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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Pierre Fournier, Les sociétés d’État au Québec (1987)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Pierre Fournier, Les sociétés d’État au Québec”. Un article publié dans la revue Interventions économiques. Pour une alternative sociake. no 18, automne 1987, Dossier : “L’État en question 2”, pp. 173-192. Montréal : Les Éditions coopératives Albert Saint-Martin.

Introduction

Le débat actuel sur la privatisation repose dans une large mesure sur une perception incomplète, voire carrément erronée, des objectifs et des réalisations des sociétés d'État au Québec. Afin de légitimer leurs prétentions, les tenants de la privatisation ont sciemment caricaturé et sous-estimé la contribution des sociétés d'État au développement économique du Québec. 

À un niveau général, on se contente généralement d'affirmer, sans jamais en faire la démonstration, que l'intervention économique de l'État, et l'ensemble des mesures keynésiennes, étaient les principaux responsables du déclin relatif des économies occidentales. L'État aurait en effet étouffé le dynamisme inhérent du secteur privé de l'économie. L'acte de foi en faveur de la libre entreprise repose sur plusieurs autres mythes, notamment la supériorité intrinsèque de la gestion privée et l'optimalité des mécanismes de marché pour assurer le développement économique national. On oublie rapidement et facilement que ce sont avant tout les carences du secteur privé, et l'incapacité du système de libre entreprise de régler les problèmes économiques fondamentaux, qui ont provoqué la rentrée en scène de l'État. 

C'est un débat où aux prétentions et justifications « idéologiques », s'ajoutent aussi au Québec d'autres préoccupations plus concrètes. D'une part, le gouvernement profite de la situation pour éponger une partie de son déficit à court terme. D'autre part, les entreprises d'État sont des cibles de choix pour nos entrepreneurs locaux qui, malgré une conjoncture socio-politique favorable et un climat de confiance qu'ils qualifient eux-mêmes d'exceptionnels, n'ont apparemment pas le goût de risquer leurs capitaux dans de nouveaux investissements productifs, ce qui aurait présumément un impact beaucoup plus positif sur le développement de l'économie du Québec. Ils préfèrent en effet racheter des entreprises dont l'État a déjà dans une large mesure assumé les risques. On prétend enfin que l'objectif de promotion des entreprises et des entrepreneurs francophones a été atteint, et que la principale raison d'être des sociétés d'État n'existe plus. Il n'est pas question de défendre systématiquement les politiques économiques québécoises depuis la Révolution tranquille. Les erreurs ont été nombreuses et souvent coûteuses. Globalement, cependant, et c'est ce que nous avons l'intention de démontrer, nous croyons que l'action des sociétés d'État a soutenu de façon importante le développement économique du Québec et permis à la province d'éviter la « maritimisa­tion » de son économie. La « fragilité » du Québec par rapport à l'ensemble canadien et nord-américain, aussi bien au niveau économique que politique et culturel, incite à une prudence particulière à l'égard du mouvement de privatisation. Les Québécois ne peuvent compter uniquement sur leur secteur privé et les forces du marché pour assurer leur développement économique. 

Dans un premier temps, nous allons examiner et critiquer les principales thèses des tenants de la privatisation, tout en proposant un ensemble de critères qui permettront une évaluation plus juste de la contribution des sociétés d'État au développement économique du Québec. Dans un deuxième temps, nous dresserons un bilan sommaire des activités socio-économiques des entreprises publiques à partir de l'analyse de quatre sociétés d'État. Il s'agira de deux entreprises productives de biens et de services (Hydro-Québec et Soquem) et de deux institutions financières (la Caisse de dépôt et la SGF). Bien entendu, notre analyse revêt un caractère partiel et préliminaire, l'objectif pour l'instant étant de questionner le discours simpliste de nos dirigeants politiques.


Retour au texte de l'auteur: Pierre Fournier, ex-prof, science politique UQAM Dernière mise à jour de cette page le lundi 13 février 2006 7:07
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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