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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Les Acadiens dans une seconde patrie: la Louisiane. ” Première partie (1962)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Jeanne Grégoire, “ Les Acadiens dans une seconde patrie: la Louisiane ”. (Première partie). Un article publié dans la Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. XV, no 4, mars 1962, pp. 572-593. Montréal: Institut d’histoire de l’Amérique française. [Avec l’autorisation formelle de l’Institut d’histoire de l’Amérique française accordée le 18 octobre 2004.]

Introduction

Les manifestations organisées en 1955, à l'occasion du bicentenaire de la déportation des Acadiens, ont donné lieu à des pèlerinages qui permirent de nouveaux contacts entre les familles de l'ancienne Acadie et celles de Nouvelles Acadies nées au Québec aussi bien qu'aux États-Unis d’Amérique. L'un de ces nouveaux centres, objet de manifestations qu'on pourrait qualifier de spectaculaires, fut celui qui prit naissance au Poste des Atakapas, sur le bayou Tèche, en Louisiane, avec l'arrivée, en 1765, d'un groupe d'exilés désemparés, meurtris par la souffrance et la faim qui trouvèrent dans cette oasis de fraîcheur et de verdure, le «havre de Grâce» désiré, après leur séjour au Maryland. Ils en firent leur patrie d'adoption et entreprirent immédiatement l'érection d'une chapelle dont une partie servit, en 1832, à la construction de l'église actuelle. En briques faites à la main, surmontée de deux clochers, cette église domine la place, devenue un lieu de pèlerinage ethnique annuel pour tous les Acadiens de la région et un lieu de rassemblement lors du passage des pèlerins venus des Maritimes et du Québec en mars 1955. Le pare, les monuments qui s'y trouvent, sans en être une réplique, sont un rappel de ceux qui ont été élevés à Saint-Charles-des-Mines, en Acadie, mieux connu sous le nom de Grand-Pré.

L'église en forme de croix, la croix dont s'orne généreusement chaque fenêtre rappellent la haute croix noire élevée sur la plage d'embarquement à Gaspareau d'où partit un peuple affolé, en 1755, vers une destination inconnue. Un peu en retrait, en arrière de l'église, s'élève un chêne gigantesque au riche feuillage toujours vert, qu'on nomme le «chêne d'Évangéline» et qu'on dit «être du nombre des arbres fameux», et membre de «The Live Oak Association»; il résume la lignée de vieux saules formant une sorte d'arrière-garde au pare de Grand-Pré. Tout près, s'élève le monument commémoratif d'Évangéline, sur le terrain du «vieux cimetière de Saint-Martin, à la mémoire des Acadiens exilés qui arrivèrent en ce lieu en 1765», comme l'indique l'inscription gravée sur un socle solide portant bien assise, une Évangéline pensive, nostalgique, le regard fixé sur un horizon de mystère, tandis que le monument de Grand-Pré montre une Évangéline debout, la tête tournée, pleurant le pays qu'elle vient de quitter. À une distance d'environ un mille, s'étend le pare commémoratif Longfellow où, d'après la légende, se trouve la maison de Gabriel Lajeunesse, convertie en un musée historique, tout comme l'est maintenant l'église de GrandPré.

Telle se trouve aujourd'hui la ville édifiée avec amour et ferveur par un noyau détaché, par la force des circonstances, de l'ancienne Acadie et où, dans ce coin de la Louisiane, un sol riche et plantureux pourvoit à leur subsistance, une Terre Promise quoi, qui répondant à leurs efforts, produit cent pour un puisque ce sol fertile peut donner annuellement jusqu'à quatre récoltes. Outre l'exploitation des ressources naturelles: sel, huile, bois, on y cultive principale-ment la canne à sucre, le riz et le coton, puis on utilise, à divers usages, une mousse espagnole apportée par le vent qui flotte aux branches des chênes et des cyprès formant une abondance de draperies funèbres permanentes à l'ombre desquelles les exilés gagnèrent leur pitance par le travail de leurs bras. Ils puisaient à même la forêt, le bois qui leur servait à la construction de leur masure, au chauffage de leur habitation et à la fabrication de leurs embarca-tions. Ces grands arbres qu'ils abattaient et sectionnaient étaient transportés au moyen de pirogues qu'ils glissaient doucement dans les méandres des bayous, sur les lacs nombreux et dans les eaux du grand fleuve. Ces embarcations leur étaient d'un grand service pour «faire la traversée d'un bord de rivière à l'autre, ou pour y charroyer les provisions des champs, nous disent les Relations des Jésuites (1672-74: 96); elles étaient très populaires et indispen-sables; sur le Mississipi, les pirogues sont en si grand nombre qu'en une seule bourgade on en vit jusqu'à 280 ensemble. Il y en a cependant toujours quantité aux environs des villages».


Retour au texte de l'auteure: Jeanne Grégoire, auteure généalogiste et traductrice Dernière mise à jour de cette page le Samedi 20 novembre 2004 16:48
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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