RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill, Parlons propagande, en effet !Réplique à l’article « Parlons propagande » de Nathalie Elgrably de l’Institut économique de Montréal publié dans Le Journal de Montréal, le 9 novembre 2006. Cette réplique, non publiée par Le Journal de Montréal, a été diffusée aux enseignants de cégep, membres de la FNEEQ. Le 10 novembre 2006. [Avec l'autorisation de l'auteur accordée le 25 octobre 2007 de publier cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Louis Gill 

Parlons propagande, en effet !

 

Réplique à l’article « Parlons propagande » de Nathalie Elgrably de l’Institut économique de Montréal publié dans Le Journal de Montréal, le 9 novembre 2006. Cette réplique, non publiée par Le Journal de Montréal, a été diffusée aux enseignants de cégep, membres de la FNEEQ.

Il y a des gens pour qui tout est prétexte à dénigrer le Québec, même ses réussites. Et si certains croient encore que le Quebec bashing est du ressort exclusif du « ROC », l’Institut économique de Montréal est là pour démontrer le contraire. On le constate une fois de plus dans l’article de Nathalie Elgrably intitulé « Parlons propagande » publié dans ces pages le 9 novembre dernier, où elle déverse son fiel sur le mouvement syndical. 

S’il est vrai que la récente supériorité du Québec en matière de croissance du PIB réel au Canada ne saurait permettre de conclure à une tendance ferme à cet égard, le réflexe de toute personne normalement constituée est d’apprécier ce qu’il y a de positif dans cette amélioration certaine et de s’en réjouir. Nathalie Elgrably préfère, elle, multiplier les images d’un Québec « en proie à des ratés flagrants », qui serait irrémédiablement condamné à rester dans le fond de la cale. Et pour le faire, elle n’hésite pas à effectuer les glissements nécessaires pour dresser son portrait catastrophiste. Il en est ainsi de ses propos sur la dette publique, sujet délicat s’il en est un, compte tenu de sa complexité. 

La dette totale du gouvernement du Québec a deux composantes : la dette directe, qui est une dette réelle constituée de titres émis sur le marché, et les engagements du gouvernement envers les régimes de retraite des employés du secteur public, qui consistent en une simple écriture comptable. Le rapport de la dette directe au PIB était de 30 % le 31 mars 2006, nettement inférieur à celui de la France, par exemple, qui était de 50 %. Nathalie Elgrably écarte purement et simplement ce rapport de 30 % sans le comparer avec celui d’autres pays parce que, dit-elle, « il est obligatoire d’additionner à la dette du gouvernement celle des municipalités et la portion québécoise de la dette fédérale ». On peut la suivre sur ce plan si on souhaite parler, non pas de la seule dette du gouvernement, mais de ce que l’OCDE utilise à des fins de comparaisons internationales, à savoir la dette de l’ensemble des administrations publiques. Mais alors, pour que les données soient comparables, il faut soustraire les engagements envers les régimes de retraite qui ne sont pas comptabilisés dans la plupart des autres pays. Sur le plan de la dette brute, la dette de l’ensemble des administrations publiques du Québec en pourcentage du PIB, à 73 % sans les régimes de retraite, se situe sous la moyenne de l’OCDE qui est de 78 %. Sur le plan de la dette nette (dette brute diminuée des actifs financiers), à 60 %, elle se situe au-dessus de la moyenne de l’OCDE qui est de 46 %. 

Nathalie Elgrably, qui lance aux syndicats de l’enseignement des accusations de mensonges et de demi-vérités, parle, elle, d’un pourcentage de 90 %, en amalgamant dette nette et dette brute et sans dire qu’elle compare des chiffres qui incluent pour le Québec les engagements envers les régimes de retraite, avec ceux de la plupart des pays de l’OCDE qui les excluent.



Retour au texte de l'auteur: Louis Gill, économiste québécois, retraité de l'UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 30 décembre 2007 8:16
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref