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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill, “Vieillissement de la population et finances publiques. Réplique à Fortin, Godbout, Arseneau et Saint-Cerny”. 30 juillet 2007. Réplique à l’article de Luc Godbout, Mathieu Arseneau, Suzie Saint-Cerny et Pierre Fortin publié dans Le Devoir, les 28 et 29 juillet 2007, en réponse au mien du 13 juillet sur les questions soulevées dans leur ouvrage intitulé Oser choisir maintenant. Cet article n’a pas été publié par Le Devoir. [Avec l'autorisation de l'auteur accordée le 25 octobre 2007 de publier cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Louis Gill 

Vieillissement de la population et finances publiques.
Réplique à Fortin, Godbout, Arseneau et Saint-Cerny
”. 

30 juillet 2007. Réplique à l’article de Luc Godbout, Mathieu Arseneau, Suzie Saint-Cerny et Pierre Fortin publié dans Le Devoir, les 28 et 29 juillet 2007, en réponse au mien du 13 juillet sur les questions soulevées dans leur ouvrage intitulé Oser choisir maintenant. Cet article n’a pas été publié par Le Devoir.

 

Voici quelques réactions à l’article de Luc Godbout, Matthieu Arseneau, Suzie Saint-Cerny et Pierre Fortin publié dans Le Devoir les 28 et 29 juillet en réponse au mien du 13 juillet sur les questions soulevées dans leur ouvrage récent intitulé Oser choisir maintenant. 

Il est incorrect de dire que je rejette leur projection d’un lourd déficit budgétaire dans 45 ans dans l’hypothèse de taux de croissance annuels moyens des revenus et des dépenses budgétaires évalués à 3,3 % et 3,7 % respectivement. J’ai dit au contraire que ce scénario était aussi plausible que celui d’un fort excédent, le basculement de l’un à l’autre ne dépendant que de la fermeture possible du faible écart de quatre dixièmes de point de pourcentage entre les deux taux de croissance, au gré des aléas qui ne peuvent manquer de se manifester sur un horizon aussi long. 

Fortin, Godbout et leurs collègues estiment quant à eux que la fermeture de cet écart ne serait pas une mince affaire. Comme le taux annuel d’inflation projeté est de 2 %, cela signifierait que le taux de croissance du PIB réel passerait de 1,3 % à 1,7 %. Cela, disent-ils, «  eviendrait à supposer que la croissance réelle de l’économie serait plus rapide de 30 % chaque année pendant 45 ans. C’est énorme ! ». Si cela est vrai, il faut s’attendre à une énorme différence entre les montants qu’atteindra le PIB réel dans 45 ans avec ces taux de croissance. Vérifions-le. Pour obtenir, à un taux annuel de croissance de 1,3 %, le niveau atteint après 45 ans par un PIB réel qui serait de 100 milliards aujourd’hui, il faut multiplier 100 par 1,013 élevé à la puissance 45 (ou 1,013 multiplié par lui-même 45 fois), comme on le fait pour le calcul de l’intérêt composé. On obtient alors 179 milliards. Si on fait de même avec le taux de croissance de 1,7 %, on obtient 214 milliards. Les quatre dixièmes de points de pourcentage de différence entre les taux de croissance de 1,7 % et 1,3 % produisent donc après 45 ans un écart de seulement 19,6 % entre les PIB réels (1,004 élevé à la puissance 45 = 1,196 = 214 / 179 ). Le rapport qui importe ici n’est pas le rapport entre les taux de croissance (1,7 % / 1,3 % = 130 %), mais le rapport entre les facteurs de croissance 1,017 / 1,013 = 100,4 %. On constate donc qu’en passant de 1,3 % à 1,7 %, la croissance réelle de l’économie n’est pas plus rapide de 30 % chaque année. Elle est plus rapide de 0,4 % chaque année, 750 fois moins. 

Quant à savoir si l’hypothèse d’un taux de croissance réel moyen de 1,7 % ou plus pendant les 45 prochaines années est une hypothèse réaliste, il y a bien entendu matière à discussion. Mon point de vue à cet égard n’est pas de « supposer a priori que tout ira pour le mieux et d’attendre que la création de richesse s’accélère », comme le laissent entendre Fortin, Godbout et leurs collègues. Je plaide au contraire en faveur de politiques résolument orientées vers la réalisation de cet objectif, comme l’investissement massif dans les moyens d’accroître la productivité. Cela requiert le recours à tous les fonds disponibles. C’est pourquoi j’estime que leur proposition de d’un alourdissement du fardeau fiscal de 8,7 % pour chacune des 45 prochaines années, destiné à alimenter une « caisse démographique » et qui se traduirait en 2007 par une augmentation de 4,5 milliards des impôts, taxes et tarifs, priverait de ressources précieuses l’investissement dans l’amélioration de la productivité qui est la clé de l’accroissement de la richesse actuelle et future.



Retour au texte de l'auteur: Louis Gill, économiste québécois, retraité de l'UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 30 décembre 2007 10:17
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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