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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Louis Gill, LA RÉDUCTION DES ÉCARTS SALARIAUX. (1987)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill, LA RÉDUCTION DES ÉCARTS SALARIAUX. Montréal: UQÀM, département des sciences économiques, juillet 1987, 80 pp. [Avec l'autorisation de l'auteur accordée le 7 avril 2009.]

Introduction


L'un des objectifs de la négociation salariale dans les secteurs public et para-public, au moins depuis le milieu des années 1970, est la réduction des écarts salariaux. Cet objectif a été poursuivi conjointement avec celui de l'indexation des salaires au coût de la vie. Dans les faits, les deux objectifs se sont entrecoupés au niveau de la formulation concrète des revendications. Le choix de la formule d'indexation en particulier a souvent été motivé par des considérations relatives à la volonté de réduire les écarts salariaux. Au-delà de l'aptitude à corriger la perte du pouvoir d'achat subie par chaque salarié, on recherchait dans la formule d'indexation le moyen indirect de réduire l'écart entre hauts et bas salaires. L'indexation sous la forme d'un montant fixe pour tous est la mieux connue et la plus simple des formules d'indexation visant simultanément la réduction des écarts salariaux. Ses protagonistes l'ont défendue en invoquant son caractère "égalitaire".

La réduction des écarts est un objectif important, mais elle est un objectif distinct, qui doit être abordé comme tel, directement et non par le biais de l'indexation. L'indexation par ailleurs, est un objectif non moins important, qu'il faut viser à réaliser avec toute la précision nécessaire, et qui ne saurait être relégué au second plan du fait qu'il servirait de moyen à la poursuite d'un autre objectif comme la réduction des écarts.

La raison d'être de l'indexation est la correction pleine et entière de la perte de pouvoir d'achat encourue par chaque catégorie de salariés, la protection du salaire réel contre l'inflation pour tous et toutes. C'est là l'unique but qu'on peut assigner à l'indexation, et les diverses techniques utilisées à cet effet (montant fixe, pourcentage fixe égal à l'accroissement de l’IPC, pourcentages variables par tranches de salaires selon un IPC différencié, etc..), doivent être évaluées les unes par rapport aux autres du strict point de vue de leur aptitude à réaliser cette fonction.

Une fois le salaire réel de tous protégé contre l'inflation, il reste ensuite à décider de quelle manière l'accroissement du pouvoir d'achat, "l'enrichissement" réel, sera réparti parmi les salariés. Tout comme dans le cas des méthodes d'indexation par rapport à l'objectif spécifique qui leur est assigné, les diverses méthodes d'accroissement du salaire réel (montant fixe, pourcentage fixe, pourcentage décroissant à mesure que le salaire augmente, etc.) doivent être appréciées par rapport à leur fonction propre et notamment du point de vue de leur aptitude à réduire les écarts salariaux.

La méthode du montant fixe, par exemple, lorsque utilisée comme méthode d'indexation, doit être évaluée, comme toute autre méthode d'indexation, du point de vue de 1a fonction qu'el1e exerce, c’est-à-dire du seul point de vue de sa capacité de corriger intégralement la perte de pouvoir d'achat subie par chaque tranche de salaire sans exception.

La même méthode du montant fixe, lorsque utilisée explicitement comme méthode de réduction des écarts entre les salaires réels, doit maintenant être évaluée, comme toute autre méthode de réduction des écarts, du seul point de vue de son aptitude à réaliser cet objectif particulier en tenant compte des incidences sur la masse totale "d'enrichissement" réclamée, les conditions de réalisation de l'unité sur des objectifs communs, de la capacité de mobilisation, etc.

La présente contribution se propose d'analyser et d'évaluer les principales techniques d'indexation et de réduction des écarts utilisées jusqu'à aujourd'hui dans l'élaboration des revendications salariales dans les secteurs public et para-public. Une brève analyse des méthodes d'indexation sera présentée dans un premier temps. Celle-ci portera essentiellement sur une appréciation de la méthode du montant fixe par rapport à celle du pourcentage fixe égal à la hausse de l'IPC.

La majeure partie de la contribution est par la suite consacrée à l'étude des diverses méthodes de réduction des écarts salariaux, plus précisément les méthodes qui ont été utilisées dans la formulation des revendications des trois grandes centrales syndicales, CSN, CEQ, FTQ, dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives des secteurs public et para-public pour les années 1986-1987-1988. La méthode dite "de la ligne droite" utilisée par la CEQ et la FTQ et la méthode de l'exponentielle utilisée par la CSN seront l'objet d'une analyse qui les mettra également en rapport avec les méthodes mieux connues du pourcentage fixe et du montant fixe.

Si l'objectif de la réduction des écarts est un objectif clair, facile à conceptualiser, les techniques utilisées pour le réaliser demeurent, pour la vaste majorité des syndiqués, enveloppées de mystère. Un but premier de la présente contribution est d'aider à lever le voile qui enveloppe ce "mystère". Une partie significative du contenu est destinée à cette fin pédagogique. Le lecteur déjà initié pourra se concentrer sur les sections où les diverses méthodes, une fois exposées et, il faut le souhaiter, apprivoisées, sont soumises à des évaluations comparées.

Les méthodes sont analysées sous diverses hypothèses de taux d'augmentation décroissants lorsqu'on se déplace du bas vers le haut de l'échelle salariale. Les incidences de ces hypothèses sur la réduction des écarts salariaux de même que sur la masse salariale totale sont l'objet d'une évaluation dans le cas des diverses méthodes.

Des observations intéressantes sont dégagées, notamment, quant à la grande similitude qui existe, de manière générale, entre les résultats obtenus, moyennant certaines hypothèses, par la méthode de l'exponentielle (utilisée par la CSN) et ceux qui sont obtenus par la méthode "de la ligne droite" (utilisée par la FTQ et la CEQ).



Retour au texte de l'auteur: Louis Gill, économiste québécois, retraité de l'UQAM Dernière mise à jour de cette page le jeudi 25 juin 2009 7:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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