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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les sciences humaines et la pensée occidentale.
Tome IX: Fondements du savoir romantique. (1982)
Table des matières


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Georges GUSDORF, Les sciences humaines et la pensée occidentale. Tome IX: Fondements du savoir romantique. Paris: Les Éditions Payot, 1982, 476 pp. Collection: bibliothèque scientifique. Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres. Une édition numérique réalisée par Pierre Patenaude, bénévole, professeur de français à la retraite et écrivain, Chambord, Lac—St-Jean. [Autorisation des ayants droit le 2 février 2013 de diffuser l'oeuvre de l'auteur dans Les Classiques des sciences sociales.]

[7]

Les sciences humaines et la pensée occidentale.

Tome IX. Fondements du savoir romantique.

Table des matières

Quatrième de couverture

INTRODUCTION : EN QUÊTE DU ROMANTISME [17]

Frédéric Schlegel : 2 000 pages pour définir le Romantisme. 1797 ou 1798, année inaugurale du Romantisme. Priorité de l'Allemagne. Incohérence et inconsistance d'un concept indispensable. Les mots clefs de la périodisation historique sont pour la plupart indéfinissables et arbitraires, mais indispensables [17]

L'Europe romantique, toile d'araignée ou nébuleuse. Pas de romantisme de plein exercice, des romantismes historiques renvoyant à un Romantisme imaginaire. Décentralisation de la notion. La quête du sens comme vigilance spirituelle. Le Romantisme comme inspiration, irréductible à ses inscriptions historiques. La beauté de mourir à la fleur de l'âge. Ne pas déchiffrer l'histoire en commençant par la fin, mais respecter le mystère du devenir qui se fait à mesure [20]

Le Romantisme, ferment culturel. Du Sturm und Drang à l’Athenäum, les historiens ont créé une filière, mais leur intervention ne laisse pas le champ libre. Le concept de Romantisme appliqué à la culture anglaise, française. Pas de romantisme à cent pour cent [23]

L'histoire du mot « romantique » ne se confond pas avec l'histoire du romantisme. Les insuffisances des recherches historiques sur le vocabulaire. Fortune européenne du mot « romantique » à partir de Shaftesbury. Subite phosphorescence de romantisch dans le groupe de l’Athenäum. Invention des étymologies ; la réhabilitation du moyen âge. Herder et Goethe contre Voltaire et Condorcet. Der Romantiker et die Romantik (Novalis, Jean Paul), das Romantische (Steffens), comme sens de l'infini. F. Schlegel : « Un roman est un livre romantique » [26]

Genèse explosive du sens. Le romantisme comme méthode poétique de reprise du réel. Romantisieren (Novalis) ; une épistémologie poétique. Contre le romantisme puéril et honnête de la pédagogie scolaire. Les grands romantiques et les petits, les littérateurs et les autres. Dénombrement arbitraire du romantisme français. Le romantisme de Michelet. Pour une approche réellement interdisciplinaire, non réalisable dans les universités françaises. La question du romantisme, question mal posée, faute d'une largeur de vue suffisante. Le cas du romantisme polonais [35]

Le Romantisme prétend changer la culture et la vie : « Bible », « Encyclopédie », sens des valeurs. De l'Allemagne n'est pas un livre de littérature. Endettement des romantismes. Inconsistance du concept de romantisme dans des ouvrages universitaires français ; les usages en Allemagne [8] et dans le domaine anglo-saxon. Il n'y a jamais eu d'unanimité romantique. Le XIXe siècle, siècle bourgeois, non romantique. Le romantisme mène un combat retardateur, à contresens de l'histoire. Les châteaux de Louis II de Bavière [41]

Le dialogue de Herder et de Condorcet. La cathédrale de Strasbourg ou le Parthénon. La nouvelle tradition européenne ; les « épopées romantiques », renversement des alliances culturelles. L'histoire de la littérature allemande de Bouterwek ; le romantisme médiéval et le néo-romantisme moderne. Régression archaïsante et poésie progressive. Révolution nationale culturelle. Une nouvelle dimension de la conscience [47]

L'essence du romantisme comme renouvellement de la vérité. Une recherche des racines du savoir dans tous les domaines. Découverte d'une constante de culture, d'une catégorie transhistorique. Point focal. [53]

SITUATION HISTORIQUE DU ROMANTISME:
ROMANTISME ET RÉVOLUTION
[57]

Du romantisme éternel au romantisme historique. L'armature ontologique de l'ancien régime cède la place au réformisme des lumières. La révolution de France donne le pouvoir à la raison. Le romantisme est propre à l'Europe post-révolutionnaire ; un ordre fragile, sur les ruines de l'espérance révolutionnaire ; révolutions dans la Révolution ; la raison triomphante engendre la Terreur. De la république universelle à l'Empire français [57]

Une nouvelle Europe. Les personnes déplacées ; l'exil et la conscience romantique. La Révolution devient une catégorie de l'histoire. De la désillusion à une nouvelle espérance. Les révolutionnaires suscitent les réactionnaires. Seuil de la modernité, le déplacement du centre de gravité culturel du dehors au-dedans. Un monde fragile en appelle à un homme nouveau. La Révolution victorieuse n'aurait pas été romantique. La légende napoléonienne [60]

PREMIÈRE PARTIE.
L'ESPACE-TEMPS ROMANTIQUE [69]

CHAPITRE I.
DOMAINE GERMANIQUE [69]

La période romantique confère à l'Allemagne la primauté culturelle. De la patrie culturelle à la patrie politique. Le Saint-Empire, qui regroupe mollement les Allemagnes, n'est pas un empire allemand. Germania, Alemania, Teutschland. Le Sturm und Drang contre l’Aufklärung. L'impact limité de la Révolution française à ses débuts. Le rôle de Napoléon [69]

La conscience romantique n'est plus à l'échelle de la Kleinstaaterei germanique. Sens nouveau d'une vocation spirituelle de l'Allemagne, après l'échec de la Révolution, renforcé par l'effondrement prussien de 1806. Napoléon suscite l'Allemagne moderne et nationaliste. Romantisme et union sacrée [74]

Romantisme et classicisme : l’Athenäum et les Propylées. Sources communes : Winckelmann. Goethe en Italie, du Sturm und Drang au classicisme. L'invention de la philologie ; Altertumwissenschaft. Fin du mythe des belles lettres. Le classicisme intègre et maîtrise le Sturm und Drang ; le romantisme, unité supérieure du classicisme et du Sturm und Drang, fonde la spécificité de la culture allemande. Complexité intrinsèque de ce romantisme. Importance décisive de la philosophie, et de l'inspiration religieuse ; ouverture à la transcendance, illuminisme. Eschatologie de la conscience [78]

La Hanse de l’Athenäum (1798-1800), solstice romantique d'Iéna. Le [9] groupe de Heidelberg et l'irradiation culturelle du romantisme. L'appellation « romantique » a été imposée par les adversaires, retraités de l’Aufklärung. Mutation culturelle et mutation politique ; le romantisme associé à l'affirmation de la conscience nationale. Durcissement du romantisme vieillissant, qui vire à droite. Frédéric Guillaume IV, romantique couronné ; Louis II de Bavière [89]

Le romantisme, ferment culturel extra-littéraire, dans les arts et les sciences humaines. L'historiographie du romantisme allemand, depuis Heine et Dilthey, et la constitution d'une école romantique. Générations ou types idéaux. Früthromantik, Hochromantik, Spätromantik. Récurrences romantiques dans la culture germanique postérieur [98]

CHAPITRE II.
DOMAINE BRITANNIQUE [105]

L'Angleterre et la Révolution française. Limites du romantisme anglais : 1798-1824 ou 1789-1832. Arbitraire de ces découpages. Le problème du « préromantisme » anglais. Modeste relief social du romantisme britannique ; poètes asociaux [105]

Sources anglaises du romantisme européen : Shakespeare, Milton. L'école romantique anglaise inventée après coup par les historiens. Byron antiromantique. Le spirit of the age et ses contradictions. Les romancières bourgeoises : Jane Austen. Wuthering Heights, chef-d'œuvre romantique dans l'âge victorien. Peu de centralisation culturelle en Angleterre, peu de support logistique. Les poètes lauréats. Pas de bataille romantique, parce qu'il n'y a pas eu de classicisme. L'Augustan age différent de la culture de Versailles. Pas de dogmatisme culturel. Shaftesbury père fondateur du romantisme britannique. Faible soubassement théorique, philosophique, théologique. Le cas de la Biographia Literaria [110]

Un romantisme en ordre dispersé. Le précédent élisabéthain rend inutile un Sturm und Drang britannique. L'alchimie lyrique du romantisme anglais. Nature et surnature dans les Lyrical Ballads ; une poétique peu politique et peu scientifique. Le romantisme par delà le romantisme : les Préraphaélites, réaction esthétique et morale au triomphe de la civilisation industrielle. John Ruskin, prophète de l'ère post-industrielle, ou plutôt pré-industrielle. La peinture anglaise : Constable, Turner, les peintres préraphaélites. Préraphaélites et Nazaréens. William Morris : arts décoratifs et socialisme spiritualiste [120]

Carlyle, une sagesse de l'énergie fondée en transcendance religieuse. Le mouvement d'Oxford ; Newman et le romantisme [128]

CHAPITRE III.
ROMANTISME FRANÇAIS [131]

Alors que l'Allemagne fait un romantisme de mobilisation, le romantisme français est un romantisme de démobilisation. Le style culturel de la Révolution et de l'Empire est néo-classique, antiromantique. La nationalisation des lettres et des arts. Rationalisme progressiste et nationalisme. Daunou contre le « platonisme germanique ». Jeunesse en uniforme. L'intelligentsia en exil : Chateaubriand, Mme de Staël ; rôle de August Wilhelm Schlegel. De l'Allemagne, initiation au domaine germanique. Le Cours de littérature dramatique de Schlegel [131]

La coupure de 1815. Les enfants du siècle livrés à eux-mêmes ; retour offensif de la subjectivité refoulée. Un romantisme de l'échec ; la vieille génération s'est sacrifiée pour rien. Le premier romantisme, antirévolutionnaire et monarchiste. Formation de la légende napoléonienne avec la Révolution à partir de 1830 ; formation de l'historiographie révolutionnaire [138]

Romantiques et classiques : un débat spécifiquement français dans l'espace mental du collège jésuite, rebaptisé lycée. Jeunes et brillants rhétoriciens. [10] D'où « un romantisme anémié et truqué ». Une scolastique littéraire. Vrai et faux romantisme, avant ou après la chute des Burgraves. Sainte-Beuve et l'école de Bernardin de Saint-Pierre ; attiques et asiatiques. Le rôle de Chateaubriand [143]

La phase ascendante du romantisme. Le romantisme, de la puissance à l'acte. Les vues de Nodier. Succès de la nouvelle école et passage du romantisme de droite à gauche. Libéralisme, protestantisme en littérature. La génération de 1830, mais le roi citoyen n'est pas un roi romantique. Les romantiques arrivés ne sont plus ceux qui étaient partis. Un nouveau romantisme de la présence au réel. L'heure de Joseph Prudhomme et de Biedermeier [150]

Les Jeune France ; les « petits romantiques », romantiques de la révolte et du défi, sont peut-être les plus grands. Gérard de Nerval, l'homme des initiations romantiques, ou le romantisme essentiel. Romantisme pas mort en 1848. Postérités romantiques. Les idéologies romantiques : Lamennais. L'optimisme technologique, socialiste, spiritualiste : Buchez, Leroux, Quinet, Michelet. Le triomphalisme social de 1848 et son échec [156]

DEUXIÈME PARTIE [167]

CHAPITRE I.
VERS UNE ÉPISTÉMOLOGIE DU ROMANTISME [167]

L'analyse des romantismes nationaux ne fournit pas une définition unitaire du Romantisme. Romantisme ou romantismes. L'historien comprend mieux l'histoire que les contemporains, mais il la comprend autrement. Le romantisme n'est pas axiomatisable. Des variétés de l'expérience romantique au projet romantique comme foyer imaginaire [167]

La discontinuité entre les générations. La quête du sens dans le labyrinthe. Pas de système romantique parce que le romantisme ne fut pas un système. Un romantisme du plus ou du moins : les philosophes. Pas de romantique à cent pour cent. Interprétations réductrices : marxismes, freudismes ; biologie lamarckienne ou darwinienne de la culture. La succession des modes culturelles n'obéit pas à une loi de progrès. Restituer un âge mental [170]

CHAPITRE II.
CRÉPUSCULE DES LUMIÈRES [176]

Hamann et Herder contre l'Aufklärung berlinoise. Le reniement de l'entendement. Goethe, juge des lumières françaises vers 1770 : Voltaire, Helvétius, l'Encyclopédie. Sturm und Drang. La réhabilitation de l'imagination productrice est en germe chez Kant ; les limitations du criticisme invitent à l'aventure spéculative. La réaction des Idéologues de Paris [176]

Novalis : la restauration de la foi. Contre la désolation technique. La Révolution française et le désenchantement des lumières. Joseph de Maistre, Sabatier de Castres, Lamennais. Le mal des lumières et le retour au concret. Baader : Naturphilosophie contre la philosophie mathématique. Renan : erreur de substituer la réflexion à la spontanéité [181]

CHAPITRE III.
SCIENTISME, ROMANTISME,
CONFLIT DES INTELLIGIBILITÉS
[189]

Locke sacrifie la métaphysique à l'épistémologie. Le rêve de d'Alembert et le second procès de Galilée. Le romantisme est aussi un modèle épistémologique opposable au modèle positiviste. Le terrorisme physicaliste et sa tradition. Galilée et Pascal. Du pluralisme épistémologique au monothéisme [11] scientiste. La vérité ne fait plus cause commune avec la réalité ; de l'anthropologie à l'entropologie [189]

Le roman, organon de la vérité romantique. Poétique et ontologie. Nouveau roman et mort de l'homme. Le retour de la poétique refoulée chez Bachelard. La connaissance de l'homme irréductible à la connaissance des choses. Éternel retour de l'intellectualisme socratique et des intuitions présocratiques. La révolution galiléenne neutralise le moi, le monde et Dieu. Les Mémoires écrits dans un souterrain et la découverte de la condition humaine [194]

Shaftesbury contre Locke. Conscience condillacienne ou présence au monde. La logique romantique surimposée à la logique aristotélicienne. Cercle vicieux des axiomatiques et échappement libre. Novalis : détruire le principe de contradiction. Vision, illumination ; le baptême du feu. Une intelligibilité explosive. Valéry et Swedenborg. Savoir comme initiation, réintégration, reconnaissance. Une mythique gnostique du savoir. À la recherche de la science perdue [199]

CHAPITRE IV.
LE PROCÈS DE NEWTON [205]

Le procès intenté à Newton par les romantiques marque la fin de l'âge des lumières, inauguré par le procès de Galilée. En s'attaquant à Newton, Goethe se range du côté du romantisme, qui n'est pas une mode littéraire, mais une vision du monde. Vingt ans de recherche préparent la Farbenlehre de 1810 [205]

Les précédents : la théorie de la lumière dans l'Optique de Kepler (1604) ; Le Monde de M. Descartes ou le Traité de la Lumière (1664), la Dioptrique de Descartes (1637) ; la démystification et décoloration mécaniste du réel. L'Optique de Newton (1704) ; l'espace mental de Newton n'est pas un espace vital [207]

Goethe s'attaque résolument à la Bastille newtonienne, devenue un obstacle épistémologique majeur. La Farbenlehre se propose d'explorer le monde de l'œil. L'optique géométrique procède de l'aliénation intellectualiste. Objection de conscience aux réductions mathématiques. La vérité du sensible est une vérité humaine. La voie phénoménologique permet le retour au réel. L'intuition du visible déchiffre la langue de la nature. La couleur vivante et vécue, présence au monde. De la physique mathématique de la couleur à l'anthropologie de la couleur. Le sensible, communion avec la nature vivante [211]

Schopenhauer allié maladroit de Goethe dans le combat contre Newton [221]

L'immortel dîner de 1817 et le toast anti-newtonien de Keats. Le merveilleux newtonien détruit l'arc-en-ciel. Keats, Blake contre l'auteur des Principia et de l'Optique. Le reflux du triomphalisme scientifique : Shelley. La défense de la poésie comme une défense de l'humain. Wordsworth : la poésie contre la science et la technique. Dickens : Les Temps difficiles ; M. Gradgrind, le massacre des innocents ou la fin des illusions. Carlyle contre le siècle de fer de la civilisation industrielle [223]

La superstition des faits. Réquisitoire de Michelet contre l'École Normale. Le jeune Sieyès et la spécificité des sciences de l'homme. Mme de Staël et les universités allemandes. Le dialogue de Saint-Martin et de Garât à l'École Normale de 1795. Sens moral, cœur, contre sensationnisme. La nature ou le monde des signes, un empirisme du spirituel. Les égarements de la science selon Carlyle et Saint-Martin [229]

Misère du positivisme : Stuart Mill, Darwin. Aliénation de l'objectivité. L'épistémologie selon Newman ; le réel et le notionnel, l'assentiment. Michelet : instinct et réflexion [236]

[12]

CHAPITRE V.
ROMANTISME, CLASSICISME [240]

Le classicisme, variable subalterne des lumières. Le paradigme de Versailles, modèle culturel. Frédéric II n'a pas voulu rendre justice à Kant et à Goethe. Le romantisme allemand, réquisitoire contre Versailles et Sans Souci. August Wilhelm Schlegel : le Cours de littérature dramatique (1808) ; le conseiller culturel de Mme de Staël. La culture de Versailles est une culture de classe. Critique de l'universalité de la langue française ; déficience poétique du domaine français. Shakespeare contre Racine ; critique de la tragédie française qui dénature la vie [240]

La tradition classique depuis les philologues d'Alexandrie. L'art poétique et les régents de collège. L'idéal pédagogique des Belles Lettres depuis la Renaissance et le risque d'un blocage culturel. Pour l'école de 1660, les classiques ce sont les Anciens ; mais les Modernes de 1660 sont bientôt canonisés comme classiques, avec l'active collaboration de Voltaire. Le double jeu du retour à l'antique néo-classique [247]

Renouveau de la culture antique en Allemagne ; le classicisme allemand. Les romantiques allemands sont des humanistes ; Propylées et Athenäum. Le romantisme refuse la rhétorique du collège et les contraintes esthétiques. L'antiromantisme de Bouterwek. Anciens et Modernes, classiques et romantiques selon A. W. Schlegel. La modernité contre l'ancien régime culturel [251]

La position de Mme de Staël en 1800 et 1810. Classicisme dissocié de Romantisme comme style de vie et modèle culturel. Schlegel, le romantisme, ère chrétienne des beaux arts en Occident. Disjonction de l'antiquité et de la modernité. Poésie naïve et poésie sentimentale selon Schiller ; le dialogue de Schiller et de Goethe. Extraversion et introversion et leur équilibre [255]

L'apport chrétien à l'anthropologie. Explosion de la forme fermée classique, mélange des genres et abolition des rangs. Progressivité sans limite. Ouverture de l'horizon. La poésie selon le fragment 116 de l’Athenäum et le nouvel espace de la poétique. « Classicisme illimité » et nouvelle frontière. Acte de naissance de la poésie romantique. Une ère de liberté [260]

L'idéalisme magique de Novalis, substitué à la doctrine classique de l'imitation. Märchen, fantastique. Orphisme romantique. Sacralisation de la poésie et restauration ontologique [265]

CHAPITRE VI.
LE PARADIGME CLASSIQUE [268]

Le classicisme défini après coup par les tenants d'une poétique défunte. Étymologies. Sainte-Beuve pour un classicisme de l'excellence généralisée et relativisée. Les arts poétiques des XVIe-XVIIe siècles et le classicisme du XIXe. Coleridge : Anciens et Modernes (1808). Les deux paradigmes : le Panthéon et l'abbaye de Westminster [268]

Le paradigme classique fortement marqué par la culture française. Académisme, conservatisme, réaction ; position défensive dans une guerre civile culturelle. Le modèle idéal des Belles Lettres est un mythe pédagogique. Humanités classiques et siècle d'or français. L'école de Versailles n'a pas la superstition du passé. Sociologie de l'ordre et tradition humaniste [271]

Le retour à l'antique implique une rupture. Philologie contre Belles Lettres. La doctrine classique et le compromis de 1820, préparé par Marontel, Laharpe. Villemain ; le classicisme en position défensive. La montée des périls culturels et le principe d'autorité en littérature. Implication mutuelle des valeurs esthétiques, politiques, religieuses. L'argument du [13] consentement universel. Le dogmatisme de Nisard et la relativisation du goût [275]

Arbitraire du modèle des « saines doctrines ». Le mythe cartésien, dans la doctrine classique. Les postulats du classicisme : nature, raison, bon sens, clarté, universalité. Critique de Mornet. La poétique classique est une axiomatique intellectualiste. Les résistances à l'esprit de géométrie. Nodier : les Contes de Perrault et le fantastique [281]

Espace mental du paradigme versaillais ; absolutisme gallican. Révélation naturelle de la Beauté. A. W. Schlegel : statuaire et pictural. Wœlfflin et le Baroque. Baroque et Romantisme, modes d'échappement à la raison classique. L'inspiration contre l'ordre. Le romantisme est un Baroque en profondeur, selon l'ordre des valeurs. Une mutation totalitaire. Alliance du classicisme et des lumières au XVIIIe siècle. L'académisme comme Ancien Régime culturel [284]

Paradigme classique et paradigme romantique [291]

CHAPITRE VII.
NOUVELLES FRONTIÈRES DE LA CULTURE [292]

Mutation de la culture européenne. La culture européenne n'est pas la juxtaposition de cultures nationales. Imperium romanum, Romania ; Renaissance, goulot d'étranglement. Réformation, Lumières, Révolution. Le romantisme fonde la tradition de l'Europe des nationalités, en rupture de cosmopolitisme [292]

Mythe de la frontière et connaissance des confins. De la littérature aux littératures. Le rôle de Mme de Staël. Universalisme rationnel des lumières et nationalisme français. Le brassage de la Révolution suscite un marché commun culturel. Le rôle des émigrés. De l'Allemagne, bible du romantisme. L'Allemagne méconnue en France [298]

La découverte des Terres Neuves et la dislocation du champ unitaire de la culture. L'Allemagne, nation pilote dans l'internationale romantique. Unité dans l'hétérogénéité. Relativité et démultiplication des cultures et des goûts. Réhabilitation du gothique. Herder et la polyvalence culturelle, contre l'impérialisme classique. Primitivisme et antiquités nationales. Culture populaire [303]

L'espace culturel ne se réduit pas au domaine méditerranéen. Découverte de la pluralité des mondes culturels ; l'Inde, l'Orient. Frédéric Schlegel et l'indianisme. La renaissance orientale, dimension nouvelle du savoir et du regard. Herder : pour une histoire universelle de la culture mondiale [310]

Herder contre Condorcet. Goethe : Weltliteratur. Une nouvelle culture : des Belles Lettres aux humanités modernes. Bouterwek. Le réaménagement de l'espace culturel suscite des résistances. La nouvelle alliance des peuples : Quinet, Michelet. L'enseignement des littératures étrangères : Nodier, Sismondi, Villemain. Les traductions romantiques. Avènement du comparatisme en littérature. Littérature comparée ou littérature générale [315]

CHAPITRE VIII.
SAVOIR [323]

La Science est une entité mythologique. Le gnosticisme de Newton. Newton n'était pas newtonien. L'historiographie des sciences contre l'histoire. Le retour de la tradition astrobiologique refoulée par la révolution mécaniste. Le premier modèle unitaire d'intelligibilité rigoureuse, de l'Antiquité au XVIe siècle. Piété cosmique de Ptolémée. Harmonie de l'âme et du monde. Adhérences ontologiques de la science et de la philosophie antiques [323]

Principes fondamentaux de l'astrobiologie. Les incompréhensions de Festugière. Défense et illustration des sciences occultes contre l'idéologie des [14] lumières ; jour nocturne, nuit diurne. L'illumination contre les lumières. La cosmobiologie, seconde voix de la culture. La connaissance n'a pas changé de lit en 1630. L'astronomie galiléenne ne remplace pas l'astrobiologie. Les persistances de l'intelligibilité cosmomorphique, en chimie, en médecine. Paracelse, van Helmont, les Rose-Croix, Stahl [328]

Le savoir romantique dans la tradition du vitalisme cosmomorphique. Renversement des évidences et primat des indications du dedans. Retour en force de l'illuminisme, de l'occultisme au XVIIIe siècle. Primat de la foi sur la science. Le savoir romantique fait partie de l'histoire des sciences [337]

Le physicien romantique J. W. Ritter. L'épistémologie romantique de Bernardin de Saint-Pierre. Amour et connaissance. Procès de l'aveuglement de la science galiléenne, qui dénature la nature. Antimécanisme. Les harmonies de la nature ; paradigme anthropo-cosmique [339]

Mme de Staël et la Naturphilosophie allemande ; organicisme, esprit merveilleux et esprit géométrique. L'univers ressemble plus à un poème qu'à une machine [346]

Méconnaissance du savoir romantique par les historiens français. Novalis : l'instinct esthétique doit orienter l'esprit scientifique. Nietzsche contre la tartuferie de l'esprit scientifique et la platitude positiviste. Réhabilitation du chaotique, de l'incalculable [348]

La Naturphilosophie selon Henrich Steffens. Urtypus des Totalorganismus. Schelling : intelligibilité unitaire de la nature. « Physique en grand » et cosmobiologie. Novalis : Encyclopédistique. Intégration des connaissances expérimentales : magnétisme, électricité, chimie, calorique, géologie [352]

L'organicisme romantique, nullement négligeable, a influencé profondément le développement des sciences en de nombreux domaines. Carl Schmitt : le romantisme comme occasionalisme subjectif. Ritter : la nature s'harmonise avec l'homme. Sens de la vie selon Carus. Situation du sujet de la connaissance romantique [356]

CHAPITRE IX.
CO-NAISSANCE [361]

Solitude ontologique de Descartes dans son poêle. Dépossession du sujet dans le cosmopolitisme intellectualiste, La conscience romantique vient à un monde déjà là. La prise de conscience romantique est une reprise. Sommeils et réveils. Le savoir romantique ne peut se fermer sur lui-même. Le rêve de Novalis opposé à celui de d'Alembert : Encyclopédie et Bible, Grand Œuvre [361]

L'Anthropo-cosmo-théologie romantique opposée au dualisme cartésien et au positivisme, qui neutralisent le champ épistémologique. Pas de savoir sans position. La conscience n'est pas un centre autonome : Co-naissance. L'évidence cartésienne comme refoulement. Inconscient, obscurum per obscurius. Fusion quasi conjugale de la subjectivité et de l'objectivité. Novalis : philo-Sophie. Sophie indicatrice du chemin vers le centre [364]

Le projet romantique comme vœu de l'absolu, et son échec inévitable. Le romantisme est un piétisme spirituel. Erleben, Erkennen, conversion. Primauté de l'espace du dedans. Lamennais : l'égarement des physiciens. Michelet : le génie, faculté divinatrice ; les deux sexes de l'esprit. Baader : connaissance et sexualité. Le thème épistémologique de l'androgyne [369]

Novalis : la connaissance est rencontre créatrice, divination, voyance. Recréer en soi la nature à l'état naissant. Michelet et la résurrection du passé, approche divinatrice. Évidence et invidence. Le rôle du sens interne et l'unité du sens. Revenir en deçà de la disjonction du dedans et du dehors, du masculin et du féminin, dans une visée eschatologique [374]

De l'idéalisme transcendantal de Fichte à l'idéalisme magique de Novalis. Nostalgie de l'absolu : Heimweh, Sehnsucht. L'esprit se fait monde, le [15] monde se fait esprit. Boehme : imagination, magie. Poièsis, recherche mentale. Psychologie et cosmologie selon Schelling. Un transformisme universel [378]

Communication des consciences et des existences ; co-existence. Solitude et communauté. La rencontre ; espace humain romantique de l'amitié et de l'amour. Intériorité réciproque et participation mutuelle ontologique des existences. Anthropocosmisme de Steffens opposé à l'intellectualisme positiviste [384]

Une pédagogie de l'individualité. Biographie et autobiographie romantiques. Le voyage, détour de soi à soi. Ligne de vie et initiation. La révélation de Jean Paul. Le savoir romantique est une gnose. Le détour allégorique, l'orphisme. Ballanche. L'aveugle comme voyant [390]

Voyage initiatique et Bildungsroman. Meister et Ofterdingen. Exotisme romantique du dehors et du dedans. La recherche du centre comme rituel initiatique [396]

CHAPITRE X.
ÉPISTÉMOLOGIE DE LA TOTALITÉ [400]

Faire le plein de la connaissance. Le savoir romantique ne divise pas pour régner. Le romantisme réagit contre la restriction kantienne de l'intelligibilité. De l'explication à l'implication. L'espace vécu de la présence au monde ; le temps de la remémoration et de l'espérance, opposés à l'espace-temps des lumières cosmopolitiques, champ de manœuvre de l'intellect. Présence totale à la réalité totale [400]

Vérité transpersonnelle, Verstehen aus den Ganzen. La Hanse des poètes. Symphilosophieren. Baader : cogitor ergo sum. Totalitarisme ontologique et incohérence épistémologique. F. Schlegel, Hoffmann, Jean Paul. Le projet biblique de Novalis et de Frédéric Schlegel. Fonder une religion. Bible de l'Humanité, Légende des Siècles, vers le livre total [405]

L'œuvre romantique comme projet inaccompli. Novalis, Coleridge. Les encyclopédies du XIXe siècle : Saint-Simon, Pierre Leroux et Jean Reynaud. Le prophétisme romantique français. L'esprit de totalité. Shelley et les romantiques anglais. Une encyclopédie à plusieurs dimensions. Remonter la pente de la spécialisation. Vers la mythologie nouvelle du savoir absolu. [412]

Les Disciples de Saïs et la recherche de la langue sacrée, sanskrit ontologique. Formel des Universums et équation d'univers (Laplace). Volontarisme fichtéen et gnosticisme des initiations. Savants, poètes et prêtres. Magie et harmonie universelle de Kepler à Ritter [419]

La vérité romantique comme principe d'identité universelle. L'harmonie sert de fondement à l'induction. Amour et reconnaissance de l'homme et du monde. La nature ou la pétrification du sens. L'analogie de la vie substituée à l'analogie de la matière. Schelling : le monisme de l'identité. Nature, esprit visible ; esprit, nature invisible. De l'organicisme dynamique de Herder à la Naturphilosophie de Schelling [421]

CHAPITRE XI.
ORGANISME [427]

Schelling : nature et esprit comme organismes ; régularité et finalité. Le spinozisme de la physique. L'idée d'organisme, archétype de l'intelligibilité. Herder et la tradition cosmobiologique. Les métamorphoses de l'organisme et la morphologie de Goethe. Thème fondamental du rapport au monde romantique. La fin de l'animal machine. Témoignage de Steffens. Connaissance intuitive du Totalorganismus [427]

L'hymne de Goethe à la nature. Goethe et Schelling. Conscience comme Selbsterkenntnis der Vernunft. Baader : système et organisme. Organologie. Bergson et la Naturphilosophie. L'organisme dans la médecine romantique. [16] Görres : organomie. Le concept d'organisme dans les sciences de la culture [431]

L'intelligibilité végétative et le paradigme de l'arbre. Des arbres du paradis aux arbres de Porphyre, Lulle, Descartes. Arborescence de la vérité romantique ; Coleridge, Guérin, Hugo, Lachelier et la parabole de l'arbre. Arbre de la culture et arbre cosmique [435]

Forme mécanique et forme organique selon A. W. Schlegel et Coleridge. Un nouvel art poétique. Germination de l'unité vivante. Du physicalisme galiléen à la biologie romantique. Le bergsonisme de Pierre Leroux. Emboîtement des germes du cosmos. Surabondance du sens : analogie, rapports, symboles. Une herméneutique du monisme organiciste [441]

CHAPITRE XII.
FRAGMENT [447]

Œuvre ouverte et vérité inachevée. Hugo : Océan. Gesamtkunstwerk et fragment. Forma formons et forma formata. Schelling et le système. Les fragments de J. W. Ritter et des Naturphilosophen [447]

Exprimer l'infini dans le fini. Les textes fragmentaires de Novalis. Des Pensées de Pascal aux fragments de l’Athenäum. Les Pensées de Pascal et la pensée de Pascal. Des Présocratiques à Nietzsche [451]

Poétique du fragment. La vie contre l'intellect. Les Stürmer ; Hamann, le penseur au casse-noix. Coups de sonde. Élargissement du genre fragmentaire : aphorismes, lettres, conversation, journal intime. La vérité en miettes. F. Schlegel et Novalis fragmentateurs. Le fragment n'est pas une épave mais un germe. Le cas de Georg Forster [455]

Witz et fragmentarische Genialität. Système et chaos. Le fragment, microcosme miniaturisé de la pensée. Baader : immanence de la pensée à elle-même. Fragmentation de Jean Paul. Sainte-Beuve et les écritures de l'œuvre à l'état naissant [459]

CONCLUSION [465]

Diderot : une oraison funèbre prématurée des mathématiques. Diderot contre d'Alembert. Diderot Naturphilosoph pressent la mutation culturelle du romantisme. Du paradigme mathématique au paradigme biologique. [465]

Conversion épistémologique. Nouvelle interprétation des mathématiques selon Novalis. Néopythagorisme romantique. Une métamathématique ontologique révélatrice des harmonies cosmiques. Les vrais mathématiciens sont des initiés. Jouffroy : la raison n'est pas prisonnière de ses propres lois [466]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 4 juin 2016 18:23
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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