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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

La question nationale : les enjeux” (1977)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de M. Marcel Fournier, “ La question nationale : les enjeux ”. Un article publié dans la revue Possibles, Montréal, vol. 1, no 2, hiver 1977, pp. 7 à 18. [Autorisation accordée par l'auteur le 12 décembre 2002 pour cette oeuvre et toutes celles publiées au Québec]
Introduction

La victoire du Parti québécois est indéniablement un événement historique de toute première importance puisqu'elle affecte profondément la dynamique non seulement des rapports entre les groupes ethniques canadiens-français et canadiens-anglais, mais aussi les rapports entre les classes sociales au Québec et au Canada. La force actuelle du P.Q. est de s'être acquis l'appui d'éléments du mouvement ouvrier en manifestant "ses sympathies à l'égard des travail-leurs", mais sa grande faiblesse est de n'être pas un parti qui puisse véritable-ment défendre tous les intérêts de la classe ouvrière. Il est même à craindre que dans le contexte économique nord-américain et dans le cadre politique canadien, la marge de manœuvre d'un tel parti soit si limitée qu'il soit contraint à gérer la "crise" et à le faire au dépens même de la classe ouvrière, à moins évidemment que celle-ci ne soit politiquement et syndicalement bien organisée. C'est pourquoi, même si la présente équipe ministérielle et parlementaire possède une forte capacité de réaliser d'importantes transformations sociales et politiques, celle-ci doit être l'objet d'une vigilance et d'une critique constantes afin d'éviter que la (nouvelle) petite-bourgeoisie qui contrôle le Parti québécois ne se serve du nationalisme que dans le seul but de se constituer, par l'intermédiaire de l'État québécois et en accord avec la bourgeoisie américaine, en une bourgeoisie nationale. Mais il ne semble pas que la réalisation d'une indépendance politique totale, qui objectivement ne sert pas les intérêts de la bourgeoisie canadienne, ne puisse être possible sans l'appui explicite de la classe ouvrière québécoise dont les sentiments proprement nationalistes sont demeurés jusqu'à date très discrets.

La question principale n'est donc pas de demander comment S'effectuera l'indépendance (un ou plusieurs référendums, droit de vote des Québécois de langue anglaise, négociations avec le Gouvernement canadien, maintien d'une monnaie commune, etc.), mais bien dans quels intérêts et sur la base de quelles alliances. En d'autres termes, si l'on veut rendre compte du développement d'un mouvement nationaliste au Québec et en cerner la signification politique, il ne suffit pas d'étudier les conditions (économiques, sociales, etc.) objectives de la nation opprimée: l'analyse doit aussi déterminer les intérêts que divers groupes, classes et fractions de classes ont à être nationalistes et à l'être différemment.

Retour au texte de l'auteur: Marcel Fournier, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le samedi 20 janvier 2007 11:10
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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