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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Une édition électronique réalisée à partir de l'article du professeur Gilles Gagné, professeur de sociologie à l'Université Laval, L'État commercial ouvert. (1985). Un article publié dans la revue Conjonctures et politique. Revue québécoise danalyse et de débat, no 6 (La politique en excursion), printemps 1985, Études et documents. (pp. 51 à 81). Montréal : Les Éditions Saint-Martin. [Autorisation accordée lundi le 4 juin 2003]. Introduction Trois quantités signalent, dans la comptabilité nationale des pays développés, les transformations économiques et politiques qui forment la substance de ce que l'on a appelé après coup les trente glorieuses : la croissance régulière de la production par habitant, la croissance régulière de la part du revenu national affectée aux dépenses de l'état et la croissance régulière de la part de la production nationale absorbée par le commerce international [note 1]. Au plan des phénomènes, la version contemporaine de la « société d'abondance » semble ainsi tenir dans l'actualisation définitive et complète de l'optimisme smithien : tant pour cent de tout de plus par année, ce tout incluant, comme disent ceux pour qui l'existence même d'une totalité est une anomalie, quelques « effets pervers » : les arrêts cardiaques, les chômeurs, les tonnes de pollution, les ogives nucléaires, la faim et les morts à la guerre en temps de paix ont suivi, comme on le sait, la tendance générale de la période. Libérez les quantités ! je voudrais dans ce qui suit faire qualité de ces quantités et comprendre la situation générale des sociétés capitalistes avancées dans la perspective de la dynamique de l'État depuis une centaine d'années. Après avoir posé le night watchman state comme situation initiale, je proposerai une périodisation des pratiques qui ont transformé l'État en direction de son rôle présent. Les trois phases de cette transformation (I'État providence, l'État keynésien et l'État commercial ouvert) seront présentées dans leurs articulations essentielles les unes aux autres de manière à faire ressortir en quoi chacune doit être comprise comme le dépassement des contradictions spécifiques de la situation antérieure en même temps que comme la « réinterprétation » de la logique antérieure de l'interventionnisme d'État. L'essai vise donc à récapituler de la manière la plus conventionnelle possible la réflexion contemporaine sur l'État moderne, sur son développement au XXe siècle et sur sa nature.
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