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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Le mouvement coopératif au coeur du XXIe siècle. (2001)
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la direction de Alain-G. Gagnon et Jean-Pierre Girard, avec la collaboration de Stéphan Gervais, Le mouvement coopératif au coeur du XXIe siècle. Québec: Les Presses de l’Université du Québec, 2001, 313 pp. [Livre diffusé en libre accès dans Les Classiques des sciences sociales avec l'autorisation conjointe de l'auteur et de l'éditeur accordée le 23 juillet 2017.]

[xiii]

Le mouvement coopératif au cœur du XXIe siècle.

Avant-propos

En quoi le mouvement coopératif a-t-il contribué à l'évolution du Québec moderne et, dans une perspective nord-américaine, comment peut-il relever les nouveaux défis que pose le phénomène de la mondialisation ? Voilà, rapidement esquissée, la trame de fond de cet ouvrage qui rassemble une quinzaine de textes rédigés par des experts du Québec, du Canada et des États-Unis. Organisation complexe conciliant des aspects sociaux et économiques, la coopérative peut faire appel à un appareillage analytique varié. C'est le cas de cet ouvrage, où grilles de lecture sociologiques, historiques, politiques, stratégiques et autres se côtoient pour mieux illustrer la richesse de l'organisation coopérative.

D'entrée de jeu, à partir d'un survol du parcours coopératif au XXe siècle, un premier texte identifie des contributions de chercheurs, de collectifs de recherche et d'acteurs s'inspirant de quelques grands thèmes de la réflexion sur les coopératives. Entre autres sujets, l'auteur présente les nouveaux créneaux de développement, la démocratie, la gouvernance, les lois et les relations avec l'Etat, les liens avec l'économie sociale, les principes coopératifs et la cohésion sociale. La fin de l'histoire n'est pas encore venue pour les coopératives ! Si certaines organisations coopératives, par le jeu de transformations successives, sont menacées de perdre leur âme, d'autres s'adaptent à l'environnement à force d'ingéniosité tout en maintenant de solides racines coopératives. De même, reflet de la capacité intrinsèque d'évolution de la formule, les nouvelles générations de coopératives - coopératives sociales, coopératives multiservices - sont au centre de configurations partenariales renouvelées entre l'État et des acteurs sociaux pour la satisfaction de besoins non ou mal satisfaits.

[xiv]

La première partie de l'ouvrage porte sur le Mouvement Desjardins, précurseur du mouvement coopératif au Québec. Un siècle après sa création, qu'en est-il de l'identité coopérative de Desjardins ? Entre « rupture et continuité », c'est la réflexion que propose Daniel Côté. Sous le double jeu de l'intensification de la concurrence et de la transformation des besoins de services financiers des membres, le Mouvement Desjardins peut-il capitaliser davantage sur son statut juridique, statut qui singularise l'organisation de ses concurrents ? À un autre niveau, comment évaluer la contribution de Desjardins aux transformations économiques et sociales du Québec ? Reprenant les grandes étapes de l'évolution de l'organisation, Jean-Pierre Girard se demande jusqu'à quel point l'organisation léguée par Alphonse Desjardins a été en harmonie avec la construction du Québec moderne.

La formule coopérative ou les pratiques de la coopération sont souvent présentées comme des solutions incontournables pour des individus et des collectivités cherchant à améliorer leur sort, à contrer l'isolement. C'est ce que proposent les contributions de la deuxième partie du livre sous le thème La coopérative comme instrument de démarginalisation et de développement social. Partant de différentes observations sur le terrain et d'une revue des écrits, Yvan Comeau cherche à répondre à la question suivante : comment s'expriment les pratiques de la coopération face à l'enjeu de la démarginalisation dans nos sociétés caractérisées par l'exclusion ? Dans une autre optique, après une vingtaine d'années de développement intensif, sous quelle(s) enseigne(s) se situe le logement coopératif au Québec ? Marie Bouchard fait appel aux concepts de continuité et d'innovation pour traiter ce sujet. Abordant plus globalement la question du logement subventionné et des enjeux d'urbanisme, Francine Dansereau se demande quelle est la place du logement social en termes de stratégie d'insertion du migrant en milieu urbain.

Si on reproche parfois à de grandes entreprises transnationales d'évoluer au-dessus des sociétés, de pratiquer une forme de pouvoir supranational, par définition, les organisations coopératives sont plutôt solidement ancrées dans les milieux où habitent, travaillent et vivent leurs sociétaires. De plus, le développement coopératif ne s'opère pas en vase clos : les relations avec l'État en sont un lourd déterminant. Sous le thème Coopératives, État et société, la troisième partie de l'ouvrage traite de ces questions. Dans une société de plus en plus métissée, comment le Mouvement Desjardins s'adapte-t-il à la pluralité ethnique du Québec contemporain ? Pour Christine Beeraj, qui a consacré sa thèse de doctorat à l'étude de la question, cet enjeu n'est pas nécessairement perçu de la même façon à Montréal qu'ailleurs au Québec. Sur un autre plan, l'étude comparative des relations entre État et coopératives démontre qu'il n'y a [xv] pas de modèle unique, de règles absolues. À partir de différents cas nationaux, Martine Vézina et Luc Bernier exposent diverses configurations de relations entre ces deux acteurs.

Dans un ouvrage qui propose diverses réflexions sur la place du mouvement coopératif dans le devenir de nos sociétés, il est apparu incontournable de donner une assise territoriale à cette réalité. C'est le sujet de la quatrième partie, Le mouvement coopératif dans le contexte nord-américain. Trois points de vue sont exposés dans des contributions respectives de Jean-Pierre Girard, Ian MacPherson et Christina Clamp : les perceptions québécoise, canadienne et américaine. À ce propos, au-delà des McDonald, IBM et autres Microsoft de ce monde, il est fascinant de constater la grande diversité et l'importance du mouvement coopératif aux États-Unis.

Quand on consulte pour une première fois les statistiques sur l'état du développement coopératif, la réaction en est généralement une de surprise. Ces organisations sont présentes dans plus d'une centaine de pays et comptent près d'un milliard de sociétaires. En ce sens, on apprend beaucoup des exemples d'ailleurs. C'est le propos de la cinquième et dernière partie, Le mouvement coopératif dans une perspective comparée. En établissant un parallèle entre la restructuration du Mouvement Desjardins et la Caixa espagnole, Marie-Claire Malo se demande si l'on évolue vers une fédération ou vers une coopérative unique. Par ailleurs, en Acadie, pour Chedly Belkhodja et Marie-Thérèse Seguin, si le coopératisme a été longtemps influencé par des considérations nationalistes, la donne actuelle dégage une orientation fort contrastée. Le sociétaire est davantage considéré comme un client cherchant la satisfaction de besoins en services financiers. En Saskatchewan, au milieu des années 1990, la transformation de la base de capitalisation de la plus grosse coopérative au Canada, le Saskatchewan Wheat Pool, n'a pas été sans poser de sérieuses questions sur le devenir de l'organisation. C'est le thème de la réflexion de Franklin Assoumou Ndong. Au cœur de son analyse, une épineuse question : marché boursier et coopérative font-ils bon ménage ? Enfin, faisant appel entre autres aux concepts de cohésion sociale et de gouvernance, David Laycock fait l'hypothèse qu'il y a peut-être des perspectives d'arrimage inédites entre les coopératives et les attentes de la société civile au Canada anglais.

[xvi]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Marc Fontan, sociologue, UQAM Dernière mise à jour de cette page le vendredi 6 octobre 2017 5:01
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue,
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



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