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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir des échanges de courrier entre Jean-Luc Gouin et Michel Onfray, “HEGEL EN DÉBAT. Monodialogue transatlantique en trois temps. (Michel Onfray — Jean-Luc Gouin.” (2009-2010). Échange de courrier électronique des 24 et 26 décembre 2008 et 5 janvier 2009. [Autorisation accordée par J.-L. Gouin le 4 février 2010 de diffuser ce texte dans Les Classiques des sciences sociales.]

HEGEL EN DÉBAT

– Onfray - Gouin :
Monodialogue transatlantique en trois temps –



Échanges disponibles sur le site: Chaire UNESCO d'études des fondements philosophiques de la justice et de la société démocratique.




M. Michel Onfray
Université Populaire de Caen
Caen, France


       Bonjour, M. Onfray,


« C’est un but absolu de la raison de faire de la liberté une réalité effective. »
Hegel, Principes de la philosophie du droit (§ 258)


Re : Le sérieux libre de l’esprit de sérieux (à propos du philosophe Hegel)


Je me présente : Jean-Luc Gouin, un Québécois de formation philosophique de la même génération que vous.

Je connais bien votre travail, et ce depuis déjà quelques décennies (cela dit sans vouloir vous/nous vieillir indûment). Et je dois admettre d’emblée que je me vois tout particulièrement interpellé par la démarche que vous poursuivez par le biais de l’Université populaire de Caen, que vous avez fondée.

Ce Caen incidemment, en Calvados, dont je connais surtout (mis à part celui issu de l’imaginaire du regretté Devos, bien assurément) l’émouvant et fabuleux Mémorial. Deux jours entiers ne m’avaient pas suffi, il y a maintenant quelques années, pour y boire toute l’information disponible. Sans compter les longues minutes de recueillement auxquelles celle-ci prédispose pour ainsi dire fatalement.

Interpellé, disais-je. D’abord par le concours du canal cybernéen de France Culture, ensuite par le truchement des enregistrements de vos conférences sur supports numériques.

Votre approche est sympathique, conviviale, originale (auteurs et thèmes peu abordés, le plus souvent, par l’Institution traditionnelle) et, last but not least, stimulante intellectuellement. En outre, à la faveur de chacune de vos interventions vous parvenez à recueillir puis exposer en un temps record (concentré) une somme toujours impressionnante à la fois d’informations et de réflexions.

Je salue donc avec enthousiasme, et la qualité de votre entreprise consacrée au savoir philosophique, et à sa diffusion la plus large qui soit auprès d’un vaste public.

À vrai dire, je ne vous opposerais qu’une réserve « sérieuse ». Elle fait référence – lorsque vous en parlez (tantôt allusivement tantôt de plain-pied, c’est selon) – à votre « compréhension » du philosophe Hegel. Sur ce point en effet, il me faut bien l’avouer, et je le regrette vivement, j’éprouve grande difficulté à retrouver dans vos propos le Hegel que, pour ma part, je fréquente pour ainsi dire intimement depuis de nombreuses années.

La « différence » quant à l’interprétation – voire quant à la compréhension même – d’une pensée philosophique ne constitue pas un mal en soi. Bien sûr. Loin s’en faut. Hormis qu’il s’agisse de ce que l’on pourrait rapprocher d’une forme de mésin­terprétation, désinformation a fortiori. Or si je ne partage pas systéma­tiquement, à chaque fois, vos vues sur tel auteur ou telle problématique, reste que dans ces cas spécifiques (d’autant plus que déjà au départ, en dépit de ma formation, et je m’en confesse avec candeur, je connais peu ou mal nombre des thèmes que vous abordez), vous parvenez toujours, tout de même, et en revanche, à interroger et/ou bousculer mes positions personnelles concernant ces mêmes champs d’analyse. C’est dire, n’est-ce pas, combien je me félicite (et vous du même souffle) de ne pas perdre mon temps avec vous.

Concernant Hegel, toutefois, c’est un tout autre phénomène qui se produit. J’ai beau chercher, élasticiser au possible, même, ma lecture de ce philosophe, et empreint de la plus authentique bonne foi dont je puis faire preuve, qui plus est, il n’y a rien à faire : quand vous discourez de l’auteur de la Phénoménologie de l’Esprit, M. Onfray, j’ai à chaque fois l’impression que vous ne parlez pas du tout du Herr Professor que je lis scrupuleusement depuis plus de vingt-cinq ans.

Alors devant cette situation j’ai pensé, tout modestement, établir un chemin de traverse entre vous et moi. D’où l’acheminement à votre attention d’un article de mon cru qui tente de « ramasser » en une trentaine de pages ce que je pense constituer les ancrages nodaux de la saisie proprement hégélienne du réel. Or ce lisant, je veux le croire, vous constaterez que cette pensée donne en dernière analyse moins sur un formalisme stérilisant (et moins encore sur une apologie de l’État, disons, broyeur de l’individu) que sur un univers susceptible d’irriguer aussi bien l’imagerie d’un Claude Lelouch que la méditation d’un Martin Heidegger...

Aussi je me permets, M. Onfray, sans plus tarder mais sans outrecuidance aucune non plus, d’insérer sous fichier annexé le document Word de ce texte à paraître bientôt dans les Archiv für Rechts- und Sozialphilosophie. Je ne vous cacherai pas, pour les raisons dites, que vous m’avez souvent accompagné sans le savoir à la faveur de la rédaction de cette étude. C’est du reste sans doute ce qui explique que je vous la soumets dès maintenant, avant même qu’elle ne soit rendue publique. Je ne pouvais en effet me résoudre à laisser couler paresseusement les mois avant de vous informer de sa publication.

J’espère que cette démarche peu orthodoxe ne vous froissera d’aucune manière. Et que bien au contraire vous prendrez de la sorte un certain intérêt à re‑fléchir votre connaissance de ce philosophe, il faut bien le dire, peu commode. Quitte ensuite à demeurer sur vos positions si je devais ne pas être parvenu à vous convaincre de la réalité d’un autre Hegel.

Très amicalement à vous, Michel Onfray,

Jean-Luc Gouin
Un homme de mots baroudant actuellement
entre Québec, Paris et Tunis, ce 24 décembre 2008




Courriel de Michel Onfray daté du 26 décembre 2008
en réponse au courriel du 24 précédent de Jean-Luc Gouin

Sujet : Le philosophe allemand G.W.F. Hegel (1770-1831)

                        [texte rigoureusement conforme]


cher jean luc


merci pour votre mail et le soin particulier que vous mettez au dialogue
je ne suis pas un dévot de hegel et, ne le prenez pas mal, hegel n'est pensable ou possible, comme heidegger ou kant, husserl ou lacan, que sur le mode de l'adhésion totale, ou du refus
l'adhésion suppose l'adoption du vocabulaire nébuleux, inutilement compliqué qui cache finalement, schopenhauer l'avait bien vu, une petite souris qui est tout bonnement... la religion de luther...
la grosse montagne accouchant de cette petite souris ne m'impressionne pas
j'ai assez de philo derrière moi pour pouvoir crier " le roi est nu" et ne pas m'encombrer de cette inutile dissimulation conceptuelle d'un bagage somme toute... théologique
depuis nietzsche, il me semble que... hegel est mort !
je suis moins lecteur de la phénoménologie que des principes de la philo du droit qui, convenez en, n'est pas un bréviaire démocratique ou de résistance à l'oppression !
les textes sur l'histoire, que je lis aussi attentivement, ne sont que les souris de la vieille théodicée accouchée péniblement par la grosse montagne conceptuelle de iéna !

ces quelques mots pour vous dire qu'en philosophie, comme ailleurs, je suis un athée qui ne sacrifie à aucune idole même quand il s'agit de nietzsche !

amitiés transatlantiques

mo




Plus dévoyé que dévot

Seconde lettre à Michel Onfray


                                  

[libellé très légèrement revu dans sa forme
pour les besoins de la présente
]


Bonjour vous,

« Le serpent qui ne peut changer de peau périt. De même, les esprits
que l’on empêche de changer d’opinions, ils cessent d’être esprit. »

Friedrich Nietzsche, Aurore

« C’est pas plus mal que si c’était pire. »

Coluche


Je vous remercie de votre réponse, M. Onfray. Honnête, franche, spontanée, diligente. Succincte aussi. Sur ce dernier point cependant, par opposition aux autres dimensions dont j’espère me montrer à la hauteur, je me confonds d’ores et déjà en excuses de ne pas avoir su vous rendre la pareille.

Je ne vous cache pas toutefois qu’elle m’étonne beaucoup, cette repartie. Sans dessein de polémique, moins encore de prosélytisme (je ne suis pas un curé, ni son vicaire, ô que non, et pas même de la Savoie), je désirais en toute amicalité, et sans façon, vous faire entrevoir qu’une lecture complètement différente de (que dis-je ? symétrique ! à) la vôtre, quant à la philosophie de Hegel, est pour le moins possible. D’où l’« offre exclusive » à votre attention – permettez en autodérision ce langage de marchand de tapis – d’un article à paraître de votre correspondant.

Or vous m’opposez séance tenante, et pour ainsi dire en concentré, les propos spécifiques qui, a contrario, m’ont amené à prendre contact avec vous. Nous ne sommes donc pas plus avancés dans le « dialogue ». Si tant est que celui-ci soit possible. Ou que vous le souhaitassiez réellement.

Chacune de vos phrases (quasi chacun des mots) appelle(rait) chez moi, ici, une réaction immédiate. Mais compte tenu de ce que j’identifierais comme étant chez vous, sauf erreur ou égarement de ma part, une véritable allergie au discours hégélien, j’incline à penser que nous perdrions notre temps. De part et d’autre.

Et quant à moi, je le déplore. Sincèrement.

Non pas parce que vous réprouvez ce que j’estime (il est vrai), ce qui après tout constitue un phénomène récurrent (et fort heureusement, ajouterais-je) dans la vie des hommes ; mais bien plutôt, je l’ai dit et le maintiens, parce que nous ne parlons tout simplement pas de la même ‘chose’ (die Sache) lorsque nous abordons l’Œuvre de Hegel.

Ainsi.

Vous déclinez comme autant de salves verbales les vocables « idole », « religion », « théodicée », « théologie », « bréviaire »... Hélas, une fois de plus je ne reconnais pas le Hegel que j’ai médité toutes ces années durant, je veux le ‘croire’, mû par un esprit rigou­reusement philosophique. Et surtout, sans une once de « dévotion » – notion qui est à la philosophie ce que la petitesse de coeur est au sens de l’honneur, si vous me passez cette analogie, ma foi..., pas spécialement heureuse. C’est-à-dire : incompatible.

Dans un autre texte intitulé « Der Instinkt der Vernünftigkeit. De l’inaliénabilité de la rationalité » (à paraître ce décembre de 2009 dans les Hegel‑Studien), je tentais de comprendre en quoi la raison (ou Vernunft) s’avère incessible, faute de quoi chacun peut effectivement et à loisir brandir ses certitudes contre les certitudes de l’« autre » ; ce qui à mon sens, au vôtre aussi je le présume, condamne dans l’oeuf l’Humanité aux intermi­nables guerres de religion (quel que soit au reste le sujet ponctuel en litige ou ce que l’on inventorie sous cette appellation). Aussi veuillez consentir M. Onfray, en dépit de l’inélégance congéniale de l’autocitation, à ce que je réplique ex abrupto – sur cet aspect ‘théodicale’ que vous mettez de l’avant – par ce que j’écrivais déjà en ces pages : « Traquer la raison pour en faire ultimo l’objet d’une religion serait, de fait, le comble de l’absurde : la traque précédant le troc. »

Rien (ou enfin, disons presque rien) en effet ne saurait se révéler moins hégélien qu’une attitude de cette nature. La « raison » hégélienne, car le coeur du penser de l’auteur se trouve « là », ce me semble, n’est pas un nouveau dieu (ou veau d’or, pour rester dans l’atmosphère de votre vocabulaire), ni prémices (ni d’ailleurs prémisse) ou a priori. C’est au contraire le « tordeur » (vos compatriotes diraient sans doute : le trasher) dans lequel Hegel a osé s’aventurer avec un courage mental (je dis bien) et une détermination, une acuité conceptuelle aussi, jamais atteints avant ou après lui – Aristote, Kant, Husserl (que je connais pas trop mal, je crois) et Heidegger compris. Quant à Lacan, plus je le lis (quoique je ne fusse sûr de rien à la faveur de mes expéditions dans ces ouvrages où parfois le « mot d’esprit » fait office d’argument), plus grande est ma difficulté de ne pas en conclure qu’il s’agit en l’espèce d’un monumental canular intellectuel.

Et si aujourd’hui, ou depuis lors, on devise tant de la raison hégélienne (ne fût-ce que pour la moquer ou la dénoncer avec virulence, et notamment dans ses distensions ou incidences politiques), ce n’est pas selon moi parce qu’elle serait hégélienne (comme un vêtement serait ‘chanellien’), mais bien parce que Hegel, toujours selon moi, est allé aussi loin qu’il est possible, pour un homme (une pensée humaine), de s’aventurer dans le miroir, voire le secret tiroir, de la raison même qui le constitue (tel le reptile qui avale sa queue pour la décomposer [analyse : analysis, dissolution] dans son être propre). Un pas de plus, tout petit, et c’est la mort. Violente, terrible, infernale, terrifiante même (j’allais écrire : démoniaque) : par autodissolution... lente. Et c’est Nietzsche qui, en quelque sorte, jouera la scène « finale ». Au plan intellectuel, à tout le moins.

Hegel, vidé, épuisé, « tordu » de douleur (tout choléra mis à part), s’est arrêté sur le rocher de Tarpe (mais se serait-il vraiment arrêté ‘là’ si la mort physique ne l’avait emporté entre-temps ?). Nietzsche s’est dit, je crois (la connaissance par les gouffres dont nous entretenait Henri Michaux...?), qu’il faut aller au « fin-fond » de cette affaire. Criminelle s’il en est une. Oh ! la Chute. Et de haut, savez-vous – « la kriss de chute sans parachute », entonnerait pour le coup le Charlebois de Lindberg ! En authen­tique philosophe qu’il fut (Friedrich, pas Robert). C’est-à-dire : « sacrifier » totalement à la cohérence de ma propre raison. Peu importe où celle-ci m’entraîne. Car enfin, la grenouille pourra tant qu’elle voudra se gonfler de son amour-propre (et gonfler tout le monde du même souffle) jusqu’à exploser dans la peau du bœuf, elle ne parviendra pas, nonobstant ses mille procrastinations sophistiques et désespérées, à esquiver, éluder ou conjurer sa « soumission » radicale au dieu... 4 qui fait la somme et le produit de 2 et 2, à la gravité universelle qui l’écrase au sol comme une vaincue du ring, ou aux 180 degrés qui, infaillibles comme un pape, l’écartèlent enfin en remportant invariablement la mise (et avec elle sa chemise) de tous les angles de tous les triangles réunis. Passés et futurs, réels ou imaginaires.

Pour moi, M. Onfray, Hegel et Nietzsche, c’est le même. Le même esprit : aller au bout du voyage. Sans faillir, sans faiblir, sans faux-fuyants. Sans guili guili guili (je renvoie ici à M. Dupneu, le chef du contentieux). Quoi qu’il en coûte. Comme Arthur en sa Saison. Comme chez ce Saganne des tranchées de Quatorze, convaincu d’entrée de feu qu’il n’en reviendra pas. Entre les deux affidés de la germanique philosophie, le témoin a été remis au moment où l’‘Esprit absolu’ décida de se colleter à lui-même. À l’image de l’enfant qui désire ‘savoir’ – le savoir est faustien par essence, notion au demeurant infini­ment plus hégélienne (puis psychanalienne) que goethéenne (peu importe le qui ou le quoi) – ce qui se passe lorsque l’on enfonce la main dans un grand chaudron empli à ras bord d’une eau qui jaillit à fort bouillons de ses bouillants centigrades. Faustien savoir. Parce que consubstantiel au désir. De savoir. Il est empoigné d’office par la passion... La connaissance, ultime vampire des jours, de la chair et de la vie : « Le don Juan de la connaissance a de l’esprit et ressent plaisir et volupté dans la chasse et les intrigues de la connaissance [...] jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus rien à chasser que l’élément absolument douloureux de la connaissance, semblable au buveur qui boit à la fin de l’absinthe et de l’eau-forte. Ainsi en ultime ressort en appelle-t-il à l’enfer – c’est la dernière connaissance qui le séduise. » (Nietzsche, Aurore, § 327)

Or se plaindre du « phénomène » (entendez : cette raison, strangulatoire par ‘nature’), le dénoncer, l’exécrer, s’en indigner, le fustiger, le détracter, le censurer, l’incriminer, ou que sais-je encore, ne change rien à l’affaire. Strictement rien. On aura beau brûler la lettre, la vomir ou l’enfermer à perpétuité sous masque de fer, l’esprit s’en moque. Éperdument. À l’image de l’enfant insouciante et rieuse flânant au petit matin désert (mais terriblement souffrante en synchronie), auréolée de sa petite robe, blanche, légère, diaphane, vaporeuse, sur les paisibles plages de Deauville. Ou de la mer de la Tranquillité. En dépit de ses beaux habits, en effet, qu’il souille et abîme en permanence dans la négativité de l’être, pour l’esprit le monde est toujours bleu. Comme une orange. Et les 180 degrés de l’azur à l’horizon.

La raison (dite) hégélienne détonne de toutes les autres « raisons » parce qu’elle n’apporte ses lumières, son Aufklärung, que par le moyen de la détonation. La raison hégélienne n’aseptise pas le réel, ni ne le consume, ainsi qu’on le croit le plus généra­lement. Tantôt en s’accaparant toutes les mises, tantôt en invalidant toutes les « différances ». À l’exemple des peuplades des anciens âges soumises aux forces impénétrables de la Nature, et qu’elles divinisaient de ce fait, on l’imagine « violente » et « tyrannique » parce qu’elle nous gratifie de son éclairage dans la fureur de l’éclair. Exclusivement. Et pourtant. Le feu qui consume la Pucelle d’Orléans, le déporté d’Auschwitz ou le nouveau-né d’Hiroshima est celui-là même, à revers, qui réchauffe (le revers du feu face à son enfer : mais que voilà, n’est-ce pas, une jolie question méta­physique pour tous les disciples de Jéhovah de ce monde). Qui réchauffe, dis-je, et simul­tanément introduit le jour dans la nuit.

La raison hégélienne détonne parce que détone. Aussi deux siècles n’auront pas été de trop pour se faire à l’idée de ce feu tonitruant qui n’a plus grand’chose à voir avec la raison platonico-chrétienne. Ou sinon par métaphore. Le secret c’est que la chair, la vie, la passion, le pratico-inerte tout autant, enchaînerait Jean-Paul, n’est pas moins raison que la raison même. Et vice versa, ajoutera Félix le chat (ou Bozo le clown, je ne sais plus). Jusque-là l’humanité, pensante ou non, se ménageait un espace de bonne conscience, ou d’indolence plus exactement – entre la « raison » et, disons, car on n’a jamais vraiment su comment le nommer, « l’autre de ». Ainsi nous nous convainquions de l’existence d’une trêve en quelque sorte ontologique entre les deux grèves. Puis, pour assigner un semblant de cohérence à tout ça, on a trouvé une clé de voûte afin que les deux hémisphères ne s’écroulent point par implosion dans les bas-fonds des espoirs. Ou des illusions. Cette clé de voûte, on l’a parée de six cent soixante-six noms au fil des siècles. Que l’on pourrait contenir, comme en distillé sous le rude frottement sableux, parfois scabreux, des mots, des armes plus encore, à : Dieu (n’importe lequel, c’est au choix : on n’est pas regardant), Providence ou autres équivalents (la confusion facilite toujours les égalisations niveleuses de tout acabit). Et comme si affubler une idée d’un vocable suffisait à en légitimer l’existence (la genèse par le verbe johannique ?), on n’a en aucun temps remis (sérieusement) en question ladite clé de voûte. D’ailleurs à quoi bon chercher à y instiller un contenu solide, s’est-on dit sans se l’avouer vraiment : la dénégation (ou Verneinung : forme spécieuse de la Négation de la Négation), voire la preuve par la négative (moins subtile il est vrai), ne sont-elles pas par définition des prodiges de thaumaturgie discursive ?

Bref, on pouvait respirer. Pendant quelques milliers d’années, en tout cas. On s’est inventé, tel un mythique passage du Nord-Ouest, une « interstice » entre la rationalité – loi d’airain qui n’obéit qu’à elle-même (et surtout pas à mes caprices, mes désirs ou mes délires du moment) – et « notre » réel. Humain, trop humain. Une forme de cytoplasme qui apparie, ou amarre, les terres – une méditerranée – qui force la communication ou, ‘intime’ filiation étymologique, la communion. Et que l’on baptisera : Médiation. Cela entendu, pas besoin d’y aller. En ces eaux tout ensemble glaciales et réconfortantes. Suffit de savoir – c’est-à-dire se persuader – qu’il existe. Ce passage. Ça aide à vivre. De s’imaginer qu’entre la mécanique implacable du syllogisme et la fraîcheur de sa robe légère, le bouquet du vin de nos verres et le ravissement de ses dix-sept ans, il existe un « lien explicatif ». Qui m’illuminera un jour. Incontestablement. Lorsque le petit carré de tissu fleuri ne sera plus qu’un chiffon tout juste bon à polir les carreaux, lorsque nous aurons bu la vie jusqu’à la lie, lorsqu’elle aura atteint ses quatre-vingt-dix-sept ans... En termes succincts : la fuite sous les pompes de la liberté. La liberté sous les paupières roses. Parce que closes (et ce, et c’est là le drame des « beaux mensonges » dénoncés naguère par Ferrat, bien avant d’avoir commencé à consommer les coquelicots par la racine). Liberté qui ô bonheur n’engage à rien. La jouissance de la nolonté de savoir, quoi. Décidément, il y a de ces spéculations où l’on ne perd jamais son investissement.

D’où :

Cette « pieuse humilité [qui] sait fort bien ce qu’elle gagne à de tels renoncements (Die fromme Demut weiß wohl, was sie durch ihr Verzichten gewinnt) », martèlera, cinglant, en ce point précis de la sémio­tique du Sein, le Hegel de la Raison dans l’Histoire (traduction Papaioannou, p. 60). À savoir : l’arbitraire de sa propre doxa présentée sous le couvert de la... volonté des dieux. Du sien en particulier.

On ne supporte pas Hegel. Et il est vrai que parmi les ‘quelques ceux’ qui se ‘complaisent’ dans ce labyrinthe spéculatif, un bon nombre finit (ou pis encore : débute) par un acte « dévotion ». Et donc, en quelque manière, de « soumission ». On pourrait même supputer – excepté que nous serions alors à la limite de la mauvaise « foi », n’est-ce pas – qu’il n’est pas inintéressant de constater que plusieurs des connaisseurs du Grand’ Oeuvre (de Barth, Léonard, Grégoire, Rondet, Bruaire, Asveld, Chapelle (sic), Fessard, Quelquejeu, Tilliette, Régnier, François, Dubarle et Niel à Labarrière et Küng, voire Maritain [eh oui], Verneaux, Faes, Opiela, Garceau ou Rohrmoser) sont ou furent issus du milieu théologique... Mais il est trop facile de s’arrêter là. Et cela dit, en philosophie les dévots pullulent partout : dévots de Voltaire aussi bien que de Marx, de Freud ou de Teilhard de Chardin, sans oublier Nietzsche assurément. Hegel n’en a pas le monopole, très loin s’en faut. En clair, c’est là ce qu’on appelle un faux problème.

Il est tout autant expéditif, si vous me permettez de vous prendre à revers de nouveau, M. Onfray, d’exciper (ou exhiber) la petite souris repérée par l’œil de chouette de Schopenhauer. Esprit robuste et fier, que je respecte. Lequel toutefois m’apparaît moins philosophe que jamais lorsqu’il s’autorise, ponctuellement, à discourir sur le collègue de l’Université de Berlin à qui il s’est fait fort (trivialité adolescente, convenons-en avec humeur : mais qui, dites-moi, convenons-en aussi au bénéfice même de cet autre Arthur, ne dissimule pas quelques ombres de mesquinerie derrière son apparat parfai­tement lisse pour les fins de la vie en société ?) d’opposer ses propres classes aux mêmes heures que les siennes. L’amour-propre, surtout lorsque blessé, peut se révéler un puissant moteur d’action. Certes. En revanche, je ne suis pas certain qu’il s’avère des plus opportuns quant à l’expression de la rigueur (et de l’honnêteté) intellectuelle.

Non, on ne supporte pas Hegel. En effet. Moi non plus d’ailleurs ! Sauf qu’il existe deux voies seulement, à mes yeux, par lesquelles ce « refus » peut s’exprimer : soit en le considérant de haut (sans le lire vraiment, ou totalement, ou loyalement, bref en l’esca­motant par une forme d’Aufhebung bâclée sinon bâtarde : « négation » stérile qui n’aura tiré aucun enseignement de la rudesse de son geste) ; soit par légitime défense, comme en réaction à un formidable coup de poing reçu en plexus solaire (et qui me fait mourir de ne pas mourir, geindrons-nous à la manière de Thérèse d’Avila). En outre l’erreur, car erreur il y a, selon moi, c’est que nous nous entêtons à confondre la thèse et son auteur, l’objet et le messager. Le medium et le message, ainsi que dirait l’autre. De Toronto. Dans une galaxie près de chez moi. Voire, le chercheur et la bactérie. La raison n’est pas plus hégélienne qu’elle n’est de chocolat. Ou de cachemire (le tissu). Ou de Jersey (le lieu). La raison que nous présente Hegel n’est pas sa raison (j’aurais presque envie de bafouiller l’idée qu’à l’exemple du petit bonheur de Félix Leclerc, il l’a trouvée, gisante, au bord du fossé... et que depuis ce jour, depuis qu’il l’a langée de son verbe, la commu­nauté pensante s’efforce de changer de trottoir lorsqu’elle croise une fontaine ou une jolie fille. Aussi bien dire tout le temps. Nonobstant quelques bons Samaritains égarés, pour sûr). Mais qu’est-ce que cela, sinon la raison dans tous ses états au sommet de son art, martial : i.e. au faîte du combat contre (c’est‑à-dire avec) elle‑même. Elle n’est en dernière ‘analyse’ que fortuitement hégélienne. Comme la maladie de Parkinson. Ou d’Alzheimer. Ou encore, le bacille d’Onfray si ça se trouve...

Ah ! Ce maudit Parkinson. Quand donc, à l’instar de Darwin dans quelque État ‘éclairé’ du Deep South des États Unis d’Amérique, où les insolations frappent souvent la boîte crânienne sans prévenir, cesserons-nous de l’enseigner...?

Personne ne veut de cette raison-là. Parce que c’est un monstre. Et qui plus est, un monstre invincible. Et Derrida, après ou avec Georges Bataille et Maurice Blanchot (desquels je me sens assez près), savent bien pourquoi. C’est que la révolution contre la raison, écrivait explicitement le premier, ne peut se faire que dans et par la raison même. De ce fait, ce n’est pas en balayant Hegel avec condescendance, et/ou d’un distrait revers de la main, qu’on se libérera de la « bête ».

Qui nous habite. Tous. Vous comme moi, M. Michel. Aussi quand vous stigmatisez Hegel (parfois jusqu’à l’anathème) à la faveur de vos conférences philosophiques en milieu studieux, estimable, académique (ne fleurez aucune ironie dans ces épithètes), vous le faites – indubitablement et obstinément – au nom de/par l’argument rationnel...

Heureusement.

Et tragiquement à la fois.

Foncièrement, Hegel ne prétend autre chose. Partout, tout le temps, inlassablement : de la vertigineuse Préface à la Phénoménologie de 1807 aux ultimes ratures du travail de réédition de sa Wissenschaft der Logik à laquelle il se consacrait, encore, quelques heures avant de s’éteindre. Du choléra, pense-t‑on. Un 14 novembre. De l’an 1831.

Hegel est insupportable – littéralement impensable – parce qu’il a montré d’un même mouvement que la raison est tout à la fois la seule issue et sans issue (voir là-dessus l’« Épilogue » à notre Hegel ou de la Raison intégrale, publié chez Bellarmin il y a une dizaine d’années). Ça tue. Trois fois plutôt qu’une. Et surtout les dévots ! – tenus comme les autres, comme tous les autres, de congédier leurs espérances aux portes de cet Enfer...

Dieu est mort ! Hegel l’a écrit – texto, tel quel, as is, noir sur blanc, noir sur sang : « Gott ist todt » – bien avant Nietzsche. Dès 1805. Aussi le Dieu dont il parle n’a plus rien à voir avec la religion. Pas même celle de Luther. Ou de Calvin. Hormis, eh oui, par allégorie. Puisqu’une fois dépêtré du cultuel et du rituel (des Indulgences pareillement), le Dieu protestant, quant à moi, est catholique jusqu’au bout de ses orteils. Qui, dit-on (Ah ! les mauvaises langues), auraient à elles seules séduit la belle Madeleine.

Mais je m’emballe. Et m’étend. Ainsi que confiture de groseilles sur tartine géante. Et vous ennuie, très certainement. Entendu que les mots, c’est bien connu, ne sont guère de grande utilité contre les allergies.

Aussi (non mais quelle inconvenance, une fois encore ! On se verra convaincu à la fin que l’auteur de ces lignes, manifestement, n’a jamais fréquenté en intime les salons français des dames de Rambouillet ou de Lespinasse de notre temps) autorisez-moi derechef, M. Onfray, à vous soumettre en quelque sorte, tiré d’un ailleurs, un ‘précipité’ de mon propos. Il s’agit en l’occurrence du simple résumé de l’article déjà cité du soussigné sur ce terrible « Ogre de Berlin » – versant philosophique. Je crois qu’il facilitera la compréhension de ma phrase jusqu’ici sans doute trop prolixe ou digressive (on ne laboure pas si longtemps en compagnie d’un « bœuf allemand », je présume, sans en glaner par devers soi quelque travers. Sans compter mes origines modestes. Qui eurent pour conséquence que la maîtrise du discours, si tant est, ne se sera profilée chez moi que par le combat incessant contre la confusion à laquelle tout m’appelait pour ainsi dire naturellement) :

Bien que l’on associât traditionnellement pensée hégélienne et affirmation péremptoire de la rationalité de la réalité (die Vernünftigkeit der Wirklichkeit), il n’est pas inopportun de tenter de saisir le fil d’Ariane qui, progressivement, conduit le philo­sophe de l’Idéalisme absolu à littéralement arraisonner la Raison. C’est ainsi que chemin faisant on comprendra que cette Raison constitue peut-être moins un fiat originel né de l’arbitraire – fût‑il celui, génial, d’un puissant esprit pensant – qu’une simple constante du réel : nous sommes de raison dans la Raison. Aussi lutter contre celle-ci, ne serait-ce que dans la posture plus ou moins atone de l’ignorance volontaire ou de la dénégation hâtive, témoigne sans doute non tant d’une authen­tique volonté de vérité, voire de liberté, que de l’espoir d’un apaisement existentiel sous l’égide d’une volonté farouche de non‑savoir. Reste donc à se faire une raison. Il nous faut en conséquence épouser Athéna, et die Vernunft als die Rose im Kreuze der Gegenwart zu erkennen – cultiver la raison comme la rose dans la croix du présent.

M. Onfray, je vous ai catapulté tout ça de façon cursive, sans rétention ni prétention. Ni au reste de véritable « réflexion ». Comme on échange à bâtons rompus entre amis (les bâtons affectionnent les amis, c’est du connu). Peut-être même, qui sait ? (vous, bien sûr, en l’occasion), au-delà de toute contenance raisonnable. Car enfin, nous ne sommes tout de même pas des potes. Au contraire : un océan nous sépare ! Et pourtant, soyez-en persuadé, « tout ça » nullement par esprit de prêche (que m’importe, en dernière analyse, ce que vous pensez de Hegel, des jolies blouses blanches imma­culées de BHL, des rohmé­rances de sa belle, du passé vichyssiste de François Mitterrand, de la dernière American Song de Céline Dion ou d’une économie mondiale où la spéculation [d’un autre type en l’espèce, quoique] empoche les profits à droite [‘libre’-entreprise] pendant que, à gauche [solidarité sociale], elle refile les pertes au citoyen contribuable).

À vrai dire, depuis des années je me répète à part moi que je devrais écrire un ‘court’ billet – court-bouillon ? – à Michel Onfray à propos de ce sulfureux personnage qui a vu le jour à Stuttgart, simulta­nément aux premières partitions lacrymales de Beethoven à Bonn. Après tout, très manifestement il s’agit d’un homme intelligent. Il comprendra. En un clin d’œil. Et puis, avouons-le, j’ai toujours éprouvé un fort faible pour les outsiders (« Miroir, miroir, dis-moi... », sur un air de Gounod). Bref, ça vaut bien la peine, après tout, et après moult délibération avec moi‑même, n’en doutons point, de prendre quelques minutes de mon temps. Quitte à empiéter un tantinet sur le sien. Cela dit, cela enfin fait. Fiou.

N’ayez crainte, cependant. Je n’ai pas l’intention de récidiver jusqu’à ce que vous abjuriez votre « nietzschéisme » sur l’autel des horreurs de l’Inquisition de l’idéalisme philoso­phique (l’abstraction à outrance néantise d’autant plus aisément, vous le savez, qu’elle procède – des Conquistadores aux Procès de Moscou, par le détour de la Place de la Révolution – sans émotion aucune, et surtout en tous les cas absolument, c’est-à-dire aveuglément, convaincue de son bon droit). Du reste, ce faisant il me faudrait alors, par souci d’honnêteté intellectuelle, faire de même de mon côté... Je vous épargne donc par intérêt personnel : appelons ça le capitalisme mental. Qui a aussi ses dévots. Et nombreux, chacun sait.

Sur ce je vous salue amicalement, Michel Onfray. Et vous souhaite du même fiat une année prodigieusement excitante. Plus encore : une année à la hauteur des légitimes aspirations de l’un de ces hommes (rares), me semble-t-il percevoir, ce qui ne constitue pas pour le coup la moindre de vos qualités, chevillés à la Cité.

Qui en a bien besoin pour tenir à peu près correctement sur ses pieds.


[Michel Onfray n’a pas cru utile de poursuivre la conversation par pixels interposés. Or je tiens à l’informer publiquement que les présentes pages lui restent tout de même ouvertes s’il devait éventuel­lement désirer y aller de précisions supplémentaires (JLG – 28 janvier 2010)]

Jean-Luc Gouin,

plus dévoyé que dévot, comme vous voyez /
Tunisie, ce 5 janvier de l’an 2009

p.j. (fichier musical) : Moins jeune encore que nous, puisqu’il nous arrive tout droit du millésime qui a vu naître L’Homme révolté, un p’tit bonheur tiré du répertoire chansonnier québécois (clin d’yeux à Jacques Bertin, voir ci-contre, aussi bien qu’à vous).
PS : Dévot pour dévot. Pour terminer enfin. Les dévots, vous savez, M. Onfray, au Québec on les a logés aux marges de l’Histoire depuis notre fameuse Révolution tranquille (compor­tement oxymorien dont nous avons le secret de ce côté « français » de l’Atlantique – car la France, il me faut bien le dire, et entraînant de surcroît la Suisse et la Belgique, sans compter les quatre cinquièmes de l’Afrique, dans le sillage de ce fabuleux et incom­préhensible déni collectif de soi, ne m’apparaît plus française que de nom. Ou de mémoire. Mais voilà déjà un tout autre problème). Et s’il est vrai que j’étais alors trop jeune pour avoir mis moi-même la main à la pâte, reste que je demeure intimement persuadé que ce fut là l’un des effets les plus salvateurs de cette dite révolution (fièrement orpheline de guillotine, par ailleurs : là‑dessus je suggère au passage ce mot joli de ce concitoyen à vous dont j’estime beaucoup l’œuvre chantée, plus près que toute autre, à mon sens, de celle du grand Jacques Brel : « Merci, Québec ! »).



Quelques textes codicillaires de J.-L. Gouin


Le Commissaire et le Détective 

   (compte-rendu de deux biographies sur Hegel – En guise d’intromission à l’univers hégélien)

• « Der Instinkt der Vernünftigkeit. De l'inaliénabilité de la rationalité »

   (à la fois une porte d’entrée à Hegel et une introduction à la rationalité philosophique de manière générale)

• « Radicalité du sens et altérité en tous sens. Entropie et philentropie chez Georg W. F. Hegel » 

   (incursion au coeur du penser hégélien)

• « Die Dialektik des Staates. Hegel ou de la Liberté constitutive de la Raison »  (les impératifs politiques de la rationalité telle que comprise par Hegel – à venir en 2011)

Être ou Peut-Être. Penser a(u)près (de) Hegel  (Dialogue avec moi-même. Ou le fin mot attentatoire de : Hegel ou de la Raison intégrale)

• « Aimer Penser Mourir : Hegel, Nietzsche, Freud en miroirs »  (extrait)

Bibliographie introductive à l’œuvre hégélienne 

   (Hegel sans coups ni blessures…)

Le « Rond de Science »  (variations sur la notion d’Encyclopédie)



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 5 février 2010 11:17
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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