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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les sciences humaines et la pensée occidentale.
Tome VII: Naissance de la conscience romantique au siècle des lumières. (1976)
Table des matières


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Georges GUSDORF, Les sciences humaines et la pensée occidentale. Tome VII. Naissance de la conscience romantique au siècle des lumières. Paris: Les Éditions Payot, 1976, 454 pp. Collection: bibliothèque scientifique. Une édition numérique réalisée par Pierre Patenaude, bénévole, professeur de français à la retraite et écrivain, Chambord, Lac—St-Jean. [Autorisation des ayant-droit le 2 février 2013 de diffuser l'oeuvre de l'auteur dans Les Classiques des sciences sociales.]

[7]

Table des matières

INTRODUCTION :
XVIIIe SIÈCLE : SECONDE VUE
[17]

Le préromantisme en question. Sensibilité et pensée romantiques au siècle des Lumières. L'avènement du romantisme précède la fin des Lumières. Dédoublement de la perspective. Pour une littérature générale, non nationalisée. Voir d'ensemble les rayons et les ombres : l'autre XVIIIe siècle, c'est aussi le même. Lumières et illuminisme. Pourquoi canoniser Meslier et non Hemsterhuis ? Les historiographies rétrospectives .... [17]

Esprit des Lois, esprit du temps. Zeitgeist, Spirit of the age, idea dell'epoca. Esprit du temps et climats culturels. « Aucune époque n'est satisfaite de l'époque. » Pas d'interprétation qui fasse le plein des significations. L'historien arrive toujours après la bataille. Les lumières ne sont pas un combat sans adversaires [22]

Toute historiographie est apologétique. Récurrence des idéologies. Le mythe des Lumières a été inventé par les réactionnaires du XIXe siècle, puis repris par les progressistes du XXe, dans la perspective du combat laïque, maçonnique, marxiste. La théologie des historiens et la prédestination. Les illusions de la chronologie et la pluralité des lectures historiques, parce que la réalité elle-même est plurielle. Le droit à la contradiction [28]

Le XVIIIe siècle n'est pas achevé. L'historien ventriloque. L'histoire du passé s'écrit au présent. Pour une vision en relief de l'espace mental. Critique des nouvelles méthodologies historiques. Le mythe de l'ordinateur. Les singes dactylographes ne taperont pas l'ensemble des ensembles du XVIIIe siècle [32]

PREMIÈRE PARTIE

LA RÉVOLUTION NON GALILÉENNE

CHAP. I. DISCOURS DE L’OMBRE ET DISCOURS DES LUMIÈRES [37]

Critique de l'appellation « âge des Lumières ». L'axe français Fontenelle-Condorcet ne rassemble pas le XVIIIe siècle entier. L'Aufklärung n'a pas réalisé l'unité de la culture germanique. Il n'y a pas un bon et un mauvais côté de l'histoire. La tradition de l'ombre, de Prévost à Sade. La face cachée du siècle : le Sturm und Drang, la Terreur. Diderot, figure emblématique de son époque, le plus Allemand des Français [39]

L'impérialisme philosophico-scientifique et le retour du refoulé, Pascal et les Lumières. Les repentirs de Fontenelle. Le problème du partage des eaux entre Lumière et puissances des ténèbres est spécifiquement français. Rivarol et le mythe de l'impérialisme intellectuel français [46]

L'Académie, Louis XIV et le classicisme français. Jamais aucun auteur ne s'est estimé classique. Le paradigme classique ne se retrouve pas en Angleterre, en Allemagne. Après les classiques, on ne peut que pasticher ; l'avenir est bloqué. L'effacement des valeurs esthétiques devant l'esprit de géométrie au début du XVIIIe siècle. La raison poétique de Gravina, et le dépérissement de la poésie en France. Rivarol : le français, langue peu propre à la poésie. Raideur pathologique du dogmatisme classique. L'âge des Lumières développe une littérature d'idées, de vulgarisation scientifique. Galilée a vaincu en la personne de Newton [49]

La réaction non galiléenne esquissée par le galiléen Pascal. Une Europe pascalienne et romantique. Lumières et Cœur, les deux pôles de l'espace mental, autorisent une lecture en partie double du XVIIIe siècle. Un dis cours contre la méthode. Prévost et la métaphysique du sentiment. Romans, romanesque, romantisme au XVIIIe siècle [58]

Le romantisme, conversion globale de la sensibilité dès le début du siècle, transmutation des valeurs. Coexistence du discours de l'Ombre et du dis cours des Lumières. L'espace de Piranèse et le Labyrinth-Erlebnis ; l'es pace romantique. Le monde souterrain : Prévost, Piranèse, Goya, Fùssli. La musique : Bach et le romantisme [64]

Entre le pôle intellectuel et le pôle sensible de l'anthropologie, la ligne de vie du siècle. Le cri des Stürmer opposé à la dogmatique des radicaux de Paris. Sagesse des extrêmes et sagesse des moyens ou des médiocres. Psychologie des profondeurs contre utilitarisme. Sade et la Terreur [69]

La métaphysique classique pare à la menace de l'empirisme expérimental. Ontologie philosophique, politique, esthétique : le siècle de Louis XIV. Décompression dogmatique à la mort du roi : la Régence. Le classicisme ou les contraintes assumées. Effondrement de l'armature ontologique au XVIIIe siècle ; le retour du refoulé. La défaite de Bossuet. Manon et les ambiguïtés du cœur. Pour une ontologie de l'humain. L'espace vital déborde l'espace mental. Les terrains vagues [75]

CHAP. II. LES ESPRITS ÉCLAIRÉS ET LES ÂMES SENSIBLES

Ambiguïté de Vauvenargues. La confession de Hume (My own life) et celle de Montesquieu ; leur Je est un autre. Esprits éclairés, vieux garçons. Condorcet et Madame. Carence affective des philanthropes. Kant jaquemart. Les esprits éclairés non émotifs, actifs, secondaires. Le bateau dans une bouteille : encyclopédie, synthèse, système [82]

Les esprits éclairés et le fait religieux. Le bienheureux curé Meslier. L'homme des Lumières aveuglé par ses lumières, incapable d'un empirisme de l'humain. Le discours du On méconnaît le Je, le Tu, le Nous ; une expérience neutralisée. Plages d'ombre, replis. L'ironie, échappement vers l'insondable. Lichtenberg [90]

Diderot. La communication entre les âmes sensibles. Descartes, manteaux et chapeaux. Dialogue sans paroles. Le temps des amants. Le chapeau du roi de Danemark. Collectivité, communauté, communion. Le domaine humain des valeurs. Diderot et la justification par la foi. La conception harmonique de la pensée opposée au dualisme mécaniste de Malebranche [94]

Le monisme de l'affectivité. L'inspiration vitaliste dans le romantisme. Bayle et la religion de Cicéron. Les données immédiates du sentiment opposées à la perception neutralisée. Duclos : les âmes sensibles ont plus d'existence. Faibles du cœur et faibles de l'esprit [100]

Priorité chronologique de la sensibilité. Récurrence des valeurs par rapport aux vérités. Diderot contre d'Alembert ; Lanson contre Nivelle de la Chaussée. L'« honnête homme » fait place à l'homme sensible. Nouveau sens de la vertu. L'affectivité reconnue comme une composante de l'être humain. Aurore Dupin et Rousseau : un nouveau climat de sensibilité. Changement de la configuration personnelle [103]

Goethe contre l’Encyclopédie-usine et le merveilleux mécanique. Retour des qualités occultes. Dénonciation de l'homme-machine. Goethe : l'harmonie de la vie et la catégorie du Démonique. Objection de conscience à la culture de l’Aufklärung [108]

Locke évacue la caverne de l'innéisme. Repli de la métaphysique vers la physique. De la science naturelle à la science des mœurs. La culture des Lumières est extravertie. Une intelligibilité euclidienne de survol visuel. Le rêve de d'Alembert. Vue de l'esprit et vision de l'œil dans les lumières. Auguste Comte : miroir de l'ordre extérieur. L'ordre des choses, norme de la pensée. Une ascèse réductrice ; hantise du ne... que. Condorcet : les aristocrates seront récupérés par les sciences exactes et la technologie. Salut par les œuvres [112]

Rousseau : l'homme naturellement paresseux. L'âme sensible inverse les priorités. Herder : la culture du sentiment. Novalis : le moulin sans meunier. Espace du dehors et espace du dedans. Le Monde moral de Prévost et la passion de la nuit. « Le monde extérieur est le monde des ombres » (Novalis). Le dialogue de Goethe et de Mounier. Extraverti-introverti. L'exaltation de la praxis depuis Bacon. Pierre le Grand et Dostoïevski. [117]

CHAP. III. UNE NOUVELLE ANTHROPOLOGIE [124]

1. NEUROBIOLOGIE DE LA CONSCIENCE [124]

Lamennais et les lumières : connaître ou respecter. Les niveaux de l'affirmation humaine. Moi superficiel et moi profond selon Bergson. L'intellect et les passions chez Rousseau, Hamann, Jacobi. L'homme de désir selon Saint-Martin, Senancour [124]

Neurobiologie de la conscience. Système sensori-moteur et système sympathico-endocrinien. Vie de relation et spontanéité originaire de l'être. Bichat : les deux vies. L'ordre végétatif et l'ordre des valeurs (R. Leriche). Appareil cérébro-spinal et base du cerveau. Von Monakow : sphère des instincts et sphère de l'orientation et de la causalité. La conscience morbide selon Charles Blondel [127]

Le romantisme et les deux intelligibilités de la présence au monde. Goethe et les origines du romantisme. L'expérience romantique n'a pas attendu la terminologie du romantisme. H. Brémond et le romantisme sans frontières. Unité des deux moi [133]

2. SENSORIALITÉ, SENSIBILITÉ, SENSUALITÉ [136]

La sensibilité dans le monisme psychosomatique de Diderot. Locke, Hume, Condillac négligent l'ordre neuro-végétatif. Irréductibilité de l'ordre rationnel. Organisme et mécanisme (Stahl) ; la physiologie de Haller. Irritabilité et Sensibilité. D'une neurologie de la discontinuité à une neurologie de la continuité [136]

L'article Sensibilité-Sentiment de l’Encyclopédie. Omniprésence de la fonction sensitive. Vers une anthropologie de l'équilibre vital. Décentralisation de la sensibilité. Débuts d'une psychophysiologie moniste, opposée au dualisme cartésien. Sensibilité organique et sensibilité morale. Fin du splendide isolement de l'intellect [140]

Une nouvelle carte du Tendre. De la Princesse de Clèves à Manon Lescaut. Sade et le Moi des profondeurs. Sensorialité, sensibilité, sensualité. Invidence et évidence. Vers une autre morale ; le sens moral contre l'impératif catégorique. Les valeurs passionnelles : Prévost, Rousseau, Jacobi, Herder. La nouvelle logique du drame et du roman. Instinct et conscience : Rousseau [144]

Les ambiguïtés de Diderot. L'homme de Diderot n'est pas un être de raison. La sensibilité élève l'homme à une puissance supérieure d'existence. La complexité de la réalité humaine défie l'analyse. Le roman développe des lignes de vie ; il montre, il fait vivre. Recentrement vital de l'être humain. Novalis : abolir le principe de contradiction [148]

3. L'INCARNATION DE LA CONSCIENCE [152]

La raison, puissance trompeuse. Des axiomatiques théologiques à une intelligibilité humaine. L'homme, foyer des significations. La conscience et le corps dans le Rêve de d'Alembert. Le physique et le moral ; l'incarnation. La conscience et la vie : une philosophie de l'émergence [152]

Incarnation géographique de l'âme sensible : la théorie des climats : Mézeray ; Baglivi et la médecine locale : William Temple. Turgot contre le relativisme climatique, défendu par l'Encyclopédie [156]

Incarnation socio-culturelle, de Vico à Herder. Vers une sociologie de la connaissance. L'âme sensible et la surdétermination du domaine humain. L'histoire, dimension de l'incarnation [160]

4. LA DÉCOUVERTE DE LA FEMME [163]

La dualité des sexes dans la tradition occidentale. La femme vouée à la procréation est inférieure en valeur. L'intellectualisme classique est asexué, le masculin fait foi pour le féminin. Descartes dissout la sexualité dans l'ordre mécaniste des choses. Le Traité des Passions, traité de cuisine. « L'esprit n'a pas de sexe. » La réhabilitation de la femme sup pose le renoncement à la féminité [163]

Rejet de l'angélisme classique au XVIIIe siècle et avènement de la féminité. La femme incarne une spécificité de l'humain. Le monisme vitaliste, nouveau modèle explicatif pour la féminité. Roussel : Système physique et moral de la femme (1775). Les Rapports de Cabanis (1802) [168]

Littérature et féminité. Mme de Staël. La femme porteuse d'une vérité spécifique et d'un sens des valeurs [170]

5. NOSTALGIE, SEHNSUCHT [172]

Relativisation de l'existence et nouveau sens de la vérité. Il n'y a d'existence humaine qu'en condition [172]

La nostalgie, catégorie concrète de l'existence. Johannes Hofer : Nostalgia oder Heimweh (1688). Le mal des soldats suisses. Explication mécaniste et théorie des climats. Météorologie et anthropologie ; physiologie. John Gregory : la réminiscence. Réciprocité du corps et de l'âme. L'interprétation psychosomatique de Fouquet [175]

Le ranz des vaches et les signes mémoratifs. Rousseau. Sénancour : expression romantique et ranz des vaches. L'âme sensible et l'intelligibilité romantique. Récurrence du passé et métamémoire. La Sehnsucht, nostalgie ontologique. Mémoire non positive [179]

De la pervenche de Rousseau à la fleur bleue de Novalis. La grive de Chateaubriand. Violette et tilleul de Ramond de Carbonnières. La jonquille de Sénancour et la vie antérieure. Expérience nostalgique et eschatologie personnelle. Gœthe : l'Élégie de Marienbad [182]

6. LE MAL DE VIVRE [187]

« Le spline ou les vapeurs anglaises » décrits par Diderot. La mélancolie dans le système des humeurs. L'acedia selon Sainte-Beuve et Starobinski. Le mal de Pétrarque. Entre la psychiatrie et la psychologie. Richard Burton : l'Anatomie de la mélancolie (1638), exercice de psychothérapie. Werther (1774) [187]

Le contrôle classique de la complaisance à soi-même. Pascal, Malebranche et la misère de l'homme sans Dieu. Les valeurs spirituelles deviennent problématiques après la mort de Louis XIV en France. Le siècle de la mélancolie en Angleterre. Le mal de vivre en France. Le narcissisme de la douleur d'après Mauzi. « Caractère sexagénaire du siècle finissant. » [192]

Syndrome mélancolique et humeur voyageuse. Le Grand Tour. Les médecins et la mélancolie. Crises et révolutions délivrent du mal d'exister. Chateaubriand : la révolution comme distraction. Situation de Mme du Deffand. Gœthe : discordance entre l'espace du dedans et l'espace du dehors [198]

Mélancolie dans le Sturm und Drang ; en sortir ou pas. Gide : le déséquilibre du réformateur. Le défi à la raison ; les passions sont des facultés de connaissance. Le désenchantement du réel par la désappropriation du regard. L'absurde. L'humour [203]

La mélancolie, du roman au romantisme. Les humeurs noires en littératures de Prévost à Sade. Objection de conscience aux lumières, à l'objectivité. Le monde a perdu la raison [207]

7. LES VAPEURS [209]

La pathologie des vapeurs et la préhistoire de l'hystérie. La sexualité réprimée chez la femme et la persécution des possédées. Interprétation mécaniste. Sydenham évoque un déséquilibre fonctionnel. Les « vapeurs à la mode » selon Pierre Hunauld. La critique de l'enthousiasme [209]

Des exorcismes de Gassner (1774-1775) au magnétisme de Mesmer. La médecine de l'imaginaire n'est pas une médecine imaginaire. Une thérapeutique naturiste. Enthousiasme, contagion sacrée. La descente aux enfers de la personnalité [212]

DEUXIÈME PARTIE

LE RENOUVELLEMENT DES VÉRITÉS ET DES VALEURS

CHAP. I. SHAFTESBURY [219]

Shaftesbury, premier maillon de la chaîne romantique. L'aristocrate libéral, l'élève de Locke, affilié au réseau du libéralisme européen, le platonicien. Le platonisme britannique comme pacifisme religieux, dans la sainte alliance de la raison et de la foi. L'intellectuel maladif et l'amateur éclairé (virtuoso) [219]

La révolte contre le maître Locke. Critique de l'empirisme radical ; innéité des valeurs esthétiques et morales. Connaturalité de l'esprit et du corps, de l'homme et des hommes, de l'homme et du monde. Immanence des normes, l'essence précède l'existence. Spécificité de la conscience des valeurs (Valuableness or worth). La belle âme ; conscience, instinct divin. Dialectique des valeurs. Un humanisme de la sympathie [223]

Le thème de l'harmonie universelle ; l'image de l'arbre. Optimisme. Le sens du paysage. L'hymne à la nature et la co-naissance au monde. L'avenir de la physico-théologie. Diderot et Shaftesbury ; le poète selon Dorval, le rapport au monde selon le romantisme [229]

Shaftesbury et l'Allemagne. Le sens cosmique chez Herder et Humboldt. Gœthe : les Aphorismes sur la Nature. La conscience et la vie, l'être dans le monde. Individualité et totalité. L'extase de Rousseau, Maine de Biran, Maurice de Guérin [234]

Apparition du mot romande en Angleterre au XVIIe siècle. Emploi du mot chez Shaftesbury, Pope, Thomson, etc. Le mot romantic et le passage des Alpes (Walpole, Gray). « Romantique » en France (1775 sqq.), au sens moderne. Letourneur (1776) [238]

Shaftesbury initiateur du romantisme européen, mais trop tôt et sans en avoir le droit [242]

CHAP. II. FÉNELON [244]

Anton Reiser, témoin du quiétisme germanique. Fénelon en Allemagne et sous la Révolution. Rousseau disciple de Fénelon. Le paysage fénelonien, espace du dehors, espace du dedans. Fénelon et le romantisme français [244]

Les ambiguïtés de M. de Cambrai. Les ambitions déçues. Complexité de l'œuvre et variété de l'influence. Fénelon interconfessionnel. Assouplissement du christianisme au XVIIIe siècle. Fénelon n'est pas un homme de l'appareil clérical. Portrait psychologique [249]

L'aventure quiétiste. Les enseignements de Mme Guyon. Une initiation à l'expérience spirituelle. L'esprit de grâce. Le pur amour, école de la dépossession de soi. L'oraison de quiétude, non raisonneuse. Anthropologie non galiléenne du pur amour. Par-delà l'intellect, l'imagination et les satisfactions sensibles. Dieu entre moi et moi [253]

Vers une ontologie du sentiment. De Fénelon à Max Scheler. Le pur amour et les voies de l'intériorité spirituelle, sacrée et profane, au XVIIIe siècle. Hors de l'univers du discours ; le silence. Un panthéisme ou un panontisme chrétien. Frontières de l'Inde [259]

Influence de Fénelon. Rêve pastoral, l'idylle. Désacralisation de Fénelon [263]

CHAP. III. ECCLESIOLA IN ECCLESIA [266]

Manon Lescaut et le pur amour. Le couple Guyon-Fénelon n'est pas un cas unique. Pierre Poiret et Antoinette Bourignon. Fénelon dans l'internationale piétiste. Le procès positiviste du sentimentalisme religieux chez Kolakowski et Max Wieser. Les limites de l'historien sont les limites de son histoire [266]

Quiétisme et piétisme. Vers la déconfessionnalisation du christianisme. Le piétisme, massif central d'une Europe spirituelle. Le système de Halle. Cosmopolitisme religieux de Mme Guyon. Wesley et les origines du méthodisme. Wesley éditeur. Les traductions allemandes de Fénelon [271]

Le thème de l’ecclesiola in ecclesia selon le P. La Combe et Spener. Jonction avec l'illuminisme, la maçonnerie. Ésotérisme, secret. Le cas de Swedenborg. Silence et parole de l'initié. Les cénacles : le cercle de Munster ; Hemsterhuis et la princesse Gallitzin. Le fidéisme de Jacobi. La querelle du spinozisme et le retour de l'absolu [276]

CHAP. IV. L'INVERSION DES PRIORITÉS : LE SENS INTIME [285]

Le physicalisme de Locke opposé au principe des indiscernables leibnizien. Modèle universel de l'impératif catégorique. La question des idées innées. Le cœur, de Pascal à Malebranche. L'Ordre comme ontologie des valeurs. Les platoniciens anglais et l'illumination intérieure. Shaftesbury et l'innéité des valeurs. De la lumière extérieure à la lumière intérieure. Bayle : le dictamen de la conscience. Henry More : la boniform faculty [285]

L'école écossaise du sens commun : Hutcheson, Reid. Un empirisme de l'humain fonde une axiologie. L'innéisme des valeurs fonde les doctrines de la bienveillance et de la sympathie. Fénelon et le sens commun ; le P. Buffier. L'avènement de l'esthétique : Baumgarten (1750). Les apports de l'abbé Du Bos et de l'abbé Batteux ; spécificité du sentiment poétique [293]

Un empirisme de l'intériorité. Turgot : l'article Existence de l'Encyclopédie. L'article Sens intime. Le sens interne selon d'Alembert ; l'ordre émotionnel, la cénesthésie. L'abbé de Lignac : le Témoignage du sens intime (1760), point d'ancrage pour la transcendance. Du physicalisme au spiritualisme, une philosophie de la subjectivité. Nouvelle alliance du psychique et de l'organique. Repli de l'évidence sur l'invidence [300]

Diderot, Rousseau et la priorité du sens intime. Le sens moral. Primat des valeurs sur les normes. Le sens interne, indicateur de la transcendance : rapports, harmonies, correspondances. Le sens interne selon Hemsterhuis ; l'organe du cœur, révélateur de l'univers moral. Un sensualisme spirituel. Le passé et l'avenir du sens intime selon le principe de perfectibilité. Le sens intime, ouverture vers l'âge d'or [307]

L'illuminisme de Saint-Martin et l'aventure des initiations. Romantisme et subjectivité. Schelling : la connaissance de soi est le chemin de l'absolu. Le monde intérieur absorbe le monde extérieur. Vers la philosophie de la nature. J. W. Ritter [313]

CHAP. V. L'AVÈNEMENT DU MOI [317]

Contre les axiomatisations intellectualistes, une psychologie concrète. L'individualité, enjeu du siècle : Rousseau et Montesquieu. Origines du portrait. La conscience de soi, du muthos au logos. Difficile émergence du moi, dégagé du rapport à Dieu et du rapport au monde. L'humanisme renaissant. L'initiative de Montaigne et la naturalisation de l'espace du dedans [317]

Connaissance de soi et constitution de soi. La quête du Graal. Les censeurs de Montaigne : Huet, Malebranche et la répression classique du moi. Pascal et l'apparition du mot moi en milieu janséniste. Nicole. Le sens du moi est donné par le mystère chrétien. Le moi inconnaissable selon Malebranche [323]

L'empirisme de Locke et l'existence du moi. Le phénoménisme de Hume dissout l'unité et l'identité du moi. Lichtenberg et les perplexités de l'existence personnelle. Le Moi, entité algébrique et postulat pratique : Kant. La réprobation du moi chez Fénelon [331]

L'essor de la littérature du moi dans les temps modernes. La recherche du centre est un exercice spirituel. Une anthropodicée opposée au cosmopolitisme des lumières. Avènement de la vie privée, en réaction contre les contraintes des ordres traditionnels. Désagrégation du droit public, de Pétrarque à Montaigne. Le roman picaresque. La littérature du moi tend à compenser le désordre établi [335]

L'invention du miroir ; le portrait. Les premiers chefs-d'œuvre autobiographiques. Du personnage à la personne, en peinture. Les petits appartements ; « déshabillé » ; « kiosque ». Un autre style de vie. Romance sans parole : la matinée à l'anglaise. La littérature privée démontre l'existence du moi ; le roman [338]

La littérature du moi a ses origines dans la conscience religieuse, qui s'intériorise. Recherche de Dieu et recherche de soi. Les autobiographies puritaines en Angleterre. John Bunyan : L’Abondance de la grâce (1666). Le paradigme de l'autobiographie puritaine [343]

L'autobiographie dans le piétisme allemand. Une littérature non littéraire. Écritures intimes du quiétisme. Une nouvelle psychologie chrétienne. Le modèle piétiste de l'autobiographie, relation des essais et erreurs de la foi : Francke, Bernd, Haller, Reiske. Évolution de la conscience de soi piétiste, de Lavater à Jung Stilling et à Karl Philipp Moritz ; progrès de la psychologie objective. De la recherche de Dieu à la recherche de soi [346]

De l'apologétique religieuse à l'apologétique personnelle : les Confessions (1782-1789) et la naturalisation de la vie privée. Rousseau et la consécration européenne de la littérature du moi. Un modèle nouveau et un public. Restif de la Bretonne. Romantisme et culte de l'originalité : Young. Biographie et autobiographie, moyens de connaissance : Herder, Novalis, Schleiermacher. Mise en perspective subjective de la culture. L'avènement du moi : Gœthe [354]

CHAP. VI. VILLE, CAMPAGNE, JARDIN [359]

Le romantisme est né dans le jardin ; renouvellement du pacte d'alliance avec la nature. L'homme et son lieu. L'opposition polaire entre ville et campagne. Pierre Charron. Tradition du rêve pastoral. L'innocence retrouvée n'est pas l'innocence perdue. Le rêve pastoral depuis la Renaissance : Sannazar et la suite. La pastorale classique : Du Bos, Batteux. La critique de Senancour [359]

Les poètes anglais renouvellent la pastorale, selon la spécificité du genre de vie britannique, où la campagne demeure un séjour pour les classes privilégiées. La ville géométrique de Jaucourt, conforme au prototype rationnel des lumières. L'espace urbain comme espace mental, coupé des évidences naturelles. La ville, lieu du développement. L'air de la ville rend libre [365]

Hume : la ville, lieu propre de l'homme de lettres. Lieu de haute densité intellectuelle, sociale, économique. Johnson et Londres ; Gœthe et Paris. La fonction de la capitale. Prestige de Paris. La vie parisienne. Duclos. La révolte contre la ville. Diderot de la ville et Diderot des champs ; la campagne, lieu de la fraternité et asile du génie. Rousseau et le procès de Paris ; les villes sont le gouffre de l'espèce humaine. « Adieu Paris ! » Dieu a fait la campagne et l'homme a fait la ville. La ville, facteur de dépopulation : Mirabeau [371]

Gessner et ses Idylles (1756, 1772). Une nouvelle littérature pastorale. De Zurich à Tahiti ; un exotisme du cœur. Kleinjogg, le Socrate rustique. L'agriculture, maladie à la mode. L'essor de l'agronomie. Opposition entre l'agronomie raisonnée et l'idylle. Idylle et épopée [382]

La nostalgie du jardin : furor hortensis, landscape gardening. Le jardin anglais saute la clôture. Le jardin français et l'absolutisme monarchique. La critique de Huet. Shakespeare et le jardin anglais. Le jardin et la maison. Sharawadgi, les nouvelles valeurs esthétiques. Addison (1711-1712). Le paysage du Bienheureux Jardinier. L'œuvre de Stephen Switzer. Le jardin se dissout dans la nature, la nature se dissout dans le jardin [387]

Le jardin est un état de l'âme. Le romantisme, nouvelle utopie du paradis regagné. Le jardin anglais sur le continent. Saint-Lambert et la révolution verte. Vers un romantisme citadin [393]

CHAP. VII. L'EXISTENCE ESTHÉTIQUE [397]

Sujet rationnel et individu esthétique. Le principe des indiscernables et l'axiologie non galiléenne. Réhabilitation de l'ordre sensible et récusation de l'intellect. L'Esthétique (1750) et l'ordre de l'imagination. Refoulement de la préoccupation esthétique à l'âge classique, après l'épanouissement renaissant. Le poète démythisé. Pas d'esthétique cartésienne. Séparation des pouvoirs entre l'artiste et le théoricien. L'autorité des grandes œuvres est indépendante des justifications théoriques [397]

La spéculation esthétique, au XVIIIe siècle, indépendante des œuvres. L'artiste devient un modèle d'humanité. Promotion romantique de l'esthétique ; elle submerge l'espace culturel. Diderot et l'esthétique, devenue une approche de l'anthropologie. Classicisme allemand et classicisme français. La vie et l'œuvre de Winckelmann attestent que l'art est une des vocations de l'humanité. Du Sturm und Drang au classicisme gœthéen. Le romantisme aussi est un esthétisme [403]

La nouvelle approche de l'antiquité. Corinne au musée du Vatican. Le classicisme français est un intellectualisme. Le monisme esthétique de l'abbé Batteux. L'imitation de la belle nature ; une révélation naturelle des dogmes de l'art. Winckelmann ou le critique comme artiste. Le testament littéraire de Boileau, ou le critique comme penseur. Le goût du président de Brosses   407

Le renouveau gothique en Angleterre au début du XVIIIe siècle. Vers une esthétique de l'individualité : la beauté est un état de l'âme. Un nouveau consentement universel. Rémanences intellectualistes ; l'influence de Leibniz. L'esthétisme de Shaftesbury : le poète démiurge. Réhabilitation de la sensibilité et mise en honneur de l'imagination. L'imagination créatrice du néo-platonisme à la Renaissance. Imagination - magie [413]

Addison : les plaisirs de l'imagination. Un nouvel art poétique. Akenside. Vers l'imagination romantique : Blake, Jean Paul. Du Bos. Spécificité de l'activité artistique ; le sens artistique est un sixième sens. Autonomie de la vie émotionnelle et naturalisation du génie. Bodmer et Breitinger, les professeurs de Zurich, et l'ouverture au sentiment. A.-G. Baumgarten, inventeur du mot Esthétique. Evidence sensitive et persuasion esthétique [419]

Le Tournant de 1750. Une nouvelle figure de l'homme selon la vocation esthétique met en échec l'utilitarisme des lumières. Le cas de Diderot. L'artiste, paradigme de l'épanouissement humain [424]

Le Génie, la transcendance dans l'immanence. Le génie, inspiration cosmique selon Diderot. L'article génie de l’Encyclopédie. Le génie, puissance des extrêmes, existence aux limites, un extrémisme sauvage. Young et l'apologie de l'originalité ; éloge de la liberté créatrice. Le génie en Allemagne (1751) ; Sulzer. Le Sturm und Drang, ou l'âge des génies. Le démon de Socrate et la passion de l'authenticité. La saison en enfer de la culture allemande. Le génie selon Lavater. La mode du Schénie jugée par Gœthe et par Bouterwek [427]

Le Sublime à partir de Longin et de Boileau, dans l'ordre du discours. Le sublime selon l’Encyclopédie, de l'expression à l'impression. Le sublime de disproportion et de rupture. La découverte de la montagne. Les Anglais et le Grand Tour. Le Beau et le Sublime selon Burke (1757) ; vers la littérature de la démesure. Le sublime selon Kant : Critique du Jugement (1790) : le sublime est dans l'homme. Vers le romantisme [436]

CONCLUSION : DU ROMANTISME AVANT LA LETTRE AU ROMANTISME PROPREMENT DIT  [443]

Les éléments du romantisme sont présents dans la culture du XVIIIe siècle, mais non le romantisme lui-même. La coupure de la Révolution française ; la face du monde humain s'en trouve changée. Le préromantisme est un postromantisme. Des fantasmes à la réalité, du romantisme de la protestation au romantisme de l'affirmation, Schiller et la citoyenneté de la France. Naissance de l'Ancien Régime. La Révolution comme transmutation des significations du monde assure la coïncidence des opposés. 1789, un point de non retour pour la culture dans son ensemble. La Révolution, signe apocalyptique, institue une nouvelle situation spirituelle [443]

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Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 8 février 2015 13:49
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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