'ordonnancement des Invertébrés, une réhabilitation épistémologique. Genèse chronologique de l'échelle des êtres. Du minimum vital au maximum vital. Le degré zéro de l'animalisation [434]

La généalogie des vivants, de l'élémentaire au plus complexe. Le transformisme de Lamarck, selon un mouvement lent et progressif. Circonstances extérieures et spontanéité de la vie. L'adaptation : défi et réponse. Vitalisme antifinaliste. Des molécules animées aux animaux supérieurs. Organe et fonction [438]

L'espèce humaine dans le droit commun du transformisme. Genèse de l'humanité. Un mutationnisme intégral [444]

L'hydrogéologie et la météorologie de Lamarck. Intuitions prématurées. Vers l'écologie. Lamarck Naturphilosoph et visionnaire. Transformisme de Cabanis. Perfectibilité et paléontologie. Le débat transformiste vers 1800. Génie et solitude de Lamarck [446]

CHAPITRE II.
L’ANTHROPOLOGIE MEDICALE : CABANIS, BICHAT, PINEL [451]

Promotion sociale de la médecine au XVIIIe siècle. La Révolution accélère le mouvement. Tracy et les médecins. Pinel introduira la médecine dans la philosophie [451]

Cabanis, maître de l'anthropologie médicale. Monisme de la personnalité. Rôle social du médecin. L'application de l'analyse à l'art de guérir. Pour une nouvelle langue médicale : la nosologie fondée sur la séméiologie. Une phénoménologie du regard clinique [454]

Les Rapports du physique et du moral de l'homme. Cabanis critique Condillac : unité originaire des sens. Un nouveau Traité des Sensations. Sensations et impressions : le sens interne. Unité sans frontière du physique et du moral. L'Idéologie est une partie de la Zoologie (Tracy) [459]

L'homme et le milieu. Théorie des climats et rôle de l'environnement physique et social. Améliorer l'espèce humaine. La réforme des hôpitaux et la pathologie sociale. Les Montagnards veulent supprimer les hôpitaux. Le médecin comme officier de morale [463]

Pinel et l'institution de l'hôpital psychiatrique. L'aliénation mentale, nouveau domaine épistémologique pour la philanthropie révolutionnaire. Une nouvelle compréhension du fou entraîne une nouvelle architecture asilaire et un renouvellement du traitement. Dédramatisation de la maladie mentale en Europe. Pinel fondateur de l'école psychiatrique française. Les Annales médico-psychologiques, héritage de Pinel [467]

Bichat et la spécificité du domaine vital. Les Recherches sur la vie et la mort. La vie, surdétermination de l'ordre physique. Les deux vies : vie organique et vie animale. La physiologie comme combinatoire tissulaire. Rayonnement de Bichat [471]

CHAPITRE III.
L'ANTHROPOLOGIE CULTURELLE [477]

La méthodologie et la problématique des Idéologues propices au développement des sciences humaines. De la nature à la culture. Nationalisation de la recherche [477]

A. GÉOGRAPHIE [478]

L'étude de l'incarnation de l'homme dans le milieu physique et moral. L'homme comme agent géographique. L'espace physique devient un espace mental. De la science des lieux à la science de l'homme [478]

Le financement de la recherche et la politique des États. Les progrès scientifiques et techniques. Les expéditions, académies flottantes : Bougainville, Cook. La géographie militante est une synthèse interdisciplinaire. Les Instructions pour les voyageurs, de Linné à Niebuhr et Ramond [481]

L'œuvre géographique des Idéologues. La réforme du langage géographique. L'enseignement de la géographie : Buache, Mentelle. Liaison avec l'anthropologie et la géographie humaine. La géographie, œil de l'histoire [485]

Volney, voyageur en Égypte, en Syrie et aux États-Unis. Un observateur antiromanesque : climat, population, mœurs. La méthode analytique. Les Questions de statistique [489]

B. ETHNOGRAPHIE, ANTHROPOLOGIE [492]

Le néologisme « ethnographie », d'Allemagne en France. Naturvölker (Herder) ; nature et culture (Rousseau) dans la perspective de l'histoire de l'humanité. Pour une nouvelle étude des sociétés archaïques. Le sauvage, l'autre et le même. Pour une démystification [492]

La Société des Observateurs de l'homme (1799) : Louis François Jauffret. Méthodologie de la science de l'homme, empirisme expérimental. La croisière du capitaine Baudin et sa préparation scientifique. Degérando : Considérations sur les diverses méthodes à suivre dans l'observation des peuples sauvages, modèle d'instructions ethnographiques. Les Observations sur l'anthropologie de François Péron [496]

Rousseau, obstacle épistémologique. Volney et les Peaux Rouges. Le musée d'ethnographie [500]

De la phylogénèse à l'ontogenèse : le sauvage de l'Aveyron. Pinel et Itard [502]

C. HISTOIRE [504]

L'histoire admise au nombre des disciplines inscrites dans les programmes pédagogiques, mais en tant qu'histoire philosophique des peuples (Condorcet). L'histoire rattachée aux sciences morales et politiques comme une discipline auxiliaire [504]

Les Leçons d'histoire de Volney. Critique de la mythistoire antique enseignée dans les collèges. L'histoire perpétue le tableau des folies humaines. « Notre histoire n'est pas notre code. » Préserver les enfants de la pollution historique. La connaissance historique peut accéder à la dignité rationnelle et à l'utilité sociale. La méthode d'analyse appliquée à l'histoire. Volney, Bossuet de la République [506]

Le Cours d'études historiques de Daunou, ancien directeur des archives de l'Empire. Un attardé de l'Idéologie au Collège de France, en lutte contre le raz de marée romantique. À l'opposé de l'histoire événementielle. Science des faits et pratique des valeurs. Institutions sociales, importance de l'économie. L'exigence de rigueur méthodologique s'imposera aux historiens romantiques. Éloge de Daunou par Augustin Thierry [511]

D. SCIENCE LITTÉRAIRE [517]

Les Idéologues fondateurs, avec Mme de Staël, de la connaissance littéraire moderne. La notion de littérature selon De la littérature (1800). Abandon de l'esthétique intemporelle des classiques. La littérature dans le contexte social de la culture. Mise en perspective historique de l'œuvre littéraire. Nationalisation des cultures : littérature se dit au pluriel. Élargissement de l'horizon critique en Allemagne : les historiens de la littérature. Fin du monothéisme culturel des Français. Pluralisation, relativisation [517]

Ginguené : Histoire littéraire d'Italie. Les littératures en réciprocité d'influence ; une nouvelle problématique. La littérature européenne forme un tout solidaire depuis le moyen âge. Les eaux mêlées de la nouvelle compréhension [521]

Simonde de Sismondi : La littérature du midi de l'Europe. Les origines du comparatisme. Les travaux de Claude Fauriel, et les origines de la Weltliteratur. Comparatisme littéraire et comparatisme linguistique. Les étymologies de la culture européenne. Augustin Thierry et Fauriel [524]

E. SCIENCE ÉCONOMIQUE [528]

La pensée économique de Condillac. Le degré zéro de la vie économique. Le travail et la dialectique des besoins. Commerce et gouvernement dans le libéralisme condillacien. Échec du libéralisme économique révolutionnaire. La critique de Roederer [528]

L'économie politique à l'École normale de l'an III. L'économie devient une science de l'homme dans le contexte de l'expansion industrielle. La pensée économique de l'Idéologue J.-B. Say. Économie politique et conscience civique. Le travail et le capital s'ajoutent à la nature. L'analyse des faits économiques et la rectification du langage. L'esprit de finesse, en économie, doit l'emporter sur l'esprit de géométrie, sur la formalisation mathématique. L'économie est une physiologie sociale. L'avenir du machinisme, et le refus des évidences défavorables [530]

L'objection de conscience de Sismondi. Au libéralisme succède le radicalisme socialiste. L'anthropologie économique de Tracy se situe en deçà de la coupure. Propriété et personnalité ; la valeur-travail. Dialectique génétique de la production. Individualisme politique et démocratie libérale [536]

CONCLUSION [541]

En dépit de l'injuste oubli, les penseurs de la Révolution ont eu des disciples de choix au XIXe siècle : Michelet, Stendhal, Sainte-Beuve, Balzac. Pas de coupure réelle entre l'idéologie et l'éclectisme. Tradition de la république libérale [541]

Les affiliations internationales de l'idéologie. Tracy et les États-Unis, Jefferson. Idéologues in partibus : Alexandre de Humboldt, Georg Forster, Jeremie Bentham et les radicaux d'Angleterre et d'Ecosse, James et John Stuart Mill. Influences idéologiques sur Karl Marx et en Italie [543]

L'oubli des Idéologues est-il seulement la conséquence d'une injuste persécution ? Dans le débat romantique, les Idéologues sont les hommes du passé, alors que le groupe de Coppet, ouvert aux valeurs esthétiques, prépare les voies de la nouvelle sensibilité. Les Idéologues n'ont pas opéré la révolution non galiléenne. Les derniers des esprits éclairés et le triomphe des âmes sensibles [549]

[20]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 8 février 2015 13:49
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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