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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill, “La situation économique mondiale au début de 1980.” Montréal: 17 janvier 1980, 26 pp. [Texte diffusé dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation de l'auteur accordée le 11 janvier 2005.]

[2]

Louis Gill

[économiste, retraité de l’UQÀM.]

La situation économique mondiale
au début de 1980


Montréal : 17 janvier 1980, 26 pp.


Une nouvelle récession économique mondiale

CRISE DES SECTEURS NÉVRALGIQUES DE L'ÉCONOMIE
Dans l'industrie de l'automobile
Dans la sidérurgie

HAUSSE DES PRIX PÉTROLIERS ET CRISE DE L'ÉNERGIE
Hausse des prix et changement des rapports de forces

HAUSSE DU PRIX DE L'OR ET CRISE DU SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL
Un mouvement de désarroi et de panique
Les "solutions" du FMI
La menace de 1'effondrement

L'ÉTRANGLEMENT DES PAYS SOUS-DEVELOPPÉS
Un "développement" conforme aux besoins de l'impérialisme
Des débouchés à préserver dans le cadre de la guerre commerciale
Les illusions d'un "Nouvel ordre économique mondial" capitaliste

FAMINE ET DÉPLOIEMENT DES DÉPENSES MILITAIRES
La faim dans le monde
La marche à l'économie de guerre

CRISE DANS LES PAYS DE L'EST
Un marché mondial  unique dominé par le capital
Le mal profond de la gestion bureaucratique
Contradictions insolubles et mesures de crise de la bureaucratie
De sérieuses menaces aux acquis de la révolution

LA RÉVOLUTION MONDIALE INÉLUCTABLE



Une nouvelle crise économique
mondiale


Cinq ans  après la crise économique de 74-75 dont le monde capitaliste n'a jamais réussi à sortir complètement, s'amorce, à la fin de 79 et au début de 80, une nouvelle récession économique mondiale. Pressentie depuis au moins deux ans, d'abord pour 78, puis pour 79, elle a déjà commencé â se manifester au cours du deuxième semestre de 79 dans le château-fort de l'économie capitaliste que sont les États-Unis. C'est d'ailleurs en ce pays que les effets de la récession doivent être les plus sérieux au cours de 1980 selon toutes  les  prévisions.  D'après les  "Perspectives économiques" de l'OCDE publiées à la fin de décembre 79,  la chute du PNB aux E.-U. en 1980 sera de l'ordre de 2,5% à 3%. Pour l'ensemble du monde capitaliste, le même organisme prévoyait une croissance â peu près nulle. Par ailleurs, le nombre prévu de chômeurs (officiels) dans les 24 pays membres de l'OCDE doit atteindre les 20 millions en 1980 et le taux moyen d'inflation prévu doit dépasser les 10%.

Crise des secteurs névralgiques de l'activité industrielle (automobile, sidérurgie...) entraînant des mises â pied massives, crise de l'énergie et hausse du prix du pétrole, guerre commerciale, hausse spectaculaire du prix de l'or et des autres métaux précieux (argent, platine...), crise chronique du système monétaire international, dégradation de la situation économique et endettement croissant des pays sous-développés, déploiement toujours plus intense des dépenses militaires à l'échelle mondiale, voilà quelques unes des plus percutantes caractéristiques de la crise généralisée du capitalisme mondial, indice de plus en plus manifeste de l'incapacité de ce régime à répondre aux besoins de l'humanité et à assurer l'amélioration de son sort.

CRISE DES SECTEURS NÉVRALGIQUES
DE L'ÉCONOMIE


Dans l'industrie de l'automobile

Comme en 1974-75, les premiers signes de la récession aux E.U. se sont manifestés dans l'industrie de l'automobile de même que dans la sidérurgie. Avec d'imposants parcs de véhicules invendus (surproduits), les trois grands de l'automobile, G.M., Ford et Chrysler avaient déjà procédé [3] en août 79 à 60,000 mises à pied indéfinies. Le volume de mises  à pied indéfinies atteignait 120,000 en décembre, auxquelles s'ajoutaient 40,000 mises à pied temporaires et cela sur un total  de 700,000 travailleurs dans cette industrie aux E.-U. Le plus faible des trois grands, Chrysler, en difficulté financière quasi-permanente depuis 70, n'est sauvé de la faillite que grâce à l'intervention gouvernementale américaine qui lui  garantit $1.5 milliards de prêts et aux sacrifices financiers de $500 millions imposés à ses travailleurs syndiqués.

Et Chrysler n'est que la pointe de l'iceberg d'une situation de crise généralisée qui touche l'ensemble de l'industrie automobile â l'échelle mondiale. Crise de débouchés marquée par une quasi saturation des marchés depuis la crise de 74-75 qui suscite une concurrence sans merci  pour la conquête des marchés mondiaux et qui  frappe avec une violence particulière l'industrie européenne de l'auto et plus particulièrement les industries italienne et britannique. [1]  Au même titre que Chrysler aux États-Unis, British Leyland en Grande Bretagne et Alfa Roméo en Italie se sont retrouvées au bord de la faillite en 79 alors qu'on prévoyait déjà de sérieuses difficultés à venir pour Fiat en Italie, Volvo et Saab en Suède, Volkswagen en RFA, Peugeot-Citroën et Renault en France qui  annonçaient des milliers de licenciements dans le cadre de "plans de rationalisation" destinés à augmenter la compétitivité face aux producteurs étrangers.

En 1979, comme le rapportait Le Monde du 3 juillet 79, 80% de la production mondiale d'automobiles et 75% de la consommation sont concentrés dans six pays :  les États-Unis, le Japon et le Royaume Uni ; une quinzaine de géants se partagent ce marché. En Europe de 1'ouest seulement, deux millions de travailleurs travaillent dans cette industrie et des millions d'autres en dépendent directement. C'est dire toute 1'importance de cette industrie dans les pays capitalistes industrialisés et l'éclairage qu'elle nous fournit quant à la menace de crise généralisée qui pèse sur ces pays et par le fait même sur l'ensemble du monde capitaliste.

[4]

Pour faire face à une guerre commerciale de plus en plus dure dans un contexte où la concentration ne cesse de s'accroître via l'absorption des entreprises les plus faibles par les plus fortes [2], les géants mondiaux de l'automobile multiplient, à coup de centaines de millions de dollars, leurs efforts d'internationalisation de la production, de restructuration, d'intégration et de "rationalisation" d'opérations qui se déroulent désormais sur une base mondiale (Ford effectuant au Canada, par exemple, l'assemblage de Mustang "produites aux E.U." avec une transmission française et un moteur brésilien).  L'impératif du profit dans cette guerre commerciale signifie pour des dizaines de milliers de travailleurs, la suppression de leur emploi et pour ceux qui  le conservent, la détérioration de leurs conditions de travail.

Dans la sidérurgie

Dans la sidérurgie américaine, 20,000 travailleurs ont été mis à pied de juin à décembre 79 alors que US Steel annonçait pour les 18 mois à venir la fermeture partielle ou totale de seize de ses usines.  Cette situation, comme dans l'automobile, ne marque pourtant, à la faveur d'une nouvelle récession, que la poursuite d'un mouvement qui  se développe depuis cinq ans, c'est-à-dire depuis la crise de 74-75 et qui touche l'ensemble de la sidérurgie mondiale.  Les récentes mises à pied [5] auxquelles la sidérurgie américaine a procédé et celles qui  sont planifiées pour les mois à venir s'ajoutent à 65,000 mises à pied déjà effectuées depuis 1974. Au cours de cette période, les Grands de l'acier, US Steel et Bethlehem Steel ont fermé une vingtaine d'aciéries.  En Europe, dans  les pays de la Communauté économique européenne (CEE), c'est à 90,000 que s'élève le nombre des mises à pied depuis 1974 sur un total  de 785,000 emplois en 1974 : 16 aciéries ont fermé leurs portes au cours de cette période surtout en France et dans le Bénélux.  En tout, dans le monde capitaliste, la crise de la sidérurgie mondiale qui  fait suite au "boom" de 45 à 70, consécutif aux gigantesques destructions de la deuxième guerre mondiale impérialiste, a entraîné dans l'ensemble jusqu'à la fin de 79, quelques 200,000 mises à pied, réduisant à néant l'activité économique de villes ou même de régions complètes, comme en France, la Lorraine.  La production mondiale d'acier de 742.5 millions de tonnes en 1979 dépasse à peine celle de 1974 (une augmentation de 32.5 millions de tonnes par rapport au chiffre de 710 millions de tonnes pour 1974).  Mais il faut souligner l'accentuation du déclin relatif dans cette production mondiale de la part des États-Unis (qui  passe de 59.8% en 1920 à 20.5% en 70 et 17.0% en 79) et de la CEE (33.7% en 1920, 23.15% en 70 et 18.3% en 79) et la hausse relative de la part du Japon (1.1% en 1920, 15.65% en 70 et 14.4% en 79) et des autres pays (5.4% en 1920, 40.70% en 70, 49.4% en 78) dont les pays d'Europe de l'Est (5.1% en 1920, 26.5% en 70 et 29.4% en 79) [3].  Fait à souligner, les "autres" pays comprennent de plus en plus les pays sous-développés (comme le Brésil, la Corée du Sud, l'Inde, Taïwan, l'Argentine, le Mexique et l'Algérie) où de nouvelles sidérurgies sont implantées à partir de capitaux étrangers, en grande partie japonais. Les capacités de production dans cette industrie ne sont utilisées que de 75% ou 80% selon les pays â travers le monde capitaliste depuis 74-75. [4]

[6]

La crise intense que traverse ce secteur vital  est d'autant plus grave qu'elle a des répercussions directes sur l'activité économique d'ensemble. Comme dans  le secteur de l'automobile, s'y livre une guerre commerciale des plus aiguës, guerre entre géants dans un domaine de la production où les mises de fonds nécessaires sont gigantesques et où le remplacement des techniques dépassées par de nouvelles techniques plus efficaces  (convertisseur à oxygène, fours électriques)  rendus nécessaires par la productivité supérieure de la sidérurgie japonaise qui les utilise déjà à grande échelle, exige des investissements considérables. Dans cette guerre commerciale, les États bourgeois nationaux sont appelés à intervenir, à la fois pour protéger l'industrie nationale contre les concurrents étrangers et en raison du caractère massif des investissements impliqués dans une production dont le caractère est de plus en plus social et qui  poussent inévitablement l'État, en tant que "représentant officiel de la société capitaliste" â jouer son véritable rôle de "capitaliste collectif". [5]

En tant que protecteur de l'industrie nationale contre les concurrents étrangers, l'État est amené â mettre en vigueur diverses formes de mesures protectionnistes, contingentements et mesures antidumping.  Ces mesures classiques ont eu nettement tendance à s'intensifier au cours des dernières années [6] dans le secteur de l'acier ; elles ont été principalement utilisées par les E.U. et la CEE (plan Davignon)  contre les importations d'aciers japonais.

Mais le principal  rôle joué par l'État dans le rescapage de l'industrie se situe à un autre niveau, celui  de son intervention directe au niveau de la gestion même et du financement des plans de sauvetage. C'est en particulier sous  la direction de l'État gaulliste en France que s'organise dans les années 60 le mouvement de concentration du capital  et de rajeunissement technique destiné â améliorer la capacité de l'aciérie française à affronter la concurrence étrangère, destinés aussi  à améliorer les profits, à améliorer les rendements en supprimant les "canards boiteux" et à effectuer les  licenciements massifs rendus nécessaires par les besoins de rentabilité du capital.

[7]

L'État français devait aussi, dans le cadre du "Plan acier" en 78, jouer un rôle clef dans la reprise à sa charge - c'est-à-dire celle des contribuables  - de la plus grosse partie de la dette  (privée) des entreprises sidérurgiques et le remboursement aux créanciers bancaires d'indemnités qui  se chiffrent en milliards de francs, venant ainsi  prêter main forte à l'entreprise privée grâce aux fonds payés à l'État  (jouant pleinement son rôle de capitaliste collectif) principalement par la population travailleuse, ceux-là même qui sont frappés de pertes d'emploi  par les plans  de sauvetage étatiques.

Dans le même esprit et dans la perspective d'une plus grande intégration de la production d'acier à l'intérieur de l'Europe des Neuf (la CEE) [7] la Commission européenne du charbon et de l'acier (CECA) élaborait tout au cours de l'année 1979, son plan de sauvetage ou plan de crise de l'acier, connu sous le nom de Plan Davignon, plan destiné à protéger l'industrie européenne contre la concurrence étrangère, à la restructurer et à la rendre compétitive.  On sait ce qu'un tel  plan peut signifier en termes de nouvelles fermetures brutales et de mises à pied massives.    Mais le Plan Davignon se veut humanitaire ; il  contient un "volet social" assorti de mesures d'aide communautaires telles la retraite anticipée, la réduction de la durée hebdomadaire de travail avec réductions de salaires, cela va de soi, "pour permettre aux entreprises menacées d'étaler dans le temps leur fermeture" !, de même que d'autres mesures "d'aménagement du cycle du travail" en attendant la fermeture et dont les coûts seraient partagés "entre quatre parties :  les travailleurs,  les entreprises, les gouvernements et la CECA". [8]

HAUSSE DES PRIX PÉTROLIERS
ET CRISE DE L'ÉNERGIE


Hausse des prix
et changement des rapports de forces


À leur réunion de Caracas en décembre 1979, les pays de l'OPEP n'ont pas réussi  à s'entendre sur un prix de référence unique à fixer pour la vente du pétrole brut qui  s'établira vraisemblablement au début de 1980 dans une fourchette allant de $24 à $35 le baril.  Cette rupture officieuse de la [8] de la discipline du cartel  s'esquissait déjà à la réunion de 1'OPEP à Genève, six mois plus tôt, et tout au cours de l'année par les décisions successives de certains pays exportateurs de relever unilatéralement le prix de leur pétrole et de l'aligner plus ou moins sur le prix des marchés libres de Gênes et Rotterdam.  Elle signifie, si on s'en tient au prix le plus bas, celui  fixé par l'Arabie Saoudite, une nouvelle augmentation de 33 1/3% (de $18 à $24) après une augmentation de 60% au cours de l'année 79 ;  l'augmentation draconnienne de 1973, rappelons-le, avait signifié un quadruplage du prix du pétrole.

La hausse en flèche du prix du pétrole et la prétendue crise de l'énergie qui l'a accompagnée sont étroitement liées au développement de la révolution iranienne et au renversement du chah en février 79.  Cette hausse de prix constitue un élément perturbateur de première importance dans le fonctionnement du système impérialiste mondial. Elle traduit la transformation du rapport de forces, d'une part entre les pays capitalistes industrialisés et les pays fournisseurs de sources d'énergie, d'autre part entre les pays impérialistes.  Elle constitue un élément qui contribue à accroître encore davantage la dépendance des pays sous-développés non exportateurs de pétrole dont l'endettement vis-à-vis des pays développés ne cesse d'augmenter.  Elle touche à une condition essentielle de la domination impérialiste, le libre accès et la libre disposition des sources de matières premières et énergétiques, le contrôle en somme de l'approvisionnement et de la distribution de ces ressources à travers le monde.

Cette situation qui a germé pendant toute la décennie a été marquée d'abord en 70 par les pressions de la Libye surtout, mais aussi  de l'Algérie et de l'Irak pour l'augmentation du prix du pétrole.  Après la guerre d'octobre 73 entre Israël et l'Égypte, les pays arabes imposent un embargo aux livraisons de pétrole vers l'occident, mais à cause de l'existence d'énormes réserves des compagnies de pétrole et des fuites en provenance des pays les plus inféodés à l'impérialisme, l'Arabie Saoudite et l'Iran, l'embargo est inefficace.  En trois mois néanmoins, le prix du pétrole est quadruplé (de $3.01 à $11.65 le baril).  Les compagnies de pétrole en retirent des profits sans précédent ;  alors que le taux de profit au cours des années 50 et 60 avait été de 12.6% en moyenne, il sautait à [9] plus de 20% en 74.  Par suite, de 74 à 79, le prix fixé par l'OPEP augmente de 25%.  Progressivement, dans la plupart des pays, les concessions aux compagnies pétrolières sont supprimées et remplacées par des contrats à long terme.  80% du pétrole mondial continue alors à être distribué par une douzaine de grandes compagnies (Exxon, Mobil, Socal, Texaco, Shell, B.P., Gulf, …).  Avec la révolution iranienne cependant s'amorce un changement en profondeur du mode de distribution du pétrole à travers le monde.    Les contrats à long-terme avec les grandes compagnies (les "majors") sont remplacés de plus en plus par des contrats négociés directement entre pays consommateur et pays producteur, ces derniers tentant de récupérer pour eux-mêmes une part plus importante des revenus pétroliers et liant davantage la signature de ces contrats à des considérations politiques et à l'acquisition de potentiel militaire.  Cela ne veut pas dire, pour autant que les grandes compagnies ne profitent pas de la situation d'instabilité et de hausse considérable des prix depuis le début de 79.  Au contraire, en tirant profit des ventes sur les marchés libres (Rotterdam et Gênes) à des prix considérablement plus élevés que le prix officiel, les grandes entreprises et particulièrement celles qui exploitent le pétrole saoudien par le biais de la société ARAMCO (Arabian American Oil Company), à savoir Exxon, Socal, Mobil et Texaco (qui détiennent en 79, 40% des parts d'Aramco, le reste appartenant au gouvernement saoudien) ont vu leurs profits augmenter de 50% au cours de l'année 79.

La perte relative de contrôle sur les approvisionnements et les prix du pétrole a poussé les grandes puissances à tenter de diminuer leur consommation de pétrole et à rechercher par ailleurs des sources alternatives  (pétrole synthétique à partir du charbon ou des sables bitumineux....).  Les six grands de l'OCDE réunis en sommet à Tokyo en juin 79 ont pris à cet effet des engagements dont la timidité révèle par ailleurs l'impasse dans laquelle ils se trouvent. Sur ce plan, la situation des E.U. est incontestablement détériorée par rapport à celle de ses concurrents au cours des dernières années, même si  elle demeure meilleure en termes absolus. En progression de 17.1% depuis 1973, la consommation annuelle de produits pétroliers par habitant atteint aux E.U., 30.8 barils au lieu de 17.2 barils en RFA (où elle a diminué de 2.3% depuis 73) 15.3 barils en France (-12.4% depuis 73), 12.4 barils en Grande Bretagne (-16.9% depuis 73) [9].  Les [10] E.U. consomment donc deux fois plus par habitant que l'Europe où cette consommation a diminué alors qu'elle augmentait aux E.U.

La perte de contrôle des pays impérialistes sur cette ressource de première importance et la hausse considérable de la facture pétrolière des pays importateurs a largement contribue â amplifier la guerre commerciale et la marche à la dislocation du marché mondial. "Already there are signs that the global  economy is beginning to crack up", disait la revue Business Week en nov. 79 [10].  For the decade ahead, protectionism and trade wars on a scale not seen since the interwar years may be in the offing...  From 1973 to 1978, every industrial  nation, including the U.S. began to fight for a larger piece of the world trade pie to pay for energy and cover growing balance-of-payments deficits. In France, exports as a percentage of the gross national  product rose from 17% to 20%, in Germany from 23.4% to 27,1%, in Britain from 23% to 29%, in Japan from 10% to 11% and even in the U.S.  from 6.7% to 8.5%".

HAUSSE DU PRIX DE L'OR
ET CRISE DU SYSTÈME MONÉTAIRE
INTERNATIONAL


Un mouvement de désarroi  et de panique

Comme expression de cette "économie globale" qui  craque de partout,  le désarroi le plus complet persiste sur les marchés mondiaux des changes, sur le marché de l'or et des métaux précieux.  La  crise du système monétaire international qui n'a cessé de s'amplifier au cours de la décennie qui se termine a vu le prix de l'or, fixé à $35 l'once jusqu'à l'effondrement du Système de Bretton Woods en 1971, dépasser les $700 l'once dès les premiers jours de 1980, plus de 20 fois son prix d'avant 1971 et plus de trois fois son prix du début de 79.  La spéculation sur l'or se propage maintenant à d'autres métaux comme l'argent, le platine et le cuivre dont les prix sont montés en flèche au cours des derniers mois.  Simultanément, les monnaies "clef" et principalement le dollar américain continuent à chuter par rapport â l'or.  Le Système monétaire européen (SME)  inauguré en mars 79, après à peine six mois de fonctionnement comme zone de stabilisation monétaire visant à préserver les parités entre les monnaies qui en font partie (mark allemand, franc français, couronne danoise, franc belgo-luxembourgeois, [11] florin néerlandais, lire italienne,  livre irlandaise), est forcé de redéfinir ces parités à cause des tensions intolérables auxquelles ces monnaies sont soumises : le mark allemand est réévalué de 2%, la couronne danoise dévaluée de 3%, etc..  Pendant ce temps, le volume des  liquidités internationales ne cesse d'augmenter à un rythme fulgurant et sans proportion avec le volume des échanges  internationaux, dans le marché incontrôlé et incontrôlable des eurodevises qui alimente ainsi puissamment l'inflation mondiale ; la masse des eurodevises en circulation à la fin de 79 est évaluée, à 1000 milliards de dollars ; elle n'était encore que de $600 milliards à la fin de 78.

Les "solutions" du FMI

Pressé de trouver des  "solutions" à ce nouvel  approfondissement de la crise du système international, que proposait le Fonds Monétaire International (FMI), organisme qui  a pour but d'assurer le bon fonctionnement du système, à son assemblée annuelle à Belgrade en octobre 79 ?  Rien de plus que ce que lui permettent les bases du régime lui-même, c'est-à-dire des mesures d'impuissance visant pour l'immédiat à limiter les dégâts. Sur le plan monétaire et face à la crise de confiance en l'économie américaine qui  pousse les détenteurs de dollars à s'en défaire pour les transformer en or ou en d'autres devises, la seule décision prise par le FMI a été de mettre sur pied un "fond de substitution" permettant de transformer les dollars indésirés en Droits de tirage spéciaux (DTS), eux-mêmes constitués d'un panier de devises parmi  lesquelles le mark, le yen, le franc, etc.

Cette nouvelle trouvaille qui n'impressionne que par la timidité et la futilité des mesures qu'elle implique ne peut de toute évidence apporter de solution aux problèmes du système.  Selon les visées du FMI et des États-Unis qui y détiennent une voix prépondérante, cette politique s'inscrit dans la perspective d'un renforcement désiré des DTS comme unité de compte et réserve mondiale devant se substituer à l'or que l'on tente coûte que coûte de "démonétiser" (en réduire le prix à zéro et l'écarter ainsi définitivement comme monnaie de réserve internationale) depuis [12] l'effondrement du système de Bretton Woods en 1971.  Les ventes d'or aux enchères organisées à cet effet sur une base mensuelle par le FMI (440,000 onces par mois) et le Trésor américain (750,000 onces par mois jusqu'en octobre '79 où le montant fixe et la régularité des ventes ont été suspendues), loin d'atteindre l'objectif poursuivi, ont contribué à conduire au résultat diamétralement opposé,  une flambée sans précédent du prix de l'or.

La menace de l'effondrement

Rentrés précipitamment à Washington au beau milieu de l'Assemblée du FMI â Belgrade, au moment où le prix de l'or atteignait son plus haut sommet jusqu'alors  ($446 l'once,  le 4 octobre) et où le dollar E-U poursuivait sa dégringolade, le président du Fédéral  Reserve System, Paul  Volcker et le secrétaire au Trésor, G. William Miller définissaient à leur tour, le 6 octobre, un nouveau "plan d'urgence" destiné à surmonter la crise. Moins d'un an après que le dollar E-U ait atteint son plus bas niveau (fin octobre 1978), une nouvelle intervention spéciale devenait nécessaire, mais cette fois dans des conditions économiques générales encore plus détériorées : nouveau relèvement du taux d'escompte (qui entraîne un relèvement de l'ensemble des taux d'intérêt), assorti de mesures supplémentaires de raréfaction et de renchérissement du crédit touchant pour la première fois au marché des eurodollars.  De nouvelles hausses des taux d'intérêt portaient par la suite ceux-ci  à des niveaux jamais atteints, accélérant inévitablement la marche à la récession.  Ces mesures devaient-elles pour autant stopper la ruée vers l'or ?  Nullement, le prix du métal  jaune dépassait de nouveau les $400 trois jours plus tard et on enregistrait des chutes substantielles des cours dans les principaux centres boursiers mondiaux.  50 ans après le "jeudi noir" du 26 octobre 1929 (date du célèbre krach boursier), l'économie mondiale capitaliste tremblait de nouveau devant la menace de l'effondrement.

Ce qu'exprime cette flambée de prix de l'or dont la dernière poussée, celle du début de 80, a été alimentée par la crise de l'Afghanistan et l'invasion de ce pays par les troupes de l'Union soviétique, c'est la marche à la dislocation du marché mondial, mais  aussi  le désarroi, [13] la panique de la bourgeoisie, sa course au refuge dans des "valeurs sûres" dans un contexte où elle exprime sa perte de confiance dans son propre système d'échange et de crédit.  Elle traduit au plus haut point la fragilité des bases sur lesquelles repose la société capitaliste.  Elle exprime l'évolution des rapports entre les  classes et la menace qui pèse sur le régime du profit tout entier.  Elle fait entrevoir l'imminence de la révolution mondiale.

L'ÉTRANGLEMENT
DES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS


Un "développement" conforme
aux besoins de l'impérialisme


La crise endémique qui  frappe l'impérialisme mondial  en plein cœur, tant au niveau de son fonctionnement global qu'au niveau de l'économie des principaux pays capitalistes industrialisés provoque simultanément et par le fait même un véritable étranglement des pays sous-développés, que certains préfèrent appeler "pays en voie de développement", mais dont le "développement" illusoire ne peut être évalué que par rapport à la manière dont se fait ce prétendu "développement", c'est-à-dire essentiellement en fonction des besoins de l'impérialisme et de sa survie.

Pour la grande majorité de ces pays  (une centaine) à l'exception de ceux qui  exportent du pétrole, le "développement" a signifié dans le cadre d'une production et d'un réseau d'échanges organisés à l'échelle mondiale par le capital et en vue de son accumulation, une détérioration soutenue des conditions dans lesquelles s'effectuera répartition de la production et les échanges qui  en découlent ; une détérioration des termes d'échange et de la balance extérieure courante, c'est-à-dire un accroissement du déficit des échanges extérieurs et de l'accumulation de ce déficit, qui  se traduit par un endettement croissant et par conséquent un degré de dépendance croissant face aux créanciers internationaux ; gouvernements étrangers, institutions internationales et banques privées multinationales. Il  va sans dire que cette situation est davantage aggravée du fait de l'augmentation du prix du pétrole qu'ils doivent importer.

[14]

Selon les rapports annuels des organismes internationaux tels la Banque mondiale et le GATT [11], le déficit courant des pays sous-développés non exportateurs de  pétrole est passé de quelque $37 milliards en 78 à plus de $45 milliards en 79.  On prévoit qu'il  dépassera les $55 milliards en 80.  Pour fins de comparaison, le déficit commercial prévu des pays industrialisés pour 1979 était de $17 milliards et le surplus des pays exportateurs de pétrole, d'environ $50 milliards.  L'endettement public global, de $200 milliards à la fin de 77, est passé à $300 milliards à la fin de 79.  Certains pays, et surtout ceux qui  apparaissent comme les "miracles" économiques actuels du tiers-monde dans le domaine du "développement" comme le Brésil, mais aussi le Mexique et l'Argentine, se trouvent littéralement écrasés par une montagne d'endettement qui se traduit par un service de la dette en voie de devenir prohibitif. Déjà en 77, la dette extérieure du Brésil s'élevait à près de $30 milliards ;  le service de la dette coûtait $5.3 milliards c'est-à-dire 40% des recettes d'exportation du Brésil. En 79, la dette brésilienne atteint $52 milliards, dette qui doit désormais être financée à des taux d'intérêt de plus en plus élevés.  De nombreux pays sous-développés au cours des récentes années, littéralement acculés à la faillite en raison de leur incapacité de rembourser leurs dettes, ont été amenés à refinancer leurs emprunts en reportant à plus long terme l'échéance du paiement mais à des taux d'intérêts plus élevés.  Cela a été rendu possible par l'extension fabuleuse des sources de crédit sur les marchés financiers internationaux avec le développement du marché des eurodevises où le recyclage des surplus pétroliers joue un rôle de plus en plus  important, mais aussi  avec le rôle croissant du FMI et le fonds constitué à cet effet â partir des  revenus de ses ventes mensuelles d'or.

Des débouchés à préserver
dans le cadre de la guerre commerciale


L'organisation du marché mondial en fonction des intérêts du capital et par conséquent des pays capitalistes industrialisés où s'y trouvent les [15] plus grandes concentrations, est clairement exprimée dans le commentaire suivant du FMI :

"...depuis 1975, les pays envoie de développement prennent relativement plus d'importance en tant que débouchés pour les produits manufacturés des pays industrialisés.  Cette tendance est l'un des principaux éléments de l'évolution du commerce mondial qui se dégage du rapport annuel du GATT intitulé « Le commerce international en 1978-79 »[12]

Dans la guerre commerciale intense qui  se livre au niveau mondial  et où les pays industrialisés, étant donné leur poids, donnent le ton, les débouchés dans les pays sous-développés jouent pleinement leur rôle. En témoigne le : contenu des accords finalement conclus au niveau du GATT en avril 79, au terme de cinq années et demi  de négociation entre les pays membres (99 en 1979) dans le cadre du Tokyo Round, et qui prévoient diverses mesures de réduction des droits de douane  (30% sur 8 ans) de même que des accords multilatéraux non tarifaires entre les pays signataires de l'accord. Les accords, entrés en vigueur le 1er janvier 80 [13], favorisent nettement les pays  industrialisés au détriment des  pays sous-développés dont la plupart des propositions concernant "la libéralisation" des échanges ont été rejetées par les pays  industrialisés.  Les pays sous-développés ont refusé de parapher ces accords et y ont fait valoir leur opposition, d'abord à la cinquième conférence de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement) à Manille en mai-juin 79, puis à la Conférence des pays non alignés à la Havane en septembre.

Les illusions
d'un "Nouvel ordre économique mondial"
capitaliste"


Les griefs des pays sous-développés regroupés autour du "groupe des 77" (même si 119 pays en font partie) né en 1974 à partir de la perspective d'un "Nouvel ordre économique mondial" mise de l'avant par 1'Assemblée générale des Nations Unies, concernent la détérioration de la position économique des pays sous-développés au cours des années.  Leur part de la production [16] manufacturière mondiale stagne à 8% et ils souhaitent une part plus élevée. En moyenne 63% de leurs exportations consistent en matières premières et marchandises dont les prix relatifs ont tombé.  Ils désirent un alignement des prix des matières premières sur ceux des produits manufacturés et la constitution de stocks "buffer" pour stabiliser les prix.  Ils désirent une diversification de leurs exportations dans une "restructuration" de la production et du commerce mondial.

Inutile de dire que les négociations entre pays "riches" et pays  "pauvres" à Manille se sont terminées par un échec total sans concessions véritables des pays industrialisés.  Inutile d'insister également sur les verbiages et les vibrants appels de la Conférence des pays non alignés et leur porte-parole Fidel  Castro à l’ONU en faveur de la "justice économique" et d'une "paix dont tous les avantages touchent pareillement les grands comme les petits, les puissants comme les faibles, qui  s'étende à tous les confins du monde et qui  profite à tous  les citoyens''. [14]  Le fait est qu'il  n'y a pas de "Nouvel  ordre économique mondial" possible dans le cadre de la survie de l'impérialisme.  Cette perspective bourgeoise appuyée à l'échelle mondiale par la bureaucratie au pouvoir dans les pays où le capital  a été  exproprié et dont les principaux chantres sont les Tito et les Castro, est une perspective de maintien de l'ordre bourgeois mondial avec tout ce que cela implique.  Il  n'y a pas de développement possible des pays sous développés à l'époque de l'impérialisme, si ce n'est de manière inégale et désarticulée, et strictement en fonction des exigences de 1'accumulation du capital à l'échelle mondiale.  Il n'y a plus de rôle progressiste à quelque niveau que ce soit à attendre du capitalisme â son dernier stade, le stade de son déclin, du "parasitisme et de la putréfaction".  Comme le disait Lénine, au stade de l'impérialisme, le capitalisme est la "réaction sur toute la ligne et le renforcement de l'oppression nationale".  Les taux de croissance capitalistes de certains pays sous-développés qui ont une meilleure performance que d'autres, ne sauraient camoufler les inégalités gigantesques, l'exploitation, la famine, la répression qui y règnent.  Elles ne sauraient camoufler la dépendance entière de l'économie de ces pays face au capital international.

[17]

FAMINE ET DÉPLOIEMENT
DES DÉPENSES MILITAIRES


La faim dans le monde

Sur cette note, il  s'impose de souligner que 1'évolution du capitalisme, son degré de putréfaction et de parasitisme, son incapacité à poursuivre la mission historique de développement des forces productives au service de l'humanité et d'amélioration du sort des masses, s'évalue non pas â l'échelle de tel ou tel pays [15], mais à l'échelle mondiale.  À cet effet, deux brèves remarques s'ajoutent à ce qui  précède.  Elles concernent la faim dans le monde et le déploiement des dépenses militaires.

En ce qui  concerne la première, qu'il  suffise de rappeler, selon les statistiques fournies par la FAO (Food and Agriculture Organization ou Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et 1'agriculture) en novembre 79 à Rome [16] que les importations céréalières des pays en développement doivent passer de 50 millions de tonnes au milieu des années 70 à 115 millions en l'an 2000.  Dans la meilleure des hypothèses, 250 millions de personnes souffriront encore de la malnutrition en l'an 2000.  Loin d'améliorer le sort des pays sous-développés en ce qui  concerne leur approvisionnement en céréales, le capitalisme du 20e siècle a plutôt contribué à détériorer cette position.

"Avant la seconde guerre mondiale, l'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie étaient des exportateurs nets de céréales, avec des volumes de l'ordre de 12 millions de tonnes métriques.  À la fin des années 40 et au début des années 50, elles étaient déjà devenues des importateurs nets avec un déficit de quelque 5 millions de tonnes.  Ce déficit passait à 19 millions de tonnes en 60, puis à 38 millions de tonnes en 70 et enfin à 60 millions de tonnes en 1976." [17]

[18]

La marche à l'économie de guerre

Enfin, sans s'étendre démesurément sur une question pourtant d'une extrême importance dans l'économie mondiale du 20e siècle et particulièrement en situation de crise, il  est essentiel  de mentionner au moins en quelques lignes le rôle toujours primordial des dépenses d'armement.  Le Financial Post du 5 janvier 80 le résume en trois phrases :

"The most buoyant sector of the world economy is the arms business.  Annual  sales of military equipment for both nuclear and conventional war, now amount to $120 billion ($120 milliards) a year.  Arms sales are larger than the national incomes of all but 10 nations".

Il est inutile de commenter longuement cette brève citation qui  est assez explicite dans la démonstration du rôle de premier plan (économique et politique) joué par ce qui  constitue depuis toute la période de l'après deuxième guerre mondiale,  le principal  stimulant de l'économie capitaliste, démontrant de manière limpide l'ampleur du "parasitisme et de la putréfaction" de cette économie.  On comprend davantage,  lorsqu'on tient compte de ce rôle économique des dépenses militaires,  les tours de force utilisés pour reporter à plus tard la signature des accords SALT II qui   limiteraient ces dépenses alors que le Pentagone réclame une augmentation draconienne des dépenses militaires que Carter promet déjà dans son prochain budget (142 milliards pour les dépenses militaires)  comme moyen absolument nécessaire pour combattre la récession qui  s'amorce au début de 1980.

Les  appels au renforcement de l'OTAN face à la "menace" russe et des pays du pacte de Varsovie, l'encouragement des E.-U. au Japon pour qu'il développe sa force militaire de manière à faire contrepoids à la présence russe dans le Pacifique, les plans de collaboration militaire E.-U.-Chine élaborés à Pékin avec le secrétaire américain à la défense Brown au moment de l'invasion russe en Afghanistan, la hausse vertigineuse des achats d'armes des pays de 1'OPEP à même les surplus pétroliers, et aussi le financement par l'impérialisme américain des budgets militaires égyptien et israélien en vue de remplacer le gendarme iranien dans cette région stratégique et richissime du monde, sont autant d'éléments qui s'inscrivent dans [19] cette perspective.

En particulier, en ce qui  concerne les plans de collaboration militaire E.-U. - Chine, ceux-ci s'inscrivent pleinement dans le programme de collaboration commerciale E.-U. - Chine sanctionné par les accords signés en 79. En effet,  l'un des quatre volets du Plan des 4 modernisations chinois adopté en 78 est la modernisation de la défense nationale et de l'armée.

Il y a là incontestablement pour le plus grand producteur et commerçant d'armes du monde capitaliste, l'occasion d'un marché fort intéressant à exploiter.

C'est d'ailleurs l'ensemble de ces perspectives combinées et principalement l'annonce d'une hausse du budget de la défense aux E.-U. et les menaces de représailles en Afghanistan qui  provoquent au tout début de 1980 une hausse subite et substantielle des cours boursiers dans l'ensemble des industries reliées à la production militaire : électronique, avionnerie, sidérurgie  (industrie dans un état particulièrement piteux tel qu'expliqué au début de cet article). [18]

L'économie capitaliste en crise a un besoin vital  d'une intensification de ses dépenses militaires, du passage à toutes fins utiles de l'économie d'armement à une économie de guerre et éventuellement à une guerre que seuls empêchent de se déployer les rapports actuels entre les classes et les rapports politiques mondiaux où l'initiative à l'échelle mondiale appartient à la classe ouvrière et aux masses exploitées, comme le démontrent en particulier la révolution en Iran et la révolution au Nicaragua de même que les innombrables mouvements de lutte pour la défense des revendications sociales et démocratiques dans tous les pays du monde qui  placent d'emblée la révolution mondiale à l'ordre du jour.  La crise des fondements économiques du système se double d'une crise de domination politique.

[20]

CRISE  DANS LES PAYS DE L'EST

Un marché mondial  unique, dominé par le capital

Une analyse de la crise de l'impérialisme mondial ne saurait être complète si  elle n'intégrait comme une de ses dimensions indissociables l'analyse de la crise des États ou le capital  a été exproprié,  ceux de l'URSS, de l'Europe de l'Est, de la Chine et de leurs satellites, crise économique, mais aussi  crise de domination politique des bureaucraties au pouvoir.  En effet, il  n'y a pas deux mondes séparés ; il  n'y a pas de cloison étanche entre deux "blocs", entre deux marchés ; il n'y a pas d'autarcie même à l'intérieur de grands ensembles, à l'époque où le capitalisme a depuis longtemps instauré le réseau mondial des forces productives.  Il n'y a pas de clivage entre pays capitalistes d'un côté et pays dits "socialistes" de l'autre.  Ces "deux mondes" sont organiquement liés et constituent un tout différencié traversé par la même crise, la crise conjointe de l'impérialisme et de la bureaucratie. Il  n'y a qu'un marché, le marché mondial entièrement dominé par le capital, où 90% des échanges sont le fait des pays capitalistes et à l'intérieur duquel  la part de la production industrielle des pays capitalistes  industrialisés est le double de celle des pays de l'Est.

Si la guerre commerciale et la crise des débouchés (et surtout leur intensification avec le développement de la crise de 74-75) ont poussé l'ensemble des pays capitalistes industrialisés, y compris les E.-U. malgré leurs réticences politiques initiales, à envahir et à se disputer les immenses marchés de l'URSS, de l'Europe de l'Est et de la Chine, il est tout aussi  vrai  qu'en sens inverse ces pays ont été poussés, bon gré mal  gré à recourir au marché capitaliste et à y rechercher, en raison de l'infériorité considérable de leur productivité, la source indispensable d'un approvisionnement en moyens techniques absolument nécessaire à leur développement interne.  L'acquisition de ces moyens techniques nécessaires a provoqué au cours des années, mais surtout depuis le milieu des années 70, un déficit croissant de la balance commerciale des pays de l'Est et un endettement qui n'a cessé d'augmenter envers le capital international et qui accroît dangereusement leur dépendance économique face au monde capitaliste.  Cela atteint une acuité particulière dans le cas de la Pologne.

[21]

Le mal  profond de la gestion bureaucratique

À ce grave problème s'en ajoutent une série d'autres qui minent de l'intérieur des sociétés rongées par le mal  profond de la gestion bureaucratique. Pénuries, hausses draconiennes des prix, chômage croissant,  réduction systématique année après année des objectifs non atteints des plans quinquennaux, stagnation de la production des secteurs clé de l'économie, etc...

Au cours de la session d'automne 79 du Soviet suprême, les dirigeants de l'URSS,  à la suite d'une évaluation détaillée des résultats  provisoires du 10e plan quinquennal (76-80) qui entrait dans sa dernière année, constataient que les objectifs fixés initialement seraient loin d'être atteints ; suite à de nouveaux réajustements à la baisse de ces objectifs, on prévoyait une augmentation de la production industrielle de 25.7% pour la durée du plan par rapport à un objectif initial  de 36%.  Au lieu des 640 millions de tonnes de pétrole prévues initialement pour 1980, on n'en prévoyait désormais que 606 millions ; déjà pour 1979, la production réalisée (585 millions de tonnes) était inférieure de 8 millions de tonnes à la production planifiée (593).  Il  en est de même pour le charbon, l'acier, le ciment, etc. ; pour le charbon, la production prévue pour 1980 est désormais de 745 millions de tonnes face à l'objectif initial  de 805.  La situation est encore plus grave pour la production céréalière, problème chronique de l'économie soviétique (même si ce secteur absorbe 25% des investissements nationaux) qui  n'a atteint en 79 que 179 millions de tonnes, en chute par rapport à la production record de 23'5 millions de tonnes en 78.

À cela s'ajoutent de sérieux problèmes de chômage (25% de la population active en Azerbaïdjan selon les statistiques de l'URSS, 20% en Arménie soviétique…) jumelés à de graves manques de main-d'oeuvre spécialisée pour certains projets industriels et énergétiques.

Réagissant devant ces problèmes sérieux attribuables à la gestion bureaucratique de l'économie de l'URSS, le président Leonid Brejnev  dénonçait nommément 12 ministres responsables de divers secteurs de l'économie, demandait qu'on "trouve les coupables pour chaque échec causé par [22] l'irresponsabilité, la négligence et la bêtise, et qu'on les punisse." [19] On ne peut s'empêcher en lisant cette déclaration de Brejnev qui  s'inscrit dans la plus pure tradition de la bureaucratie stalinienne, de rappeler le combat engagé par Lénine en 1921 contre le processus déjà en marche de bureaucratisation de l'appareil  étatique et la bataille qu'il a été ainsi amené à livrer contre Staline, devenu dirigeant de "l'Inspection Ouvrière et paysanne", l'un des principaux instruments de cet appareil. Lénine reprochait à Staline d'être davantage préoccupé à "prendre" ou à "démasquer" les gens (à trouver des "coupables", en somme) qu'à les améliorer. [20]

Contradictions insolubles
et mesures de crise de la bureaucratie


La bureaucratie de l'URSS, en crise face aux problèmes économiques de plus en plus graves causés par le caractère même de sa gestion bureaucratique, réagit par des hausses de prix draconiennes, recourt à de nouvelles normes d'organisation du travail visant un encadrement strict des travailleurs à partir d'un renforcement de la discipline ; elle vise par tous les moyens à accroître la productivité du travail, à augmenter les cadences, donne pour ce faire un nouvel essor au salaire, au rendement, etc.. Tel est le volet principal de la nouvelle réforme économique adoptée par les bureaucrates russes en juillet 79 et qui doit entrer en vigueur à partir de 1981 dans le cadre du 11e plan quinquennal (81-85). Les mesures de crise de la bureaucratie soviétique sont sensiblement les mêmes que celles qui ont été adoptées par la bureaucratie chinoise dans le cadre de la mise en œuvre du "Plan des 4 modernisations" adopté en début de 78. Leurs problèmes sont les mêmes [21] et elles tentent de résoudre leurs contradictions insolubles avec les mêmes moyens qui impliquent le renforcement de la répression politique, la négation des droits démocratiques, des droits des nationalités, du droit de constituer des syndicats libres indépendants du parti et de l'État, les condamnations pour "crimes contre l'État" ou subversion (procès de Pékin et de Prague en 79, condamnation de Wei Shing Sheng et fermeture [23] du  "mur de la démocratie" à Pékin,  condamnation à Prague de Vaclav Benda, Vaclav Havel, Petr Uhl et trois autres membres du VONS ou Comité de défense des personnes injustement poursuivies, emprisonnement en asile psychiatrique de Vladimir Khlebanov en URSS, fondateur d'un syndicat libre, etc.).

Les bureaucraties tremblent devant tout ce qui peut menacer un monopole politique qui garantit leur existence même et leurs privilèges.  L'impasse dans laquelle elles se trouvent les mène jusqu'à l'agression militaire pour préserver des positions politiques, économiques et stratégiques importantes (invasion du Cambodge par le Vietnam, du Vietnam par la Chine) ou pour enrayer de l'extérieur comme dans le cas de l'invasion russe en Afghanistan, une vague révolutionnaire (déclenchée en Iran) qui risque de se propager à l'intérieur de leurs frontières nationales et menace leur pouvoir.

De sérieuses menaces aux acquis de la révolution

Écrasée par ces contradictions, engagée de plus en plus résolument dans la défense de l'ordre impérialiste mondial, la bureaucratie est amenée à prendre un cours de plus en plus restaurationniste, de s'engager dans la mise en place de mesures qui menacent directement les acquis fondamentaux de la révolution que sont la propriété étatique des moyens de production, l'économie planifiée et le monopole d'État du commerce extérieur.

La bureaucratie chinoise est indéniablement celle qui, récemment, est allée le plus loin dans cette direction.  Face à l'agitation sociale montante et en vue de donner au capital étranger, surtout japonais et ouest-allemand, mais de plus en plus américain, les assurances voulues, la bureaucratie chinoise a été amenée à ouvrir une brèche fort dangereuse dans la propriété étatique des moyens de production par le biais de la création d'entreprises mixtes  (joint ventures).  Le code chinois des investissements étrangers prévoit une participation de 25% au  capital  étranger, mais ne fixe aucune limite supérieure.  Il ne fixe aucune limite non plus au rapatriement des profits de ce capital et il autorise les entreprises chinoises à souscrire directement des emprunts auprès des banques étrangères et à vendre directement aussi leur production hors de la Chine, ouvrant ainsi  une brèche dans le monopole d'État [24] du commerce extérieur. [22]

C'est dans ce cadre et avec ces assurances données au capital que la Chine concluait avec les E.-U. des ententes commerciales de plusieurs milliards de dollars et se voyait octroyer par eux la clause de la nation la plus favorisée. Mais pour normaliser les échanges entre les deux pays, il a d'abord fallu que les dirigeants chinois acceptent de régler la question des avoirs américains confisqués au début des années cinquante au moment où le régime de Mao, nouvellement arrivé au pouvoir et poussé par les masses révolutionnaires chinoises à aller au delà de son programme de "démocratie nouvelle" et de "capitalisme progressiste", avait été amené à procéder à l'expropriation du capital.  La bureaucratie chinoise, 30 ans après que ces avoirs de l'ordre de $196 millions aient été confisqués,  accepte aujourd'hui  de régler la note pour la somme de $80.5 millions à rembourser en 5 ans, somme qui tient compte des avoirs chinois alors détenus par les américains et confisqués également par les E.U.  comme mesure de représailles.

À genoux devant le grand capital, une fois cette "formalité", réglée, la bureaucratie chinoise accepte aussi, dans le cadre de son accord commercial avec les E.-U. de respecter les brevets américains.  Elle s'engage en fait à respecter la propriété du savoir importé et de ne pas le reproduire chez elle.

Enfin, elle envisage même d'exporter de la main-d'oeuvre chinoise sous la forme de contrats de location de centaines de milliers de travailleurs à des sociétés capitalistes à l'étranger et en particulier au Moyen-Orient.  Le prix de location serait de 300 à 500 dollars par mois pour chaque travailleur, qui ne recevrait par ailleurs que 20% de cette somme.  Les entreprises capitalistes pourraient disposer de ces travailleurs aux conditions suivantes : six jours de travail  par semaine et huit heures par jour sans aucune vacances à l'exception du Nouvel an chinois.  La Chine se porterait garante de l'assiduité et de la discipline des équipes et du respect des lois du pays d'accueil. [23]

[25]

Si  la bureaucratie chinoise semble actuellement prendre le pas sur toutes les autres bureaucraties dans la voie de la restauration du capitalisme, elle ne fait que suivre les traces et pousser plus loin un mouvement déjà engagé dans d'autres pays où le capital a été exproprié.  Avant les dernières prouesses chinoises, c'était indéniablement la bureaucratie hongroise qui  était pour ainsi dire à "l'avant-garde" de ce mouvement de réaction qui  menace les acquis des États ouvriers.  Fidèle à elle-même, cependant, il  semble bien que la bureaucratie hongroise n'entend pas si facilement se laisser damer le pion.  À cet effet, la dernière mesure qu'elle vient de prendre est assez révélatrice.  Conjointement avec six grandes banques de pays membres de l'OCDE,  la Banque Nationale de Hongrie a créé une nouvelle banque.  La Central European Bank (CEB) qui doit entrer en fonction en janvier 1980.  Cette banque est la première banque mixte internationale établie dans un pays de l'Est et dans laquelle les banques occidentales détiennent une participation majoritaire ; la Banque de Hongrie détient 34% du capital et les six banques occidentales détiennent chacune 11% du capital.  La banque doit contribuer essentiellement au financement du commerce de la Hongrie avec ces pays occidentaux (70% de ses échanges). Il  s'agit là d'une nouvelle brèche importante dans la propriété étatique des moyens de production et dans le monopole d'État du commerce extérieur.

LA RÉVOLUTION MONDIALE
INÉLUCTABLE


L'aggravation de la crise conjointe de l'impérialisme et des régimes bureaucratiques, crise économique et crise de domination politique est la démonstration vivante de ce que les fondements sur lesquels repose cet ordre mondial sont de plus en plus minés, que la révolution mondiale est inéluctable.  Dans cette situation objective et dans la période actuelle de nouvelle montée de la lutte des classes, ce sont aujourd'hui à l'échelle. mondiale la classe ouvrière et les masses opprimées qui ont l'initiative même si, dans leur aspiration à l'émancipation, elles subissent le poids étouffant de leur inorganisation, le barrage à l'action et la division entretenue par les directions ouvrières, la trahison en somme de la politique collaborationniste de défense de l'ordre bourgeois par ces directions.  Bien sûr, la bourgeoisie réagit et réagira d'autant plus durement que sa survie comme classe dominante est menacée.  Mais déjà les bases [26] de son ordre mondial réactionnaire craquent sous l'assaut des masses, et des piliers entiers risquent de s'écouler dans la vague déclenchée par la révolution en Iran et au Nicaragua. Simultanément, la lutte pour les revendications sociales et les droits démocratiques dirigée à la fois contre la bourgeoisie dans les pays capitalistes et contre la bureaucratie dans les pays ou le capital a été exproprié, procède d'un même mouvement et souligne l'union indissoluble de la révolution sociale à l'ouest pour abattre le capitalisme, et de la révolution politique à l'est pour renverser et chasser la bureaucratie parasitaire et répressive.

Mais si  la révolution mondiale est inéluctable, sa victoire n'est pas automatiquement assurée.  L'effondrement de la vieille société n'entraîne pas mécaniquement la construction de la nouvelle.  Ici  se pose dans toute son ampleur l'alternative : socialisme ou barbarie.  Le triomphe de la révolution qui seul peut éviter que le monde ne sombre dans la barbarie, pose d'emblée la question de la direction du processus révolutionnaire, la question de l'organisation de la classe ouvrière dans son propre parti, comme candidates la direction de la société, la question en somme du parti de la révolution à construire, de l'Internationale, et de la méthode spécifique de construction de ce parti  dans chaque pays.

Au Québec, où la classe ouvrière n'a pas son parti, il  va sans dire que le premier pas à franchir est celui  de la conquête de son indépendance de classe, la construction de son parti, le parti  des travailleurs â partir de ses seuls acquis organisationnels actuels, les syndicats.  Dans la période actuelle où la question politique centrale au Canada et au Québec est celle de l'oppression nationale du peuple du Québec et de la lutte contre cette oppression, c'est à travers la lutte contre l'État fédéral centralisateur et oppresseur, pour l'indépendance du Québec et l'intervention du mouvement ouvrier organisé, à son propre compte, dans cette lutte dont il  doit viser à prendre la direction, que se feront les pas nécessaires vers la conquête de l'indépendance de classe et la construction du parti de classe apte à diriger la révolution.


[1] Voir Rich Kronish, "Crisis in the West European Automobile Industry" in Monthly Review, Sept.  79, pp. 31-44.

[2] Pour résister à la concurrence des  "3 grands" américains en Europe à la fin des années 60, les sociétés britanniques Leyland et BMC se fusionnaient pour donner British Leyland ; Volkswagen faisait l'acquisition d'Auto Union, et Fiat avalait Lancia, Autobianchi et Ferrari.  Après la crise de 74-75, Peugeot en France rachetait d'abord Citroën, puis les opérations européennes de Chrysler. Ces rachats et fusions jusqu'ici se sont limités à des opérations entre entreprises d'un même pays.  L'extension de cette concentration du capital au-delà des frontières nationales, impliquant deux ou plusieurs grandes sociétés de pays différents, constituerait en quelque sorte un saut qualitatif dans l'extension de l'internationalisation de la production qui  ne pourrait manquer d'entraîner un sérieux bouleversement des nombreuses industries  (acier, caoutchouc, verre, etc..) directement reliées dans chacun de ces pays à l'industrie automobile nationale, provoquant une nouvelle intégration de ces industries connexes sur une base internationale et entraînant nécessairement dans la logique du profit des dizaines de milliers de mises à pied supplémentaires.  (Voir MR Sept.  79, article cité).

[3] Source : Le Monde diplomatique juin 79, "La sidérurgie européenne dans la tourmente". Données citées à partir d'une étude de l'ONUDI sur "L'industrie sidérurgique mondiale" UNDO/ICIS-89-20 nov. 78, et calculs de l'auteur pour 79.

[4] À quelques exceptions près dont celle du Canada où les capacités ont été utilisées à 95% ; il faut souligner cependant que la production canadienne, de 15 millions de tonnes en 79, ne pèse pas lourd dans le total mondial de 745 millions de tonnes.

[5] Selon les expressions employées par Engels dans 1'Anti-Dühring, Ed.  Soc. Paris,  1976, p.  314-315.

[6] Voir Bulletin du FMI,  16 avril  79, p. 97.

[7] La CEE ou Marché commun regroupe les neuf pays suivants : RFA, France, Bénélux (Belgique, Hollande, Luxembourg), Danemark, Grande-Bretagne, Italie,  Irlande.

[8] Le Monde diplomatique, mai  1979, p. 25.

[9] Voir le Monde diplomatique, août 79, p. 2.

[10] BW, 19 nov. 79, p. 186.

[11] Le rapport de la Banque mondiale a été rendu public à l'assemblée annuelle de Belgrade en octobre ; celui  du GATT intitulé : le commerce international en 1978/79 à été rendu public à Genève à peu près au même moment.

[12] Bulletin du FMI,  3 déc. 79, p. 361.

[13] En décembre 79, quelques jours avant leur entrée en vigueur, les  accords conclus en avril  avaient été ratifiés par les E.U., la CEE, le Japon et dix autres États : l'Autriche, le Canada, le Chili, la Finlande, la Hongrie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et la Suisse.

[14] Discours de Fidel Castro à 1'ONU, octobre 79.

[15] Ni même, pourrait-on souligner, de manière globale à l'intérieur d'un même pays.  Il  ne faut pas oublier que 25% de la population des E.-U., le pays le plus opulent du monde, vit sous le seuil  de la pauvreté.

[16] Étude de la FAO intitulée : "Agriculture Horizon 2000" citée dans le Devoir, 14 nov. 79.

[17] Le Monde Diplomatique, juillet 79.

[18] Voir Le Devoir du 17 janvier 1980 : "Les marchés réagissent comme si la guerre était imminente'', article de Michel Nadeau, p. 13.

[19] Reprise par Le Devoir du 29 nov. 79 des propos de Brejnev cités par la Pravda.

[20] P. Broué. Le parti bolchevique, Éditions de Minuit, Paris, 1963-71, p. 175.

[21] Selon des chiffres officiels dévoilés par les dirigeants chinois, la Chine compte 20 millions de chômeurs en 78, dans les seules villes ; 95 millions de chinois souffrent de malnutrition.

[22] Voir Informations Ouvrières, No. 927 (8-15 déc. 79) et 928 (15-22 déc. 79) Dossier en deux parties : Chine : de gigantesques contradictions.

[23] Informations ouvrières, 927, article cité.



Retour au texte de l'auteur: Louis Gill, économiste québécois, retraité de l'UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 25 juin 2015 6:54
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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