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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

CES VALEURS DONT ON PARLE SI PEU. Essai sur l’état des mœurs au Québec. (2015)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Jacques Grand’Maison, CES VALEURS DONT ON PARLE SI PEU. Essai sur l’état des mœurs au Québec. Les Éditions Carte blanche — Jacques Grand’Maison, 2015, 131 pp. [Autorisation formelle accordée par l'auteur le 15 mars 2004].

[9]

Ces valeurs dont on parle si peu.
Essai sur l’état des mœurs au Québec.

Avant-propos

À QUOI  BON LA PETITE MERVEILLE du téléphone intelligent, si l'intelligence tout court est superficielle ?

De même, à quoi bon la ville intelligente et le précieux GPS, s'il y manque une petite boussole intérieure pour bien orienter le sens de sa vie ?

À quoi bon les manuels de déontologie, si la conscience morale est étouffée, sinon assourdie ?

À quoi bon ta condition citoyenne, si tu renvoies toutes les responsabilités aux autres et au gouvernement ?

À quoi bon ta religion ou ton athéisme, si ta vie réelle n'a pas de profondeur d'âme ?

Je me pose ces questions pour aller au-delà de nos désespoirs actuels et tâcher de concilier nos meilleures traditions culturelles avec les valeurs inspirantes de la modernité. Ce qui implique de rudes débats à la mesure des enjeux cruciaux d'aujourd'hui. Avec de nouvelles solidarités et de plus durables engagements.

Dans ce livre, je me propose d'explorer l'évolution des mœurs dans l'histoire récente, y compris les courants souterrains, trop souvent méconnus sinon [8] refoulés. J'utilise la métaphore de l'humus qui régénère la vie, de l'humus humain capable d'aller chercher au fond de soi des forces, du sens et de la confiance qu'on ne soupçonnait pas posséder ; un peu comme les bouillons de culture et leur créativité au plan collectif.

Qu'arrive-t-il quand l'humus se détériore, se dégrade ou même se meurt ? Cela peut se produire dans nos mœurs humaines.

Ma démarche vise à dégager des dynamiques de sens, de rebondissement, de relances d'espoir et de foi. C'est une démarche qui renvoie le lecteur à sa propre expérience et au dialogue nécessaire pour déboucher sur le nouvel humanisme à bâtir.

Dans un deuxième temps, je vais emprunter un autre chemin pour aller plus loin. Parmi les lieux révélateurs de l'évolution de la société et de ses mœurs, il y a la famille et son parcours historique, le passage de la famille traditionnelle à la famille moderne, et ses différents types. Il y a beaucoup d'interrelations et d'interactions entre le « micro » familial et le « macro » sociétal, ce que les analystes culturels sociaux et politiques prennent trop peu en compte.

La culture dominante de l'audiovisuel se prête mal à tout ce qui est linéaire. D'où la présentation qui va suivre de toutes les valeurs traitées dans ce livre, pour y aller d'abord au choix du lecteur, un peu comme le laisse entendre la métaphore de l'écrivain André Gide, [9] qui dit : « Les abeilles vont butiner çà et là avant de thésauriser le miel. »

En guise d'entrée en matière, je voudrais faire miens ces ravissants propos d'un arrière-petit-neveu qui disait à sa mère : « Moi, quand je serai grand, je veux être un père sévère et un papa super gentil. »

Des valeurs et des repères
dont on ne parle pas ou si peu


  • Le sens de la limite contre le culte des extrêmes et les nouveaux mythes de l'illimité. Pourquoi sombrons-nous si souvent dans la démesure ?
  • Le jugement. « Tout le monde se plaint de sa mémoire et personne de son jugement. » (La Rochefoucauld)
  • L'autorité. On parle beaucoup des abus de l'autorité d'autrefois. Mais qu'en est-il de l'autorité aujourd'hui ?
  • L'éducation comme une valeur en elle-même et non seulement comme moyen
  • Les valeurs de durée sont nécessaires et précieuses dans une société où tout se joue à très court terme dans la plupart des domaines.
  • L'appartenance. Il n'y a pas de développement durable sans engagement durable ni d'engagement durable sans appartenance durable.

[10]

  • Le degré d'humanité d'une société se révèle surtout par le traitement de ses « tiers », à savoir les enfants, les pauvres, les malades, les immigrés, ceux qui n'ont que leur humanité à mettre dans la balance.
  • La profondeur. Lorsqu'il s'agit de spiritualité, les 'médias et les divertissements permanents rendent trop souvent impossible le recueillement et la vie intérieure.
  • Les rites de deuil. Ceux-ci sont porteurs du sens communautaire de la mort humaine et de ses adieux. Les débats autour de l'aide médicale à mourir n'en ont pas dit un seul mot.
  • Le testament spirituel. Un testament est plus qu'un legs de biens matériels ou d'argent. Ce qui est le plus précieux pour les générations qui nous suivent, ce sont nos valeurs et nos convictions les plus profondes.
  • La foi. Tout tourne autour de l'avoir, du pouvoir et du savoir, mais qu'en est-il du croire, souvent objet de tabou ? Beaucoup de gens se vantent de ne plus croire en rien, mais étrangement, plusieurs sont prêts à croire en n'importe quoi.
  • À propos des vieilles valeurs telles la pudeur, l'âme et la vocation
  • L'état des mœurs à travers la famille

[11]

  • L'humanisme. Le spirituel aujourd'hui prend une ampleur qui déborde les murs des églises, des mosquées ou des synagogues pour envahir même les esprits les plus séculiers. C'est le respect face à ce que l'être humain a de sacré, d'indéfinissable et de transcendant.

[12]



Retour au texte de l'auteur: Jacques Grand'Maison, sociologue québécois (1931 - ) Dernière mise à jour de cette page le vendredi 18 mars 2016 14:50
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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