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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Louis Gill, “Le Groupe socialiste des travailleurs (1974-1987) (2006)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Louis Gill, “Le Groupe socialiste des travailleurs (1974-1987)”, Bulletin d’histoire politique, première partie, vol. 14, no 2, hiver 2006, p. 227-248; deuxième partie, vol. 14, no 3, printemps 2006, pp. 271-292. [Avec l'autorisation de l'auteur accordée le 6 février 2007.]

Introduction

Le Groupe socialiste des travailleurs (GST) a été fondé en septembre 1974 à l'initiative d'un noyau de militants, le Groupe trotskyste du Québec (GTQ), qui intervenait depuis la fin des années 1960 dans les organisations syndicales, dans les Comités d'action politique qui ont été à l'origine du Front d'action politique des salariés de Montréal (FRAP) et dans le FRAP lui-même, de sa fondation en 1970 à sa dissolution en 1973. Ses militants sont intervenus en 1973-1974 dans le cadre d'une initiative du Comité régional intersyndical de Montréal (CRIM), le Regroupement Action-Montréal (RAM), dont l'objectif de départ était de prolonger, avec l'appui des trois centrales (CSN, FTQ et CEQ), l'expérience d'action politique municipale du FRAP à Montréal qui avait reçu l'appui de la seule CSN, puis au sein du Regroupement des militants syndicaux (RMS) qu'ils ont contribué à mettre sur pied en mai 1974 après l'échec du RAM. 

Rattaché à un courant du trotskysme demeuré fidèle au programme de fondation de la 4e Internationale [1] à la suite de l'abandon de ce programme par une majorité au sein de l'organisation, le GTQ avait fondé en 1973, avec des militants du Canada anglais regroupés dans le Labor Action Committee, le Comité de liaison des militants révolutionnaires canadiens pour la reconstruction de la 4e Internationale, affilié au Comité d'organisation pour la reconstruction de la 4e Internationale (CORQI). Fondé en 1972, le CORQI regroupe alors des organisations de plusieurs pays, dont la principale est l'Organisation communiste internationaliste (OCI) française. 

De sa naissance en 1974 jusqu'à son 4e congrès en 1979, le GST, principalement implanté au Québec, a porté le nom de Groupe socialiste des travailleurs du Québec (GSTQ) même s'il a été fondé avec la perspective de construire une organisation pan-canadienne face à l'État fédéral canadien qui constitue l'instrument central de la domination de la classe ouvrière à l'échelle du Canada et de l'oppression nationale du Québec. Le changement de nom qui est intervenu en 1979 traduit l'intensification des efforts que le groupe entendait alors engager pour se construire à l'échelle du Canada, à partir des acquis de sa construction au Québec au cours des cinq premières années de son existence. 

À son 9e congrès, en juin 1987, le GST a décidé de cesser son activité en tant que groupe politique organisé et de rompre l'affiliation internationale qu'il avait établie depuis sa fondation en 1974 avec l'organisation désormais désignée sous le nom de 4e Internationale (Centre international de reconstruction). Son journal, Tribune ouvrière, publié depuis novembre 1974, a continué à être publié jusqu'au printemps 1990. 

Le GST a été la principale organisation trotskyste au Québec dans les années 1970 et 1980. Deux autres groupes se réclamant du trotskysme existaient également à cette époque, la Ligue socialiste ouvrière (LSO) et le Groupe marxiste révolutionnaire (GMR), qui ont fusionné en 1977 pour constituer la Ligue ouvrière révolutionnaire (LOR). Une scission au sein de la LOR a donné lieu à la création d'un nouveau groupe, Combat socialiste, en 1980. 

Le programme politique du GST a été exposé au fil des années dans son journal, Tribune ouvrière, ainsi que dans diverses brochures publiées par ses éditions, les Presses socialistes internationales. Les deux piliers de ce programme sont sa politique à l'égard de la construction du parti et sa caractérisation de l'État canadien, dont découle sa position sur la question nationale au Québec. La première partie de cet article en présente le contenu et rend compte des actions menées par le GST sur ces enjeux. La deuxième traite des autres dimensions de l’activité politique du GST, luttes syndicales et étudiantes, défense des droits des femmes, de la laïcité, de la révolution politique dans les « pays de l'Est », des droits et libertés, de la révolution mondiale, et de sa contribution à la construction de l'Internationale ouvrière. Elle se termine par une esquisse de la vie de l'organisation et un répertoire de ses publications.


[1] La 4e Internationale a été fondée en 1938 par des militants opposés au stalinisme, dont le principal dirigeant était Léon Trotsky. Elle incarne la continuité du programme révolutionnaire élaboré depuis la 1re Internationale ou Association Internationale des travailleurs, dont Karl Marx et Friedrich Engels ont été les principaux dirigeants. La 1re Internationale a été fondée en 1864 et dissoute en 1873 à la suite d’insurmontables affrontements entre les marxistes et les anarchistes dirigés par Mikhaïl Bakounine. La 2e Internationale ou Internationale socialiste a été fondée en 1889. À la veille de la Première guerre mondiale en 1914, la plupart de ses partis affiliés se sont engagés, aux côtés des partis bourgeois de leurs pays respectifs, dans le soutien de l’effort de guerre. En réaction à ce qui était un acte de renonciation à l’internationalisme ouvrier, a été fondée en 1919 une 3e Internationale, l’Internationale communiste, dont les principaux dirigeants pendant ses premières années d’existence furent Vladimir Lénine et Léon Trotsky.


Retour au texte de l'auteur: Louis Gill, économiste québécois, retraité de l'UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 12 février 2007 18:48
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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