RECHERCHE SUR LE SITE

Références
bibliographiques
avec le catalogue


En plein texte
avec Google

Recherche avancée
 

Tous les ouvrages
numérisés de cette
bibliothèque sont
disponibles en trois
formats de fichiers :
Word (.doc),
PDF et RTF

Pour une liste
complète des auteurs
de la bibliothèque,
en fichier Excel,
cliquer ici.
 

Collection « Les sciences sociales contemporaines »

Cinquante ans de sciences sociales à l’Université Laval.
L’histoire de la Faculté des sciences sociales (1938-1988)
.
Avant-propos


Une édition électronique réalisée à partir du livre sous la direction d’Albert FAUCHER, Cinquante ans de sciences sociales à l’Université Laval. L’histoire de la Faculté des sciences sociales (1938-1988). Sainte-Foy, Qc.: Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, 1988, 390 pp.

[11]

Cinquante ans de sciences sociales
à l’Université Laval.

L’histoire de la Faculté des sciences sociales (1938-1988)

Avant-propos

Par Albert FAUCHER

LA FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES de l'Université Laval prend occasion de son cinquantenaire pour remonter le long des ans jusqu'à ses commencements, afin de mieux se connaître, de s'orienter. Comme institution universitaire, elle se fait un point d'honneur de se souvenir de ses commencements, de ses cheminements, de ses continuels efforts d'adaptation aux ressources et aux besoins de la société qui la supporte et la sollicite à la fois, n'oubliant pas que l'étude de son développement se trouve étroitement liée à celle de son milieu socioculturel.

École affiliée à la Faculté de philosophie à ses débuts (1938-1943), elle offrait alors un programme général portant sur l'éducation populaire, la philosophie sociale et économique, le droit, l'économie politique et la doctrine sociale de l'Église. C'était, en somme, un programme proportionné aux ressources disponibles et adapté aux désirs et aux volontés du milieu de cette époque. Plus tard, les ressources humaines le permettant, la Faculté allait offrir des programmes spécialisés, plus précisément adaptés aux exigences du marché du travail, et elle devait se structurer à l'avenant des besoins de la société. C'est ainsi que, successivement, apparurent les départements et écoles : sociologie, économique, relations industrielles, service social (1943), science politique (1954), anthropologie (1970), psychologie (1974), de sorte que la Faculté allait devenir un agrégat de départements et écoles plus ou moins liés par la conscience d'une commune appartenance et, à certains égards, disjoints.

[12]

Pareille évolution ne manque pas de soulever des questions car, ici, la spécialisation entraînait l'effritement d'une structure basée sur un certain dosage de positif, de normatif et de théorique qui avait fait la marque d'identité de la Faculté des sciences sociales à ses débuts. Espérons donc que le lecteur trouvera dans notre ouvrage collectif quelques réponses à ces questions.

Les premiers chapitres décrivent les commencements : l'École des sciences sociales, économiques et politiques des années 1938-1943 et l'avènement des programmes départementaux ; les autres chapitres expliquent la formation et le développement des départements et écoles, du point de vue de l'enseignement et de la recherche. Ainsi, notre collectif veut retracer le cheminement du simple au complexe et illustrer en quelque sorte la condition et la rançon du devenir scientifique d'une institution. À l'imitation des sciences naturelles qui ont eu besoin de fragmenter leur objet en s'affinant, les sciences humaines ont choisi d'abstraire de leur objet certains aspects et d'en organiser l'étude en autant de départements qui, aujourd'hui, paraissent plutôt indépendants les uns des autres.

À mi-chemin vers son centenaire, la Faculté se voit donc dotée d'une histoire par ceux-mêmes qui l'ont vécue, en tout ou en partie. Félicitons les auteurs d'avoir réussi à l'écrire à bref délai, en dépit d'une documentation plutôt rare. Certes, il y avait abondance de documents, mais ces documents se trouvaient perdus dans une masse de papiers inutiles. Il fallait donc, pour les rendre utilisables, entreprendre une épuration et une certaine classification. Heureusement, ce fut l'occasion d'une collaboration entre la Faculté et le Service des archives de l'Université dont il convient de se réjouir, et d'autant plus que, chemin faisant, on y aura découvert, à la satisfaction des administrateurs sans doute, qu'on peut par archivage libérer de l'espace ; ce qui pourrait devenir, si la collaboration se maintient, une façon ingénieuse et peu coûteuse d'agrandir la bâtisse par le dedans.

Quoi qu'il en fût, l'état de la documentation pertinente ne permettait pas aux collaborateurs de donner de façon systématique les références à leurs sources d'information. C'est dommage, car ces références auraient facilité la tâche des historiens qui, un jour, récriront cette histoire dans une perspective beaucoup plus vaste et, naturellement, nous aurions voulu leur présenter, en 1988, une esquisse mieux étayée des premiers cinquante ans. Il faut dire encore que le temps nous pressait et nous amenait à restreindre la perspective : nous avons donc mis l'accent sur l'organisation des départements et sur l'évolution des programmes d'enseignement et de recherche, voulant illustrer, sinon expliquer, comment, même dans les sciences humaines, le développement scientifique peut entraîner la spécialisation.

[13]

Nous regrettons ce rétrécissement du champ de vision : des aspects s'y trouvent omis qui eussent fait ressortir la dynamique présence de notre institution dans la société canadienne. Disons par exemple que nous aurions dû étudier particulièrement les rapports entre la Faculté et les autres institutions qui l'ont défendue, soutenue, combattue, entre la Faculté et la société qui en recueillait les résultats, positifs ou négatifs. Car un peu comme l'entreprise économique, dont elle possède certains caractères d'ailleurs, l'institution universitaire mobilise des ressources, matérielles, spirituelles, intellectuelles ; elle les organise en fonction d'un agir efficace, elle exerce une influence sur son milieu, elle provoque des répercussions sociales et des rebuffades politiques. Bref, elle assume des risques, elle suppute les résultats, elle en mesure les conséquences, elle rend ses comptes. Nous aurions dû encore y ajouter une dimension biographique en associant plus étroitement l'institution aux personnes qui ont travaillé à sa fondation, qui l'ont dirigée, qui y ont participé, directement ou indirectement. Pareille optique ferait mieux voir ses aspirations ou ses ambitions, ses idées, ses inquiétudes ou ses questions : ce serait en somme l'histoire de ses professeurs, de leur avènement pédagogique et de leur enseignement, de leurs travaux de recherche ; et, pourquoi pas aussi l'histoire de ses anciens étudiants qui, œuvrant en divers milieux, ont établi la pertinence et l'importance de leur savoir et y ont acquis une stature professionnelle. Car, enfin, c'est tout cela l'histoire d'une institution universitaire, et bien davantage sans doute.

Et, malgré tout, c'est un peu tout cela que notre ouvrage aura évoqué d'une certaine façon, s'il arrive à montrer que l'institution universitaire représente un réseau de relations, personnelles et institutionnelles, fort complexe, et qu'on peut l'étudier sous divers et multiples aspects. Espérons que les ressources et les talents de nos successeurs leur permettront de rassembler tous ces aspects dans une histoire globale.

Albert Faucher,
professeur entérite.

[14]



Retour au texte de l'auteur: Jean-Charles Falardeau, sociologue, Université Laval Dernière mise à jour de cette page le samedi 29 juin 2019 19:27
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur associé, Université du Québec à Chicoutimi.
 



Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
La vie des Classiques des sciences sociales
dans Facebook.
Membre Crossref