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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une spiritualité laïque au quotidien. Neuf voies d'accès au spirituel. (2013)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jacques Grand’Maison, [Une spiritualité laïque au quotidien. Neuf voies d'accès au spirituel. Postface de Lucia Ferretti. Montréal: Les Éditions Novalis inc. 2013, 305 pp. Une édition numérique réalisée par Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée du Cégep de Chicoutimi. [Autorisation formelle accordée le 6 mars 2004 au téléphone par M. Jacques Grand’Maison et confirmée par écrit le 15 mars 2004 de diffuser la totalité de ses œuvres : articles et livres. Le 27 avril 2015, l’auteur nous confirmait son autorisation de diffuser ce livre dans Les Classiques des sciences sociales.]

[11]

Une spiritualité laïque au quotidien.
Neuf voies d'accès au spirituel.

Introduction

J'aimerais qu'on voie ce livre comme un témoignage de reconnaissance envers tant de femmes et d'hommes dont ma route a croisé la leur. Ces rencontres venaient souvent d'appels fortuits de la vie, comme on le voit souvent dans l'Évangile, mais aussi, d'une façon plus suivie, de projets et d'engagements altruistes, tantôt sur le terrain séculier (profane], tantôt sur le terrain religieux. Je parle de reconnaissance au sens de gratitude pour ce que j'ai reçu d'elles, d'eux, mais surtout reconnaissance de la richesse de leur expérience et, en particulier, de leur quête spirituelle. Je parlerai aussi, bien sûr, de ma propre expérience, en cherchant à éviter une quelconque apologie narcissique. On pourra lire aussi [12] des réflexions sur l'évolution de l'Église [1] et de la société, sur les rapports entre la culture chrétienne et la culture moderne, sur la spiritualité et la mystique.

Ma démarche privilégiera souvent le langage symbolique et la concrétude du récit, comme dans la Bible et les Évangiles. À tort ou à raison, j'estime que plusieurs productions théologiques ont trop souvent négligé ces deux types de langage qui mettent davantage à profit la riche gamme des sens qui font vivre, penser, agir, aimer et lutter, qu'il s'agisse de notre condition humaine en général ou de l'expérience religieuse en particulier. Cela dit, je ne veux en rien céder à une posture anti-intellectuelle qui a souvent eu cours chez nous et qui a eu un impact particulièrement grave dans l'Église d'ici, désertée massivement par les gens les plus instruits.

Dans ce livre, je n'aborde pas la dimension politique de la société. Cela a été l'objet du livre précédent. Je tiens quand même à souligner que le christianisme devrait être à l'aise avec la séparation de l'Église et de l'État et avec la neutralité de ce dernier et de ses institutions. Une laïcité porteuse d'une base éthique commune s'impose à tous.

[13]

Mais je m'étonne que dans les débats actuels, on ne parle pas de l'exigence démocratique de n'exclure personne ni aucun groupe de la société. Exclure les groupes religieux de la société civile, c'est paver le chemin à l'intégrisme. Et cela concerne tout autre groupe qu'on exclurait. L'espace public doit être celui de tous.

Une spiritualité laïque au quotidien

D'abord, un mot sur le sens de spirituel, puis sur celui de « laïque ».

1. Le spirituel, c'est ce qui vient du plus profond de soi et qui, en même temps, nous dépasse. Risquerai-je la formule « d'en-deçà de soi et d'au-delà de soi » ? Le spirituel, c'est ce qui donne profondeur à notre vie, à nos expériences humaines, à nos convictions et croyances, à nos amours, à notre foi en nous-mêmes, aux autres, à l'avenir - et à Dieu pour ceux qui y croient.

Ne semble-t-il pas que si la référence religieuse recule, la référence spirituelle reste présente ? Cela s'explique par le fait qu'aujourd'hui, plus que jamais, on est continuellement incité à se projeter en dehors de soi, pour n'habiter que la surface. Il en résulte un sentiment souvent diffus, parfois aigu, de vide intérieur. Plusieurs (re)découvrent alors l'importance du spirituel pour se donner des racines intérieures, pour s'habiter, pour aller chercher le meilleur d'eux-mêmes. Il en va de la recherche du spirituel comme du creusage du puits artésien qui sait repérer et harnacher les veines cachées de la terre afin d'étancher nos soifs et de répondre à nos besoins quotidiens, et cela d'une façon inépuisable.

[14]

Le passage récent de la référence religieuse à la référence « spirituelle » me semble venir aussi de la sécularisation, du fait que nos sociétés modernes ne sont plus sacrales comme celles qui nous ont précédés dans la longue histoire humaine. Séculier veut dire dans le monde, avec le monde, pour le monde. Autrefois, on évoquait plutôt le vocable profane, « ce qui est devant le temple », hors du temple. Le spirituel dont je parle est un spirituel incarné, et ses appels viennent de la vie au quotidien. La majorité des enjeux cruciaux d'aujourd'hui, y compris les crises morales, sous-tendent chacun une dramatique spirituelle, si bien qu'à juste titre, l'ésotérisme commence à être perçu comme aliénation de la vie réelle.

Tout cela incite à renforcer mutuellement l'intériorité et l'engagement. Ce souci « séculier » traversera ce livre de part en part.


2. Une spiritualité laïque. Dans cet ouvrage, on retrouvera, en dialogue, les deux sens suivants.

Il y a d'abord la spiritualité des personnes qui poursuivent leur recherche de sens sans aucune référence religieuse. Je chercherai à montrer comment dans les rapports avec la nature, aux valeurs, au silence, à la conscience, etc., il y a de précieux chemins pour permettre à tous d'être partie prenante d'un nouvel humanisme spirituel, avec ce pari qu'un fond mystique émerge dans l'âme contemporaine. Mais je retiens surtout ce que j'appelle le « spirituel au quotidien ».

À ce niveau très existentiel, j'ai en tête, entre autres choses, de rejoindre mes frères chrétiens de ma génération qui s'inquiètent de n'avoir apparemment pas réussi à transmettre leur [15] foi chrétienne à leurs enfants et petits-enfants. Plusieurs de ces derniers vivent des valeurs humaines et spirituelles inestimables en soi, et pour certaines, en profonde affinité avec le côté profondément humaniste de Jésus de Nazareth. J'ai même connu des aînés chrétiens qui ont tiré de leurs enfants une foi chrétienne plus laïque, en affinité avec la culture moderne. Cette dernière remarque introduit très bien le deuxième sens de la référence laïque.

Dans l'Église catholique, on appelle « clercs » les personnes ordonnées au service ministériel, et « religieux » celles qui se sont engagées à vivre en communauté dans la pratique de la pauvreté, de la chasteté et de l'obéissance. Ces personnes ne sont pas des « laïques ». Ceux-ci sont tous les autres, soit l'immense majorité, qui sont les baptisés « séculiers » qui vivent immergés dans le monde qu'on appelait jadis « profane ». Pendant des siècles, et cela inclut les trois premiers siècles et demi du catholicisme québécois, la chrétienté a été cléricale. Sa référence principale était le clergé et, dans une moindre mesure, les religieux, qui avaient tous « la vocation », comme on disait alors. Pour cette raison, la spiritualité proposée aux laïques a été une sorte de succédané de la spiritualité monastique et religieuse faite de pratiques comme la fréquentation des sacrements, les lectures spirituelles, l'oraison, éventuellement les différentes dévotions, etc.

Dans ma jeunesse, j'ai vécu le passage de cette chrétienté cléricale vers l'amorce d'une Église où les laïques seraient plus autonomes. À cette époque, je faisais partie des mouvements d'Action catholique où se développaient une sensibilité, une conscience, un esprit laïcs qui se démarquaient du « tout religieux » enroulé sur  [16] lui-même  qui s'imposait entièrement à la vie collective et personnelle. Notre spiritualité était du même ordre. En Action catholique, c'est à partir de notre socle laïc que nous cherchions à nous libérer du carcan clérical et religieux et à nous donner une spiritualité. Nous opposions une autre pensée chrétienne, une spiritualité des réalités terrestres, que j'appelle ici une spiritualité du quotidien et au quotidien, celle d'un laïcat identifiable comme tel et surtout d'un primat de la conscience et de son discernement spirituel.

Certains critiques d'aujourd'hui dans l'Église remettent en cause la différenciation clercs-laïques. Nous serions tous plutôt et uniquement des baptisés. Ils ajoutent que la différence entre le sacré et le profane est dépassée. Une telle position bloque l'intelligence du passage historique du christianisme d'ici où le « profane » spécifique était noyé dans le tout religieux, dans les eaux de l'Église mère.

Un des lieux laïcs spécifiques est bien celui de la parentalité. Les parents chrétiens y trouvent leur terrain propre d'expérience, de sujet humain entier, responsable, libre, interprète et décideur. Autant de valeurs devenues majeures dans le monde moderne. Quand, en 1968, l'institution ecclésiale a refusé de reconnaître ce primat du discernement spirituel des laïcs mariés et parents à propos de la parentalité responsable et des moyens artificiels de contraception, l'effet a été dévastateur. Ce fut une des causes principales, je dirais la plus importante, de la désertion massive de la majorité des catholiques des pays développés. Ce drame déborde la question de la morale conjugale. Il s'agit d'un [17] aveuglement ecclésial face aux requêtes d'une condition laïque chrétienne, qui est un des traits les plus marquants du christianisme du XXe siècle.

Dire, comme certains théologiens ou pasteurs, que la distinction clercs-laïques est dépassée ou que la référence laïque est secondaire, c'est passer tout autant à côté de la situation de l'Église actuelle que de celle de notre société de plus en plus laïque.

Ceci dit, je me suis rendu compte durant l'écriture de ce livre qu'il serait difficile pour le lecteur de distinguer toujours clairement quand je parle de « laïc » pour désigner l'humaniste non religieux, agnostique ou athée et quand je parle de « laïque » au sens des chrétiens et chrétiennes qui ne sont ni clercs, ni religieux au sein de l'Église. Pour cette raison, je parlerai généralement des « humanistes » à propos des premiers et des « croyants » pour désigner les seconds, tout en restant convaincu que les humanistes croient en quelque chose et que les croyants devraient, bien sûr, être humanistes. J'espère que les lecteurs se familiariseront rapidement avec cette distinction et qu'elle restera claire dans leur esprit jusqu'à la fin de la lecture.

Ce que ce livre peut apporter d'original, ce sont des possibilités de convergences spirituelles entre les deux sens du mot « laïc » que je viens d'évoquer. Dans l'histoire occidentale, ces deux courants laïques n'ont cessé de dialoguer, de se confronter, de s'inter-influencer. On le verra, par exemple, en prenant connaissance des réflexions sur la spiritualité d'André Comte-Sponville et de Luc Ferry, tous deux athées.

[18]

Je pense que plusieurs changements historiques et défis actuels incitent le christianisme à de profondes réinterprétations critiques de lui-même jusque dans ses sources bibliques et évangéliques. Par exemple, les enjeux environnementaux qui menacent la survie même de l'humanité invitent à redonner aux mystères de la création et de l'incarnation une importance nouvelle susceptible de projeter une lumière originale aussi bien sur la révélation que sur la condition humaine. Je dis réinterprétation critique du fait que depuis quatre siècles, aussi bien en catholicisme qu'en protestantisme, on a trop pensé le salut à partir du péché originel, au point de véhiculer souterrainement une conception très négative et pessimiste de la condition humaine - comme si face à la dramatique indéniable du mal, on sous-estimait le vis-à-vis plus fort que sont les mains amoureuses de Dieu (la grâce originelle] et aussi la portée de cette révélation : « Et Dieu vit que cela était bon. » Le concile Vatican II a opéré un heureux déplacement vers l'être humain créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, capable d'alliance avec Lui, alliance offerte gracieusement à sa liberté.

Bien sûr, les croyants de la Bible ont pensé longtemps que la terre était comme un radeau toujours menacé de virer à l'envers. Ils entretenaient un rapport de nécessité avec un Dieu qui le maintiendrait à flot. Puis, les croyants ont vécu un tournant majeur lorsqu'ils se sont rendu compte que le monde se tenait par lui-même et que l'être humain était un sujet entier, conscient, libre, responsable, interprète, décideur, debout dans la vie et dans la foi, et capable d'engager sa propre histoire. Bref, ils ont découvert, ou redécouvert, un Dieu qui, en son envoyé, Jésus de Nazareth [19] fait Christ et Seigneur, s'aventurait compagnon de notre propre aventure. Cette interprétation met en cause tout système religieux figé, tout défini à l'avance : le dogmatisme, le déni de la conscience libre, le moralisme manichéen, le pouvoir religieux absolu.

Mais il y a un autre vis-à-vis critique, à savoir le phénomène historique récent d'un nombre croissant de contemporains qui veulent aller au bout de leur humanité sans religion et sans Dieu tout en étant en prise sur des profondeurs morales et spirituelles de grande qualité.

Dans ma vie, ma route a souvent croisé celle d'agnostiques et d'athées qui étaient de très beaux et bons êtres humains. Ils m'ont parfois amené à me libérer de mes fausses images et conceptions de Dieu. Certains m'ont même conduit à dépasser mes propres critiques de mon passé chrétien, si bien que j'ai fini par penser que leur posture pouvait être aussi plausible que la mienne. C'est ce que fait très bien l'ouvrage du philosophe athée, André Comte-Sponville, L'esprit de l'athéisme. L'auteur y déploie un humanisme et une spiritualité sans Dieu. Voyons un extrait de son avant-propos.

Le retour de la religion a pris, ces dernières années, une dimension spectaculaire, parfois inquiétante. On pense d'abord aux pays musulmans. Mais tout indique que l'Occident, dans des formes certes différentes, n'est pas à l'abri du phénomène. Retour de la spiritualité ? On ne pourrait que s'en féliciter. Retour de la foi ? Ce ne serait pas un problème. Mais si le dogmatisme revient avec, trop souvent, [20] et l'obscurantisme, et l'intégrisme, et le fanatisme parfois, on aurait tort de leur abandonner le terrain. Le combat pour les Lumières continue, il a rarement été aussi urgent, et c'est un combat pour la liberté.

Un combat contre la religion ? Ce serait se tromper d'adversaire. Mais pour la tolérance, pour la laïcité, pour la liberté de croyance et d'incroyance. L'esprit n'appartient à personne. La liberté non plus.

J'ai été élevé dans le christianisme. Je n'en garde ni amertume ni colère, bien au contraire. Je dois à cette religion, donc aussi à cette Église (en l'occurrence la catholique], une part essentielle de ce que je suis, ou de ce que j'essaie d'être. Ma morale, depuis mes années pieuses, n'a guère changé. Ma sensibilité non plus. Même ma façon d'être athée reste marquée par cette foi de mon enfance et de mon adolescence. Pourquoi devrais-je en avoir honte ? Pourquoi devrais-je, même, m'en étonner ? C'est mon histoire, ou plutôt c'est la nôtre. Que serait l'Occident sans le christianisme ? Que serait le monde sans ses dieux ? Être athée, ce n'est pas une raison pour être amnésique. L'humanité est une : la religion en fait partie, l'irréligion aussi, et ni l'une ni l'autre n'y suffisent [2].

[21]

Et l'auteur ajoute : « Force nous est de constater qu'on ne connaît pas de grande civilisation sans mythes, sans rites, sans sacré, sans croyances en certaines forces invisibles ou surnaturelles, bref, sans religion » (p. 24).

Comte-Sponville est loin d'un certain athéisme de salon culturellement ignare des trésors spécifiquement amassés par l'âme humaine religieuse tout au long de l'histoire.

Cela dit, je me permets de rappeler que dans Société laïque et christianisme, j'ai montré qu'il y a entre les deux des filiations communes et des accointances dans l'histoire occidentale [3].

Voilà qui invite à ne pas céder aux oppositions simplistes. Cette parenté avec nous, chrétiens, est bien marquée dans la pensée de Comte-Sponville, particulièrement au chapitre de la spiritualité. Il fait sien ce propos que Spinoza appelle l'Esprit du Christ : « La justice et la charité sont toute la loi et il n'est d'autre sagesse que d'aimer, ni d'autre vertu, pour un esprit libre, de bien faire et se tenir en joie [4]. » Faudrait-il pour être athée, dit-il, ne pas percevoir la grandeur de ce message là ?

[22]

Avec finesse, Comte-Sponville souligne que croyants et incroyants ne sont ici séparés que par ce que nous ignorons. Bien sûr, cela n'annule pas nos désaccords, mais en relativise la portée. Selon lui, on peut se passer de religion, mais pas de communion, ni de fidélité, ni d'amour. Paix à tous, croyants et incroyants !

On peut évoquer ici le Bon Samaritain dans l'Évangile. Il n'est pas juif, il n'est pas chrétien. On ne sait rien de sa foi, ni de son rapport à la mort. Simplement, il est le prochain de son prochain. Il fait preuve de compassion ou de charité. Et c'est lui, non un personnage religieux, prêtre ou lévite, que Jésus donne expressément en modèle. C'est sur ce terrain laïque que nous, chrétiens, pouvons faire un sacré bon bout de chemin avec des gens non religieux. Je vis cela depuis un bon moment. Sans cet ancrage laïc, les gens d'Église et l'Église elle-même se constituent inconsciemment en secte religieuse, hors du pays réel.

Il m'arrive de penser que la santé de l'Église, c'est le monde. Elle doit apprendre à aller rejoindre l'Esprit Saint qui l'y précède et y est à l'œuvre. Dans l'histoire, à chaque fois que l'Église s'est enroulée sur elle-même, l'Esprit du Christ a émigré dans les nouvelles conditions de vie. D'où ma visée d'une spiritualité au quotidien dans la mouvance du monde réel.

Ce livre offre à la réflexion neuf voies d'accès au spirituel, praticables aussi bien par les esprits séculiers que par les esprits religieux. Sur ces voies, tous peuvent marcher ensemble en dialogue, en fraternité humaine et en solidarité. Si certaines d'entre elles sont décrites d'une manière plutôt réflexive, je recours pour d'autres davantage à la sensibilité et à l'émotion : il y est question [23] d'âme, de saisons, d'eau, de puits et de jardin, et la parole s'y fait image, symbole et poésie. Ailleurs, la parole est largement celle d'autres personnes : ce sont des textes où quelqu'un d'autre dit ou illustre mon propos mieux que je pourrais le faire, ou encore où le témoignage personnel se fait irremplaçable.

Ce sera à chacun de vous lectrice, lecteur, d'écrire ensuite votre propre page.

[24]



[1] Quand j'écris « l'Église » dans ce livre, je pense à mon Église, l'Église catholique, qui a été et demeure la référence religieuse la plus importante au Québec. Mais en réalité, mon propos concerne tous les chrétiens, tous les disciples de Jésus qui se réfèrent à l'Évangile, quelle que soit leur appartenance confessionnelle.

[2] Comte-Sponville, A. L'esprit de l'athéisme, Paris, Albin Michel, 2006, p. 9-10.

[3] Face aux nouvelles formes de religiosité, face aux aliénations ésotériques hors du réel, face aux intégrismes religieux ou laïque, Comte-Sponville aime mieux approfondir la tradition qui est la nôtre - celle de Socrate, celle de Jésus, celle aussi d'Épicure et de Spinoza, de Montaigne et de Kant, et « voir, puisque tel est mon chemin, où elle peut conduire un athée. C'est ce qui m'autorise à m'adresser plus particulièrement aux chrétiens (c'est ma famille, puisqu'elle l'a été, c'est mon histoire puisqu'elle continue [...] une grande partie des Évangiles continue de valoir]. À la limite presque tout m'y apparaît vrai, sauf le Bon Dieu » (p. 74-75].

[4] Ibid., p. 44.



Retour au texte de l'auteur: Jacques Grand'Maison, sociologue québécois (1931 - ) Dernière mise à jour de cette page le dimanche 20 septembre 2015 15:17
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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