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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

BOSCO la tendresse. BOSCOVILLE: UN DÉBAT DE SOCIÉTÉ ” (1998)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre de Gilles Gendreau et collaborateurs, BOSCO la tendresse. BOSCOVILLE: UN DÉBAT DE SOCIÉTÉ. Montréal: Les Éditions Sciences et Culture, 1998, 364 pp.[Autorisation formelle accordée par le président de la maison d’édition Les Éditions Sciences et culture, M. Mathieu Béliveau, le 21 décembre 2005 de diffuser ce livre.]

Avant-propos
Gilles Gendreau

Un retour en arrière
plongeant en pleine actualité

Au printemps 1996, j'avais commencé à écrire une sorte de rétrospective de ma carrière de psychoéducateur pour en dégager ce que je considère comme des croyances professionnelles [1] encore valables par rapport aux illusions que j'aurais pu entretenir et propager en toute sincérité. Mes proches diront que, par déformation professionnelle d'éducateur, je cherche encore à être utile à d'autres : « Ce n'est pas à son âge qu'on peut le changer ! » ; « On peut voir qu'il n'a pas encore perdu toutes ses illusions ! », penseront les cyniques. 

Il m'apparaissait, en effet, que ces textes pourraient être utiles et en aider d'autres à découvrir les forces et les vulnérabilités de l'action sociopsychoéducative auprès des jeunes en difficulté. C'est un champ d'action encore tellement peu connu, ou mal connu ! Je suis conscient d'exprimer à la fois une croyance, "il est utile d'écrire", et une illusion, "mes écrits peuvent aider les autres". À chaque livre, je me dis : « On ne sait jamais... tout d'un coup... » C'est le seul billet de loto que je prends ; je sais que « ça ne change pas le monde, mais ... »

Ce retour en arrière me ramenait inévitablement à l'histoire de Boscoville. Il me fournissait l'occasion non seulement de retourner à de vieux textes découlant de mon expérience, mais surtout de regarder avec d'autres lunettes et à distance ce que j'y avais vécu avec tellement d'intensité que toute ma carrière en avait été influencée. C'est, en effet, à partir de cette expérience que j'ai osé accepter d'enseigner à l'université, d'aider d'autres milieux à se spécialiser et même de publier quelques livres.

Par ce retour en arrière, je constatais que, même si je ne voyais plus l'action éducative spécialisée uniquement à travers le prisme de l'internat spécialisé, je continuais de croire en son utilité. Avoir cessé de tout ramener à l'internat ne signifiait aucunement que je le considérais comme une mesure obsolète. Cette attitude en a amené plusieurs à perdre de vue que mon expérience de base s'était élargie et que je m'étais ouvert, entre autres, à l'approche "Milieu naturel". Dans l'une ou l'autre de mes prises de position en faveur de l'intervention soit en internat spécialisé, soit en milieu naturel, j'étais toujours guidé par le même point de repère : les besoins du jeune et de sa famille, ainsi que les habiletés des ressources dites naturelles à y répondre et celles des professionnels à les accompagner. Une rétrospective centrée sur ces deux aspects ne me semblait pas prêter flanc à trop d'illusions de ma part. Mais sait-on jamais à quel moment on s'illusionne sur le sens de ses prises de position ? Ne discute-t-on pas encore du sens à donner au fameux défi de Pascal ?

J'avais donc élaboré le plan d'un livre sur ma carrière ; j'en avais même écrit plusieurs chapitres lorsqu'au printemps de 1997 éclata LA nouvelle : la direction des Centres jeunesse de Montréal [2] veut mettre l'accent sur la prévention et la réadaptation dans le milieu naturel des jeunes en difficulté en s'engageant dans ce qu'on appellera le "virage milieu". D'un même souffle, elle fait part de son intention de proposer la fermeture de Boscoville au conseil d'administration des Centres jeunesse de Montréal.

Ce qui, aux yeux de la direction, n'était qu'une fermeture d'institution parmi d'autres déjà effectuées au cours des années précédentes, souleva un mouvement de stupéfaction et de protestation chez les anciens citoyens de l'institution-cité, chez certains professionnels et, en général, dans la population. Les "décideurs" qui ne s'attendaient pas à un tel rebondissement en furent étonnés. Les journalistes et les médias, lesquels avaient suivi l'évolution du projet Boscoville depuis le tout début, exprimèrent qui leur surprise, qui leur indignation, tous leur interrogation. Du coup, la politique du "virage milieu" prit un tout autre "visage" : on en oublia quelque peu les vertus anticipées, au grand dam de la direction des Centres jeunesse de Montréal, pour se centrer sur les conséquences de la disparition éventuelle de Boscoville.

Cela signifiait, bien sûr, la disparition de l'un des berceaux de la psychoéducation et du lieu de ma naissance professionnelle en tant que psychoéducateur. Les sentiments que cela m'inspirait n'avaient que bien peu d'importance car il y avait bien plus grave, à mes yeux certes, mais surtout aux yeux d'une bonne partie de la population. Encore une fois, au Québec, on s'attaquait à un symbole d'excellence : d'une façon générale, on a toujours reconnu non seulement que ce centre avait bonne réputation, mais aussi qu'il la méritait. Par ailleurs, sous prétexte qu'il n'avait pas été parfait comme on l'aurait souhaité, certains fonctionnaires et certains professionnels prétendaient que cette réputation était surfaite et que l'on pouvait facilement se passer de Boscoville dans le réseau des Services sociaux au Québec.

Dans le contexte du retour en arrière résultant de ma démarche d'écriture, j'avais l'impression d'entendre de nouveau les "mânes décideurs" des années 50, à qui Albert Roger, la Jeune Chambre de Commerce et la population en général avaient arraché de peine et de misère l'autorisation de construire les pavillons de Boscoville. Les mânes aussi de tous ceux qui avaient résisté avec obstination aux efforts de l'équipe des pionniers qui, une fois la construction terminée, y assura de peine et de misère l'implantation et le développement du système de rééducation. Étonné ? Oui et non ! Déçu et inquiet ? Beaucoup ! On verra pourquoi dans les prochains chapitres.

Dans mes jeunes années comme professionnel, je serais sans doute monté aux barricades. Cette fois, je ne fus pas tenté de le faire. Cependant, je ne pus rester "froid" ou "neutre" très longtemps. J'ai appris avec les années que la meilleure façon d'aborder certaines questions qui me semblent fondamentales est de rester calme. J'ai découvert également que, dans tout débat, il est important de rester "ouvert" et que, sur toutes les scènes du monde, il y a toujours un côté cour et un côté jardin. Cette acceptation de la diversité m'amenait de plus en plus à un approfondissement de la complémentarité.

Dans le cas présent, ma façon d'être "complémentaire" serait de participer pleinement en tant qu'observateur-acteur ayant été très impliqué dans le passé, et d'analyser le contexte à partir des richesses et des limites de ce type de participation. Bien sûr, je ferais un effort pour honorer mon statut d'universitaire, donc pour être respectueux des règles de l'objectivité, mais sans me faire illusion sur mon habileté à l'être totalement. En acceptant que, par nos façons de faire valoir ou de défendre des idées de base, il pourrait parfois nous arriver, à moi et à d'autres, de blesser des personnes qui exercent en toute honnêteté leur rôle de décideurs. Lesquels agiraient sans doute de même à mon égard. À mon avis, un vieil éducateur est à la fois moins coriace pour se défendre et plus relatif dans ses prises de position. Comme ce serait sans doute mon "dernier" combat professionnel, je m'en servirais comme d'une occasion privilégiée de mettre à jour mes croyances professionnelles en les distinguant bien de mes illusions. J'acceptais le défi d'une telle attitude : engagé et objectif ! Quel beau paradoxe ! Qui ressemblait à l'injonction paradoxale du thérapeute à son client : « Soyez donc spontané ! ».

C'est dans cette attitude quelque peu paradoxale que j'entrepris la narration de ma participation à un débat de société à propos des jeunes en difficulté, débat qui a pour thème principal « Boscoville et le virage milieu ». À travers mes combats intérieurs et la lecture que je fais du contexte actuel de la réadaptation et des événements déclenchés par les orientations de la direction des Centres jeunesse de Montréal, le lecteur pourra saisir, du moins je l'espère, la complexité de la problématique. Et pour éviter de tomber dans le piège d'une publication trop reliée à ma personne ou encore du plaidoyer pro domo, j'ai joint à mes propres écrits quelques articles de journalistes parus dans le vif de la crise (avril, mai, juin 1997). J'ai aussi demandé à certains professionnels l'autorisation d'ajouter à mon analyse des textes qu'ils avaient eux-mêmes écrits durant cette période particulièrement prolifique.

J'ai voulu réaliser un document éclairant et vivant. Certaines parties seront plus théoriques et plus complexes. Il n'est jamais facile de leur trouver une place sur la même scène que le vécu et la pratique. Et pourtant, encore une fois, on doit accepter deux perspectives : celle du côté cour, celle du côté jardin. Il m'est apparu que la juxtaposition de textes théoriques et d'autres plus expérientiels, les miens, ceux d'autres professionnels et ceux des journalistes, lesquels reflètent peut-être davantage les préoccupations de la population, donnerait une image de ce qu'a été Boscoville et de ce qu'il [3] pourrait être à l'avenir : un milieu où l'on cherche une sorte de convergence entre le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.

Non seulement Boscoville n'a pas boudé le savoir mais il a toujours voulu en favoriser l'approfondissement ; en appuyant ses pratiques sur des théories en mouvement, il avait pour objectif de les empêcher en quelque sorte de se figer. Convergence entre les interventions pour aider les jeunes à découvrir le goût de vivre et leur fournir certains moyens de se réadapter, pour prévenir les rechutes ou Pour les aider à se relever le cas échéant. Convergence entre les éducateurs et les parents pour les supporter dans l'accompagnement éducatif de leur jeune. Convergence entre les professionnels dans la poursuite d'objectifs devenus communs ; dans une pratique qui choisit l'espérance sans perdre le sens des réalités de l'action éducative spécialisée et de sa complexité ; qui privilégie d'abord les jeunes et leurs familles ; qui s'appuie sur leurs habiletés pour en faire des compétences en évitant de se centrer sur les vulnérabilités. Une pratique principalement attentive aux personnes sans négliger ce qui est nécessaire au fonctionnement harmonieux des systèmes. Une pratique considérant toujours les systèmes au service des personnes, et non l'inverse.

Boscoville, un débat de société

N'est-ce pas là une formule quelque peu prétentieuse ? Où se situe le débat de société ? Très peu de personnes au Québec oseront contester les beaux principes énoncés au paragraphe précédent. Bien sûr, il y a des gens d'extrême-droite en matière de contrôle social, mais il semble qu'ils vivent davantage à l'Ouest du Canada où l'on veut faire "bénéficier" les jeunes de 14-18 ans des "avantages" des prisons et pénitenciers pour adultes plutôt que de les placer dans des centres de réadaptation. Nos voisins du sud, les "États-Uniens", ont pris eux aussi un virage carcéral pour leurs jeunes en difficulté qui enfreignent les lois. Enfin, il y a l'Ontario qui se met "à l'heure des boots camps" d'où, après trois mois entre lés hautes clôtures, les plus disciplinés auront droit de sortir pour travailler au nettoyage des parcs, des routes ou des berges [4]. Tiens ! tiens ! Ça évoque des images que l'on croyait à tout jamais disparues !

Et voilà que certains décideurs, faisant sans doute écho à ce retour en arrière qu'ils présentent toutefois à partir des statistiques des années 1995-1997, affirment que Boscoville n'est plus un lieu assez sécuritaire pour recevoir les jeunes en difficulté qu'il a pourtant toujours reçus. Et du même souffle, d'autres affirment que le Boscoville d'aujourd'hui n'a plus les mêmes vertus que celui d'hier. En est-on si certain ? Et si oui, sait-on vraiment pourquoi ? Au-delà des formules explosives et des jugements de valeur à l’emporte-pièce, n'y aurait-il pas là les mêmes tendances sociales que l'on retrouve au Canada anglais et aux États-Unis ? Le contraire serait très étonnant,

Le Québec veut-il être "différent" sur ce plan aussi ? Si oui, aura-t-il le courage d'en prendre les moyens ? Au Québec, le débat ne se joue pas encore beaucoup sur ce terrain comme c'est le cas dans le reste du Canada même si, dans les arguments plus spécifiques de quelques intervenants dans le débat, il est facile de trouver des traces de cette idéologie prônant le retour à des perspectives plus carcérales. Ici, le débat opposerait plutôt prévention et réadaptation, priorité à la petite enfance et a l'enfance plutôt qu'à l'adolescence (14-18 ans).

En simplifiant à l'extrême certaines recherches sérieuses, « tout se jouerait avant l'âge de trente-six mois » (Tremblay, R. E.) [5] incluant la période de vie intra-utérine. Cela dit, le débat devient vite un plaidoyer en faveur de la priorité ou de l'exclusivité à accorder à la petite enfance, autant dans la répartition des budgets que dans les efforts professionnels à déployer. Certains vont même plus loin : ils ne donnent guère de chance à l'espérance dans le cas d'adolescents ayant de graves difficultés. D'autres étoffent leur prise de position sur l'utilité de Boscoville en s'appuyant sur les données scientifiquement recueillies par Le Blanc (1983) et prouvant, par exemple, que Boscoville n'a pas obtenu les résultats que ses animateurs avaient souhaités. Ils se gardent bien de mentionner que ce même chercheur a également démontré que les résultats obtenus à Boscoville sont parmi les meilleurs au monde (Le Blanc, 1997).

Boscoville nous fournit à tous une excellente occasion de poser la grande question : « Est-il encore possible de faire quelque chose pour une majorité d'adolescents en difficulté, ou s'il faut lancer la serviette ? » Et cette sous-question : « Le Québec veut-il vraiment faire l'expérience d'un Boscoville des années 2000 ? » Or, avant même d'engager le débat, on affirme qu'on ne peut se le payer. N'est-ce pas parler de moyens avant d'avoir déterminé les objectifs à poursuivre ?

Or, l'objectif est-il vraiment de répondre aux besoins des jeunes en difficulté ? Est-ce pour répondre aux besoins des jeunes qu'on oppose "milieu naturel" et "milieu spécialisé" ? Est-ce pour répondre aux besoins des jeunes qu'on diminue les places dites d'hébergement pour intensifier l'action en milieu naturel ? Est-ce pour répondre aux besoins des jeunes qu'on veut qualifier de "milieu spécialisé" tout milieu d'hébergement autre que le milieu naturel ? Force nous est de reconnaître que, si les mots ont un sens, le terme "hébergement" n'a rien de très dynamique. Comment peut-il devenir LE mot-clé pour désigner adéquatement un mode de réadaptation ? Toutes les familles, toutes les familles d'accueil, toutes les prisons et tous les centres hospitaliers ne sont-ils pas des lieux d'hébergement ? Mais passons !

L'important, c'est de privilégier l'intervention en milieu naturel. N'y a-t-il pas là un danger de perdre de vue les besoins spécifiques des jeunes aux différents moments de leur croissance ? Certes,' le jeune a besoin de relations humaines, de respect, d'empathie, autant à l'adolescence que durant la petite enfance et l'enfance, mais ses comportements dans le milieu naturel, leurs effets sur les autres et sur eux-mêmes sont très différents d'un âge à l'autre. Or, il arrive que certains adolescents ne peuvent pas évoluer sainement dans leur milieu dit "naturel". Beaucoup d'experts le reconnaissent. Le problème, semble-t-il, c'est qu'ils ne s'entendent pas sur leur nombre. Certains diront que trop de jeunes de 12-18 ans sont placés en hébergement ; d'autres, par contre, soutiendront qu'un très faible pourcentage de la clientèle actuelle des centres de réadaptation pour adolescents pourrait s'en sortir sans cette mesure. De plus, il y aurait lieu d'évaluer de façon plus rigoureuse les jeunes qui n'en bénéficient pas et qui devraient en bénéficier.

Alors pourquoi fermer Boscoville ? Apparemment pour une simple raison mathématique à première vue inattaquable. D'abord, il est plus facile de fermer une petite institution que d'en fermer une grande, capable de recevoir tous les jeunes de la petite qui fermera. L'inverse est tout à fait impensable. Ensuite, on économise davantage en fermant tout un campus. Mais que fait-on des résultats de recherches qui prouvent que les petites institutions de la taille de Boscoville sont encore les plus performantes ?

Deux questions se posent dans le débat : « Travaillons-nous dans le contexte d'une économie à court terme ou faisons-nous là aussi de la prévention ? » « Ne sommes-nous pas en train de préparer nos jeunes de 14-18 ans à devenir les futurs clients des prisons et pénitenciers ? » Pourquoi ne pas écouter les anciens citoyens, dont M. Michel Forget, qui crient à pleins poumons que, sans un séjour prolongé à Boscoville, leur vie n'aurait sans doute pas été la même ? Tous ces anciens auraient-ils tort ? Et tous les experts qui les qualifient de "nostalgiques" auraient-ils raison ? Bien sûr, dans un cas comme dans l'autre, nul ne peut prétendre affirmer une "certitude". Pas plus d'ailleurs que les parents des jeunes qui sont venus eux aussi témoigner..

Le risque dans ce débat de société que provoque la fermeture de Boscoville, c'est qu'il se fasse uniquement entre "experts" qui se disent leur vision de la réalité psychosociale des jeunes et de leurs parents, mais qui n'ont ni le temps ni la sagesse de s'écouter mutuellement tellement ils sont occupés, souvent avec les meilleures intentions du monde, à prouver qu'ils ont raison, à défendre leurs paradigmes ou leur vision concrète de l'accompagnement des jeunes en difficulté et de leurs parents. Immoler Boscoville sur l'autel du virage milieu, du progrès des autres centres de réadaptation, des économies à réaliser, n'est-ce pas risquer d'accomplir un sacrifice non seulement inutile mais nuisible par rapport aux objectifs poursuivis ?

En tant qu'auteur-coordonnateur de ce livre, je ne peux répondre à cette question. Je défendrai l'utilité de Boscoville tout en soutenant le bien-fondé de l'approche milieu dans l'éventail des mesures à prendre. Je soutiendrai que la prévention est non seulement une priorité mais la fin ultime de toute réadaptation réussie. D'autres ne trouveront plus d'autre rôle à Boscoville que celui d'AVOIR ÉTÉ. D'avoir été un phare, comme ceux du Saint-Laurent longtemps entretenus par des hommes remplacés aujourd'hui par des appareils sophistiqués qui remplissent en fait la même fonction. Mais si les phares sont toujours nécessaires sur le fleuve agité et dangereux de la réadaptation, leur fonctionnement ne pourra jamais être automatisé.


[1] Cet essai quelque peu biographique devrait paraître à la fin de 1998 ou au début de 1999 aux éditions Sciences et Culture, dans la collection D'un risque à l'autre.

[2] Désignés parfois dans le texte par le sigle CJM.

[3] Boscoville étant une abréviation de "Centre de réadaptation Boscoville", nous considérons qu'il s'agit d'un nom masculin.

[4] Vincent Marissal, La Presse (juillet 1997).

[5] Voir chapitre 4.


Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le dimanche 12 février 2006 9:40
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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