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Collection « Les sciences sociales contemporaines »
Jean-Charles Falardeau (1914-1989), “L'évolution de nos structures sociales” (1953)
Introduction
Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Jean-Charles Falardeau (1914-1989), “L'évolution de nos structures sociales”. Un article publié dans l'ouvrage sous la direction de Marcel Rioux et Yves Martin, La société canadienne française, pp. 119-133. Montréal: Les Éditions Hurtubise HMH ltée, 1971, 404 pp. [Version française d'un chapitre extrait de: Jean-Charles Falardeau, éd., Essais sur le Québec contemporain, Québec, Les Presses Universitaires Laval, 1953, 101-122.
Introduction
Très rares sont les ouvrages sur la société canadienne-française qui aient décrit les traits marquants de sa culture et les éléments distinctifs de sa structure. Assez souvent, au contraire, les travaux d'observateurs étrangers pourtant animés de bonnes intentions ont exagérément souligné son caractère exotique et ont, pour autant, déformé son vrai visage. C'est au pionnier canadien de la sociologie, Léon Gérin, que nous devons la seule bonne monographie sur le Canada français rural du passé. [1] Plus récemment, Horace Miner a analysé méthodiquement une communauté rurale contemporaine. [2] Quiconque depuis dix ans a traité des changements provoqués par l'industrialisation et l'urbanisation s'est plus ou moins inspiré de la pénétrante monographie d'Everett-C. Hughes, French Canada in Transition [3] laquelle, bien que consacrée à une localité particulière, Cantonville, débouche de plus d'une façon sur l'ensemble de notre évolution sociale. Un certain nombre de travaux entrepris à l'Université de Montréal et à l'Université Laval depuis quelques années révèlent la première tentative, de la part des chercheurs canadiens-français, pour étudier leur société de façon complète et réaliste - en elle-même, en tant que partie constituante du Canada et en tant qu'enclave du continent nord-américain.
La présente étude tente de résumer les résultats de ces premiers travaux. [4] Notre intention est surtout de déterminer quelle a été la part de l'industrialisation dans les changements que l'on peut observer dans les structures anciennes de notre société. Une telle enquête, à notre avis, doit clarifier au préalable deux ou trois questions fondamentales. Quelles sont les institutions traditionnelles qui ont résisté au changement ? Quelles sont celles qui ont été altérées ? Celles qui sont devenues désuètes ou qui ont été tout simplement abandonnées ? Quelles sont les structures nouvelles qui ont été importées ou qui ont été créées de toutes pièces en réponse à des situations mouvantes ? L'état actuel de l'observation de ces phénomènes ne permet guère plus qu'une ébauche d'analyse. Ces questions pourtant ne peuvent être éludées. Il faut en chercher les réponses, même provisoires, à partir d'une comparaison de l'état ancien et de l'état actuel de l'ensemble de notre société.
Notre tâche, en somme, consiste surtout à tracer des voies de recherche. Nous le ferons en distinguant trois niveaux de phénomènes. Tout d'abord, le plan écologique où l'on cherche à saisir les formes d'organisation territoriale des agglomérations locales. En second lieu, le plan où se manifestent les modalités de la division du travail social, les transformations de la structure de la famille, l'évolution de l'institution paroissiale, les types de relations nouvelles entre le clergé et les populations urbaines, les formes de communication entre Canadiens français et Canadiens anglais. Enfin, le plan où l'on peut déceler des valeurs, des attitudes collectives et des conceptions nouvelles de l'existence qui se font jour dans des secteurs de plus en plus diversifiés de la collectivité canadienne-française.
[1] « L'habitant de Saint-Justin », dans : Mémoires de la Société royale du Canada, 2e série, vol. IV, 1898, 139-216 ; aussi : Le type économique et social des Canadiens, Montréal, Éditions de l'Action canadienne-française, 1937.
[2] St-Denis : A French-Canadian Parish, University of Chicago Press, 1939.
[3] Chicago, The University of Chicago Press, 1941. (Traduit par Jean-Charles Falardeau et publié sous le titre : Rencontre de deux mondes, La crise d'industrialisation du Canada français, Montréal, Éditions Lucien Parizeau, s.d.).
[4] La présente étude doit beaucoup à un séminaire de recherche tenu au Département de sociologie de la Faculté des sciences sociales, à l'Université Laval, durant le deuxième semestre de l'année 1951-1952. L'auteur exprime sa gratitude, pour leur collaboration et leurs précieuses suggestions, aux étudiants qui ont participé à ce séminaire : Fernand Dumont, Gilles Beausoleil, Yves Martin, Gérald Fortin et Luc Lessard.
Dernière mise à jour de cette page le vendredi 8 juin 200712:37
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
professeur au Cegep de Chicoutimi.
Saguenay - Lac-Saint-Jean, Québec
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