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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

De l'influence de la sociologie française au Québec” (1972)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de l'article de M. Marcel Fournier, “De l'influence de la sociologie française au Québec”. Un article publié dans la Revue française de sociologie, no 12, supplément 1972, pp. 630-665. [Autorisation accordée par l'auteur le 12 décembre 2002 pour cette oeuvre et toutes celles publiées au Québec]

Introduction

Il n'y a point de doute que les informations scientifiques ne soient un des biens symboliques les plus «transmissibles» (1). D'ailleurs, l'une des caractéristiques du champ scientifique n'est-elle pas que celui-ci est, depuis sa constitution au XVIIe siècle, international (2), c'est-à-dire composé de centaines de sous-champs de recherche dans lesquels des groupes de scientifiques étudient des problèmes similaires et échangent des informations au-delà des frontières nationales (3)? Cependant, tout comme il serait idéaliste de croire que les «révolutions scientifiques » ne viennent qu'à la suite de l'épuisement de «paradigmes» ou que la science a, pour reprendre l'expression de Koyré, «une vie propre, une histoire immanente », il le serait de croire que la diffusion des informations scientifiques n'est que l'effet du hasard, d'«affinités électives» (par exemple, la rencontre élective entre le «maître» et le «disciple») ou même de la «force intrinsèque de l'idée vraie»: la transmissibilité de ces informations est aussi fonction de leurs conditions sociales de production, de transmission et de réception, de telle sorte que l'on peut comprendre les phénomènes de diffusion, d'emprunt ou d'échange international d'informations scientifiques et, par conséquent, rendre raison du fait que des innovations présentées à des groupes de chercheurs étrangers soient acceptées ou rejetées, que certaines soient totalement adoptées et d'autres seulement partiellement ou que les unes soient radicalement transformées et les autres faiblement, seulement à condition de subordonner l'analyse de la logique des interactions entre chercheurs ou groupes de chercheurs à la construction des relations objectives entre les positions qu'ils occupent dans le champ scientifique et donc à l'étude des fonctions que remplissent ces diffusions, emprunts ou échanges pour les chercheurs ou catégories de chercheurs en situation de concurrence pour la légitimité culturelle.


Notes

(1) «Tous les faits sociaux ne sont pas également aptes à s'internationaliser. Les institutions politiques, juridiques, les phénomènes de morphologie sociale font partie de la constitution propre de chaque peuple. Au contraire, les mythes, les contes, la monnaie, le commerce, les beaux-arts, les techniques, les outils, les langues, les mots, les connaissances scientifiques, les formes et les idéaux littéraires tout cela voyage, s'emprunte, en un mot résulte d'une histoire qui n'est pas celle d'une société déterminée» (Marcel Mauss, «Note sur la notion de civilisation», Oeuvres, tome 2, Paris, Éditions de Minuit, 1970, p. 454.

(2) BEN-DAVID, Joseph: La recherche fondamentale et les universités, Paris, O.C.D.E., 1968.

(3) CRANE, Diana: « Community and influence in international scientific communities », 7th World Congress of Sociology, Varna, sept. 1970.


Retour au texte de l'auteur: Marcel Fournier, sociologue, Université de Montréal Dernière mise à jour de cette page le samedi 20 janvier 2007 11:02
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cégep de Chicoutimi.
 



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