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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La sociologie québécoise et son objet: problématiques et débats” (1980)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de MM. Marcel Fournier et Gilles Houle, “La sociologie québécoise et son objet: problématiques et débats”. Un article publié dans la revue Sociologie et sociétés, vol. 12, no 2, octobre 1980, pp. 21-43. Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal. [Autorisation accordée par l'auteur le 12 décembre 2002 pour cette oeuvre et toutes celles publiées au Québec]
Introduction

En comparaison d'autres sociologies (par exemple la sociologie canadienne-anglaise), la sociologie québécoise de langue française apparaît à la fois plus macrosociologique et plus engagée politiquement (1). En plus d'être des spécialistes, les sociologues sont souvent des «intellectuels» qui contribuent à la constitution de (nouvelles) représentations du monde social et à la définition de la collectivité québécoise.

Cette grande propension à intervenir dans le champ politique et à se préoccuper du «destin du Canada français» peut évidemment apparaître comme un indice de la faible autonomie du champ québécois de production et de diffusion sociologiques: l'importance des gratifications socio-politiques (et du grand public) y serait plus grande que celles fournies par la communauté des pairs. Cependant cette situation, caractéristique d'un champ intellectuel de faible taille ou périphérique, n'est nullement indépendante du contexte social, économique et politique dans lequel s'est développée la sociologie. Celle-ci s'est constituée et se développe dans une période où la réalité qu'elle tente de construire comme objet se structure et se déstructure constamment (unification des deux Canada en 1867, tension entre l'autonomisation-régionalisation et la centralisation, etc.). Aussi le mouvement par lequel cette discipline se donne un objet spécifique est-il celui-là même par lequel ses membres interviennent dans les débats politiques: l'acte de définir la collectivité québécoise comme un groupe ethnique, une nation, une société, une formation sociale ou une région est une action indissociablement théorique et politique. Dans ce contexte, plus (peut-être) que dans tout autre, l'analyse scientifique de l'espace social et politique contribue directement à la lutte sociale et politique. Les sociologues n'ont certes pas inventé seuls «la question du Québec», mais à la fois la conjoncture politique et leur propre démarche - de construction de leur objet - les ont amenés à s'en préoccuper et à produire parallèlement à leurs recherches, des ouvrages et des articles qui relèvent à la fois de l'analyse sociologique et de la réflexion politique.

Note

(1) Dans The Vertical Mosaic (Toronto, University of Toronto Press, 1965, pp. 506-507), le sociologue canadien-anglais John Porter constate que les intellectuels québécois de langue française ont eu, en comparaison de leurs collègues de langue anglaise, un rôle politique plus important.

Retour au texte de l'auteur: Marcel Fournier, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le samedi 20 janvier 2007 11:46
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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