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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Réenchanter la vie. Tome I. Essai sur le discernement spirituel. (2002)
En guise d'exergue


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Jacques Grand’Maison, Réenchanter la vie. Tome I. Essai sur le discernement spirituel. Montréal: Les Éditions Fides, 2002, 287 pp. Une édition numérique réalisée par Gemma Paquet, bénévole, professeure de soins infirmiers retraitée du Cégep de Chicoutimi. [Le 15 mars 2004, M. Jacques Grand'maison me confirmait, dans une lettre manuscrite qu'il m'adressait, son autorisation de diffuser la totalité de ses oeuvres dans Les Classiques des sciences sociales.]


[7]

En guise d'exergue


En guise d’exergue


Comme une bougie à la table d'un repas chaleureux

Il y a de ces moments de grâce dans la vie
qui touchent les fibres les plus sensibles de notre cœur Rencontre d'être à être.
Voix, regards et sourires
qui viennent du fond de l'âme.
Rires et pleurs qui s'enlacent
et se consolent.
Avec des silences réconfortants.
Chimie d'intimité et d'altérité,
de chair et d'esprit, de pain et de vin.
Renouement avec les profondeurs spirituelles
de notre humanité.
Et parfois d`indicibles sortilèges
et d'ineffables envoûtements.
Un je-ne-sais-quoi de transcendant,
de mystique, d'inconditionnel, de gratuit.
Comme l'ami qui sait tout de toi
et qui t'aime quand même.

[8]
Pareils moments ressemblent au tête-à-tête,
à la chandelle d'une table où l'on partage
le plus secret de soi, tout autant que
la saveur d'un bon petit plat.
Dans le clair-obscur d'un soir intime,
quelque part, hors des froides habitudes,
dans un coin de paix,
de tendresse et de silence,
il n'y a là que la petite flamme d'une bougie
qui fait danser la prunelle de nos yeux
et chanter la joie intérieure de nos âmes.
Il arrive que Dieu parle à notre cœur
de la même façon; comme seule lumière
cette flamme vacillante de notre foi,
vacillante au moindre souffle de nos haleines
qui se croisent,
vacillante, mais tenace et brûlante,
juste ce qu'il faut pour suggérer le mystère
de nos âmes dans le feu d'un regard.

Si peu et pourtant un je-ne-sais-quoi
de profonde vérité et d'affectueux attachement,
un accord intérieur,
une rencontre d’âmes,
un frémissement de la fibre la plus intime
de nos corps, de nos visages, de nos mains,
une présence à son propre mystère,
à celui de l'autre.

Car ce n'est pas en pleine lumière,
mais au bord de l'ombre que les rayons de la bougie
illuminent nos secrets.
Silence, réserve, respect de l'autre,
humaine chaleur dans l'amitié et l'amour vrais.
Symbole de Dieu qui nous aime en retrait,
qui se consume avec la cire de notre vie
qui passe pour nous révéler un feu qui demeure.
[9]

Un pacte d'amitié incassable.
Oui, chair fragile de notre vie,
semblable à la cire qui se consume à un feu
toujours prêt à faire reflamber notre indicible mystère,
celui de nos amours,
celui de la fidélité de Dieu.
Feu de joie et de peine,
feu de rires et de larmes,
feu de rudes passions et de douces tendresses.
Foyer intime de nos liens, de nos connivences,
de nos complicités, de nos confidences,
en amour comme en amitié.

Lentement, la chandelle s'abaisse
comme l'or d'un crépuscule,
juste le temps qu'il faut pour retrouver
et son cœur et son âme,
dans ce tête-à-tête unique, irremplaçable,
si modeste, si proche
et pourtant hanté comme la mer
par des choses lointaines et majeures.

Il y a des rencontres comme celles-là
qui sont comme la plus ardente, la plus belle prière,
où même la coulée de cire qui se resolidifie,
nous parle d'un dessein de Dieu où rien ne se perd.

Mais Seigneur, tu le sais,
nos vies, nos amours sont des bougies
qui se consument irrémédiablement,
remuées par le souffle du temps,
et dont la flamme oscille
entre l'obscurcissement et la clarté qui la ranime,
entre mèche noircie et lueur d'or,
tantôt bleue, tantôt orangée.
Et nous voilà sur cette ligne de crête
où confinent le temps et l'éternité,
[10]
la chair et l'esprit, le destin et la liberté.
Flambée de l'angoisse la plus intérieure
qui cache sous sa cendre
une braise de certitude mystérieuse.
Tu es là.
Certitude de soi, de l'autre, de toi, Seigneur,
et tout au bout,
quand la bougie s'éteint,
la dernière flamme répand plus de clarté
que celle qui se consume doucement.

Comme la nature, au sortir de l'été,
qui livre, à pleins feux, toutes ses couleurs,
avant l'hiver des grands dénuements.
Nous sommes, Seigneur, de ton feu
qui ne meurt pas,
comme ces amitiés indéfectibles
qui résistent à l'usure du temps
au creux d'une même foi.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le samedi 14 janvier 2012 13:58
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie retraité du Cégep de Chicoutimi.
 



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