RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

“ Le Québec: une ville à inventer ”. (1968)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir de M. Gérald Fortin, [sociologue, Université Laval], Gérald Fortin, “ Le Québec: une ville à inventer ”. Un article publié dans la revue Recherches sociographiques, vol. 9, no 1-2, janvier-août 1968, pp. 11-21. Québec: Les Presses de l'Université Laval. Texte reproduit dans l’ouvrage de Gérald Fortin, La fin d’un règne. Chapitre 15, pp. 265-275. Montréal: Éditions Hurtubise HMH, ltée, 1971, 397 pp. Collection: Science et humanisme, no 3.

Introduction

Faisant le bilan des études urbaines portant sur le Québec, monsieur Yves Martin signalait, lors de notre premier colloque, la présence de plusieurs études particulières surtout de type historique de même que certains essais qui tentaient une définition générale du processus d'urbanisation. Il regrettait toutefois qu'il n'existe pratiquement aucune relation entre ces études propre-ment monographiques et ces hypothèses globales. Ce manque de liaison, par ailleurs, se faisait surtout sentir dans le domaine de l'organisation sociale et politique de même que dans le domaine de là culture. La ville comme principe d'organisation de notre société était affirmée sans être analysée ni de façon empirique, ni même de façon théorique.

Déjà en 1962, l'urbanisation et le phénomène urbain québécois apparaissaient comme un objet d'étude particulièrement fructueux pour un de nos colloques. L'objectif de ces colloques, en effet, est d'essayer d'ouvrir de nouveaux chantiers de recherche ou de consolider ceux qui sont encore embryonnaires. Comme dans le cas des colloques précédents, il ne s'agit pas cette année d'apporter une solution définitive à l'analyse de l'urbanisation mais plutôt d'essayer de structurer de façon un peu plus précise les avenues qui pourraient être fructueuses pour les chercheurs contemporains et futurs.

Par ailleurs, en six ans, la situation décrite par monsieur Martin et son commentateur monsieur Trottier a évolué dans deux sens. Des études empiriques et monographiques ont été accomplies pour combler les lacunes graves au point de vue de l'organisation sociale et politique de même qu'au point de vue de la mentalité. C'est donc à partir de certains faits vérifiés et qui seront présentés dans les communications de ce colloque que nous pourrons main-tenant commencer à discuter des problèmes. Nous avons dépassé l'étape des questions purement académiques et théoriques. D'un autre côté la société québécoise elle-même s'interroge de plus en plus sur son caractère urbain et commence à découvrir les véritables dimensions de sa transformation profonde de même que les véritables questions que son urbanisation pose à son devenir. Ainsi non seulement la problématique des hommes de science devient-elle plus concrète, mais encore elle commence à se rapprocher d'une problématique que la société dans son ensemble est en train d'élaborer.

Ce rapprochement de la pensée scientifique et de la pratique politico-sociale dépasse certes le phénomène de l'urbanisation et donne à la pensée scientifique et en particulier à la pensée des sciences humaines un dynamisme nouveau de même qu'un défi tout à fait particulier. Nous ne pouvons plus nous contenter de décrire les phénomènes, nous devons chercher à faire de la prospective et pour autant à déterminer les grandes lignes qui deviendront les axes fondamentaux de notre développement.

Vous me permettrez donc de tomber Peut-être encore une fois dans le vice dénoncé par monsieur Martin en 1962, qui est celui de la spéculation. J'ose toutefois espérer que les quelques propos que je vous livrerai tout en restant spéculatifs puissent s'appuyer à la fois sur ces études nouvelles qui ont été faites depuis quelques années en même temps que sur cette problématique sociétale qui semble se développer dans notre milieu.

Malgré certains retards dus à la conjoncture ou malgré certaines impatiences d'individus ou de groupes plus clairvoyants, il semble acquis que le Québec, comme toute société moderne, est une société qui se donne comme objectif premier le développement et le contrôle de ce développement. La caractéristique la plus fondamentale de notre société moderne, c'est d'être une société qui veut bâtir son devenir à partir de sa propre définition de ce qu'elle veut être. L’évolutionnisme ou le déterminisme historique et social cède le pas au volontarisme sociétal.

Dans ce contexte l'urbanisation ou du moins certains styles d'urbanisation ne paraissent plus comme des nécessités inéluctables mais plutôt comme la résultante de certains choix. Sans doute le choix des orientations urbaines à prendre est-il limité par un très grand nombre de contraintes historiques, économiques, sociologiques. Mais à l'intérieur de ces contraintes, plusieurs possibles demeurent et il nous reste à déterminer collectivement lequel ou lesquels sont désirables pour la société québécoise.

Ces remarques introductives chercheront donc à questionner à la fois notre connaissance de ce qu'a été et de ce qu'est le phénomène urbain québécois et de questionner notre connaissance par rapport à ce qu'il sera ou par rapport à ce qu'il pourrait être. En d'autres mots, je voudrais que notre colloque cherche non seulement à déterminer ce qui est institutionnalisé dans le phénomène urbain et dans le processus d'urbanisation, mais encore s'inquiète et recherche les innovations sociales encore mal définies mais qui contiennent déjà l'embryon des institutions futures possibles.

Ces interrogations je voudrais les diriger par rapport à trois objets qui sont loin d'épuiser toutes les questions que l'urbanisation du Québec pose et posera, mais qui m'apparaissent comme les plus urgentes. Il s'agira du réseau du tissu urbain, du mode de vie urbain et du système politique qui animera à la fois ce tissu et cette vie urbaine.

Retour au texte de l'auteur: Gérald Fortin, sociologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le vendredi 22 décembre 2006 11:11
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref