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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Mémoire et personne. Tome second: Dialectique de la mémoire. (1951)
Table des matières


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Georges Gusdorf, Mémoire et personne. Tome second: Dialectique de la mémoire. Paris: Les Presses universitaires de France, 1951, 274 pp. Collection: “Bibliothèque de philosophie contemporaine”. [Autorisation des ayant-droit le 2 février 2013 de diffuser l'oeuvre de l'auteur dans Les Classiques des sciences sociales.]

[557]

Mémoire et personne
Tome second. Dialectique de la mémoire

Table des matières

TOME PREMIER

Chapitre I. — Le sens du présent. [1]

1. Le présent, le passé, l'instant [1]

La mémoire est distance prise par rapport au présent. L'immanence du présent opposée à la transcendance de l'instant.

2. Le présent objectif [6]

 La psychologie expérimentale s'efforce de quantifier, d'étalonner le présent. Les définitions de M. Piéron et leur équivoque. Temps de la personne et temps des choses.

3. Le présent sensori-moteur et intellectuel [17]

 Le schéma dynamique de Bergson et le récit de Janet. Le présent comme exercice et comme tâche. Illimitation de l'actualité personnelle : présence locale, présence totale. Le présent est une forme de la représentation humaine.

4. Le présent vécu [26]

 Nécessité de dépasser la conception intellectualiste. Critique de Janet et de Bergson. Le présent n'est pas une vue de l'esprit, mais toujours un moment d'une histoire. Il exprime une expérience de nos valeurs. Présence et actualité : les rythmes du présent comme rythmes de l'être. Indivision du moi et du monde dans le présent vécu.

Chapitre II. — La mémoire concrète. [51]

1. Le paradoxe de la mémoire comme incantation du passé. [45]

La mémoire est retour du présent comme passé, droit de reprise exercé par l'homme sur le monde. Le souvenir nous donne un passé présent, une actualité de l'inactuel. La mémoire expérience à contretemps.

2. Mémoire affective et mémoire concrète [51]

Évocation sèche et évocation émouvante. Le souvenir n'est pas un simple schéma mnémotechnique, [558] mais la reviviscence du passé. La mémoire « affective » des psychologues est le type même de la mémoire. Exemples. L'évocation plénière du passé. Sa rareté, sa gratuité. La psychologie traditionnelle ne donne pas une interprétation satisfaisante du phénomène. Embarras de Ribot, de Delacroix devant la mémoire affective. La pensée de Ribot : dualité de l'intellectuel et de l'affectif ; primat de la cénesthésie. La mémoire concrète nous renvoie, par delà les déterminations sensori-motrices, à la réalité biologique fondamentale de notre être. Elle est l'essence de la mémoire. Les idées de Louis Weber.

3. La mémoire concrète comme mémoire intégrale [69]

 La composante biologique et la composante intellectuelle dans l'existence humaine. Il n'y a pas de « mémoire affective pure », parce qu'il n'y a pas d'expérience affective « pure ».

7. Mémoire concrète, mémoire abstraite et unité de l'expérience vécue [76]

 La mémoire concrète est résurgence du passé vécu ; la mémoire abstraite dispose du passé désarticulé au service du présent. Mémoire restreinte et désincarnée, ou mémoire incarnée, en expansion. Mémoire organisation selon Fr. Paulhan. Critique. La grive de Chateaubriand. C'est la mémoire qui met en œuvre les souvenirs d'une manière ou d'une autre. Le souvenir, approche renouvelée, prise de conscience de l'événement d'autrefois. Solidarité de l'abstrait et du concret.

5. La mémoire comme affirmation plénière [97]

 Le souvenir en chair et en os, son indétermination. Il est irréductible à l'analyse. Secondarité de la représentation. Les souvenirs irréels selon Janet. Critique de l'interprétation de Janet. Le trouble de la mémoire est un trouble de la personnalité.

6. Le temps retrouvé de Proust comme plénitude du souvenir [107]

 La description de Proust. Le temps retrouvé, souvenir bloc concret, révèle la signification essentielle de la mémoire. Fonction métaphysique du souvenir concret : il démasque une structure personnelle. Son insuffisance objective et sa suffisance subjective. Sa plénitude. La mémoire comme forme de la représentation répond à une intention d'ensemble de la vie personnelle.

[559]

7. L’accomplissement personnel dans la mémoire [131]

 L'invasion de plénitude dans le présent rapprochée du temps retrouvé. L’extase libre selon Hofmannsthal. Le temps retrouvé n'est pas forcément un temps perdu. La mémoire projette sous les espèces de l'antériorité chronologique un désir de justification personnelle. Elle est prophétie de ce que nous sommes.

8. Point de vue de l'objectivisme intellectualiste [141]

Le souvenir comme témoignage objectif sur le temps révolu. La rationalisation de la mémoire selon Alain ; la nécessité géométrique imposée aux souvenirs. La mémoire résorbée dans la raison. Négation de la vérité personnelle. L'intellectualisme assoupli de Brunschvicg et de M. Pradines ne résout pas la question et rend une anthropologie impossible.

9. La conception sociologique de la mémoire [158]

La mémoire fonction du groupe selon Janet. L'arbitrage social selon l'école' sociologique française : Halbwachs, Ch. Blondel, Nogué. Les facteurs non individuels de la mémoire. L'individu dépossédé de sa mémoire. Discussion de cette doctrine. Elle ne concerne que le plus bas degré de la mémoire.

10. Mémoire et subjectivité [182]

Introversion et extra version dans la mémoire. Primat de la première personne. Mémoire autistique morbide selon M. Delay et mémoire concrète. Nébuleuse affective originaire et médiation représentative dans le souvenir. La logique interne de la mémoire est anhistorique. Charge affective du souvenir et refoulement en psychanalyse. Le souvenir concret intervient fréquemment sans s'expliciter toujours.

Chapitre III.
— La mémoire comme expression de la vie personnelle
. [198]

1. Le primat de la personne [198]

Critique des bonnes mémoires. Calculateurs prodiges et savoirs encyclopédiques : mémoires en dehors de la vie. La mémoire à l'opposé de la raison.

2. L'infidélité dans la mémoire et dans l'expérience immédiate [203]

Il n'y a pas de connaissance objective d'une situation. La psychologie du témoignage. L'infidélité objective comme finalité personnelle. Les erreurs de la mémoire ne sont pas le fait de la mémoire.

[560]

3. La vérité du souvenir [211]

L'incomplétude est le régime normal de la mémoire. Le cas de Rousseau : les Confessions. Mémoire et apologétique personnelle. La vérité du souvenir n'est pas dans l'exactitude littérale, mais dans un effort pour rejoindre une essence qui nous échappe.

4. Mémoire et fonction fabulatrice [221]

Le souvenir, chiffre de l'homme passé et présent. Secondarité du donné matériel. La recréation du passé selon M. Fauré-Frémiet. La mémoire inexacte et fidèle. Poésie et vérité. Le romancement de l'expérience.

5. Mémoire et histoire [233]

Les deux points de vue ne s'excluent pas. Il s'agit, dans les deux cas, de prendre la réalité à contre temps. La philosophie rationaliste nie l'histoire comme l'intellectualisme nie la mémoire : Hegel. L'histoire comme conscience de soi : Nietzsche. Subjectivité de l'histoire. Le présent se fait un passé à son image.

6. La mémoire et les lignes de force de la vie personnelle [247]

Le passé, comme contexte intérieur de l'existence. La vie des souvenirs expression de la vie personnelle. Le souvenir accuse une intention de valeur. L'activité de la conscience de soi dans la plasticité des souvenirs. L'idéalisation du souvenir et la vérité de la transfiguration. Toute évocation suppose une mise en perspective. Les souvenirs favoris. Valeur et réalité dans la mémoire.

7. Mémoire, présence, actualité [272]

La mémoire est fonction du présent. Elle obéit à un ordre non pas temporel, mais personnel. L'essence du souvenir est une authenticité de l'homme. Mémoire et passion. Le principe de toute évocation se trouve dans la situation concrète. Normal et pathologique dans l'évocation. Le passé comme projection de l'actualité personnelle.

TOME SECOND

Chapitre IV. — L'oubli. [289]

1. La réalité de l’oubli [289]

Nécessité et salubrité de l'oubli. La notion d'oubli absolu n'a pas de sens. Preuve : la vision panoramique des mourants comme forme limite de l'affirmation de soi. La loi de l'oubli selon Ribot. Critique [561] du positivisme physiologique. On ne peut distinguer en rigueur souvenir et habitude. Ambiguïté de la loi de l'oubli. L'oubli comme indisponibilité du souvenir.

2. La finalité de l'oubli [308]

L'oubli n'est pas une défaillance matérielle, un simple raté de la mémoire. La finalité de l'oubli est la finalité même de la mémoire. L'art d'oublier et le jeu normal de l'oubli. Marie Madeleine et le capitaine Conan. L'oubli comme liquidation du passé inactuel et jugement de valeur négatif.

3. L'oubli anormal [324]

Le partage de l'unité personnelle. Dissociations de l'existence et dédoublements de la personnalité. Les idées de Janet dans l'Automatisme psychologique. Discussion de la théorie périphérique de l'oubli. Ribot : le rôle de la cénesthésie. Signification psychobiologique de l'amnésie comme réaction à la situation personnelle totale. La psychanalyse : l'oubli n'est pas un déficit, mais un parti pris, une fabulation à l'envers.

4. L'oubli dans la vie morale [349]

Le remords comme hypermnésie. Le regret morbide chez les schizophrènes selon M. Minkowski : non pas puissance du passé, mais impuissance du présent. Le remords, raté du temps personnel. Mémoire et examen de conscience. L'expiation, compensation rétroactive ! Le repentir rétablit l’unité personnelle et libère l'avenir ! La mémoire, exercice de notre liberté par rapport au passé. Le pardon, modalité morale de l'oubli, oubli actif et créateur. Pardon des offenses et ressentiment. La bonne mémoire,

5. Les souvenirs d'enfance [375]

 L'oubli de l'enfance et la formation de la personnalité. Insuffisance de l'intellectualisme sociologique de Halbwachs. L'interprétation de Freud. Le souvenir d'enfance réduit aux complexes. La dogmatique freudienne aboutit à nier les souvenirs d'enfance comme tels. En fait, les souvenirs d'enfance consacrent la mise en jeu chez l'enfant des valeurs qui gardent un sens pour l'adulte. Ils jalonnent une continuité personnelle et prophétisent nos accomplissements. Le souvenir d'enfance, répétition existentielle, nous ramène à l'essence de la mémoire.

[562]

Chapitre V.
— Mémoire et transcendance personnelle
. [416]

1. De la mémoire à la métamémoire [416]

 Intelligibilité et objectivité dans le souvenir. Instincts et valeurs dans la condition humaine. Le souvenir comme tradition personnelle. La mémoire est prise de conscience de notre destinée. Elle opère, par rapport à notre temps, le passage de l'actualité de surface à une actualité plus essentielle. La raison du temps personnel se trouve par delà le temps. Le sens de la poésie.

2. La reconnaissance [429]

 La légitimation du souvenir. La reconnaissance, fonction primitive de la vie personnelle, dépasse le cadre de la mémoire. Elle consacre l'insertion du souvenir dans l'existence, la reprise personnelle de l'élément objectif remémoré. Toute connaissance est reconnaissance. Reconnaissance et contact avec la réalité. Les formes de la reconnaissance : reconnaissance sensori-motrice, reconnaissance sociale et intellectuelle, reconnaissance biologique et intuitive. Mais c'est toujours la même unité humaine qui s'affirme. La reconnaissance comme fondement de l'induction dans l'existence. La vocation, la rencontre. La reconnaissance est une conscience intuitive des valeurs. Les troubles de la reconnaissance.

3. Reconnaissance et mémoire [458]

 L'irrégularité de la mémoire corresponde à la marge d'affirmation de la personne. Le souvenir messager ontologique. Primat abusif de l'intelligence discursive. La reconnaissance intuitive passe inaperçue dans la plupart des cas, la reconnaissance de l'objet oblitérant la reconnaissance de soi. La fausse reconnaissance (paramnésie) ou expérience du déjà vécu. Théories de Janet et de Bergson ; critique. Les idées de Freud. La fausse reconnaissance est projection abusive de la reconnaissance en mémoire, reconnaissance vraie camouflée en faux souvenir. La fausse reconnaissance et la vraie : le cas de Proust, Le passage de l'ontologique au chronologique. La connaissance poétique comme reconnaissance.

4. La métaphysique de la mémoire [488]

 Exactitude et vérité dans le souvenir. La vérité du souvenir est une vérité de la personne. Insuffisance de l’intellectualisme freudien. L'essentiel du passé [563] n'est pas dans le passé. La psychologie de la mémoire s'ordonne à une métaphysique. Exemples. La métamémoire chez saint Jean de la Croix. Reconnaissance intérieure et mémoire intellectuelle chez Descartes. La réminiscence platonicienne et la solution par le recours au mythe. La théologie platonisante de saint Augustin fait de la réminiscence une forme de la reconnaissance des valeurs concrètes. À la métaphysique de la reconnaissance s'oppose la métaphysique de la paramnésie : le Retour Éternel chez Nietzsche. Retour du monde et retour à soi, la sagesse du retour. La répétition selon Kierkegaard. Le temps de l'homme est une image de son éternité. Le mystère de la mémoire est celui de l'ambiguïté, dans l'homme, entre le temps et l'éternité.

Conclusion. — Le sens du passé [533]

Le passé et la vie personnelle se trouvent en constante réciprocité d'influence. Le passé n'est pas tout, le passé n'est pas rien. Il affirme pour la personne une certaine manière de se choisir elle-même. La majoration du passé (la nostalgie) et la négation du passé sont deux attitudes également fausses. De même le pragmatisme bergsonien, qui fait du passé un simple outil à la disposition du présent. Cohésion organique du passé et du présent. L'essence du passé se trouve dans ce qui ne passe pas, une explication de l'être personnel. Le passé authentique, c'est le présent et c'est l'avenir. L'intelligibilité du temps personnel est d'ordre transhistorique. Passé et intemporalité.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le mardi 10 mars 2020 20:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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