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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

LES INDIENS DES MASCAREIGNES.
Simples jalons pour l'histoire d'une réussite (XVIle-XXe siècle)
” (1992)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article d'Hubert Gerbeau, “LES INDIENS DES MASCAREIGNES. Simples jalons pour l'histoire d'une réussite (XVIle-XXe siècle)”. Un article publié dans l'Annuaire des pays de l'Océan indien, XII, 1990-1991, pp. 15-45. Éditions du CNRS / Presses universitaires d'Aix-Marseilles, 1992. [Autorisation formelle accordée par l’auteur le 28 février 2008 de diffuser cet article dans Les Classiques des sciences sociales.]

Introduction

Localisé sur des cartes arabes avant l'arrivée des Européens, l'archipel des Mascareignes est connu précocement mais semble être resté désert jusqu'au XVIle siècle. Les Portugais le visitent entre 1511 et 1538. Les Hollandais prennent possession de Maurice en 1598, mais ne s'y installent qu'en 1638 [1]. Un fait troublant est rapporté lors de la prise de possession : on trouve sur l'île "300 livres de cire auxquels estoyent escriptes certaines lettres grecques". S'il semble douteux que ces caractères soient grecs, il n'est pas impossible qu'ils soient indiens, arabes ou phéniciens [2]. Faut-il y voir le signe d'une occupation antérieure ou d'un bref passage ? Les fouilles archéologiques et les textes occidentaux n'ont encore rien révélé sur ce point. Existe-t-il en Inde quelque tradition, quelque texte, qui feraient allusion à une présence indienne ancienne dans l'archipel ? La question pourrait aussi être posée pour les migrations malayo-polynésiennes, qui ont contribué au peuplement de Madagascar mais dont aucune trace n'a été retrouvée à Maurice ou à la Réunion. Quand les Français commencent à coloniser ces îles, elles sont, en tout cas, vides d'habitants. Maurice a été abandonné par les Hollandais en 1710, alors qu'après plusieurs prises de possession et occupations éphémères, Bourbon a vu s'installer de façon durable, en 1663, un petit noyau d'habitants. Ceux-ci s'intéressent à file voisine. En 1721, ils y envoient quelques hommes qui reçoivent, l'année suivante, des renforts de France [3]. 

Les hésitations et la modestie de ce début de colonisation s'expliquent par la petite taille de l'archipel et son éloignement de l'Europe, autant que par la médiocrité des ressources que l'on peut y commercialiser. Situées à l'est de Madagascar et traversées par le 20e degré de latitude sud, les Mascareignes représentent moins de 5 000 km2 de terres émergées, réparties entre trois îles. Rodrigues, la plus petite avec ses 110 km2, connaît elle aussi des tentatives malheureuses de peuplement, avant de recevoir un début d'implantation stable, dans la deuxième moitié du XVIlle siècle. Possession française jusqu'en 1809, elle est alors prise par les Anglais. Le même sort est réservé à Maurice (2 100 km2), en 1810. L'île, après s'être appelée pendant près d'un siècle Île de France, reprend le nom que lui avaient donné les Hollandais et conserve ses liens avec Rodrigues. La Réunion, ainsi appelée pendant la Révolution française, reprend son ancien nom de Bourbon jusqu'en 1848. Prise également par les Anglais en 18 10, elle est restituée aux Français en 1815. Malgré ses 2 512 km2 et la diversité de ses productions agricoles, elle intéresse en effet peu un colonisateur qui n'y trouve pas de port naturel pour ses navires. 

L'immigration indienne est attestée dans l'archipel dès le XVIle siècle. Provoquée par la colonisation européenne, elle suit ses vicissitudes et ses progrès. Elle paie son tribut à l'institution servile dans les trois îles, mais naît à la Réunion alors que celle-ci ignore encore l'esclavage. Plus tard, elle s'insère dans le régime du travail sous contrat. Au cours d'une dernière étape, la population indienne s'intègre aux sociétés locales, avec des pourcentages et selon des modalités propres à chaque île.


[1]       G. de NETTANCOURT, "Le peuplement néerlandais à l’Île Maurice (1598-1710)", in Mouvements de populations dans l'Océan Indien, Paris, Champion, 1980, p. 219-232.

[2]       A. SCHERER, Histoire de la Réunion, Paris, PUF, 1974, p. 9.

[3]       A. TOUSSAINT, Histoire des îles Mascareignes, Paris, Berger-Levrault, 1972, p. 44.



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 27 juillet 2008 15:48
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi.
 



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